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6 mars 2016 7 06 /03 /mars /2016 12:04
Le péché pour leur vie 70 à 73

Ils m'insupportaient, je devais l'avouer, à encore jouer le petit jeu de qui serait le meilleur à l'entraînement grandeur nature. Aussi pris-je plaisir à les planter là, eux et leur air hébété. Mon estomac pourtant resta contracté. Soudain, je sus qu'il y avait un problème. Je rejoignis au pas de course ma chambre, mais elle était vide. Je me repliai sur celle d'Aiden. Personne ne répondit. Je lui téléphonai, appuyée au battant. Il décrocha contre toute attente.

- Où es-tu? Haletai-je.

- Je... J'en ai pour une minute, je viens t'ouvrir.

  • - Je patientai encore, trépignant nerveusement. S'il ne m'avait pas ouvert d'emblée c'était qu'il y avait quelque chose. Il ouvrit enfin et tandis que j'avais rêvé l'enserrer très fort, je restai sans voix et les jambes molles. Il s'effaça sur le seuil pour me laisser entrer. Il passa encore par la salle d'eau pour passer son visage sous l'eau, puis me précéda jusqu'à la cuisine pour récupérer une verre d'eau plein de glaçons. Pour ma part je frissonnai : les portes fenêtres étaient grandes ouvertes et on était en plein hiver.

  • - Qu'est-ce qui te donne si chaud, finis-je par glapir? Tu es rouge, c'est fou !

  • Il sourit nerveusement, nervosité qui imprégnait tous ses gestes depuis que j'étais entrée.

  • - J'ai... Je peux être franc?

  • - Bien-sûr, fis-je impatiemment, sinon je ne poserais pas la question. C'est lié à Ceara, je le sais. Mais plus précisément?

Il me regarda bizarrement, puis partit soudain d'un grand rire, profond et franc, qui dénoua enfin mon estomac. Il s'y reprit à plusieurs fois pour prononcer sa phrase, tant ses gloussements l'empêchaient d'être clair.

  • - Tu as cru que c'était une réaction physique? Comme un genre de désir tellement fort que je serais prêt à imploser?

Il fit un effort pour ne plus rire, attendant visiblement la réponse avec impatience.

  • - Oui vue ton attitude générale...

Il repartit dans une hilarité incontrôlable. Je commençai par me vexer, mais il réussit finalement à me communiqua sa bonne humeur. Principalement à force de me prendre les mains, puis de les lâcher, et grâce à cette espèce de danse qui l'agitait autour de moi. Toujours aussi gracieux. Enfin je m'assis en attendant qu'il reprenne son sérieux. Lorsqu'il décida de m'expliquer réellement ce qui s'était passé, la gravité prit malheureusement possession de ce visage dont elle gomma l'euphorie.

  • - Non, c'est simplement que j'ai détesté avoir encore envie d'elle, alors je reviens d'une heure trente de sprint. Ce qui donne chaud et rend rouge.

Je me relevai et pris doucement ses deux mains entre les miennes. Je l'assis sur son lit et m'installai sur lui à califourchon. Je caressai ses cheveux qui tombaient si joliment sur ses joues. Je les relevai, jouai avec, et il ferma les yeux pour profiter de la douceur de mon amour. Mais bien vite, ses paupières se relevèrent sur des yeux coupables.

- Ça n'a pas d'importance pour moi Aiden. Que tu voies ses mains à elle caresser ces cheveux quand c'est moi qui le fais. Parce-que... écoute-moi bien, lui ordonnai-je tandis que visiblement son esprit s'enfermait dans la culpabilité. Ce n'est pas ta faute. Ce n'est pas ta faute, répétai-je.

  • Je martelai encore :

  • - Ce n'est pas ta faute.

  • Enfin ses yeux s'emplirent de larmes, mais je soulevai son menton tandis qu'il détournait le regard.

  • - Pourquoi refuses-tu de le croire?

  • - Je... N'avais pas l'habitude d'être acculé à des émotions. J'étais tout ton contraire...

  • - Ne peux-tu pas me regarder pour m'expliquer?

