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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 15:43

pleurrrreJe le maintenais contre moi, ce ne fut qu‘une fois apaisée que je lui demandai :
- C’est prêt. Tu as faim ?
Il hocha la tête et nous nous mîmes à table.
- Explique moi.
- Il n’y a pas grand-chose à dire. J’ai plaidé contre un petit truand et j’ai gagné. Mais comme il n’a pas du tout aimé devoir faire cinq ans de prison, il s’est donc jeté sur moi avec un couteau. D’après ce que j’ai compris son but était de m’émasculer. Le temps que je réagisse j’ai été blessé. Voila, tu sais tout.
- Mais comment est-ce possible ? Comment peut on entrer une arme dans un tribunal ?
Dans un sourire il m’expliqua.
- Tu sais tous les tribunaux ne sont pas équipés pour faire fac à la violence,
Le budget de la justice est largement insuffisant, nous ne pouvons malheureusement pas payer les magistrats et les protéger. C’est partout pareil. Cependant les juridictions de New York sont effectivement bien  équipées en temps normal, cela n’aurait donc pas du arriver. Mais depuis une semaine les portiques de sécurité sont en panne et personne ne nous avait averti. Tu sais je ne suis pas un surhomme, je ne peux pas tout prévoir, les gardiens devaient désarmer le prévenu, mais lui personne ne l’a pris au sérieux. Nous le pensions tous inoffensif y compris moi, c’était une erreur. Et toi ta journée ?
- Elle s’annonçait plaisante avant que ton patron m’appelle. Le projet sur l’orphelinat avance bien.
Le reste de la conversation continua sur ce sujet, puis d’autres. Nous débarrassâmes et nous installâmes dans le salon comme pour toute soirée normale.
    Au matin j’essayai de me lever discrètement pour ne pas réveiller mon époux mais lorsque je le vis s’apprêter à faire de même je l’arrêtai net :
- Hors de question, lançai-je en le plaquant sur le lit. Tu restes là jusqu’à lundi ! Ils se survivront sans toi.
- Je me sens bien, argumenta-t-il.
- Aucun soucis, je peux arranger ça !
- Mais…
Un regard assassin le fit taire, les délinquants n’étaient pas les seuls à être dangereux. Je passai ma journée à songer à lui. Inquiète, je me retenais pour ne pas rentrer ou lui téléphoner, après  tout ses blessures n’étaient pas si graves. Ce fut avec soulagement que je vis la pendule marquer les cinq heures, j‘étais libre. Ni une, ni deux je précipitai pour rentrer, je ne pris même pas le temps de saluer Bo, je n’aurais pas dû. Il ne fallut pas beaucoup de minutes avant de percevoir la voix de Noa,  une voix féminine me parvint en échos. Je montai alors les escaliers pour découvrir le curé au lit avec sa blonde collègue. Ma gorge se noua et j’eus du mal à déglutir lorsque je la vis partir dans un éclat de rire trop bruyant pour être sincère.
- Coucou mon ange, fit le curé qui m’avait aperçue. Andy s’inquiétait pour moi elle est donc passée me voir. C’est gentil non ? Comment s’est passé ta journée ?
J’ignorais comment je réussis à trouver la voix pour répondre :
- Je me suis fait du soucis pour toi, apparemment je n’aurais pas dû.
Sur cette constatation je claquai les talons et la porte pour faire bonne figure. L’instant d’après je vis la blonde filer alors que le curé me rejoignit dans le salon.
- Je peux savoir ce qui t’a pris ?
- Rien, je rentre et je te trouve au lit avec une blonde. Quoi de plus normal après tout ? Mais comme je suis censée être ta femme, je me suis dit qu’un soupçon de jalousie compléterait idéalement le décor.
- Nous n’étions pas au lit mais sur le lit, c’est bien toi qui m’a interdit d’en bouger ! Je pensais te faire plaisir, j‘ai respecter tes ordres.
- Attends tu croyais réellement me faire plaisir en mettant une blonde dans notre lit ! Ton jeu de mari de mauvaise foi est tout à fait au point !
- D’un ce n’est pas une blonde mais Andy. De deux si tu insistes vraiment je vais finir par la mettre dans le lit.

 

Divin témoin 159

 

