21 septembre 2009
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Puis il sortit esquivant ainsi les inévitables questions. Ils passèrent les jours suivant à préparer l'excursion, comme le prince n’avait pas révélé la destination un mystère planait. Cela ajouté à la joie des trois amis de se retrouver, les arrangements prirent une tournure de souvenirs d'enfance. Les comparses se perdaient en conjonctures sur leur destination.
- Nous allons à la mer ! S'écria soudain Etanne, ai-je besoin d'un maillot ?
- Non idiot ! Je te rappelle que tu es un vampire. Tu n’aimes ni l’eau ni le soleil, alors je ne vais pas t’emmener à la plage !
- Dommage, je n’ai jamais vu la mer se lamenta Cali. J'aurai aimer y aller.
- Alors nous allons à la montagne, dois-je prendre mon cache nez ?
- À quelle fin ? Nous n’aimons pas l’eau je viens de te le dire, c’est pas pour aller à la neige ! Espèce de vampire dégénéré !
- Dommage, je n’ai jamais vu les montagnes. Ça doit être magnifique, sûrement autant que la mer.
- Je sais nous allons aux thermes ! Je vais prendre des huiles !
-Non mais tu le fais exprès ! Et puis depuis quand tu t'enduis d'huiles, tu es un guerrier !
- Dommage, je ne suis jamais allée aux thermes. Ça doit être relaxant, tout ce qui nous faudrait pour oublier ces mois d'enfer.
- Allons-nous faire du bateau ? Demanda-t-il piteusement
- J'abandonne.
- Dommage, je n’ai jamais fait de bateau, le fleuve de Broc est très plaisant à naviguer à cette époque. Il est dit que si le temps est clément nous pouvons voir les pyramides de jade se dessiner sur les berges. Cela fait rêver.
- En effet, mais plus que les pyramides ce sont les jardins d'automne qui sont de pures merveilles. Des arbres de toutes couleurs à perte de vue, les centenaires côtoient les jeunes créant l'illusion du temps. Pas une trace de vie, la végétation dans sa plus pure beauté. Il semblerait que tu n'as pas vu grand chose, rétorqua Brice d’un ton sec
- Effectivement. Cela est certainement dû au fait que j'ai passé ma vie à fuir tes congénères, cela à dû nuire à ma découverte du monde.
Malgré l’ambiance joviale, une tension planait entre l’ange et le nouvel arrivant. Il lui arrivait souvent de murmurer « après tout il lui reste moins de deux mois » faisant ainsi allusion à la fin du sort. Au bout de deux jours tout fut prêt et ils partirent.
- Bon maintenant que nous sommes en route, tu pourrais nous dire notre destination.
-C'est une surprise, bande de gamins impatients.
L’ange se tut toute une journée, se rappelant les mises en garde de son époux. Mais au deuxième jour elle oublia ses résolutions et participa sans gène aux conversations entre les trois guerriers. Lucas, amusé, lui adressa alors un regard qui se voulait courroucé. Le trajet fut agréable. Les contrés traversées changeaient sous les yeux des compagnons qui ne perdaient pas une miette du parcours. Chacun y allait de son commentaire,et finalement ces discussions sans fin resserrent les liens entre eux. Cali appréciait les petits hameaux avec leurs toits de chaumes et leurs cheminées fumantes, alors que Brice était en admiration devant le désert de Gaad juste à son sens car dur. Il disait que seule la nature permettait de mettre l'homme face à lui-même, le confort moderne ne servait qu'à enliser les hommes dans leur propre paresse engendrant ainsi les tueurs. De là partait un débat enflammé entre le garde et la princesse alors qu'Etanne égrainait ses souvenirs dans les champs qui maintenant les accompagnaient.
- Tu es bien songeur mon ami, je suppose que ce sont ces champs qui t'ont attirés loin des chicanes futiles de nos compagnons, fit Lucas.
- Tu as raison. Je m'y revois encore, gamin, courir après les passereaux pour les attraper, mes combats contre nos ennemis imaginaires, et toutes ces sottises d'enfants. Les champs me rendent toujours nostalgique, Cali elle affectionne les hameaux symboles de la tranquillité qu'elle n'a pas connu, quant à Brice lui apprécie le vide du désert. Et toi mon roi, qu'est ce que tu aimes ?
- Les forêts. La nature y pousse selon ses propres règles sans aucun conflit ni responsabilité. CChaque être y est indépendant mais appartient à un tout. Les règles y sont les mêmes pour tous, l'égalité et la liberté y règnent sans partage,… et sans roi fit-il après un instant de silence.
- Serais-tu fatigué ?
- Un peu, le pouvoir est usant. Chacune de mes décisions est lourde de conséquences, je ne fais jamais rien à la légère. Tout le monde attend de moi l'impossible, alors je fais de mon mieux mais la nuit les doutes m'accaparent. Les arbres eux dorment en paix.
- Ces vacances vont t'apaiser.
- Je l'espère.
Ainsi au fil des conversations chacun se dévoilait, sans que cela réchauffe les relations entre Cali et Brice. Révolté contre l'union forcée de son ami Brice entretenait sa rancune. Il la haissait et comptait bien lui prouver.
Ce ne fut qu’au 4ème jour que la princesse reconnut les paysages. Alors qu’ils faisaient une pause assis autour d’un feu elle interrogea son compagnon
- Ce paysage m'est familier, je suis certaine de connaître cette région. Mais où diable sommes nous ?
- Devine, lui rétorqua son mari taquin.
Elle se leva et commença à explorer les lieux.
- Hé attends ! Ne t’éloignes pas ! Lui ordonna Brice, il allait se relever pour l’arrêter quand Lucas l’immobilisa.
- Ne t’inquiète pas, elle ne risque rien ici.
- Pourquoi ? D’après ce que j’ai compris elle a une sérieuse tendance à attirer les ennuis et à te mettre en danger !
Il allait répondre lorsqu’il vit la jeune femme revenir en courant pour se jeter dans ses bras.
-Je suis chez moi, s’écria-t-elle.
-Oui, j'ai songé que tu apprécierais passer tes derniers mois chez toi. Cela te permettra de vérifier par toi-même que j’ai tenu parole, j’espère que tu t’en souviendras lorsque viendra le moment de tenir la tienne.
-Merci.
-Tu nous as emmenés chez les anges ! Alors c’est nous qui sommes en danger, grogna Brice. C’est une expédition très dangereuse et qui ne va pas être de tout repos.
- Allons du calme, que je sache mon peuple n’a jamais mangé le votre. Tranquillise toi petit démon, je suis sûre que tu vas adorer mon pays, il est plein de villages riposta-t-elle avec ironie.
le prisonnier de l'ange 80