Il s'exécuta et les larmes qu'il retenait se libérèrent enfin. En deux baisers je les bus sur ses joues et avec force il attrapa mon visage pour m'emprisonner en un baiser exigeant.

  • -Ouvre les yeux, murmura-t-il sur mes paupières clauses.

Je m'exécutai et plongeai dans le vert des siens. Mon cœur martela ma poitrine quand je lus le désir dans son regard. Je me surpris à le dépouiller de sa chemise et dévorer son cou, puis ses épaules, puis son torse. Mais il attrapa mes mains pour m'empêcher de défaire sa ceinture. A bout de souffle je revins à ses prunelles.

  • -Je ne comprends rien à toi, Aiden.

  • - C'est simple, rétorqua-t-il, la voix rauque. Si je te laisse continuer je vais vouloir... tout de toi...

Entre chaque phrase il posait de légers baiser sur mon cou et mes épaules.

- Il n'y aurait rien de pire... Que de te voir me le refuser encore, conclut-il.

Ce fut moi qui me débarrassai de mon haut et du peu de dentelles qui couvrait encore ma peau, avant de porter ses mains sur mes seins nus. Il se libéra pour me soulever, m'allongeant là où il était assis jusqu'alors. Maintenant j'étais sous lui et sa bouche dévorait tout mon torse, mais aussi mon visage, mon cou. Plusieurs gémissements m'échappèrent et il se coucha enfin près de moi, tandis que ses doigts continuaient de courir le long de ma taille.

  • -Tu es trop honnête, susurrai-je.

  • - Détrompe-toi. Je veux simplement d'abord t'ôter toute raison de me résister quand j'aurai décidé que tu dois t'offrir à moi.

  • - Je vois. J'aime bien ta méthode. Maintenant qu'on est détendus, termine ce que tu voulais me dire. Tu en étais à décréter que tu étais mon contraire.

  • - Exact. Quand j'étais un élève comme tu l'as été, rien ne m'entravait, ni les efforts physiques, ni aucune pensée. Alors quand je suis devenu son chiffon, je me suis haï. Encore maintenant, j'ai besoin d'épuiser ce corps qui me trahit quand ça se reproduit. Voilà pourquoi tu m'as trouvé dans cet état. Imagine si tu étais revenue plus tard.

  • - Tu m'auras donc sur les bras jusqu'à entendre de ta bouche que tu te sens mieux.

  • -Ça va mieux, sourit-il.

  • - Ferme les yeux.

  • Il fronça les sourcils.

  • -C'est un jeu pour toi, mais ce n'est pas ainsi que tu le prendrais si tu voyais dans quel bazar se trouve mon âme depuis tout à l'heure.

  • - Ferme-les, fais-moi confiance.

  • Il durcit encore ses traits et fut catégorique :

  • - Non. Cesse de jouer avec ce que tu ne connais pas. Je veux garder en tête ce corps de femme, dit-il en effleurant ma poitrine. Et aucun autre.

  • - Comme tu voudras. Mais si tu ne commences pas par nous faire confiance, nous n'avancerons pas. Après tout que risques-tu? Quelques images grivoises et...

  • - Et cette morsure au ventre. Je savais bien qu'il te manquait un élément. Tu m'as désiré tout à l'heure. Imagine cela décuplé au centuple. Pour un homme qui n'a fait que boire ton sang, presque jusqu'à la mort. Que tu ne veux pas aimer, jamais de la vie, parce-que c'est dégoûtant. Tu aimerais ressentir cela alors que je suis à moitié nu près de toi? Que tu viens de sentir le plaisir sous mes caresses?

  • - Je ne te forcerai pas. Ce que je voulais te dire c'était qu'elle aussi lutte.

  • - Pardon?

  • - Elle et Zack sont comme nous. Ils font ce qu'ils peuvent pour qu'elle ne retourne pas te voir une nuit, les crocs découverts. Il m'a même passé un savon parce-que je vous ai réunis cette nuit. Lui aussi tente de lui faire confiance quand il la laisse seule, il se persuade que quand il est au-dessus d'elle, elle n'a pas été au-dessus de toi deux heures auparavant.