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 20:48

gaia-blonde-2.jpgLe lendemain Bo m’offrit un sublime collier.
Dring…dring….dring…oui allo. J’étais au travail en train de plaisanter avec Bo lorsque mon téléphone sonna. Je dus laisser passer plusieurs sonneries pour reprendre mon sérieux.
- Eya c’est Mr Shmith. (sur cette annonce mon calme revint immédiatement). Ne paniquez pas mais Noa a été blessé. On est devant chez vous cependant on ne peut pas entrer il a perdu ses clefs pourriez vous venir….
Je n’écoutai plus depuis le mot blessé. Sans réfléchir plus j’attrapai mon sac et me précipitai dans la rue. Me ruant littéralement sur le premier taxi je fus chez moi en moins de dix minutes. Sur le palier je vis les trois hommes, le patron, Mr Madson et affalé par terre mon époux. Sans dire un mot je sortis mes clefs et me plaçai devant la serrure essayant de faire ce pour quoi on m’avait appelé. Je n’y arrivai pas, cette satanée serrure ne cessait de bouger et de se dérober à ma volonté. À moins que ce soient mes mains qui tremblent. Je m’acharnai en refoulant mes larmes de frustration. Je n’avais même pas osé regardé Noa mais il devait être mal en point, sinon jamais il ne se serait assis. Soudain je perçus sa présence derrière moi, ses mains guidèrent les miennes et à deux nous vainquîmes la porte. J’ouvrai et lassai passer le curé.
- À demain lança son patron.
- À lundi rectifiai-je d’un ton qui ne souffrait d’aucune contradiction. Pour être sûre d’être comprise j’y ajoutai un regard noir.
- À lundi.
Toujours sans un regard je me pilotai vers la cuisine et servis deux verres de cognac. Je ne pouvais pas me concentrer dans cet état, la priorité était de me calmer. Le premier m’aida à m‘apaiser. Je devais faire face. Je m’emparai de second verre et le montai au curé. Je le trouvai dans la chambre en train d’ôter sa veste. Un grimace de douleur défigurait son beau visage. Je lui tendis le verre et allai chercher de quoi laver et soigner cet homme. Lorsque je revins il avait repris des couleurs, le verre était posé sur la table de chevet et le curé s’attachait à défaire sa chemise. Je me mis en face et pris la suite. Un par un les boutons cédèrent me dévoilant les blessures qui maculaient son torse. Un coup de couteau partait d’une cote et traversait la hanche. Le coup avait même tranché le cuir de la ceinture. Je défis le pantalon :
-  Eya…
Je lançai à mon époux un regard sans équivoque et fis tomber le vêtement d’un coup. Je m’apprêtai à faire de même avec son boxer  lorsqu’il me saisit les mains.
- Gaïa arrête!
Encore une fois je le regardai, j’essayai de lui faire comprendre que son anatomie était la dernière chose qui m’intéressait en ce moment, mais aucun mot ne passait ma bouche. Il devra me comprendre d’un regard. On resta longtemps ainsi à se fixer puis dans un geste sec je déchirai le dernier obstacle à ma volonté. Ce ne fut pas difficile le vêtement était déjà abîmé. Je me penchai alors sur la bassine et me mis à le laver. Commençant par les pieds, je savonnais consciencieusement chaque partie de son corps. Tout d’un coup laver cet homme me paru la chose la plus importante au monde. Centimètre par centimètre j’explorais son corps soignant chaque blessure que je trouvai. Ma méticulosité m’aidait à ne pas flancher. Sans m’en rendre compte mes mouvements trahissaient ma tendresse. Ses jambes d’abord, puis ses fesses. Je remontai le long du dos où se situaient les premiers coups. L’eau se teinta de rouge mais je poursuivis veillant ce qu’elle reste tiède. Je nous avais entouré d’un cocon d’air chaud pour pas qu’il ait froid. J’arrivai à ses épaules et passai devant. Son torse était moins atteint que ce que je pensais. Il avait beaucoup saigné, mais la majorité des blessures étaient superficielles. Sauf celle sur sa hanche. Elle partait des cotes et se finissait à l’intérieur de la jambe épargnant de justesse sa virilité. J’entendis un grognement lorsque je la soignai, cependant je ne saurais dire si c’était de la contestation ou de la douleur. Je fini par ses jambes. L’eau à mes pieds était sang. Je me relevai et le poussai dans le lit. Une fois allongé je le bordai et m’installai à ses cotés. Toujours sans un mot je plongeai mon regard dans le sien. Aucune parole ne fut prononcée. Nous restâmes là, tous les deux à nous contempler. J’examinai son visage, ses traits réguliers, sa beauté puis ses prunelles, magnifiques. On resta longtemps ainsi, jusqu’à ce que le sommeil le gagne. Ce qu’il lut dans mes yeux, je ne le sais pas. Discrètement je descendis dans la cuisine. Arrivée en face de la cuisinière je rassemblai les éléments pour faire un risotto (plat préféré de Noa) quand le choc me gagna. Propulsée à terre par un spasme violant, les larmes que j’avais retenues jaillirent. J’étais paralysée sur le sol de la cuisine en pleine crise de nerf. Puis la peur s’en alla, je repris mes esprits. J’essuyai mes larmes et n’ayant rien d’autre à faire je fis le repas. Par l’odeur charmé le curé ne tarda pas à apparaître. Sans un mot, il m’attira contre lui et me serra fort dans ses bras. J’aurais voulu résister, lui dire que j’allais bien mais les mots restèrent bloqués dans ma gorge. Il me murmurait des « merci » tout en me caressant les cheveux. Je le maintenais contre moi.

