Lien vers Le péché pour leur vie pour les nouveaux venus.
Lien vers Le péché pour leur vie 24.
Alors quelle fut ma surprise quand je le vis dans la pénombre se faufiler jusqu'à moi et sans aucune hésitation s'asseoir sur le bord du lit, prendre mon visage dans ses mains et presser ses lèvres sur les miennes. Ce baiser fut lent et romantique. Je pleurais toujours lorsqu'il se sépara de moi. J'attendis qu'il parle mais il quitta chemise et pantalon sous mon regard troublé et se coula sous mes draps. Il me prit dans ses bras et tout mon corps frissonna de ce contact qui m'enveloppa toute entière. Mon cœur battait à une vitesse folle, que voudrait il de moi maintenant, à l'instant même où il devait me quitter? Rien, réalisai-je. Le visage dans son cou, l'une de ses jambes entre les miennes, ses bras autour de moi, je l'écoutai respirer profondément. Il embrassait parfois mes cheveux. Je fermai les yeux et me contentai de m'enivrer de son odeur masculine. Je luttai contre le sommeil aussi longtemps que je pus pour goûter l'instant encore et encore.
Son téléphone me réveilla. La sonnerie était harmonieuse mais à cet instant elle me parut être une agression. « Ouais... Déjà? Désolé, j'arrive, ne t'inquiète pas tout se passera bien. Où ça? D'accord j'y cours. A très vite. »
Mon cœur s'affolait et lorsqu'il trouva ses mots les larmes reprirent leurs droits sur mon visage :
- Je dois y aller... Promets-moi d'être dans les cinq meilleurs. Écoute moi bien, Cristal. Il attendit que je le regarde pour ajouter : Si c'est le cas on se retrouvera au plus tard après les épreuves finales. Tu promets? Je hochai la tête lamentablement mais cela ne lui suffit pas : Je veux l'entendre de ta bouche. Jure le moi.
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- Je le jure. Tu pourras me donner des nouvelles?
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- Je pourrais essayer. Bonne idée. Je ne suis pas certain que ça marchera, cela dit.
Il posa un rapide baiser sur mes lèvres, se rhabilla et disparut au pas de course sans un regard en arrière. Et moi je passai une nuit blanche. Je finis par m'endormir au petit matin et me réveillai en sursaut à... quatorze heures, m'indiqua le réveil. Un type me regardait et la colère me monta instantanément :
- Faites comme chez vous ! Vous pouviez me réveiller au lieu de me fixer comme ça! La vie privée cela ne vous dit rien?!
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- Surveille ton langage, je suis ton nouvel entraîneur et la prochaine fois que tu t'autorises à me parler sur ce ton je te fais virer. Nous allons poser quelques principes de base, parce que vu ton dossier tu en as besoin. L' « originalité », le côté « forte tête », ton ancien coach avait l'air de trouver que c'étaient des points positifs, moi je te conseille de ne plus en faire preuve à partir d'aujourd'hui. Si tu as des questions sur la méthode profites-en, tu n'auras pas d'autre occasion.
Je me promis alors une chose simple. Être la meilleure et ne jamais donner la moindre occasion à cet homme d'y être pour quelque chose. Je fis non de la tête et il ajouta qu'on allait en équitation. Parfait, me dis-je, ce serait facile.
Cette fois de la voltige fut mêlée à un parcours qui faisait déjà intervenir les autres disciplines. Hum, peut être avais je parlé trop vite. Cela faisait longtemps que nous n'en avions pas fait. J'avais un animal que j'avais déjà monté au tout début de ma formation. Je savais qu'il posait des problèmes au moment de passer au galop, comme tout bon trotteur qui se respecte. Le premier élève était l'un des meilleurs en équitation. Il commença comme convenu par un parcours d'agilité et ne rata aucune trajectoire. Puis il enchaîna les sept obstacles qui les uns faces aux autres présentaient une hauteur et une largeur croissantes. A la réception son cheval était stressé par ces efforts et se désorganisa. Dommage, c'était le moment de se lever sur la selle. Le jeune homme y parvint mais ce ne fut pas bien gracieux, ni ne dura le temps de quatre secondes imposé, car vraiment la monture menaçait de le jeter dans la poussière. Il la reprit en main mais le parcours de cross fut désordonné à défaut d'opposer un refus quelconque. Au moins le temps était bon. C'était mon tour. Je me trouvai stressée alors je me représentai le visage d'Aiden lorsque nos lèvres s'étaient séparées cette nuit là. Doux comme l'amour. Je remis en ordre le grand trot de mon cheval et passai sans problème le parcours d'agilité. Je plaçai ensuite les aides (les rênes et les jambes) pour passer au galop, sans ça je ne pourrais pas passer les obstacles, trop hauts. Je n'y parvins pas assez tôt alors je fis un cercle, corrigeai l'animal qui croyait pouvoir n'en faire qu'à se tête, et plaçai de nouveau mes aides. Impossible. Je passai du grand trot à l'arrêt. Et de l'arrêt au galop. Et bien voilà. Je volai au dessus des obstacles et repassai sciemment au grand trop. Un trotteur a un galop chaotique mais un grand trot très régulier. A cette allure je pus me lever sur ma selle sans problème. Je comptai bien les quatre secondes et me rassis. Ensuite c'était le moment sur lequel je comptais pour faire mieux que les autres. Je laissai l'animal foncer sur le terrain de cross, dans ce trot qu'il adorait et auquel il atteignait sans problème la vitesse du galop. Les obstacles furent avalés de bonne grâce, quand je vous dis que les chevaux aiment le cross ce n'est pas une blague. Je passai enfin à toute allure la ligne d'arrivée et eus un mal fou à arrêter le cheval qui s'amusait bien.
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