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Centaure d'un dieu, résumé
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- Liam, est-il possible que la guerre soit ton seul centre d'intérêt?
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- C'est le seul, comme il incombe à tout guerrier de Xivia, assura-t-il.
Je fis jouer mes muscles et changeai de sujet, parce que cela m'indisposait. Cela ne me regardait pas. Alors pourquoi me sentais-je aussi mal ?
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- Sais-tu que Gareth parle presque de sa vie intime avec Joyce ? Le questionnai-je, parce que cela aussi était gênant.
L'espace d'un instant, je me demandai pourquoi alors était-ce moins difficile d'en parler. Je frissonnai.
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- « Presque. », lança-t-il au-dessus du bruit d'eau, cela signifie qu'il ne lui en parle pas, alors où est le souci, Aliénor ?
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- Tu lui en parles, me rappelai-je soudain.
Je frappai du sabot, en un geste incontrôlé. En en prenant conscience, je poussai un long soupir et... secouai la tête comme si j'avais une crinière dont mon encolure aurait été fouettée par ce geste. Avec irritation, je me demandai si un jour je me surprendrais à brouter de l'herbe.
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- Il n'a plus deux ans, comme il dit, répondit le guerrier. Je ne lui en parle pas exactement. J'ai lancé deux trois boutades qu'il s'est empressé de te répéter, mais rien de très affriolant, non. Tu es venue me voir pour me parler de cela, Aliénor ?
Il sortit de la salle de bain, une serviette autour de la taille. Ces cheveux mouillés, me dis-je avec un pincement au cœur, ça faisait longtemps.
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- Peux-tu me laisser passer, s'il te plaît ? Demanda-t-il gentiment.
Le petit sourire confirmait le ton joueur. J'obtempérai mais une douleur au poitrail rappela mes blessures à mon bon souvenir. J'avais gémi, aussi m'ordonna-t-il d'un ton autoritaire :
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- Doucement, Aliénor !
Je levai le nez vers lui, pour l'observer de haut. Qu'est-ce que c'étaient que ce ton et cette expression jusque-là inconnus ? Depuis que j'avais été attaquée cette nuit-là il n'était plus le même.
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- Je ne suis pas une guerrière.
Allez savoir pourquoi j'avais besoin de vider mon sac soudain.
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- Oh... alors je me suis trompé, fit-il la voix blanche.
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- Tu ne m'apprécies plus, alors ? Assénai-je sèchement.
Je ne savais pas du tout ce que je faisais, ni pourquoi j'étais mauvaise soudain. C'était peut être cette douleur, dans ma vie d'avant je n'avais jamais été blessée aussi durement. Je n'avais jamais eu si peur d'être défigurée. Comme justement je n'avais aucune confiance en moi physiquement, aujourd'hui je craignais que cela empire. Un tic nerveux agita un coin de peau près de mon garrot. Enfin j'avais eu peur.
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- Pourquoi... ?!
Le ton de voix se plaçait près de la colère. Mais il me semblait qu'il m'en voulait surtout d'avoir entamé cette conversation.
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- Parce que j'ai l'impression que tu es juste fier de moi parce que j'aime t'accompagner au front. Je crois que c'est tout ce qui nous unit. J'ai été arrachée à ma vie par un dieu qui ne voit en moi qu'une compagne de guerre ! La guerre est un hobby destructeur, tu me fais peur, Liam ! Et puis qu'est-ce que je fais là, pourquoi moi, cesse d'arborer cet air continuellement neutre !