 

Divin témoin 158

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 20:12

femme-et-chat.jpg

Rien qu’à la perspective de ce baisé la tête me tournait, mon cœur s‘emballa.
- Hum, hum je ne vous dérange pas?
C’était Mr Madson, il voulait aider à mettre la table. Jamais aucun homme n’avait attiré autant de haine sur sa tête que lui en cet instant. Le curé me lâcha et se recula vivement.
- C’est prêt, j’arrive. Va les rejoindre mon âme, je me débrouillerai toute seule, décrétais-je dépitée.
 D‘un regard je l‘encourageais à m‘abandonner, j’avais besoin d’être seule. Mes jambes tremblaient alors que mes émotions me submergeaient. Respirant un grand coup je dressai les assiettes et les apportai au salon.
- Tu manges avec nous ? Me demanda Noa.
- Non, ils ne sont pas là pour profiter de ma présence, une autrefois peut être. Ce soir je vais vous laisser travailler. Je vais dîner avec un beau blond.
- Tu rejoints Bo ?
Le ton me semblait étrange, de la jalousie peut être.
- Non, je vais dîner en tête à tête avec la télévision, il y a lost ce soir.
- Tu vas réussir à comprendre sans moi ?
Les personnages parlaient trop vite, je n’arrivais pas encore à tout saisir alors le curé m’expliquait. Cela donnait en général des soirées très animées car souvent le texte original était quelque peu modifié. Je souris à l’évocation de ces instants de complicité :
- J’essayerai mon amour.
- Attends.
Il monta avec moi et régla l’écran de façon à ce que je puisse avoir les sous-titrages.
- Et voila ! Fit-il fière de lui.
- Merci. Au fait pour tout à l’heure…
- Ce n’est rien, nous sommes fatigués, le tout c’est que le pire est été évité. Je tenterai de ne pas finir trop tard pour que nous puissions regarder le dernier épisode ensemble.
C’était un vœu pieu mais pas tenu. Il était plus de minuit lorsqu’il finit par me rejoindre. Cela faisait plus d’une heure que je tournais et me retournais dans le lit.
- Tu ne dors pas?
- Je n’arrive pas à trouver ma position.
Il s’allongea à coté de moi, je  disparus dans ses bras et instantanément je m’endormis.
    Aidé dans sa tache, l’humeur de Noa devint moins pesante, de nouveau paisible la vie reprit son cours. Il parvint même à m’organiser des séances d’entraînement le week end. Nous ne reparlâmes pas du baiser, l’incident était clos, comme il l’avait dit le pire avait été évité. Sauf qu’à mes yeux le pire avait un autre nom : Mr Madson.

    De nouveau la routine nous emprisonna en son sein. Les jours s’écoulaient paisiblement me rapprochant du procès, mais cela tout le monde l’avait oublié. Il y avait autre chose que j’avais totalement omis : la Fac. Cela me paraissait si loin, pourtant un soir en rentrant je retrouvai le curé assis dans le salon, un sourire inondait ses lèvres. Un mystérieux paquet était posé devant lui :
- Félicitations, me fit-il.
Je le dévisageais un moment avant de me résigner.
- Merci, mais pourquoi ?
- Tu as eu ton année !
Je mis plusieurs minutes à comprendre de quoi il parlait, puis la joie m’envahit.
- Tu es enfin arrivée à la fin de ton parcours universitaire, ça se fête ! Tiens c’est pour toi.
Il me désigna le paquet qui reposait sur ses genoux, impatiente je m’empressai de l’ouvrir. Mais avant même d’avoir déchiré la totalité du papier j’entendis un miaulement  à l’intérieur. De plus en plus fébrile je libérai un chaton de deux mois environ, il était noir et blanc.
- Il est magnifique !
- Elle, rectifiait-il, comme ça tu ne seras plus jamais seule, ou perdue, si tu vois d’autres meurtres. Puis elle te fera penser à moi. Comment tu vas l’appeler ?
- Mia.
Il éclata de rire.
- En effet ce prénom convient aussi à une demoiselle.
J’occupai ma soirée à câliner et jouer avec l’animal. Le lendemain Bo m’offrit un sublime collier.

 

 

Divin témoin 157

 

