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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 14:16

bisou brunsSloan donna à la jolie brune un baiser du matin (le sien, pour le lycaon la matinée était achevée depuis bien longtemps). Puis il échangea une accolade avec Sofiane. Celui-ci paraissait très concentré sur ce qui se passait. Le lycaon réalisa que sa nature venait de lui faire faire quelque-chose d'inhabituel. Elle lui conférait une assurance qu'il devait apprendre à maîtriser. Il étudia l'immortel qui à l'évidence, l'avait parfaitement compris. Dès qu'il surprit le trouble sur les traits de Sloan, le vampire parut satisfait. Il laissa son visage exprimer le soulagement de constater qu'il allait bien.

Au début, pendant le premier mois, Sloan s'était attendu à chaque instant à ce que la blonde créature devienne jalouse et possessive ; violente, somme toute. Puis chaque fois que Shalimar s'offrait un peu plus à lui, il se disait que ce serait pour maintenant, qu'il l'égorgerait dès que ce serait terminé. Il s'était même dit que ce serait une douce façon de mourir, puisqu'il avait prévu d'écourter ses jours, de toute façon. La jolie vampire ne le supporterait auprès d'elle que tant qu'il était beau et jeune. Il s'était fixé trente-cinq ans, alors si Sofiane s'en chargeait avant, cela lui ôtait la difficulté de le faire lui-même. Mais non, jamais l'ancien chef de meute n'avait laissé penser qu'il ferait ce genre de choses. Un beau jour Sloan s'était éveillé avec la solution : l'immortel avait tout son temps. Il se trouvait face à une situation inédite, ce qui devait lui plaire. Lorsque vous viviez si longtemps, vous deviez apprécier d'être surpris, par les autres ou vous-même. Peut-être le vampire étudiait-il Shalimar et le frêle humain, tel un dieu blasé, qui avait enfin trouvé un spectacle digne d'intérêt.

Le lycaon pensait aussi que l'ancien chef de meute avait connu, au fil des époques, des temps où l'on ne voyait pas d'intérêt à la fidélité. Sofiane l'aimait, il ignorait de quelle manière, mais il ne souffrait peut-être pas de partager la vampire avec lui.

Quant à elle, elle les aimait tous les deux. C'était ce regard qui ne trompait pas, ces yeux chargés d'émotions avec lesquels elle les étudiait, cette expression qu'elle n'avait que quand elle les regardait. C'était tellement attendrissant que c'était devenu pour eux une partie d'elle, cette situation.

Mais pour la seconde Sloan parlait. Shalimar, le regard un peu fuyant, tripotait une tasse où refroidissait du thé. L'ancien chef de meute, très droit, ses puissants bras croisés sur son torse diaphane, écoutait avec concentration, sans le quitter de ses yeux acier. Le lycanthrope aurait cru faire court, précis. Ensuite il ne lui serait plus resté qu'à contenir leurs élans protecteurs. Pourtant cela durait une éternité. Pour une raison qu'il ignorait, il ressentait le besoin de décrire chaque élément avec une précision inutile : l'entrée, la salle à manger, les empereurs, Kaitleen, l'ascenseur et ainsi de suite. Lorsque ce fut fait ils ne s'emportèrent pas comme le lycaon l'avait prévu.

  • - C'est normal, dit Shalimar avec tristesse. Toutes les meutes du monde réagissent de la même façon. La nôtre demande exactement la même chose. On te flanque quelqu'un sur le dos, un mari pour nous, tandis que c'est plus diffus chez eux, et là ils sont plus intelligents, décocha-t-elle avec un clin d'œil à l'ancien chef des vampires. D'après ce que tu dis, si quelqu'un venait avec toi, tu pourrais parfaitement passer la nuit où tu veux.

Le monde de Sloan s'écroula aussitôt. Une sorte de vertige le saisit. Pendant une fraction de seconde, un élan de violence le saisit, comme un embrasement. Puis quelque-chose de doux se pressa autour de lui. Subitement, un apaisement remplaça les flammes. A la seconde où il souhaita interroger les vampires, ils répondirent en silence que cela venait de Sofiane, qui avait dissuadé la brune de faire quoi que ce fût, car elle n'avait pas la tête assez froide. Cet échange silencieux troubla le lycaon, qui découvrait un pan de lui-même qu'il n'aurait pas soupçonné.

Comme le silence s'éternisait, il s'apaisa et reprit le fil de ses pensées.

  • - Je ne suis pas sûr, répondit-il ainsi. Ils ne l'ont pas dit clairement. Mais tu as raison : si on peut aller au cinéma le soir c'est qu'on peut aller où on veut du moment qu'on est avec quelqu'un de la meute. C'est risqué, comme méthode.

Shalimar paraissait dépassée. Cela le mit en colère. Il fronça les sourcils, s'apprêtant à le lui reprocher.

  • - Pas plus que la nôtre, nota Sofiane. On met les gens en couples, mais si l'un est déviant et qu'il gagne l'accord de l'autre, alors on ne gagne rien. Pourtant en fait le système fonctionne. Chacun a peur pour sa peau donc si attachés à l'autre qu'ils soient, ils font tout leur possible pour qu'il reste sur le droit chemin, pour ne pas avoir à le dénoncer, et s'il faut en arriver là, c'est après une bonne dispute, donc la dénonciation ne pose pas de souci ensuite, en simplifiant à l'extrême. Il faut aussi tenir compte du fait que tout le monde est conscient que la meute n'est en sécurité que tant que tout le monde respecte les règles, et tu auras une grande partie des raisons de viabilité de la méthode.

  • - Donc pour vous je dois céder,conclut-il dans un grondement qu'il n'avait pas prémédité.

 

De nouveau, la vampire s'apprêta à l'évidence à quelque-chose, mais Sofiane l'arrêta et elle se laissa faire. Le silence fit son œuvre, Sloan reprit son calme. Il sentit ensuite des éléments de son corps changer légèrement. Le lycanthrope comprit qu'il venait d'échapper de peu à une transformation inopinée.  

Le destin des immortels - nouvelle publication 101.

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 23:24

C'était probablement à cause du changement qu'il avait subi, mais il se sentait sûr de lui. Ils ne pourraient le forcer à rien.

