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Centaure d'un dieu, résumé

Je posai un baiser sur les lèvres de Liam, fis un signe d'au revoir à Lara et disparus après les avoir salués :

• - Très bien, à plus tard, dans ce cas.

Je ne pris pas le temps de répondre à leur regard étonné, m'éloignant au grand trot, pour ne pas pouvoir faire demi tour. Arrivée dehors les agriculteurs m'attendaient, de même que Saphir, qui installa sur mon dos une sacoche contenant me dit-il de quoi camper deux nuits. Il n'était pas prévu de partir plus longtemps. Les autres étaient aussi dotés de sacs bien remplis, mais je n'allais pas m'apitoyer sur le poids de leur fardeau. J'étais en colère contre eux. En rage contre la mort de Gareth, de manière générale. Tout le corps agité de tics nerveux, je serrai les poings.

Pour ne pas sembler me désintéresser de leurs progrès je posai des questions, mais je n'aurais pas dû. Oui, les bisons allaient bien, pensez-vous, le veau était né la veille ! Tout s'était bien passé, il était adorable. Ils me refirent parler des légumes qu'on avant plantés, quel aspect ils avaient, avec quoi on les mangeait sur Terre. Ainsi, je dus me lancer dans une explication sur les volailles, les porcs et les bœufs, comme si cela m'intéressait ! Mais enfin, nous arrivâmes à la serre de l'autre fois. Je crus que je pourrais téléphoner tranquille. Je m'étais méprise. Je dus de nouveau expliquer ce qu'il fallait emporter et quelles graines correspondaient à quel végétal. De nouveau en route vers le champ, je dus écouter leurs projets. Ils planifiaient de planter tel végétal plus près de la rivière car d'après ce qu'ils avaient lu, ils étaient plus exigeants en eau. Vous songez que de toute façon je n'y connaissais rien, que l'intérêt de la discussion pour moi était inexistant ? Vous avez parfaitement raison. Lorsque la première heure de marche vers le champ se fut écoulée, j'eus une idée grandiose : aller plus vite. Ils s'accordèrent avec mon point de vue : je portais une femme sur mon dos, et deux griffons portaient un autre passager. Ainsi nous pourrions accélérer.

Dès que nous eûmes pris de la vitesse, j'appelai Liam, mais il n'entendit rien à cause du vent. Bon sang ! Nous eûmes beau augmenter le volume (il suffisait de le demander à l'appareil, comme je l'avais deviné), cela ne fonctionna pas davantage. Tant pis, au moins le voyage me parut-il plus rapide ainsi. Nous arrivâmes vers dix-neuf heures sur place. Certains allèrent soigner les bêtes. Je me proposai de planter avec les autres, pendant ce temps. Enfin, tout en travaillant, je pus téléphoner ! Je donnai rapidement les instructions à Liam pour trouver l'hôpital, qu'il nota tant le chemin était alambiqué. Je lui fis promettre de m'appeler dès qu'ils seraient face à l'homme, sauf bien sûr s'il les attaquait. Je fus évidemment victime de mon hoquet ce faisant, aussi raccrochai- je rapidement.

Je travaillais rageusement la terre lorsque l'on m'annonça que nous repartions plus loin. Le but était de chercher d'autres animaux et des végétaux comestibles s'il y en avait, avant la tombée de la nuit. Pourtant, cette fois il ne fut pas question de se presser, je devais regarder si nous trouvions quelque chose d'intéressant !

Lorsque le crépuscule compromit nos recherches, je dus me résoudre à m'arrêter camper avec les autres. Un jeune homme osa enfin venir me parler. Personne n'avait pris ce risque depuis le début de l'après-midi. Mais au moment même où il ouvrit la bouche mon multitâches me fit violemment sursauter : j'étais un peu sur les nerfs.

• - Nous  y sommes, souffla Lara.

Un mauvais pressentiment me saisit aussitôt.

• - Liam va bien ? Haletai-je.

• - Oui, mais tu le connais, il n'a pas envie de parler.

Que me cachait-elle donc ?

• - Alors ? La pressai-je.

• - L'homme est endormi. 

  Centaure d'un dieu 144.