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 11:44

couplllllllleeee.jpgHa, il était possible en effet que quelqu’un ait essayé de m’arrêter.
Ce soir là il tint parole et arriva tôt, ce qui ne fut pas le cas des autres jours. Il arrivait de plus en plus tard, fatigué, énervé, cela pesait sur l’ambiance de la maison. Il s’en excusait mais son affaire l’oppressait. Il lui faudrait un bon massage, songeai-je en haut du buffet (je faisais la poussière, le plus simple quand on en avait le pouvoir était de monter sur les meubles). J’avais lu dans Cosmo que le massage rapprochait les couples qui s’éloignaient. Bon nous n’étions pas réellement un couple, mais cela devrait convenir. Surtout qu’au niveau massage j’étais plutôt douée, des millénaires d’expérience passés à perfectionner mon art dans divers pays. Il nous fallait des bougies, de la crème, une musique agréable…
- Coucou mon ange, je suis rentré.
Tiens c’est étrange, normalement les mots doux ne sont murmurés qu’en public.
- Je suis dans le salon.
- Mon cœur, qu’est ce que tu fais perchée sur le buffet ?
- La poussière.
- Évidement.
D’un bon je m’élançai et atterris dans ses bras.
- Tu as passé un bonne journée ? Demandais-je.
- Non, mon dossier est trop compliqué, je me suis décidé à demander de l’aide. Ils peuvent rester manger?
Il nous tourna, en face de moi se tenaient Mr Shmith, Mr madson et une blonde que je ne connaissait pas.
- Bien sûr. J’ai de quoi faire un Osso bucco ça va à tout le monde?
De concert ils hochèrent la tête avec un air de gourmandise. Je retournai dans les yeux de mon mari pour chercher son approbation. Son regard était doux, nous restâmes comme ça quelques minutes, puis le temps reprit son court. Il me lâcha et je m’orientai vers la cuisine. Ma musique ne tarda pas à envahir l‘espace alors que je m’activai autour des fourneaux. J’avais décidé de rajouter une tarte aux pommes, le désert préféré du curé. Au bout d’une demi heure les odeurs des différentes épices embaumaient l’air de la pièce. C’était ce que j’aimais dans la cuisine, le mélange des senteurs, des saveurs, des couleurs, je me régalai. Au bout d’une heure, par l’odeur affamé Noa franchit le seuil de la pièce. Il m’enlaça me murmurant :
- Ça sent très bon. Comment s’est passé ta journée ?
Je lui racontai l’avancement de mon projet d’orphelinat, de mes soupçons envers Bo (j’étais persuadée qu’il s’était déniché une copine dans l’immeuble, mais je n’arrivais pas à deviner qui. Alors tout naturellement j’enquêtais) et de plein d’autres choses. Ça faisait longtemps que nous ne nous étions pas parlé tous les deux. Plus qu’un massage, ce fut cet instant de complicité qui nous réunit.
- Je suis désolé, chuchota-t-il à mon oreille. Je n’ai pas été très présent pour toi ces derniers temps. Je me rattraperai promis mon amour.
Plongée dans ses yeux je ne m’aperçus pas que lentement j’approchai mes lèvres des siennes. Il ne recula pas, je sentais maintenant son souffle se mélanger au mien. Doucement je le vis entrouvrir sa bouche, seuls quelques millimètres nous séparaient. Je fermais les yeux le laissant prendre l’initiative. Rien qu’à la perspective de ce baisé la tête me tournait, mon cœur s‘emballa.

 

Divin témoin 156

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 22:23

aigle.jpg- Eya ?
Je me retournai pour découvrir deux yeux verts. Mon cœur manqua un battement.
- Qu’est ce que tu fais là mon ange, tu as des ennuis ?
- Non je suis venue voir Mr Madson pour lui déposer un projet. Et toi pourquoi tu es là ?
Je m’étais coulée dans ses bras durant le dialogue, plus grand que moi il me dominait.
- Je travail ici mon cœur.
- C’est vrai, je n’ai même pas réalisé!
Il me sourit. Peu à peu ses collègues s’agglutinaient pour nous regarder.
- J’allais manger repris-je. Tu m’accompagnes ?
- Je ne peux pas, je suis sur une affaire importante.
- Allez s’il te plait, juste un sandwich pour une fois qu’on peut manger ensemble un midi.
- Désolé, j’essayerai de rentrer tôt ce soir.
- Si ta femme vient te voir à ton travail, tu es obligé de l’inviter au moins à manger un hot dog.
- En vertu de quelle règle ? Me demanda-t-il avec un sourire, et puis tu es végétarienne je te rappelle.
- C’est une règle Belge, mais elle devrait être internationale. Je mangerais une salade.
- Ce soir promis, mais là je n’ai pas le temps.
- J’aurais au moins essayé.
- Au fait, c’est ta première création. Tu as bâti quoi ?
- Un château ! S’écria Mr Madson en sortant en trombe de son bureau. Elle a dessiné un château avec un pont-levis et des douves. Il y a des tours, des fortifications et des douves!
Je regardai mon époux avec une certaine fierté alors que dans ses yeux naissait de l’effarement :
- Tu veux construire un château!
- Avec des douves, rajouta l’avocat qui visiblement n’en revenait pas.
- Tu ne peux pas faire ça mon ange.
- Pourquoi ?
- On ne construit plus de château de nos jours. Les douves vont poser des problèmes et la hauteur de la construction est réglementée.
- Mon château est moins haut que vos buildings et je ne vois pas en quoi mes douves seraient un soucis, certains ont bien une piscine !
- Pour le facteur, me répondit il sérieusement. J’écarquillai les yeux.
- Mais il y aura un pont-levis.
Doucement il me caressa le visage.
- Je comprends que tu sois déçue mon âme. Personne n’a essayé de t’arrêter ?
- Je ne sais pas mon boss est Anglais, je ne comprends pas toujours tout, son accent est déplorable. Qu’est ce que ça veut dire. « But you are comtely craz we caot mae a cstle in New York »
- « But you are completely crazy we cannot make a castle in New York » répéta Noa avec un magnifique accent Anglais.
Je hochai la tête. Il partit dans un éclat de rire qui réveilla tout le bureau. Me soulevant dans ses bras il me fit tournoyer puis me reposa :
- Je t’adore, me déclara-t-il encore rieur. J’essayerai de m’arranger pour que ça passe.
- Tu es un Dieu.
Il me sourit et m’embrassa sur le front.
-  Je dois travailler maintenant. On se voit ce soir mon cœur.
Lorsque je partis il avait encore le sourire aux lèvres. Je lui demandai la traduction plus tard il me répéta les mots de mon patron. « mais vous êtes complètement folle on ne peut pas construire un château à New York ». Ha, il était possible en effet que quelqu’un ait essayé de m’arrêter.