  • - Tu seras libre de les voir, expliqua Julia. Mais nous voulons tous ceux de notre espèce que nous avons repérés ici, pour que le contrôle de tous sur chacun puisse fonctionner. Tu as une nouvelle force, dont tu risques de vouloir abuser. Si tu nous faisais repérer c'est l'ensemble du groupe qui serait menacé.

echappe.jpgSloan trouva cela logique. Il comprenait aussi qu'ils considèrent ne pas être responsables de ceux dont ils ne connaissaient pas l'existence, car leur discrétion signifiait qu'ils étaient inoffensifs, sinon les médias auraient dénoncé leurs exactions. Toutefois ils semblaient réellement vouloir l'enfermer, lui. Il devait d'abord s'assurer que ce ne serait pas le cas. Il devinait que les empereurs ne seraient pas dupes, s'il tentait de les assurer de sa nature pacifiste. Il sentait que leur sixième sens l'avait percé à jour. C'est alors que toute sagesse quitta son esprit, qui brutalement, se sentit pris au piège.

  • - Vous ne me retiendrez pas contre ma volonté, grogna-t-il en se levant.

Une atroce douleur lui vrilla le crâne, aussi vérifia-t-il fébrilement de quelle plaie cela provenait-il. Mais les magiciens avaient visiblement usé d'un don surnaturel pour la lui infliger. A présent sa vue commençait tout juste à se stabiliser.

  • - Refuse et vous serez en danger, tes proches et toi, prévint l'empereur. Ils sont deux, et nous une centaine, or nous savons où ils habitent. Cela ne nous plairait pas de te garder prisonnier, Sloan, rappelle-toi que si tu acceptes de t'intégrer à la meute, tu pourras rendre visite à tes proches quand tu veux, à la condition d'être avec les nôtres à la tombée de la nuit.

Un long moment défila, tandis qu'ils laissaient la douleur se dissiper suffisamment. Ensuite, Sloan rouvrit les yeux, se redressa, prit une profonde inspiration et les détailla tous deux.

  • - Pourquoi à la tombée de la nuit ? Grogna-t-il.

Rien ne lui interdisait de croire qu'il ne serait en pleine possession des forces dont il avait fait la démonstration qu'après le crépuscule.

  • - C'est là que les lycanthropes sont les plus forts, et les humains, les plus vulnérables, l'informa l'impératrice. Écoute, ce n'est pas un effort énorme que nous te demandons, tu peux voir les tiens de l'aube au crépuscule, moment où tu dois être en ces murs ou avec la meute. Si tu désobéis ta vie et celle de ceux que tu auras fréquentés en ton absence seront en sursis.

Il envisagea de se relever pour partir sur-le-champ. Une vague réminiscence de la douleur de l'instant précédent l'en dissuada. Il pensa aussi à les attaquer. Mais le résultat serait le même. Une lumière apparut au cœur de ses pensées dépassées.

  • - Je peux aller voir Kaileen, maintenant ?

Il se demanda jusqu'à quel point les magiciens avaient influencé le cours de ses idées. Mais il lui apparut que s'ils étaient puissants à de point, ils auraient fait en sorte qu'il souhaite rester en ces murs. A moins qu'ils se révèlent plus fins psychologues que cela. Un frisson le secoua lorsqu'il se demanda s'ils maîtrisaient par la pensée chaque âme qui peuplait cet immeuble.

  • - Oui, mais n'oublie pas ce que nous venons de te dire, avertit l'empereur. Donne-moi ton numéro de téléphone.

Il donna un faux numéro, en se disant vaguement que cela constituerait un test. Mais évidemment Louis le rappela dans la foulée, ce qui mit à jour son mensonge. Le lycanthrope échangea quelques mots courtois avec l'inconnu qui avait décroché et assuré ne pas connaître Sloan. Celui-ci aurait pu trouver d'autres mensonges, mais il abandonna. Il leur donna son numéro et il prit les leur.

Il sortit donc de la pièce, puisqu'il devait aller voir la rouquine. Au lieu de cela, il sortit de l'immeuble. Avant de venir, il avait repéré des lignes de transports en commun. C'était cela, droite, gauche, et il était à l'arrêt.

 

Pendant le trajet, il se dit que les empereurs étant magiciens, il était inutile de fuir ou de leur cacher des choses. Même s'ils faisaient semblant de requérir sa franchise, en réalité, c'était pure politesse. Ils auraient toujours une longueur d'avance sur lui. Ils savaient même probablement où il était à cet instant précis.  

Une heure de bouchons plus tard il déboucha de fort mauvaise humeur dans l'allée, chez lui. Il ouvrit lentement la porte d'entrée, au cas où quelqu'un se trouverait de l'autre côté, pour qu'il ne soit pas brûlé par les rayons du soleil couchant. En entrant il inspira un bon coup, sa gorge se desserra. Les vampires se tenaient là-bas, au bar, ils traînaient devant le petit déjeuner. Il se sentit immédiatement en lieu sûr. Il avait du mal à croire que quelques jours auparavant, c'est lui qui les avait sauvés.

 

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 20:46

Et bien il avait envie d'arracher l'artère dans leur cou d'un claquement de mâchoires, parce qu'ils avaient à l'évidence l'intention d'exercer de l'autorité sur lui, sans légitimité. Mais il se garda de leur en faire part.

  • - Ça va, pour le moment il ne me semble pas qu'il y ait trop de contraintes, mais je suis venu pour en savoir davantage sur la question.

  • - Il n'y a pas grand-chose à savoir, dit la blonde aux yeux sombres. Lorsque tu es transformé on ne peut te tuer qu'avec une balle d'argent, mais tout ce qui est sacré te blesse, car c'est le Diable qui veille sur nous, comme Dieu prend soin des humains. Lorsque tu es en loup tu es plus puissant et tes blessures subies dans ces conditions se referment rapidement sans soins particuliers.

Elle se tourna vers Louis, l'air interrogatif, pour qu'il continue cet exposé. Le jeune lycanthrope se dit qu'à les voir ainsi, on avait peine à penser qu'ils possédaient un pouvoir et une force particuliers. Il sentit des ondes de DUR-DEHORS-NUIT.pngmalveillance traverser un degré de sa conscience trop reculé pour être réellement sous contrôle. Cela le mit mal à l'aise.

