Centaure d'un dieu, tous les articles.
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- Et vous, murmurai-je, vous n'êtes pas nostalgiques de quitter vos terres ?
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- Ah non, assura Joyce, trop de mauvais souvenirs !
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- Tu as raison, chuchota Gareth en lui caressant les cheveux avec un geste d'une infinie douceur.
Ciel, cet homme était la plus admirable des perles.
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- Et toi ? Insistai-je.
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- Ce qui doit être advient, asséna-t-il simplement, et un mauvais pressentiment me saisit.
Il me semblait qu'il y avait autre chose de la même veine qu'il avait dit et qui ajoutée à ce qu'il venait d'assurer, signifiait quelque chose de grave, mais sans pouvoir mettre la main dessus.
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- Et si nous allions trouver Liam, proposai-je.
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- Elle est amoureuse ! Se moqua joyce.
Misère... Je choisis de ne rien répondre, si je me souvenais bien du jeu, plus on s'en défendait plus cela signifiait qu'on mentait. Gareth hocha le tête mais je ne sus jamais s'il était d'accord avec ma proposition ou avec l'hypothèse de son protégé.
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- Vas-y toi, je vais rester là un moment.
J'hésitai mais il me ficha mon verre dans les mains et me poussa vers la sortie. Avant que j'aie pu me tourner pour le lui demander il ajouta :
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- Il est soit à la salle de sport, soit dans sa chambre, soit à la promenade, soit en dernier ressort, à la salle de jeu.
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- Merci, prince.
Je me retrouvai dans le couloir et hésitai devant la salle de sport. J'avais failli frapper ! Et puis quoi encore, ce n'étaient pas ses appartements, ici ! Une fois entrée je rougis fortement : cet endroit était plein d'hommes peu vêtus et suants. Le dauphin était au milieu de tout ce monde, levant d'énormes altères à une vitesse étourdissante. Je me sentais gourde, soudain, et j'avais l'impression que chacun de mes sabots qui touchait le sol produisait un bruit assourdissant. Je me hâtai donc vers le dieu qui faisait comme si je n'étais pas là. Pourtant bon sang on n'entendait que moi. Un bref instant je songeai que tous ces gens avec leurs oreillettes étaient si semblables aux sportifs terriens que c'en était déstabilisant. Écouter sa musique en faisant de la musculation devait être un besoin universel. Contre toute attente, lorsque je fus près de lui, Liam reposa ses altères, s'assit et enleva ses écouteurs. Je demandai, parce qu'il fallait bien commencer par quelque chose :
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- Est-ce que je peux voir le genre de musique que vous écoutez sur Xivia ?
Le miracle se produisit : jusque-là fermé comme une porte de prison, Liam me sourit doucement. Je m'extasiai en l'écoutant me répondre :
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- Tu es venue pour savoir quels morceaux j'aimais en ce moment, Aliénor ?
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- Je suis venue te voir, mais me retrouver au milieu de tous ces gens musclés m'a altéré l'esprit, je le crains.
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- Alors tu ne devrais pas rester trop longtemps, je préférais la centaure guerrière.
Il avait une fâcheuse tendance à m'identifier à lui-même. J'allais devoir lui expliquer ma façon de penser, mais pas ici, où tout le monde nous observait. J'admets que n'importe qui aurait eu ce réflexe, en voyant une centaure entrer dans une salle de sport.
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- Je me ferais un plaisir d'en discuter avec toi, si tu daignes m'accorder cinq minutes hors de cette pièce, fis-je remarquer d'un air plutôt sérieux.
Il hocha la tête et me précéda vers la sortie en quelques enjambées longues et souples.