 

Divin témoin 155

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 22:01

tya.jpgDe mon coté j’avais fini le château de notre client excentrique.
- Il ne reste plus qu’à le communiquer aux avocats, ce sont nos associés ils vérifient s’il n’y a aucun problèmes juridiques puis ils transmettent les plans au notaires, expliqua Adrien. Seulement ça ne sera pas fait avant un mois, Lynda, notre coursière est en vacances, et par principe notre patron ne veut pas la remplacer. Donc comme tous les autres projets il devra attendre. Si vous voulez j’ai une proposition pour un orphelinat.
- Cette attente est stupide,  notre client ne sera pas satisfait de ces conditions, et si c’est moi qui faisais la course ?
- Bien sûr pas de problème, il veut juste éviter que Lynda se plaigne en rentrant. Elle a mauvais caractère. Mais il sera ravi si tu fais le job.
Ce fut ainsi que je traversai la ville en bus. Trois heures plus tard je maudissais les transports en commun. Jamais plus je ne me proposerai de faire Lynda ! Je comprends maintenant pourquoi il n’y avait pas d’autres volontaires. J’arrivai enfin devant un majestueux édifice. En vrai professionnelle j’admirai son architecture et sa prestance. Contrairement aux autres immeubles de constructions modernes le bâtiment était ancien. Il paraissait être un aîné parmi une bande de cadets juvéniles, regardant amusé la jeunesse du haut de son expérience. Je pénétrais dans le hall naturellement frais, ici la climatisation n’était pas obligatoire. Le cabinet était au troisième étage. Ding, les portes s’ouvrèrent sur un autre hall où était perdu un pauvre standardiste paraissant bien isolé :
- Bonjour je travaille pour la société Holding, je viens déposer un projet.
- Attendez je cherche. Voila l’avocat chargé de vos dossiers est Mr Madson, mais vous n’avez pas rendez-vous.
- En effet, mais j’ai appelé avant de venir et on m’a assuré que cela ne poserait pas de problème.
- Effectivement j’ai un note.
- Vous n’êtes pas Lynda, pourrai-je avoir votre nom ?
- Eya Bretam.
- Bretam comme Noa Bretam?
- Oui.
Un sentiment d’orgueil m’envahit, padre était apparemment connu.
 - Vous pouvez entrer, c’est le quatrième bureau.
- Merci bonne journée.
Je passai le dernier obstacle que se dressait entre moi et Mr Madson, deux portes en verre. Leurs femmes de ménage devaient les maudire. J’arrivai enfin dans le cabinet même. Il était organisé en cercle, au centre de la pièce étaient disposés des canapés à l’air confortable bordés de plantes, ces sofas étaient entourés de bureaux. Donc c’était le quatrième mais en partant de la droite ou de la gauche ? J’essayais la droite et …. Non, bien sur. Sous le regard réprobateur des gens qui attendaient je fis demi tour. En repassant devant les portes vitrées j’aperçus de mon reflet. J’étais vêtue d’un jeans et d’un bustier sans bretelles noir. Simple toutefois efficace si j’en croyais le regard des hommes. Mes cheveux étaient attachés en une lourde natte dont certaines mèches s’étaient échappées pour encadrer mon visage. Un peu de maquillage, j’étais assez contente du résultat. Je trouvai enfin le bon bureau. Je n’eus même pas le temps de m’asseoir que déjà un homme me fit signe d’entrer, je le suivis, échangeai des politesses, lui donnai mes dessins et partis sur sa promesse qu’il s’en occuperait au plus tôt. Trois heures de trajet pour ça! Tant pis comme c’était l’heure du repas je décidai que mangerai dans le quartier, les immeubles semblaient intéressants. Je m’en allai d’un pas décidé lorsque j’entendis :
- Eya ?

 

 