  • - Les soirs de pleine lune, reprit l'homme, ta nature de loup prend le dessus. Alors nous nous réunissons dans le bois qui longe ta maison pour y organiser la chasse.

  • - Qu'est-ce que nous chassons ? Se forçat-il à demander.

Certes, par moments il se sentait agressif, de façon peut-être incontrôlable, plus que nécessaire et plus qu'à l'accoutumée. Mais il n'avait pas envie de tuer, des animaux par exemple, ou quels qu'ils soient, des êtres innocents. Il s'imagina sauter à la gorge de Julia, qui lui paraissait si tendre. Le sang emplissait sa bouche, le goût lui plaisait. C'était rassasiant. Il cligna des yeux et la pensée s'évanouit. Il se secoua sur son fauteuil, troublé.

  • - Nous sommes magiciens, lui apprit l'impératrice. Je sais, ça fait beaucoup d'informations tout d'un coup. Ces soirs-là nous vous lançons derrière des humains imaginaires en vous jetant un sort puissant. Et épuisant.

Il dut se répéter ses paroles, tant il était parti loin de la réalité, un instant auparavant. Ils se turent en attendant. Il soupçonna qu'ils possédaient une magie dont ils se servaient en ce moment même, pour voir au-delà de ce que pouvaient leur fournir leurs cinq sens. Il trouva cela rassurant, parce qu'il faudrait qu'on mettre des barrières à la chose qu'il devenait inexorablement. Il valait mieux qu'ils en possèdent les moyens.

  • - Mais vous êtes lycanthropes aussi, reprit-il une fois l'information digérée.

Si vampires et lycanthropes existaient, pourquoi pas aussi les magiciens ? Lui hocha profondément la tête. Elle eut un petit geste en ce sens, dénué d'amplitude. Comme pour garder ses forces, ne pas se disperser.

  • - C'est donc par vos pouvoirs que vous restez maîtres de vous-mêmes les soirs de pleine lune, contrairement à vos semblables.

Lui s'installa au fond de son assise.

  • - Nos parents étaient magiciens avant nous, conta donc l'impératrice. Ils nous ont fait ce cadeau, donnant leur vie pour que nous puissions empêcher les nôtres de tuer des innocents. Nous ferons le même don à notre fille, Céleste qui apprend tous les jours un peu plus de sorts, le lendemain de notre quarante cinquième anniversaire.

  • - C'est tôt ! S'étonna Sloan.

Il chercha en eux de la déception ou ne serait-ce que de la résignation, mais il n'en trouva pas.

  • - C'est toujours trop tôt pour mourir, sourit le lycanthrope, mais nous ne voulons pas prendre le risque d'avoir une maladie qui nous affaiblisse trop pour ce sort, il nécessite une énergie considérable.

Le jeune brun s'étonna l'espace d'une seconde que dans ce cas, ils attendent aussi longtemps. Mais leur enfant devait en avoir suffisamment appris, auparavant. Elle devait aussi avoir acquis suffisamment de maturité. Il sourit à cette idée. D'après ce qu'il avait lu sur le blog à son sujet, ils devaient patienter encore quelques années.

  • - C'est une démarche admirable, murmura-t-il finalement.

  • - Tu ne seras plus de cet avis dans un instant, dit l'empereur. Nous demandons à tous les lycanthropes de vivre ici avec nous.

Il avait déjà remarqué que leur discours étaient bien huilé. Il n'avait rien vu venir de tel et trouva cela drôle.

  • - Impossible, affirma-t-il posément. J'ai... un père et une petite amie que je ne veux pas quitter.

C'était probablement à cause du changement qu'il avait subi, mais il se sentait sûr de lui. Ils ne pourraient le forcer à rien.

 

  • - Tu seras libre de les voir, expliqua Julia. Mais nous voulons tous ceux de notre espèce que nous avons repérés ici, pour que le contrôle de tous sur chacun puisse fonctionner. Tu as une nouvelle force, dont tu risques de vouloir abuser. Si tu nous faisais repérer c'est l'ensemble du groupe qui serait menacé.   

  • Le destin des immortels - nouvelle publication 99.

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 13:42

Clio - Résumé

Clio - tous les articles

Dégrisé, le brun aux yeux sombres rentra déterminé chez lui lorsque Mallaurie annonça qu'il était temps d'aller chercher la petite brune.

Lorsqu'il la découvrit, l'émeraude de ses yeux figé dans une expression de terreur sans fond, il sut que c'était pour maintenant. Ils allaient affronter le brouillard. Il gara la voiture en double file, puis se mit à courir vers elle dans la ruelle déserte. Ils se rejoignirent au croisement des deux rues. Il n'entendit pas ses hurlements ni ceux de Clio, il ne vit que le brouillard, tandis que le froid les glaçait tous deux dans une expression improbable, comme s'ils étaient déjà morts. L'on ne retrouva que la voiture garée en double file, aussi une seconde enquête vint-elle compliquer la première pour la police incapable de percer la vérité.



sourit-couche-lierre.jpgHiléria suivait toujours Uriel. La lumière lunaire déclina sur la fin d'un nouveau jour à fouler le sol improbable qui ne blessait pas ses pieds nus. L'albinos éclata d'un rire d'aise, qui la détendit comme toujours, même si ses nerfs finissaient toujours par se contracter de nouveau. Il lui tendit la coccinelle qui se pâmait sur son poignet délicat. La brune aux yeux sombres lui sourit puis sourit au petit insecte. Elle lui offrit un doigt, sur lequel l'animal continua sa danse adorable. Puis elle poussa un cri de surprise lorsqu'il se changea en chaton ronronnant, qui tomba de sa main pour se réceptionner dans l'herbe tiède.

L'albinos se coucha, appuyé sur les coudes, la gratifiant d'un regard serein, puis donna une caresse au petit félin qui cherchait son chemin, les yeux encore clos à cause de son très jeune âge. Son pelage rubis aux grandes tâches noires le faisait ressembler à une peluche de velours. Hiléria sursauta lorsque le petit être se mit à pousser de petits cris stridents, puis sentit la peur lui mordre le ventre : qui allait nourrir le petit chat qui venait de naître ? L'albinos souffla sur le chaton, dont le ventre s'arrondit aussitôt. Il se mit à ronronner, repu, tandis que la jeune femme s'apaisait lentement. Ici, dans la réalité du lorialet, sa logique à elle n'avait pas de sens, elle l'oubliait toujours. Elle croisa le regard rubis de l'albinos, dans lequel elle puisa de la force.