  • - Ça n'a rien à voir. Elle ne me désire pas.

  • - Alors qu'est-ce qui la pousse à lorgner ton cou comme cela?

  • - C'est l'envie de retrouver la satisfaction de sentir une proie tellement consentante sous sa bouche. Ça doit décupler son plaisir de boire. Mais je ne crois pas que ce soit du désir.

  • - Pourquoi n'en parleriez-vous pas?

  • Ses yeux devinrent immenses et réprobateurs.

  • - Nous ne pouvons pas discuter, quand elle se retrouve devant moi elle devient un fauve assoiffé de sang!

  • - Mais cette nuit pour la première fois elle a surtout été une femme. Elle a parlé. Elle ne s'est pas jetée sur toi. Je suis certaine que ça pourrait vous faire du bien.

  • - Jamais, cracha-t-il.

  • - Je comprends cette réaction. Mais si tu y repenses, peux-tu me promettre de me raconter comment ça s'est passé?

  • Il fit un effort pour ne pas me repousser. Alors je posai un baiser sur son front et changeai de sujet :

  • - Je vais aller voir Claire. C'est l'heure où elle doit se lever quand elle commence à dix heures. Crois-tu que je doive prendre son tour à sa place pendant ces deux jours?

  • - Grand Dieu, bien sûr que non! Tant pis, ils appelleront s'il se passe quelque chose. Mais tu dois te reposer.

  • - Tu m'en voudras si j'y vais tout de même après avoir pris mes huit heures de sommeil?

  • - D'un, accorde-toi tout de même un peu plus. De deux, qu'as-tu encore en tête?

  • - Je voudrais finir le travail. J'avais prévu de libérer les licornes, et bon sang, je vais y arriver! Il sourit.

  • - Intrépide Cristal. C'est la première idée que j'ai eu de toi, dès le premier soir, quand j'ai vu la peur sur tes traits, sur ce parcours d'agilité. Tu fonces quand-même, au Diable la panique.

  • - Je suis flattée.

  • - Moi aussi, que tu aies relevé le défit de me sortir de là.

  • - Il y en a forcément eu d'autres, avant moi. Comment ça s'est passé ?

  • - Je ne pensais pas pouvoir aimer. Alors j'ai eu quelques aventures, qui n'étaient d'un côté comme de l'autre pas destinées à durer.

  • - Qu'est-ce qui t'a empêché de recommencer avec moi?

  • - Toutes les petites choses qui m'ont conduit à t'aimer avant de te toucher.

  • Il accepta mon baiser et enchaîna.

  • - Aujourd'hui je vais aller voir mon nouveau château. Rencontrer mon nouveau président, et étudier les nouveaux terrains d'entraînement. J'éplucherai enfin le dossier de ma nouvelle recrue. Une petite brune.

  • Il vit mon expression changer et sourit de plaisir.

  • - C'est bon de lire la jalousie dans le regard d'une femme. D'une jeune femme. As-tu conscience d'être à peine sortie de l'adolescence tandis que je suis un homme depuis des années?

  • - Tout à fait. Et toi, te rends-tu compte que si tu ne me dépucèleras pas, peu s'en faudra?

  • Il écarquilla les yeux et étudia de nouveau mon anatomie.

  • - J'ai tendance à trouver cela incroyable tant tu n'as rien d'une enfant physiquement. Seul ton visage a gardé la physionomie de celle que tu étais avant de devenir une ange.

  • - Détrompe toi, j'ai perdu mes grosses joues, aussi.

Il effleura celles-ci avec un doux sourire. Bientôt je me préparai à me coucher sous son regard flatteur. Il s'étendit près de moi et le dernier souvenir que je garde de ce matin-là est celui de ses doigts dans mes cheveux. Je m'éveillai en sursaut et Claire sursauta bruyamment. Elle était assise sur le bord du lit.

Chapitre trois. Marianne.

