La louve et le prince, résumé.

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Je fis un passage par ma chambre pour passer un pantalon et un débardeur. Par les dieux, comme cela faisait du bien de retrouver les vêtements modernes ! Puis je me tournai, bien décidée à sauver Kenzo de la chose qui l'habitait. Je poussai un cri et reculai. Il était devant moi, toujours aussi imposant et troublant avec ses yeux jaunes. L'animalité qui habitait tous les lycans s'y reflétait de façon majestueuse ainsi qu'inquiétante.

• - Bonsoir, Tarah, j'ai vu que tu avais récupéré ta monture. Je suis désolé du mal-entendu. Je te regardais te changer et (Pardon?!)... Ah ne fais pas cette tête, autrefois tu en aurais été flattée.

• - Je te sens sur un terrain glissant ce soir, ne pus je m'empêcher de l'avertir.

Toutefois, ce n'était pas du désir qui dansait dons ces yeux mordorés. C'était la machination, l'intelligence et la vivacité. Je dus me tendre brutalement pour ne pas frémir.

• - Et donc je regardais ton tatouage, reprit-il... Prolongé par ce bois... C'est très réaliste ! Mais je m'étonne qu'un tatoueur-perceur ait accepté de faire cela. Tu as bien changé, autrefois tu n'étais pas du genre à te faire poser des choses dans le corps. Qu'est-ce qui t'a motivée ?

• - Qu'est-ce que vous faites ? Questionna Prince en entrant dans la pièce, tendu.

Sa question fit écho à celle du monarque, d'une façon beaucoup plus plaisante à mes yeux sombres. Même si ma nature physique n'appréciait pas la proximité froide du buveur de sang, sa présence flattait mon âme perdue, comme si la deuxième moitié perdue de mes forces psychiques ainsi que physiques venait de réapparaître. C'est sur cette pensée que je compris à quel point il était vain de se perdre en mondanités.

• - J'allais annoncer au Spare... Commençai-ce doucement mais fermement, pour que l'on sente que je n'avais plus peur.

Kenzo écarquilla un peu les yeux, mais resta impassible pour le reste.

• - Que ses heures vont s'achever tout de suite, conclus-je avec un plaisir difficilement contenu.

Je levai les bras, les croisai, posai les mains sur les poignées avec un sentiment de bien-être par avance, mais Prince m'arrêta du regard :

• - Il faut l'excuser, kenzo, elle est fatiguée. Viens, ma puce, allons boire un thé avant de nous coucher.

• - Comment as-tu dit ? Insista le roi faussement amusé.

Il ne me ferait pas répéter, songeai-je en serrant les dents. Toutefois je fis confiance à Prince, lâchant docilement les poignées de bois avec un intense sentiment de déception qui m'effraya un peu. Lorsque j'eus contourné le roi, Prince m'entoura d'un bras pour me mener à la bibliothèque où nous attendait Callista, un livre devant elle, mais nullement concentrée sur sa lecture.

• - Kenzo, amour, je sais que tu détestes cette pièce qui te rappelle trop le travail, rappela-t-elle au roi qui nous avait suivis. Je te rejoins au lit dans une minute, le temps de boire un thé avec mon cher ami. Nous devons en profiter, ils ne resteront pas très longtemps.

Certainement de peur d'être dévoilé, le monarque hocha la tête, nous souhaitant bonne nuit l'air jovial. Dès qu'il fut parti la vampire me supplia, l'air inquiète :

• - N'y a-t-il aucun moyen non violent de le faire revenir à lui ? Prince m'a dit comment ça allait se passer... je ne peux pas m'y résoudre !

Voilà donc ce qui l'avait amené à un tel comportement quelques instants auparavant. Je ne pus effacer à mon esprit l'amertume provoquée par ce délai imposé, qui ne laissait que plus de temps au spare pour créer une machination afin de m'échapper.

• - Mais moi oui, donc tout est pour le mieux, assénai-je d'une voix plus dure que j'aurais cru.

Mon interlocutrice changea d'expression, suspicieuse.

• - Ne te laisse pas rattraper par tes anciens démons, Tarah. Le vengeance n'a rien à faire ici.

J'inspirai un grand coup, cherchant à me calmer pour ne pas envenimer les choses, mais Prince me prit les mains avant de venir à mon secours :

• - Callista, je crois que tu ne saisis pas. Les Dieux nous envoient. Nous devons éliminer les Spares. Kenzo restera indemne ensuite. C'est la parole des Dieux ! Tarah est poussée par eux. Tu ne la reconnais pas parce que ce n'est effectivement pas tout à fait elle – pas seulement, souffla-t-il avec autorité. C'est ce qu'ils ont fait d'elle, momentanément, pour accomplir leur divine volonté.

Je penchai lentement de côté ma tête blonde.

La louve et le Prince 145.