  • - Je t'aime, Uriel, chuchota-t-elle sans réfléchir.

Comme il l'observait l'air interdit, elle se demanda s'il avait pu comprendre de quoi elle avait parlé. S'abîmant dans ses prunelles vermeilles, elle savait qu'il ne fallait pas trop parler, pas ici, pas sur la Lune. Cet instinct n'avait pas de père, aucun érudit ne lui avait soufflé, mais elle lui accordait un crédit hors de proportions. Elle n'eut pourtant pas envie de s'excuser ou de revenir sur ses paroles. Il lui semblait que ce qu'elle venait d'accomplir était une bonne chose pour son équilibre à elle.



Uriel se sentait chez lui, il était fier d'être là, à ses propres yeux il avait gagné le droit de se trouver sur la Lune-mère. Il ne se rappelait pas comment c'était arrivé, ces données-là reposaient derrière le brouillard qui flottait à son esprit consentant. Le brouillard était agréable, comme si l'albinos avait absorbé une substance du bonheur, mais plus pure, bénéfique à son corps et à son esprit. Pourtant, il savait qu'il avait posé chaque pierre de l'édifice grâce auquel il se trouvait enfin là.

Hiléria était venue avec lui, or il savait que c'était anormal. Il le sentait, même si n'importe qui aurait pu le voir dans ses yeux sombres. Hiléria était sa responsabilité. C'était évident pour lui, comme une lionne nourrit ses lionceaux, songea-t-il en lissant le pelage bicolore de la petite créature qui ronronnait en jouant à l'aveugle entre eux-deux. Cela ne le gênait pas, elle l'attendrissait, en réalité, la petite brune aux yeux sombres. Il ne l'abandonnerait pas, sans elle il lui manquerait quelque chose. Cela tombait bien, car il savait qu'elle n'avait sa place ici que grâce à lui, il savait que s'il n'avait pas donné bénédiction à sa présence, elle aurait eu des ennuis sur la Lune-mère.

 

Il parlait son langage, quoique ce ne fût pas le sien, à lui. En général, tout ce qu'elle disait prenait sens, même s'ils étaient différents, elle était humaine tandis qu'il était un lorialet, un enfant de la lune. Il savait qu'il comprenait sa langue parce qu'ils étaient liés par quelque chose de naturel.

Clio 33.

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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 23:28
  • - Bonjour, mon nom est Sloan, je suis venu pour en savoir un peu plus sur nous ; Kaitleen m'a ouvert, alors me voilà.

  • - Viens discuter un moment, jeune homme, sourit l'impératrice en le poussant hors de la salle à manger. Julia, se présenta-t-elle, et voici Louis, mon mari.

SURPRISE 2Une jeune femme déboucha dans l'entrée en même temps qu'eux, se ruant nerveusement hors de l'ascenseur. Sloan écarquillai les yeux. Les longs cheveux auburn de la louve encadraient son visage délicat de leurs larges boucles, mais c'étaient surtout ses yeux qui attiraient l'œil, d'un vert opaque, hypnotique.

  • - Bonjour, Sloan, je suis Kaitleen, merci d'être venu. Empereurs, je venais justement accueillir Sloan, pardonnez-moi de ne pas vous avoir prévenus mais il nous a trouvés tout seul, j'ai appris qu'il venait au moment où il sonnait à l'interphone.

  • - Ce n'est rien, assura Louis, nous allons lui parler un moment puis nous lui indiquerons tes appartements, si tu le souhaites.

  • - S'il le souhaite, rectifia-t-elle.

Elle paraissait anxieuse. Le lycaon supporta mal la façon dont il pouvait le sentir dans l'air autour d'eux. Sloan hocha la tête tandis qu'ils montaient tous dans l'ascenseur à l'intérieur enchanteur. Si le rez-de-chaussée était peint de blanc, l'habitacle était d'un gris clair décoré de frises roses. Il n'était pas fan du rose, mais il fallait avouer que cette couleur se mariait à merveille avec la couleur perle des murs autour d'eux.

  • - Julia se plaît à décorer les lieux et si ses goûts paraissent douteux en théorie, expliqua l'empereur, en pratique j'ai appris qu'on peut toujours lui faire confiance.

Cette phrase suivie du doux sourire qui s'échangea détendit un peu Sloan, mais rien ne pourrait lui faire oublier la phrase sur le blog : les empereurs s'en chargeront s'il est réfractaire. La rouquine resta dans l'ascenseur au premier étage tandis qu'ils descendaient, pour entrer par une porte peinte ainsi que tous les couloirs, comme l'ascenseur qu'ils venaient de quitter. Si le lycanthrope ne se retourna pas sur la jeune femme restée derrière eux, il sentit son regard dans son dos large mais un peu douloureux. Foutu mollet, songea-t-il. Il se tenait mal depuis sa blessure spectaculaire.

On le fit asseoir dans un salon qui n'avait pas grand-chose à envier à celui des vampires, dans la maison au grand pré. Il visualisa Lady-Faith, sa robe noire, ses jambes blanches, la ligne immaculée sur sa jolie tête et son apparence rustique. Il la montait tous les débuts d'après midi, il allait lui manquer aujourd'hui.

  • - Bien, comment nous avez-vous trouvés ? S'inquiéta d'abord l'impératrice.

Il dit la vérité. Il considéra qu'il n'avait personne à protéger. Ce n'étaient pas les siens. Ses proches l'attendaient à la maison au pré. Lorsqu'il se tut, l'empereur conclut :

  • - Il nous faudra donc faire changer ce mot de passe, trop évident. Autre-chose : comment vous sentez-vous avec votre nouvelle nature ?

 

Et bien il avait envie d'arracher l'artère dans leur cou d'un claquement de mâchoire, parce qu'ils avaient à l'évidence l'intention d'exercer de l'autorité sur lui, sans légitimité. Mais il se garda de leur en faire part.  

Le destin des immortels - nouvelle publication 98.

