Centaure d'un dieu, tous les articles.

Centaure d'un dieu, résumé

• - Liam, murmurai-je, la Déesse a dit qu'il ne méritait pas la vie. Il a forcément commis d'atroces pêchés.

J'en étais persuadée, jusqu'au fond de mes os. Je connaissais des dieux, réalisai-je. Or ils étaient justes. Même s'il était parfois difficile de saisir sur le moment pourquoi il prenaient leurs décisions, finalement il s'avérait toujours qu'ils avaient vu juste.

• - Bien sûr, lâcha-t-il avec une assurance agressive.

Je fronçai mes sourcils sombres et cognai le sol d'un sabot rageur lorsque j'identifiai le son diffus qui me parvenait au second plan sonore. La jeune femme pleurait comme une fillette capricieuse.

• - Sors-la de cette pièce, ordonnai-je à Liam.

Comme le silence se faisait je m'affolai un peu :

• - Qu'est-ce que vous faites ? Vous en êtes où ?

• - Nous sortons, m'informa le dieu d'une voix dure.

La communication mourut sur cette phrase et mon hoquet me fit l'atroce impression d'être punie pour un mal que personne n'avait commis. Artémis n'avait pas pu attirer à elle un homme innocent. Je frissonnai. Pourquoi en être aussi sûre ? N'était-ce pas là le cycle de la vie ?

Où était Gareth ? Pestai-je intérieurement. Avec Liam et Lara ? Ils me l'auraient dit. Il allait sûrement se réveiller dans la crypte de fortune. Je ne pourrais même pas le voir avant d'être rentrée.

• - Je sais que je me mêle de ce qui ne me regarde pas, dit le jeune homme qui avait tout entendu sans faire mine d'écouter, mais si vous voulez parler je peux écouter.

• - C'est gentil, ricanai-je malgré moi.

Il se renfrogna mais n'abandonna pas pour autant :

• - Venez près du feu, et puis vous avez besoin de manger un bout, Aliénor.

Je soupirai bruyamment mais m'en voulus aussitôt : c'était réellement charitable de sa part.

• - Je te suis.

Impossible de le vouvoyer, il devait avoir seize ans maximum. Impossible aussi d'être froide avec lui, de ce fait. Suite à ce qu'avait traversé son peuple sur sa planète d'origine, qui savait où étaient ses parents, s'il étaient vivants ou pas et s'il avait des amis. Je secouai la tête, là j'en faisais trop, assurément. Agenouillée devant les braises, je sursautai lorsque l'on me parla :

• - Vous ne dénouez pas la sacoche de votre dos ? D emanda le garçon. Vous y trouverez aussi de la viande fumée à faire griller sur le feu. Laissez-moi faire.

Il se glissa contre moi pour saisir les sangles qui m'enserraient.

• - Je vais l'enlever, répliquai-je précipitamment.

Il recula d'un mouvement rapide mais non désorganisé. Comme s'il avait l'habitude que les femmes refusent au dernier moment qu'on défasse des liens sous leur ventre. Je défis la sacoche en me sentant rougir. Était-ce moi qui me révélais particulièrement pudique ? Je soupirai en me demandant s'ils me voyaient différemment d'une bête intéressante. Néanmoins je me forçai à boire le vin que l'on fit couler dans mon verre en métal gravé.

• - Vous sentez-vous mieux ? Tenta le jeune homme.

Je faillis répliquer que ça irait mieux lorsque je serais de retour au vaisseau, mais à la place je me mordis la lèvre. Je faisais ma mauvaise tête alors que ces gens avaient tous vécu des atrocités les derniers mois, et que tous tentaient de s'en sortir efficacement. Voilà pourquoi nous étions ici et pas au vaisseau. Je me raclai la gorge et demandai au jeune homme, déterminée :

• - Comment t'appelles-tu ?

• - Wyne, sourit-il.

• - Parle moi de toi, Wyne, tentai-je.

  Centaure d'un dieu 146.