Divin témoin 154

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 21:30

gaia-et-temple-2.jpg- Je ne peux pas me relever, lui murmurai-je. J’ai les jambes en coton.
D’un geste sûr ils nous éleva et nous reconduisit à la maison. Le bal continuerait sans nous, il se prolongea une bonne partie de la nuit. Cependant la danse ne fut pus à l’honneur, les femmes préférant commenter notre performance plutôt que valser.   
A peine rentré Noa me posa délicatement sur le sofa et alla directement à la chambre, nous n‘avions même pas eu le temps de parler. Je ne pouvais pas abandonner la situation comme ça, elle risquait de s’envenimer. Si l’expérience m’avait appris une chose c’est qu’entre cet homme et moi les non-dits n’étaient pas une bonne chose. Je me levai donc et allai le rejoindre.
- Je suis désolée, je ne sais pas ce qui m’a pris, fis je.
 - Ne t’en fais pas, c’est ma faute. Je savais pourtant que certains rythmes font entrer en transe. Je n’aurais jamais du faire cela.
- Une transe ?
Il hocha la tête.
- Hum, hum, c’est ce qui nous est arrivé, c’est pour ça que plus la musique s’accélérait plus notre échange s’intensifiait. Cette méthode est très utilisée par les chamans. J’aurais dû m’apercevoir du problème dès le début. Je suis désolé fillette, l’expérience est troublante.
- Mais tu l’avais déjà fait ? Tu as été voir les indiens ?
Il éclata de rire :
- Bien sûr que non, je le sais c’est tout.
- On t’en a parlé pendant tes études de curé ?
- Je ne sais plus si on m’en a parlé lors de mon séminaire, mais il me semble que c’est connu. Pourquoi toutes ces questions fillette ?
- Tu parles combien de langues padre?
- Je ne sais pas, une dizaine, peut être plus. Ça ne répond pas à ma question.
- Tu parles plus de dix langues et tu as réponse à tout, sans pour autant percevoir d’où te viens cette connaissance. Tu savais que l’omniscience est une qualité divine ?
Son rire inonda la pièce, d’un geste tendre il m’ébouriffa les cheveux :
- Il n’existe qu’un seul Dieu mon ange, et il est au ciel.
- Non il y en a un deuxième sur terre.
- Brad Pitt ? Fit-il l’œil pétillant de malice.
L’éclat de joie fut le mien cette fois ci :
- Oublie et allons nous coucher. Tant qu’il n’y a pas de mal entendu entre nous, l’affaire est sans conséquences.
Il existait en effet un second Dieu sur terre, c’était soit disant mon partenaire, celui qui m’était promis par le pacte, un cadeau en guise de consolation. Cependant si mon prince s’avérait être un curé soumis à obligation de chasteté je détruirai le contrat pour vice de forme.

    Le temps filait agréable. Je m’adaptai à mon nouveau travail, songeant même à une reconversion. J’aimais créer, c’est gratifiant de voir naître quelque chose de mes mains. Le tableau pour la chambre était fini. Le curé avait représenté une cascade s’écoulant sur les trois parties de l’œuvre. C’était magnifique, je m‘étais empressée de l‘accrocher et dans le même temps j’en avais commandé un pour mon bureau. De mon coté j’avais fini le château de notre client excentrique.

 

Divin témoin 153

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 21:15

couple-1.jpg- Chérie, je pense que c’est nous le plus jeune couple.
- Pardon ?
Un rapide coup d’œil m’informa qu’effectivement il avait raison. D’ailleurs tout le monde était tourné vers nous. Padre soupira, se leva et me tendit la main :
- Si vous voulez bien m’accorder cette danse mademoiselle, je serai ravi de vous faire valser.
- Tu te moques de moi, je ne sais pas danser ce rythme !
- Moi si, allez viens on va s’amuser. Tu me fais confiance ?
Je lui pris la main en guise de réponse. Un énorme doute s’éleva en moi alors que les premiers accord se faisaient. Tout le quartier avait les yeux rivés sur nous. Si j’aime danser, être le point de mire me stressait. J’avais toujours fui les galas :
- Tu es sûr qu’on doit faire ça, dis-je alors qu’on s’élançait sur la piste. Je devrais plutôt me faire oublier non ?
- Si tu ne le fais pas le quartier en parlera jusqu’à l’année prochaine. Allons cesse de t’inquiéter et concentre toi, ça fait trois fois que tu me marches sur le pied.
- Pardon.
- Sois moins raide bon sang, tu es en train de me tuer le dos ! J’ai l’impression que tu danses contre moi plutôt qu’avec moi. Détends toi, on se connaît !
Il avait raison, intimidée je dansais à contre temps. Bon on se calme. Je respirai un grand coup et dénouai mes muscles.
- C’est mieux, entendis-je.
Je sentais le tempo de la musique mais padre en avait choisi un autre, plus rythmé, que je n’entendais pas. Alors je dégageai une de mes mains des siennes et la plaçai sur son cœur. Celle du curé abandonnée atterrit naturellement sur ma hanche. Je fermai les yeux me laissant guider par mon cavalier. Boum…Boum… je me calai sur le rythme de son cœur. La cadence de sa vie devint la mienne, guidant d’abord mes pas puis mes pensées entièrement concentrées sur ce son, boum…boum. Je me coulais en lui, transformant mon corps en matière façonnable par ses mains. Je répondais à sa chaleur. L’homme dut pressentir le changement car il se fit plus audacieux. Sortant des pas réglementaires, il se cala sur un nouveau tempo. Je le suivais sans réfléchir. Bientôt ses mains volèrent sur mon corps, sans complexe, sans limite. Pas une seule partie de mon anatomie fut épargnée par ses caresses. Les mouvements rapides firent voler ma jupe découvrant ma peau aux paumes aventurières de mon compagnon. Bientôt le danseur fut amant et moi maîtresse docile. Je me fondis en lui, dans sa chaleur, son odeur. Il me soulevait, je voltigeai. Répondant à ses moindres gestes peu à peu nous fusionnions sur un rythme de plus en plus frénétique. La foule muette saluait notre performance. Je percevais son souffle sur ma peau, son torse sous mes paumes, des frissons me parcoururent. Ses mains dessinaient des motifs sur mon épiderme, me laissant haletante. J’ouvris alors les yeux. Je savais qu’ils flamboyaient de désir et je ne fus pas étonnée de voir ceux de mon compagnon y répondre. Yeux dans les yeux, la danse s’embrasa encore, notre ardeur se mêla  à nos pas. Je ne dansai plus je volai, nous ne valsions pas, nous nous aimions. Je ne pus retenir un gémissement de plaisir, je ne sais pas s’il l‘entendit. Les dernières notes s’envolèrent enfin et dans le silence retentissant nous nous écroulâmes. À terre je me réfugiai dans son torse pour cacher mon trouble. Peine perdue nos sentiments en cet instant étaient évidents. Soudain la foule se rappela de sa présence. Un brouhaha se fit, juste un bruissement au début puis une clameur. « un bisou, un bisou » réclamait-elle avide d’en voir plus. Dans les bras de mon ami j’implorai « non pas ça », un baiser dans mon état en dévoilerait sûrement plus que la décence voudrait. Impitoyables les habitants scandaient leur requête. Padre se recula et chercha mes lèvres. À quoi bon lutter, ce soir je m’étais déjà offerte à cet homme. Ce fut un baiser passionné, aucun de nous deux ne s’était remis de la danse. Exigeant aussi car il ne pouvait en être autrement. Puis finalement tendre sous les caresses de mon partenaire. Lorsque je rouvris les yeux ceux de mon compagnon ne brillaient plus que de bienveillance. Je ne suis pas sûre qu’il en était de même pour les miens :
- Je ne peux pas me relever, lui murmurai-je. J’ai les jambes en coton.