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2 février 2014 7 02 /02 /février /2014 17:45

 

De retour près du vampire, elle avait toutes les réponses à ces dernières questions : il irait quel que fût leur avis, il irait seul, il était assez grand pour se débrouiller, surtout il aurait honte si l'on découvrait ils l'avaient suivi comme des parents gâteux. Et il serait très très déçu s'il découvrait qu'ils n'avaient pas respecté ses choix. Il avait tout de même promis d'appeler dans les deux heures de son arrivée à destination.

  • - A quoi cela sert-il ? Sourit l'immortel.

  • - A me rassurer un peu, reconnut Shalimar, car il était clair qu'il pouvait parfaitement être tué dans la première heure vu le nombre des occupants de ce foutu immeuble.

  • - Tu es consciente que maintenant tu pourrais aller dormir avec lui ? Lui demanda-t-il encore.

  • - Je suis bien dans tes bras, sourit-elle.

  • - Voilà enfin une bonne nouvelle, chuchota-t-il sur sa bouche.

 

sourit couchéeElle passa une douce nuit. Lorsqu'elle s'éveilla elle sut que c'était le crépuscule, elle s'étira tel un chat au réveil. Elle se leva dans une maison aux fenêtres ouvertes sur le champ enténébré.

  • - Bonjour, ma belle, sourit Sofiane à la tête d'un petit déjeuner gargantuesque.

Son estomac rugit, aussi leur rire emplit doucement l'espace. Puis une ombre passa sur son esprit et le vampire, en voyant les effets sur ses traits soudain soucieux, vint la prendre dans ses bras :

  • - Tout se passera bien, Shalimar. Fais-lui confiance. Je l'ai amené en voiture tout à l'heure, je n'avais pas le cœur de le laisser y aller avec sa jambe en vrac.

  • - Tu as bien fait, sourit-elle.

Il hocha gravement la tête. Sur ceci il n'avait aucun doute.

 

 

Chapitre deux. Des lycanthropes

 

Le vampire déposa Sloan devant l'immeuble, dont le cœur s'affola aussitôt. Qu'allait trouver le lycaon de l'autre côté des portes de cet immeuble majestueux ? Il y avait... vingt-cinq étages, compta-t-il. Tous les lycanthropes vivaient-ils ici ? Tous ceux de la ville, du pays, du monde ? Ses pensées lui donnèrent le tournis alors il pressa l'interphone sans se retourner vers la voiture racée qui quittait les lieux prestement. Il avait tendance à prendre l'immortel pour son protecteur or aujourd'hui, il voulait paraître fort et indépendant. Si cette foutue plaie – qui avait fait de lui un monstre - s'était un peu mieux refermée avant, il serait venu par ses propres moyens. Il tâcha de canaliser son dépit d'être ce qu'il était, il avait autre-chose à faire que de s'apitoyer, ce jour-là.

  • - Oui ? Demanda une voix à l'interphone.

Il avait sonné à Kaitleen quelque-chose, qui d'autre ? On était dimanche à quatorze heures, il avait bien vu, elle était là, évidemment.

  • - Bonjour, c'est Sloan... Le type que vous avez transformé, murmura-t-il très bas.

  • - Pardon ? Fit la jeune femme.

Évidemment, murmurer à l'interphone ce n'est jamais très porteur. Il réfléchit un moment et tenta :

  • - C'est Sloan , vous étiez chez-moi il y a quelques jours, vous aviez dévié de la chasse.

  • - Oh... Oh ! Montez !

Le bip retentit puis il entra dans un grand vestibule. Des plantes en nombre impressionnant donnaient une ambiance verte, très dépaysante. Il n'y avait qu'une porte au bout ; irrésistiblement attiré vers elle, il avança pour voir ce qu'il y avait de l'autre côté. Mais c'était une très mauvaise idée. C'était une immense salle à manger. Une bonne dizaine de paires d'yeux se tournèrent vers lui, assez vite des sourcils se levèrent d'étonnement.

  • - Bienvenue, clama un homme, je vous présente le nouveau lycanthrope, comment t'appelles-tu, mon garçon ?

Il n'était pas son garçon, bougonna-t-il à part lui. C'était un homme dans la force de l'âge, il devait avoir autour de quarante ans, comme la femme qui s'était levée en même temps que lui. Sloan comprit qu'ils étaient l'empereur et l'impératrice, puisqu'ils informaient les autres de sa nature, et qu'ils hochaient tous la tête, dociles. C'étaient tous des gens de leur âge ou plus encore. Le lycaon eut envie de fuir mais se reprit en main :

 

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2 février 2014 7 02 /02 /février /2014 17:03

Le destin des immortels - nouvelle publication

Il tapa « lycanthropes » et « Lyon » sur la toile ; Shalimar fut soufflée et déçue que tant de sites existent. Un blog était accessible, mais il fallait un mot de passe. Cela leur donna à penser qu'il était plus sérieux que les autres adresses. Le blond en tenta de nombreux : croc, lune, force, gris, loup, nuit, étoile, chasse, griffe, meute, clan, puis l'inspiration leur manqua. Soudain le principal intéressé fut inspiré : il tapa « secret » puis le site se déverrouilla. Il y avait des photos, d'abord, rassemblées en un arbre généalogique. Ce n'étaient pas les parentés qui étaient recensées, mais les engendrements. Si un lycanthrope vous mordait, vous deveniez lycanthrope à votre tour. L'intérieur d'un immeuble se dessinait au femmes-en-tenue-soiree.jpgfil d'autres clichés. C'était un endroit excentrique mais où il semblait faire bon vivre. Les gens souriaient, ils avaient l'air heureux, mais on ne pleure pas sur un cliché. Le lycanthrope imprima beaucoup d'images, puis ils lurent les messages. Certains n'avaient rien de surnaturel : ici on reparlait d'une soirée agréable, là on se remémorait un voyage, plus loin, on émettait des hypothèses sur un cadeau d'anniversaire. D'autres passages étaient nettement plus caractéristiques de leur nature : des commentaires sur la dernière chasse, des déceptions d'avoir dû rater telle soirée avec des amis humains, à cause de la pleine lune. Puis ils tombèrent sur un écrit qui leur coupa le souffle : « Hier allez savoir comment j'ai dévié de la chasse. Les empereurs m'ont retrouvée avant que je tue quelqu'un, mais ils disent que j'ai transformé un jeune homme. Les empereurs iront le chercher à la prochaine pleine lune, juste avant sa levée. J'appréhende. Et s'il m'en voulait de l'avoir changé en monstre ? ». Une réponse suivait : « Ne t'inquiète pas, Kaitleen, aucun de nous ne regrette d'être entré dans le clan, alors comme tout le monde il mettra quelques temps à s'adapter puis la curiosité et le sentiment d'être enfin compris et d'avoir trouvé les siens le gagnera. Il ressemble à quoi, tu t'en souviens ? ». «Céleste, répondait la louve, je te reconnais bien là. Les empereurs disent qu'il est brun aux yeux sombres. Je n'ai pas demandé s'il est mignon, hein, il y a des limites à ma proximité avec les empereurs. ». « Je demanderai à l'impératrice, répondait Céleste, je me vois bien avec un brun ténébreux. ». « Et s'il nous déteste ? Alors je me souviendrai ce que tu viens de dire, ma belle, tu t'en occuperas, hein ! ». « Les empereurs s'en chargeront s'il est réfractaire. Mais cesse de t'inquiéter, Kaitleen, hé tu viens à la soirée demain ? ». « Non, il y aura Antoine. ». « Antoiiiiiiine^^ ». « Ouép, c'est ce qu'on disait avant que je sois forcée de le quitter, n'en rajoute pas, Céleste. ».

