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La louve et le prince, résumé.

• - Tu as l'éternité, mais je n'ai que quelques dizaines d'années. L'entreprise des Dieux est vouée à l'échec.

Voilà pourquoi je n'avais senti que colère, lorsqu'il avait avoué, quelques minutes auparavant, qu'il acceptait la volonté divine. Il glissa ses mains tremblantes dans mes boucles blondes et le regard égaré, il trancha, péremptoire :

• - Les Dieux ne laissent rien au hasard. Jamais, Tarah.

Je remuai la tête, proche de la folie :

• - Mais accepterais-tu la destinée qu'ils ont tracée pour toi, si un beau matin, tu me trouvais sénile, étendue dans ton lit ?

• - Cesse...

Mais il réalisa qu'aucune parole ne tiendrait face à mes paroles. Il m'attira à lui et m'enlaça tendrement. Je n'avais jamais tant eu le sentiment d'être là où se trouvait ma place.

- N'aie plus peur, ma toute belle. Ce que nous avons vu ce soir n'est-il pas la preuve que tout est possible, qu'il suffit simplement d'y croire ? Questionna-t-il contre mon cou.

C'était vrai, décidai-je finalement. Un espoir fou naquit au fond de moi, mais je n'osai pas le formuler, de peur de voir sa possibilité s'envoler comme un papillon de nuit au lever du jour. Enfin il me releva, me remit ma robe puis me mena là où les trois elfes nous avaient attendus tout le temps nécessaire à calmer ma crise d'angoisse, dévastatrice et vaine. Les elfes et lui récapitulèrent, plus sérieusement que la première fois, l'ensemble des éléments en notre possession à propos de ses la guerre et de parents. Pour le moment, aucun lien n'était évident entre les deux. Chacun eut son propre commentaire, puis, assise sur les genoux glacés du vampire, je me contentai d'écouter les préparatifs pour le lendemain. Le rendez-vous fixé et la formule concoctée, il fut décidé que cette fois ce serait le couple qui ferait la potion. Nous nous mîmes enfin en route, Yule, Prince et moi, vers chez leurs parents elfiques, en remerciant le sort qu'ils ne fussent pas prompts à s'inquiéter au sujet de leurs deux enfants. La panthère et moi traînâmes ce bon vieux traîneau pour nous y rendre plus vite. Je dus fournir un effort de concentration pour ne pas m'échapper sous ma forme velue, hors des souterrains dans la forêt qui l'attirait, presque irrésistible. L'elfe nous souhaita bonne nuit sur le seuil de la chambre de Prince.

Alors nous fûmes humains et il me montra les lieux, si jolis que j'en eus le souffle coupé. Les carreaux au sol étaient immenses et d'un gris anthracite. Les murs étaient d'un blanc si brillant que je compris, aussitôt entrée dans la pièce, qu'il y avait quelque chose. Saisissant mon regard, il expliqua avec plaisir :

• - Ils sont en pierre semi précieuse. Ils brillent dès lors que l'on allume une lumière.

Nous étions dans le noir, jusque là. Il éclaira la chambre et je poussai un cri de surprise. Puis mon regard glissa sur le lit à baldaquins noir et les amples rideaux assortis.

• - Voilà pourquoi on y voit même sans lumière, compris-je. Parce qu'ils sont faits d'un matériau luxueux.

La chambre s'ouvrait sur des baies vitrées. Dehors, une colonie de lucioles éclairait une petite cour intérieure. Précédant ma question, Prince narra d'une voix de conteur, qui révélait sa nature d'oracle plusieurs fois centenaire :

• - C'était pour mon deuxième anniversaire. J'avais peur du noir, alors les parents de Yule m'ont offert cette colonie. La magie n'est pas pour rien dans le fait qu'elles se plaisent ici depuis toutes ces années.

Il me montra encore la salle d'eau, spacieuse et confortable.

• - On dirait que la baignoire a été conçue pour être entourée de bougies, souris-je sans détacher le regard du bel endroit confortable et spacieux.

Il hocha la tête, un peu mystérieux. Nous nous préparâmes rapidement. En sortant de la salle d'eau, nous trouvâmes des vêtements que Yule avait laissés pour moi. Je passai le beau déshabillé fuchsia transparent et me plus à lire le désir, dans le regard doré de la panthère de lune. J'entrai entre les draps ébènes, tandis que Prince imitait mon mouvement de son côté. Lorsqu'il m'enlaça, nos bouches se trouvèrent pour ne se séparer que bien longtemps après. Je m'assis sur lui et posai une pluie de baisers sur son torse glacé qui pourtant, frémit sous mes lèvres baladeuses. Je me troublai à la pensée que juste là, aurait dû cogner son cœur ému. Prince grogna, lorsque je parvins au plus bas , mais je revins rapidement me coucher à sa hauteur. Il se mit sur le coude pour quémander, malicieux :

• - Montre-moi autre chose.

  La louve et le prince 50.