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La louve et le prince, résumé.

• - Pour répondre à ta seconde question, elle m'a fait d'outrageuses propositions la dernière fois que je suis venu, alors que j'avais une très sombre nouvelle à annoncer à son peuple.

• - De quoi s'agissait-t-il ? Questionnai-je spontanément.

• - Les propositions, elle entant que jouet sexuel perpétuel. La nouvelle, la plus jeune de ses sœurs devait être sacrifiée, sans quoi elle donnerait naissance à un tyran dès son trentième anniversaire.

Principalement à cause de ma nature, je trouvai tout ce qu'il venait dire excitant à outrance. Aussi, ce fut principalement pour paraître ce que je n'étais pas, comme je l'avais fait presque toute ma vie durant, que je répliquai par réflexe :

• - Pourquoi la mort ? Il suffisait qu'elle s'impose l'abstinence.

• - Lorsque les choses doivent avoir lieu, on ne peut aller contre. Évidemment les Ondines ont refusé alors je suis resté jusqu'à ce que le malheur arrive. Elle était chaste comme une nymphe, mais on l'a violée sauvagement. Je n'ai rien pu faire.

D'abord je me demandai pourquoi il n'avait pas lui-même tué la jeune femme, dans ces circonstances. Mais je supposai qu'il avait besoin de l'accord des ondines, pour ne pas se mettre à dos tout un peuple. Sans doute les Dieux ne le souhaitaient-ils pas, pour des raisons qui nous dépassaient.

• - Mais ne pouviez-vous pas tuer l'enfant sans assassiner la mère ? Questionnai-je par curiosité.

• - Nous avons essayé. Elle a ingéré ce qu'il fallait pour tuer le fœtus, mais c'est elle qui a succombé. Quand les Dieux sont décidés rien ne peut aller contre leur volonté.

Les Dieux me parurent bien étranges.

• - Je croyais que tous les peuples étaient bons avant que tes parents aient été punis, objectai-je alors que mon esprit dérivait de nouveau vers elle que je détestais.

Il fallait avouer que les raisons n'étaient pas altruistes.

• - Marina est juste victime du mythe qui tourne à mon sujet. L'imaginaire collectif l'a aveuglée. Je ne connais pas la fin de l'histoire, mais je suis sûr qu'elle a pleuré toutes les larmes de son corps la mort de sa cadette. Pour tes autres remarques heureux que ça te plaise.

Nous enjambâmes la baignoire avec délices et je ne pus m'empêcher de lui susurrer à l'oreille :

• - Heureuse de t'avoir retrouvé.

Il fit quelque chose avec ses yeux dorés. Je ne sais, la lueur se déplaça un moment. Lorsqu'il arrêta je réalisai que c'était simplement le fruit d'une hypnose.

• - Fais autre chose, le tentai-je en m'asseyant sur lui dans l'eau tiède.

Ses mâchoires se contractèrent. A la façon dont il me regarda, je sus qu'il allait se passer quelque chose d'important. Il agrippa mes hanches, me souleva légèrement, me pénétra profondément. J'ouvris grand la bouche de surprise. Il leva le menton, me captura du regard. Tout se mit à voler, tourbillonner autour de moi. Je voulus hurler, mais il plaqua la main sur ma bouche, aussi le son fut-il largement étouffé. Le vertige me porta jusqu'à mes limites. Enfin, il me libéra psychiquement ainsi que physiquement. C'était terminé. Je savais bien qu'il ne s'était presque rien passé, que tout avait été dans ma tête, à cause de l'hypnose. Mais je tremblais violemment, les yeux écarquillés. Je ne m'en remettais pas. Sa délectation n'aidait pas. Il buvait des yeux ma panique, il s'en nourrissait comme d'un nectar de vie qui l'aurait enivré. Incapable de me contrôler, je me collai contre lui pour ne plus ressentir les vestiges du vertige. Lorsque nous sortîmes de l'eau il n'était que le début de l'après midi, pourtant bien sûr j'étais épuisée, tandis que lui rayonnait littéralement.

• - Je suis mort de faim, avoua Prince. Veux-tu que nous allions manger comme au bon vieux temps ?

Je mis du temps à comprendre et je ne fus même pas certaine qu'il voulait parler de ce que je croyais mais j'acceptai quoi qu'il en fût. Tout ce qui ressemblait à nos premiers roucoulements me semblait appréciable si l'autre alternative était de partager un déjeuner avec la blonde ondine.

Il passa un pantalon noir et un haut beige qui allait bien avec ses yeux et mettait sa musculature ambrée de vampire bien en valeur. Je le suivis et une vague de bonheur me submergea lorsqu'il demanda à une suivante de prévenir Marina que nous serions absents jusqu'au soir.

Dès que nous fûmes à l'abri des regards, il stoppa, puis troublée, je l'observai faire glisser mon haut pour le faire passer au dessus de ma tête. Il posa quelques baisers ça et là, je l'imitai de mon côté. Bientôt nous fûmes nus et excités, mais Prince avait faim. Il plia tout à la va vite sur un rocher pour se faire panthère enfin. Je l'imitai , alors les habitants discrets de la forêt purent admirer une louve et une panthère noire chassant côte à côte. Un bruissement près de moi... Je bondis et la proie perdit la vie. D'un coup de dents je la coupai en deux, puis nous partageâmes le festin. Ensuite nous nous roulâmes dans l'herbe comme des gamins. Ce faisant, nous arrivâmes près d'un arbre d'où s'échappaient des effluves sucrées. Je levai le nez pour découvrir des fruits que je ne connaissais pas encore, mais qui semblaient délicieux. Je récupérai ma forme humaine ; lorsque je me tournai vers lui les mains chargées de fruits Prince était devant moi, jeune homme nu et imposant. La rapidité du changement me donna de nouveau le vertige.

• - Qui de nous trois est il le plus appétissant, sourit-t-il langoureusement en désignant les fruits du menton ?

Je répondis en les posant sur une feuille (hygiène, quand tu nous tiens) à mes pieds sans le quitter des yeux. Lorsque je me relevai il embrassa mon cou voracement et je compris... Mon cœur accéléra sa course.

• - Tu n'avais pas faim que de nourriture, hoquetai-je.

• - N'aie pas peur, susurra-t-il.

La louve et le prince 104.