 

L'immortelle relut le passage, s'agissant des empereurs et d'un éventuel lycaon renégat. Les chefs de cette meute souhaiteraient-ils exécuter son protégé, s'il refusait de se montrer obéissant? Ils avaient à l'évidence les moyens de le contraindre, si l'on se fiait à cet échange. Elle se promit de garder tout cela à l'esprit, mais se garda d'alerter Sloan, dont elle souhaitait qu'il reste calme quant à sa nouvelle condition.

La conversation passait ensuite sur les autres hommes qu'il y aurait à la soirée et c'était tout. Shalimar fut troublée d'entrer dans l'intimité de jeunes femmes apparemment immatures. Elle ne se souvenait pas avoir jamais eu ce genre de conversation. Elle plissa les yeux. Si, il y avait de cela un temps incalculable, elle avait été futile elle-même. Des images, rendues floues par le temps, traversèrent sa conscience. On y remarquait les robes à froufrous et des rires idiots tintèrent à son esprit. La mémoire des vampires se fanait rapidement. En réalité ils ne se souvenaient clairement que du dernier siècle, le reste se perdait en flous ressentis.

- Donc de deux choses l'une, dit Sofiane, manquant de la faire crier de surprise, tant, perdue dans ses pensées, elle avait oublié leur présence.

  • - Soit j'attends la prochaine lune, qu'on vienne me chercher, et je peux venir en vacances, soit je les cherche avant, dans cette hypothèse je ne passerai pas un mois à me tourmenter à leur propos.

  • - Elles ont l'air plutôt sympa, sourit la vampire.

  • - Des adolescentes, conclut-il. Je suis devenu un monstre à cause d'une gamine écervelée.

  • - D'après ce qu'elle dit c'est un accident, nota le vampire. Regarde, ici, il y a une photo devant la façade de l'immeuble.

Un silence se fit tandis qu'ils épluchaient les messages pour trouver des indications de lieu...

  • - « Rendez vous devant la maison. » « Plutôt devant le ciné, je n'ai pas besoin de repasser à la maison, et toi comme tu en pars tu y seras en une minute. » Donc c'est devant l'un des cinémas de Lyon, déduisit Sloan.

Un autre silence tomba.

  • - « Bon sang, j'ai failli revenir le soir de la Saint Valentin les mains vides, heureusement qu'il y a la ronde des fleurs juste en bas. » Donc il y a aussi un fleuriste à côté, nota l'immortelle.

La recherche Internet fut longue mais porta ses fruits. A l'aurore ils avaient l'immeuble, qui correspondait à la photo imprimée.

  • - J'y vais cet après-midi, lâcha le lycanthrope, bonne nuit les jeunes.

  • Ils le regardèrent clopiner en baillant vers sa chambre ; Sofiane et Shalimar restèrent seuls à finir leur verre.

  • - Il faudrait l'en dissuader, tu crois ? S'interrogea la brune.

Sofiane pinça les lèvres, en la transperçant de son regard acier.

  • - Aucune idée. A mon avis la vraie question est plutôt : faudrait-il que nous le suivions ? Plus exactement, apprécierait-il qu'on le fasse ? Sinon peut-on le faire quand-même ?

  • - Je te rejoins au lit, fit-elle en emportant son verre dans la chambre du jeune homme.

Le destin des immortels - nouvelle publication 96.

 

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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 19:03

 

La créature émit un genre de grognement dépité.

  • - Rappelle-toi tes propres traits, conseilla Sofiane, tourne toute ta volonté vers eux sans paniquer. Ne force pas tes chairs, visualise simplement ce que tu veux devenir.

  • - Si tu n'y arrives pas rentrons, tu réessaieras de temps à autre et tu finiras par...

FRAGILE.jpgLe lycaon se mit à se distordre en tous sens. Elle grimaça. Cela semblait douloureux.

  • - C'est tellement effrayant ! Fit-il, encore en détresse.

Il tremblait de tous ses membres, vidé et souffrant de la transformation trop rapide et malhabile.

  • - Allez, rhabille-toi et allons-y, fit doucement le vampire.

Ils rentrèrent à la maison mais le temps de garer la voiture un comité d'accueil les attendait déjà.

  • - Les sept sans leur chef, se moqua le blond vampire, car effectivement c'étaient ceux qui avaient surpris Sloan et Shalimar il y avait quelques jours de cela.

  • - Il demande à vous voir, conscients ou pas, annonça Enora, venez sans discuter.

  • - Non, refusa calmement Shalimar. A trois contre six vous n'avez aucune chance de nous emmener de force.

Déjà un loup se jeta à sa gorge. Mais elle s'était bien concentrée : il retomba dans le vide ; bientôt elle fut son égale, prête à se battre. Elle fondit sur un assaillant mais décida de le laisser fuir : d'un coup d'œil elle avait noté que le lycanthrope avait sérieusement amoché l'un des loups qui gisait devant eux, tandis que les autres affolés couraient vers leurs voitures.

  • - Ho, les interpella Sofiane, emmenez Fabien avec vous, tout de même.

Une voiture s'enfuit pourtant, mais le second conducteur laissa venir Sofiane, qui portait le loup inconscient.

