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17 novembre 2016 4 17 /11 /novembre /2016 23:03

Clio 56

L'ocelot se coucha entre eux, les observant l'air inquiet, probablement à cause de la tension qui émanait de Sélenne.

 

  • - Avant, fit doucement l'albinos, ma présence rassurait les femmes que je laissais m'apercevoir.

S'habituerait-elle un jour à sa voix d'adolescent hors du temps, charmeuse, intrigante ? Elle voulut lui cracher à la figure qu'il ne faisait rien pour la tranquilliser, elle. Mais il ajouta sans lui en laisser le temps :

  • - Hiléria m'avait changé en ce sens.

Un peu voûté, les jambes nonchalamment croisées au niveau des chevilles, adossé au mur couvert d'une tapisserie ancienne, vaguement dorée, l'être blafard dégageait quelque-chose de maléfique qui planait dangereusement entre eux. La rouquine comprit que ce qu'elle allait dire était inapproprié. Il avait enterré avec Hiléria tout le bon qu'elle lui avait apporté. Aussi se tut-elle, à présent elle n'avait plus si peur de lui, il lui paraissait stable. Il avait pris un air avenant, qui lui donnait l'air d'un adolescent comme les autres, dont elle aurait pu être l’aînée de quelques années. Après cet échange de regards qui pour lui avait été délibéré, il prit la fiole ainsi qu'une petite dague dans la poche intérieure de son blouson élimé mais tendance. Puis il commença à s'avancer vers elle, son air insouciant inchangé à ses traits aux prunelles rubis. Elle recula, son cœur battant la chamade, de nouveau. Il s'immobilisa, prit quelques secondes pour lui permettre de se ressaisir. Sélenne parla très vite, sans prendre le temps de réfléchir.

  • - Honnêtement... elle avait parlé fort, proportionnellement à la panique inattendue qui l'oppressait soudain.

Il relâcha les bras, en signe qu'il prenait le temps d'écouter ce qu'elle avait à lui dire. Finalement elle fut donc satisfaite de l'effet produit sur l'albinos, en dépit de la spontanéité de sa réaction. Elle reprit sa respiration, mit les idées en place à son esprit.

  • - Vraiment, j'ai beaucoup pensé à ce que as dit hier. Prends-moi pour une menteuse si cela te chante. Mais tu as raison sur toute la ligne. Tu m'as attirée ici, à présent tu me tiens. Effectivement, je ne souhaite attirer aucun proche dans cette histoire que personne ne croirait. Et vraiment, mes parents adoptifs ne me manquent pas. Je me suis fait de nouvelles connaissances ici. Je vais donc rester. Si cela signifie donner un peu de sang tous les soirs, si c'est le seul moyen pour qu'il ne m'arrive aucun mal, alors je vais le faire, c'est ce que j'ai décidé. Je ne crois pas que cela pourra ramener quiconque d'entre les morts, mais à ce stade, cela m'importe peu. Simplement... je crois que c'est la méthode. Ne peux-tu pas utiliser une seringue au moins ?

 

Uriel tomba des nues. Il continua d'observer la rouquine aux yeux mordorés, en jouant doucement avec l'arme blanche, sans vouloir la menacer de ce geste. Lorsqu'il découvrit que c'était équivoque, il la posa près de lui sur l'étagère de la salle de bain, à côté d'un pot de crème ouvert qui diffusait une douce odeur de jasmin. Le bruit du métal sur le verre teinta sèchement. Il se baissa pour donner une caresse à Ebène, qui se coucha sur le dos en ronronnant doucement. Il leva le nez lorsqu'elle produisit un bruit léger de bruissement de tissu en s'essayant face à eux sur le rebord de la baignoire, le menton dans une main. Il observa son âme en plongeant dans les siens ses yeux vermeille. Il sut qu'elle ne mentait pas. Restait à savoir s'il lui accordait le temps nécessaire...

  • - Le temps d'en trouver une m'est trop précieux, argua-t-il, quoiqu'il n'eut pas encore décidé, assez indécis.

Il aimait étudier la rouquine. Elle exerçait sur lui une sorte d'attraction qu'il ne s'expliquait pas. Il se redressa, sortit une banane d'une autre poche, puis jeta une pomme à Sélenne, qui s'écarta sans comprendre. Il lui adressa un regard moqueur en croquant dans sa banane. Alors elle ramassa la pomme avant d'en croquer une toute petite bouchée.

  • - Je devrais attendre un jour de pluie, rappela-t-il comme elle attendait visiblement qu'il s'explique.

Elle hocha lentement la tête, puis parut réfléchir un moment. Lorsqu'elle se rappela qu'il craignait les rayons du soleil, il le remarqua facilement. Il s'amusa de la façon dont son cou se contracta alors. Elle finit par hausser ses épaules étroites.

  • - J'irai en acheter demain, proposa-t-elle. Pas de perte de temps.

  • Clio 57

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