 

 

Divin témoin 152

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 20:16

bal- Je n’ai jamais essayé mais c’est une bonne idée. Merci de l’intention.
- Crumble chèvre tomate pour ce soir ça te convient ?
Il hocha distraitement la tête, déjà son regard se portait sur les toiles. Je m’éclipsai dans la cuisine alors qu’il remontait ses manches. Lorsque je reviens dans le salon l’ébauche était bien avancée. Il avait choisi de faire un triptyque. Les quelques traits esquissés démontraient un don indéniable. J’avais vu juste. Où étaient les limites de cet homme ?
- À table, fis-je.
Il me rejoint abandonnant son silence créatif pour me conter sa journée, je lui décris la mienne en retour. Nous fîmes la vaisselle et allâmes avec un verre dans le salon. Là il reprit son œuvre alors qu’en m’installant dans le canapé je lui posais une question. N’importe laquelle, j’avais décidé de trouver une lacune dans son savoir. Souvent nous débattions, sinon il m’instruisait. Parlant comme ça jusqu’à tard dans la nuit nous avions trouvé le rythme de nos soirées brisées seulement par nos deux séries télévisées préférées.

    Le jour de la fête arriva vite. Avec enchantement je découvrais ces réjouissances si américaines à mes yeux. Je m’imaginais héroïne d’une série, le rêve américain dans toute sa splendeur. J’achetai même de la citronnade aux jumelles du quartier habillées en poupées (Mindy et Cindy). Jamais je n’aurais pensé qu’un pays puisse autant correspondre à ses stéréotypes. Chacun bienveillant s’inquiétant de la santé de l’un, ou de l’avenir du fils parti et même moi  fus inondée de questions sur mes origines. Mon accent était indéniable, alors nous avions décidé de me faire naître en Belgique. Mais cette fois je m’étais préparée, je fus incollable sur mon nouveau pays natal. La journée fut aussi ensoleillée que joyeuse. Chinant de-ci de-là, je dénichai quelques trésors mis au rebut par des propriétaires indélicats au loin je discernais Padre qui s’amusait de mon amusement, il ne me quitta pas de la journée me couvant de son regard bienveillant. Je crois que mon rire et ma gaîté évidente l’apaisaient. Mon attitude enthousiaste n’avait d’égale que celle des enfants. Cette joie simple éteignait les tensions entre nous, le renvoyant certainement à sa propre enfance. Nous rentrâmes chez nous avec la promesse faite au voisins de se voir ce soir au buffet (mais oui Katy on se voit tout à l’heure). Devant mon armoire je cherchai la tenue adéquate pour enchanter mes voisins. La robe blanche s’imposa, pour la rendre plus simple je laissai mes cheveux libres et ne mis aucun bijoux, un brin de maquillage souligna mes yeux verts et je sortis sous le regard approbateur de mon époux. La soirée commença effectivement par un buffet, telle une végétarienne affamée je me ruai sur les crudités. Lorsque la nuit tomba et que la scène ne fut qu’éclairée par les lampadaires, l’ambiance devint plus tamisée. Les enfants qui couraient partout au début du repas étaient endormis, les adolescents sortis, ne restaient plus que les adultes. Alors on se mit à pousser les tables. Les musiciens allèrent chercher leurs instruments, l’odeur de garden-party régnait. Je pris une chaise et me mis sur le bord de la scène pensant profiter du spectacle, songeant que mon déhanché serait certainement peu appréciée dans cette ambiance familiale. Les bals musettes m’avaient toujours amusée par les spectacles qu’ils offraient. Au micro la doyenne de notre quartier se félicitait de la qualité de la vie ici. Elle nous rappelait que c’était un luxe, chacun devait y apporter sa part. Tous se taisaient respectueux, mais l’envie de danser était si présente qu’elle créait de l’électricité dans l’air. Tels des gamins impatients devant cette octogénaire, nous attendions le signal de la maîtresse pour nous amuser. Il fut donné en ces termes :
- Voici ce qui clôt le discours de l’aînée du quartier. Place aux jeunes. Que le couple naissant ouvre le bal.
J’attendais patiemment de voir qui étaient les plus jeunes mariés de l’assemblée. À coté de moi Noa se raidit. Les minutes s’égrainèrent quand mon compagnon annonça :
- Chérie, je pense que c’est nous le plus jeune couple.