  • - Le bonjour à votre chef, fit-il chaleureusement.

Ils partirent sans demander leur reste ; Malik partait mal, décidément. La présence du lycanthrope faussait la bataille : plus grand que les loups qu'ils pouvaient devenir, doté de la même force, ils allaient devenir difficiles à atteindre, d'autant que le chef n'avait pas l'appui de l'intégralité de la meute.

Ils s'assirent devant un verre une fois rafraîchis puis contre toute attente, d'autant que les vampires pensaient surtout aux événements de la soirée, Sloan déclara, calme mais sûr de lui :

  • - Je ne peux pas partir en Corse maintenant. Mais allez-y, vous.

Shalimar fronça les sourcils et glissa un regard à Sofiane, qui paraissait serein, dans l'attente d'explications.

  • - Je voudrais retrouver mes semblables pour en savoir plus sur ma nouvelle fichue condition. Savoir quels sont mes nouveaux besoins, mes nouvelles forces, mes nouvelles faiblesses.

Sloan avait voulu rester humain, plus jamais il ne pourrait recouvrer cette nature qu'il avait tant chérie. Un silence de plomb s'étira un moment, puis Sofiane assura :

  • - On va t'attendre. Voyons déjà ce que nous pouvons trouver sur Internet.

 

Il tapa « lycanthropes » et « Lyon » sur la toile ; Shalimar fut soufflée et déçue que tant de sites existent. Un blog était accessible, mais il fallait un mot de passe. Cela leur donna à penser qu'il était plus sérieux que les autres adresses. Le blond en tenta de nombreux : croc, lune, force, gris, loup, nuit, étoile, chasse, griffe, meute, clan, puis l'inspiration leur manqua. Soudain le principal intéressé fut inspiré : il tapa « secret » puis le site se déverrouilla. Il y avait des photos, d'abord, rassemblées en un arbre généalogique. Ce n'étaient pas les parentés qui étaient recensées, mais les engendrements. Si un lycanthrope vous mordait, vous deveniez lycanthrope à votre tour. L'intérieur d'un immeuble se dessinait au fil d'autres clichés. C'était un endroit excentrique mais où il semblait faire bon vivre. Les gens souriaient, ils avaient l'air heureux, mais on ne pleure pas sur un cliché. Le lycanthrope imprima beaucoup d'images, puis ils lurent les messages. Certains n'avaient rien de surnaturel : ici on reparlait d'une soirée agréable, là on se remémorait un voyage, plus loin, on émettait des hypothèses sur un cadeau d'anniversaire. D'autres passages étaient nettement plus caractéristiques de leur nature : des commentaires sur la dernière chasse, des déceptions d'avoir dû rater telle soirée avec des amis humains, à cause de la pleine lune. Puis ils tombèrent sur un écrit qui leur coupa le souffle : « Hier allez savoir comment j'ai dévié de la chasse. Les empereurs m'ont retrouvée avant que je tue quelqu'un, mais ils disent que j'ai transformé un jeune homme. Les empereurs iront le chercher à la prochaine pleine lune, juste avant sa levée. J'appréhende. Et s'il m'en voulait de l'avoir changé en monstre ? ».

Le destin des immortels - nouvelle publication 95.

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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 17:51
  • - Rien, je suis d'accord, continua Malik. A mort! Tonna-t-il.

Les yeux de Shalimar s'écarquillèrent, son estomac se contracta. Les gens autour d'eux se tournèrent lentement vers eux. Sa peur l'étouffa. Mais des mains les frôlèrent en signe de soutien. Elle reconnut Alexandre, Nathalie et bien d 'autres, naturellement ceux qui les aimaient s'étaient placés autour d'eux pour les soutenir de leur présence.

  • - Nous ne laisserons pas faire cela, gronda Jennylyn.

  • - Sûr, confirma Clarence.

fais-gaffe-1.jpgLa brune dit à son humain :

  • - Si tu as une ouverture, cours à la voiture.

- Tiens les clefs, confirma Sofiane en les lui donnant.

  • - On t'aime, souffla-t-elle avant de se faire fauve.

Puis la bataille commença, aussi imprévue que féroce, sans pitié aucune. Les loups mordaient les loups, un cercle défensif s'étant formé autour Sloan.

Shalimar fondit sur les assaillants. Ses chairs se déchiraient mais la rage la poussait encore, le sang coulait entre ses crocs. La bataille dura une éternité, un observateur se serait demandé comment ils tenaient encore sur leurs pattes, dégoulinant d'un épais liquide presque noir. Plusieurs fois un éclair gris sauva de peu la vampire, mais elle n'avait jamais le temps de voir ce que c'était. Il filait en tous sens or elle était elle-même trop occupée pour faire la moindre pause. Au bout d'une éternité un cri résonna :

  • - Qu'est-ce que c'est ?! Cessez le combat, il va tous nous tuer !

Elle cessa bientôt de trouver des attaquants alors je elle se changeai en humaine. Aussitôt la douleur de ses multiples blessures la firent vaciller. Son époux l'attrapa au vol alors qu'elle allait choir :

  • - Merci, Sofiane, qu'est-ce qui se passe, où est Sloan ?!

  • - Juste là, ma chérie, juste là.

Un cri s'étrangla dans sa gorge. Ce n'était pas un animal, mais ce n'était pas un humain. C'était entre les deux. C'était un lycanthrope, elle le sentit dans sa chair. Sa peau nue ruisselait de sang, mais aucune blessure n'en sécrétait. C'était le sang de ses adversaires.

  • - Qu'est-ce que c'est ? S'étrangla Malik ; cette fois mon époux et elle rirent franchement du ridicule de la situation.

  • - Un lycaon, tonna Sofiane. Vas-y, chef, lance ton peuple sur lui, mais alors assume les morts, car il y en aura beaucoup, à coup sûr. Qui a été mordu par lui ?

Des mains fébriles se levèrent.

  • - Tant pis pour vous, ricana-t-elle, vous voilà tous loups garous.

Les hurlements de dépit s'élevèrent ; le stade se vida, triste et effrayé. Seul le nouveau chef resta, et il fonça sur eux.

  • - Il faut vous en débarrasser, c'est un danger pour les nôtres.

La créature gronda et le nouveau chef se changea en chauve-souris par réflexe.

