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La louve et le prince, résumé.

• - Suivons les falaises et si nous ne trouvons pas aujourd'hui, alors la prochaine fois sera la bonne, proposai-je rompant notre silence méditatif.

Effectivement, nous passâmes l'heure suivante à observer le bord des falaises, sans rien trouver qui pût permettre à la panthère de grimper dans sa grotte.

• - Attends-moi, dit Prince.

Docile, je le regardai ramasser un assez grand bâton ainsi qu'une grosse pierre. Avec celle-ci, il frappa le bois pour qu'il se plante fermement dans le sol. Prince m'entraina vers là d'où nous venions, amorçant le chemin du retour.

• - Comme cela, la prochaine fois nous saurons où nous nous sommes arrêtés.

J'approuvai dans une moue admirative devant son sens de l'organisation. Au retour, Rubis prit un malin plaisir à se lancer dans un galop débridé. J'adorais la vitesse et les bras de Prince autour de moi, aussi à mon sens fûmes-nous au point de rendez vous avec les gnomes bien trop vite. Même si une fois à l'arrêt, je reconnais que je fus assaillie des courbatures les plus diverses. Le chef des gnomes était là, avec une armée d'une centaine de soldats armée jusqu'aux dents. Il avait fait le nécessaire pour assurer sa sécurité.

Chapitre deux. Le pacte des êtres de magie.

• - Nous acceptons, hurla le gnome pour se faire entendre du haut de ses quarante centimètres.

• - Parfait, m'enthousiasmai-je, mais il me coupa dans mon élan :

• - A une condition. Nous voulons, une fois que les Spares seront neutralisés, rencontrer les roi et la reine de Terra. Depuis qu'ils ont disparu, nous avions des dizaines de questions à leur poser sur leurs raisons et nous aimerions entendre les réponses de leur bouche, sur cela et sur leurs intentions à présent, pour décider si oui ou non ils sont dangereux pour Terra.

Nous n'avions rien à voir dans tout cela, songeai-je en fonçant les sourcils.

• - Demandez-le leur, répliqua Prince qui paraissait de mon avis.

• - Nous ne parvenons ni à les trouver ni à entrer en contact avec eux, même par la magie, expliqua le chef des petits êtres.

Rien ne permit, sur le visage de l'oracle, de déceler le niveau de difficulté que venait d'atteindre la situation.

• - Alors nous vous l'obtiendrons, affirma-t-il ainsi. Ils vous contacteront.

Après quelques phrases formelles d'au revoir, nous nous quittâmes pour rentrer à la maison. Cette fois j'étais réellement endolorie de partout lorsque nous nous assîmes sur le canapé avec de gargantuesques plateaux contenant le dîner. Une fois un peu rassasiés je notai :

• - Tes parents accepteront-ils facilement ce que tu viens de décider en leur nom ?

Un autre aurait répliqué avec raison qu'il était mal aisé de le déterminer. Mais la panthère de lune étant qui elle était, ma question prenait tout son sens, aussi ne la rejeta-t-il pas de cette façon. En effet, l'immortel en savait toujours plus que n'importe qui, il avait toujours une longueur d'avance, quelles que fussent les circonstances.

• - Je pense, oui, je ne crois pas qu'on leur ait interdit de communiquer avec les gnomes ou quiconque, ce sont eux qui ont voulu se cacher de leur propre initiative. Parce que c'était la seule façon de se cacher de Celui qui Savait. De moi, souffla-t-il avec amertume, se rappelant sans doute toutes les fois qu'il les avait pleurés.

Une bouffée d'affection mêlée d'admiration me fit saisir et serrer ses doigts, invariablement glacés comme ceux d'un homme mort. C'était un peu ce qu'il était. Mon ventre se contracta de trouble, tandis que je parcourais des yeux les veines bleutées qui parcouraient son front, son cou, ses bras ainsi que ses doigts diaphanes. Je croisai son regard, qui accrocha le mien. Je me perdis un instant dans l'or de ses pupilles, jusqu'à ce qu'il passe une main dans mes longs cheveux clairs. Ayant détourné les yeux pour suivre ce geste, je pus de nouveau lui parler, recouvrant mes facultés de réflexion, qui me quittaient souvent lorsque j'étais happée par l'attraction dangereuse qu'il exerçait sur moi.

• - Nous irons le leur demander demain par nos propres moyens, non ? Questionnai-je difficilement car mes lèvres tremblaient.

Il hocha la tête distraitement, puis brutalement, me coucha sur le canapé. Lorsqu'il fut au-dessus de moi, je me sentis tendue, concentrée sur la métamorphose en loup, pour contrer cette attaque, toute sensuelle qu'elle paraissait. Ses mâchoires se décontractèrent, il recula, sortit de mon champ de vision, puis me tendit la main pour m'aider à me relever. Nous nous murâmes ensuite dans un silence que même le coucher ne troubla pas. Mais il suffit de quelques secondes pour que la tension entre nous s'apaisât, faisant place à une complicité sensuelle terriblement déplacée, qui nous unissait pourtant bien mieux que toute la tendresse que nous aurions ressentie si nous avions été un couple ordinaire.

La louve et le Prince 75.