Le printemps arrivait et l’hécatombe n’avait pas cessé.

« Ce n’est pas possible, hurlait Naël furieux.

- Calme toi mon ami, qu’est ce qui t’arrive ?

- Mes parents veulent organiser leur bal de printemps.

- Normal, fit Kiera, c’est le printemps.

- Je vous rappelle que le meurtrier d'éternité cours encore !

- La population s’y est faite. Les humains m’étonneront toujours par leur insouciance, fit le vampire d‘une voix pensive.

- Leur inconscience tu veux dire.

- Inutile de crier, ceci pourrait au contraire nous être favorable.

- Pardon ?

- Réfléchis c’est l’occasion rêvée, lorsqu’il assassine des nobles notre assassin devient de plus en plus audacieux et il les kidnappe toujours en public. Il est possible qu’il s’en prenne finalement à tes parents justement lors de cet événement. Si nous assurons la sécurité de la fête alors nous pourrons lui tendre un piège.

- Tu veux te servir de mes parents comme appât ?

- Il n’a pas tord.

- Je vous rappelle que nous sommes toujours incapable de déterminer comment il procède pour enlever les nobles ! Ils disparaissent sans qu’on ne puisse rien faire et on les retrouve une semaine plus tard affreusement mort. Je refuse !

- De tout façon tu ne sembles pas avoir le choix, mon ami.

- Je pars sur le champs raisonner mes parents. Vous tachez faire quelque chose d’utile cela me changera ! »

Sans laisser le temps aux autres de répliquer Naël fit demi tour et sortit, il ne revient que le soir d’humeur plus furibonde que jamais : il avait échoué. Non seulement il n’avait pas convaincu ses parents de renoncer à leur festivités printanières mais il ne les avait pas non plus persuadés d’accepter une protection policière.

« Qui viendrait à une fête où il y aura plus d’homme de loi que de nobles ? avait avancé son père.

- Si tu veux on organisera un bal pour que tes amis et toi puissiez vous amuser aussi, un bal de la police c’est original comme idée, non ?

- Ma chérie tu es géniale, c’est une idée fantastique ! Cela leur changera les idées, regarde comment notre fils est morose, une fête l’aiderait certainement à ce détendre !

- Tu as raison, demande à tes camarades s’ils veulent venir.

- Ma chérie notre fils a grandi maintenant il n’a plus de camarades mais des collègues.

- Bien sur suis-je sotte ! »

Naël avait assisté impuissant à cette discussion surréaliste, le voila en charge maintenant de deux bals. Sa mère surexcitée s’était déjà lancée dans les cartons d’invitation sous l’œil attendri de son époux. Dépité le night avait regagné ses quartiers maudissant la désinvolture de ses parents. Lorsque son père l’avait raccompagné à la porte il avait essayé une dernière fois de lui faire entendre raison.

« Elles ont menacé maman ! Papa tu ne peux pas rester indiffèrent ! Tu dois annuler ce bal pour le bien de ta femme, ou au moins me laisser vous protéger.

- C’est aux parents de veiller sur leurs enfants et non l’inverse mon fils. Tu es trop stressé, toi tu ne vois que les victimes, mais nous nous voyons les vivants et ils sont beaucoup plus nombreux. Ta mère et moi nous avons déjà vécu cinq vies d’homme et elles nous ont comblés d’un fils, si nous mourrons à cette fête nous mourrons heureux. Tu sais nous sommes à présent de veilles personnes qui n’aiment pas changer leurs habitudes, alors ce n’est pas cet assassin qui va nous gêner ! Tu es jeune encore plus tard tu comprendras.

- Et s’il tue maman ?

Un éclaire de souffrance passa dans les yeux du noble.

- C’est qu’il m’aura mis dans la tombe avant.

- Je t’aurais prévenu. »

Naël regretta ces mots dès qu’il les eut prononcé, mais il était trop tard.

Les crocs de la justice 114