  • - Malik, grogna Sofiane, ainsi l'animal volant cessa de fuir, se tournant vers celui qui l'interpellait. Touche à un centimètre de sa peau, ou envoie ta meute sur nous et tu en paieras le prix. J'avais le respect, je n'avais besoin que de mes poings pour me faire obéir. Alors soumets-moi si tu en es capable toi aussi, mais en attendant, je te mets au défi de toucher à un cheveu de ces deux-là.

Le rongeur redevint homme ; il intima en tremblant un peu :

  • - Obéis-moi comme je t'ai obéi, Sofiane, c'est la règle.

  • - Mais tu n'es pas de taille à la faire respecter, sourit Shalimar, c'est dommage pour toi.

  • - Présente-toi demain soir chez moi, Shalimar, gronda-t-il.

  • - Dans tes rêves, me moqua-t-elle en souriant.

  • - On verra ça, grimaça-t-il l'air sombre.

Lorsqu'il fut parti d'un même mouvement Sofiane et elle se tournèrent vers le lycanthrope. Elle sentit sa rancœur faire place à l'inquiétude

  • - Tu n'arrives pas à redevenir humain, n'est-ce pas ?

La créature émit un genre de grognement dépité.

  • - Rappelle-toi tes propres traits, conseilla Sofiane, tourne toute ta volonté vers eux sans paniquer. Ne force pas tes chairs, visualise simplement ce que tu veux devenir.

  • - Si tu n'y arrives pas rentrons, tu réessaieras de temps à autre et tu finiras par...

Le lycaon se mit à se distordre en tous ses. Elle grimaça. Cela semblait douloureux.

  • - C'est tellement effrayant ! Fit-il, encore en détresse.

 

Il tremblait de tous ses membres, vidé et souffrant de la transformation trop rapide et malhabile.  

Le destin des immortels - nouvelle publication 94

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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 17:26

Un silence tomba sur l'habitacle. Elle se retourna pour regarder l'humain dans les yeux. Il y lut toute sa détermination à se dévouer à Sofiane. Peut-être venait-elle finalement de choisir.

  • - Je viens de trouver un travail, j'ai une rubrique dans un magazine féminin, de nouveau, leur apprit-elle sur le ton de la conversation.

  • - Félicitations, Shali, sourit le jeune homme.

attentifSofiane se contenta de sourire d'un air approbateur. Elle le soupçonna d'avoir entendu son entretien d'embauche, qu'elle avait passé par webcam.

  • - Oui mais je fais quoi pour les vacances ?

  • - C'est à domicile, tu emmènes l'ordinateur, conclut le conducteur.

Elle acquiesça. Ils arrivèrent enfin sur les lieux. Cela devait avoir été calculé, mais cette fois ils étaient pile à l'heure, donc il y avait déjà une foule impressionnante dans le stade. Dès qu'ils arrivèrent les gens les assaillirent :

  • - Chef, ce qu'on dit est-il vrai, vas-tu te retirer au profit de Malik ?

  • - Tout à fait, répliqua-t-il à la dame.

Elle parut outrée, mais il passa son chemin, la vampire et leur humain sur les talons.

  • - Chef, demanda une autre, pourquoi te laisses-tu faire ainsi ? On s'en fiche bien, de ce qu'il se passe chez toi, on veut juste quelqu'un capable de nous protéger, et indéniablement, tu es doué pour ça, enfin !

  • - Désolé, mais seul le vote parlera à ce propos, mon amie.

Cette fois il n'avança pas plus loin. Il avait probablement compris que fuir ne servirait à rien. Shalimar se sentait oppressée, trop exposée aux vampires dont elle sentait la désapprobation.

  • - Chef...

  • - Ça suffit, rugi-t-elle, bon sang, voilà une journée qu'on ne peut plus respirer, votez et qu'on en finisse !

Elle n'avait réussi qu'à attirer l'attention de ceux qui n'étaient pas déjà concentrés sur elle.

  • - Je te trouve un peu trop à l'aise, grogna quelqu'un. Nous t'avons gracieusement accueillie alors que tu nous avais trahis, et pour nous remercier, tu mets la meute en danger en faisant tomber notre chef !

Elle gronda, montrant les crocs, furieuse non seulement contre lui, mais aussi contre toute cette mise en scène ridicule.

  • - Vampires !

Elle se contint, tendant l'oreille. Sloan se tournait en tous sens, pour comprendre pourquoi la foule s'était tue. Malik avait parlé en langage vampirique. Il ne pouvait pas l'entendre : c'étaient simplement des ondes que son cerveau ne pouvait pas analyser.

  • - Nous sommes ici ce soir parce que vous ne voulez plus de Sofiane comme votre chef. Est-ce toujours le cas ?

Un hurlement global d'approbation retentit, mais le vampire préféra faire les choses en bonne et due forme.

  • - Nous allons voter. Qui est contre son départ ?

De nombreux bras se levèrent, mais comme l'avait prévu Sofiane, c'était moins de la moitié de la meute.

  • - D'accord, qui voulez-vous comme chef ?

A partir de là ce fut plus compliqué. Les gens ne s'accordaient pas. Au bout de deux heures pourtant il fut clair que même si peu votaient pour Malik, personne d'autre ne recueillait autant de voix que lui. Aussi fut-il fait chef par défaut, ce qui n'est jamais bon. Alors évidemment il fit dans la démagogie :

  • - J'ai une première chose à faire en tant que chef, vampires ! Pour ma part je ne vois pas ce que fait un humain dans la meute, n'est-ce pas ?

Un rugissement de voix multiples allèrent dans son sens. Shalimar chercha la main de Sloan, agitée d'un si grand tremblement qu'elle eut du mal à la saisir. Sofiane venait de refermer le poing sur son épaule avant de la libérer, en signe de soutien.

  • - Rien, je suis d'accord, continua Malik. A mort! Tonna-t-il.

Les yeux de Shalimar s'écarquillèrent, son estomac se contracta. Les gens autour d'eux se tournèrent lentement vers eux. Sa peur l'étouffa. Mais des mains les frôlèrent en signe de soutien. Elle reconnut Alexandre, Nathalie et bien d 'autres, naturellement ceux qui les aimaient s'étaient placés autour d'eux pour les soutenir de leur présence.

 

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