 

Divin témoin 151

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 10:43

manga 3Le lundi je commençais mon travail. J’étais extrêmement stressée et pour cause, exercer un métier dont j‘ignorais tout, dans une ville inconnue, située dans un pays lointain m’angoissait profondément. La nuit que je passais fut épouvantable et au matin padre, intransigeant, m’accompagna à mon travail. Mon estomac était tellement tendu que je ne pus rien avaler. Noa essaya bien de me détendre en plaisantant, mais rien n’y fit. Lorsqu’il se gara devant un immense building vitré je ne pus retenir un gémissement. Le bâtiment semblait infiniment grand, j’allais fatalement me perdre. Tout le monde se moquerait de la fille incapable de se diriger dans un immeuble alors qu’on l’a déposée devant. Des sueurs froides me prirent. Je devais descendre, je le savais mais je n’arrivai même pas à bouger. Ma peur était irrationnelle, je le savais mais cela ne m’était d’aucun réconfort.   Me voyant paralysée, proche des larmes, Noa essaya de me réconforter :
- Ça va aller fillette, n’aies pas si peur.
- Je vais me perdre.
- C’est ça qui t’effraye ?
- Entre autre, oui.
- D’accord.
Il déboucla sa ceinture, puis m’ouvrit la porte. Le soulagement me submergea, et de gratitude je me jetai dans ses bras.
- Je ne suis pas une trouillarde lui murmurai-je, c’est juste que là…
- Je sais fillette, lâche moi qu’on puisse avancer.
En marchant des milliers de questions sans queue ni tête passaient en mon esprit :
- Dit Noa, si tu m’appelles fillette et moi padre alors que nous sommes mariés, ne risque-t-on pas d’être encore poursuivis pour inceste ?
Il éclata de rire et m’ébouriffa les cheveux.
- J’ai le droit d’appeler ma femme comme je le souhaite.
Le hall de l’immeuble était démesuré, la taille de la maison. Je ne pus m’empêcher de penser aux séries américaines, alors c’était vrai. Il m’accompagna jusqu’à mon bureau où nous attendait Bo :
- Fais attention à elle, lui dit-il. Puis il se tourna vers moi et ajouta. À ce soir mon ange, en déposant un baiser sur mon front. Et il partit.
- Ça à l’air d’aller entre vous, remarqua l‘ange.
Je hochai la tête. Un homme entra alors.
- Bonjours je suis Adrien, je serai votre mentor, je vous apprendrai les bases du métier afin que vous puissiez donner l’illusion, et peut être même dessiner quelques uns de nos projets. On m’a appris que vous êtes Française, c’est parfait nous avons reçu une commande d’un excentrique qui voudrait un château. On se met au travail ?
Avec enthousiasme nous nous aventurâmes dans ce projet. Je dois avouer que passées les premières appréhensions, je m’amusais beaucoup. J’avais l’impression de me retrouver dans mes cours de dessins. Évidement j’avais des normes à respecter, et tout un travail mathématique derrière, mais peu à peu j’apprenais. En sortant du bureau je passai à un magasin d’art que m’avait recommandé Adrien. Et j’y achetai tout le matériel à peinture que je trouvai. Ce fut donc chargée que je revins à la maison. J’eus à peine le temps d’installer le matériel que le curé arrivait déjà. À sa vue il écarquilla les yeux :
- Je vois que tu t’es prise au jeu. Mais n’est ce pas excessif ? Il y a de la gouache, des toiles et même un chevalet. Ça à du te plaire.
- Beaucoup, mais ce n’est pas pour moi. Je voulais te remercier pour ce matin. Entendons nous bien je ne suis pas une froussarde mais ta présence m’a fait du bien. Alors voila pour te dire merci.
- Le choix du présent me parait démesuré par rapport au service. Et puis surtout pourquoi ?
- Comme tu sais à peu prés tout faire je me suis dit que tu saurais sans doute peindre. J’ai envie d’un tableau pour la chambre. Ça te détendra après le travail.
Il me regarda médusé.
- Tu m’as acheté tout ce matériel sur une intuition ?
J’acquiesçai d’un air déterminé provoquant un explosion de rire.
- Je n’ai jamais essayé mais c’est une bonne idée. Merci de l’intention.

 

Divin témoin 150

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