- Tu ne fermes jamais ta porte, se justifia-t-elle. Tu veux que je te laisse terminer ta nuit?

  • - Je suppose que tu ne viens pas me regarder me reposer.

  • Je me tournai et constatai avec stupeur :

  • - Il est vingt heures? J'ai dormi dix heures, je devais être épuisée. Comment va ton épaule?

  • - Ça me fait mal, je ne vais pas le nier. Mais je me sentais opérationnelle pour une mission de reconnaissance.

  • -Tu n'aurais jamais dû y aller! Si on t'avait attaquée tu aurais été incapable de te battre!

  • - Il n'y avait pas à s'inquiéter. Je suis juste allée rencontrer d'autres personnes, au théâtre. Je pense que ce ne sera pas du temps perdu de connaître le plus possible de nos protégés. Veux-tu me raconter ta propre soirée?

  • Je le fis en conclus par :

  • - Et ne me demande pas détails sur mes relations avec Aiden.

  • - Tu aurais du mal à m'en dire davantage, railla-t-elle.

  • Alors que j'allais l'avertir qu'elle n'avait pas intérêt de s'en servir contre moi elle ajouta :

  • - Je suis aussi venue te dire que j'ai de l'estime pour toi. Tu es douée, plus que moi, à en croire nos blessures respectives.

  • - Ne dis pas ça...

  • - Je ne vais pas m'en apitoyer. En fait pour en venir au fait je voulais te dire clairement que de mon côté je souhaite cesser les enfantillages qui nous ont conduites à nous détester. Je me suis surprise à t'admirer lorsque Aiden m'a dit ce que tu avais réussi cette nuit. Nous détester ne sert à rien dans cette guerre. Au contraire, ce n'est qu'un frein à notre victoire.

  • - Ne t'inquiète pas. Je ne t'ai jamais détestée intrinsèquement. Depuis que nous travaillons ensemble je me sens solidaire avec toi. On apprendra à se connaître et à s'apprécier.

Elle parut soulagée.

- Alors, ce rapport? Repris-je.

- Comme au Majestic, c'est dingue, ils sont tellement nombreux dans cet édifice dont personne ne soupçonne qu'il compte tellement d'appartements! Bref j'ai frappé à l'un d'eux et c'est un homme qui m'a répondu. Elias. Un vampire roux, imposant, avec des yeux presque noirs, et des cheveux mi longs, un peu comme Aiden. La quarantaine, mais une centaine d'années réelles au compteur. Il dégage une grande sagesse et autant d'autorité. Ils vivent à trois dans leur grand appartement. C'est une couverture, mais ils sont la famille Dénoyer pour les humains. La meute les a réunis pour qu'il contrecarre le caractère impatient et un peu trop téméraire de Lily, même âge apparent, mais deux cent années réelles. Elle est brune avec des cheveux d'une épaisseur et d'une longueur (elle me montra la chute de ses reins) incroyables. Elle a de grands yeux noisettes. Elle est la présidente du théâtre, et lui, celui du restaurant du rez de chaussée. C'est eux que j'ai voulu rencontrer parce-qu'ils font un peu office de chefs de clan. Sais-tu que Zack occupe la même place au Majestic? C'est eux qui me l'ont dit.

  • - C'est pas vrai? Et bien, on en apprend tous les jours. Bon et ils n'ont pas de soucis en ce moment?

  • - Si, mais pas à cause des chevaliers de pacotille. Leur problème c'est Marianne. La vingtaine. Transformée il y quatre jours, recueillie par la meute alors qu'elle s'acharnait sur le cadavre de sa première proie près de chez eux.

J'inspirai profondément.

  • - Ils l'ont prise avec eux parce qu'ils sont les chefs je présume. Quel est le souci ?

  • - Elle déprime. Le soleil lui manque, quand elle ne fait pas de recherches pour retrouver celui qui lui a fait ça.

  • - Comment compte-t-elle s'y prendre?

  • - Elle a quelques souvenirs. Elle se rappelle ses yeux verts. Et ses cheveux blonds.

  • Elle se tut et je retins une boutade sur Aiden.

  • - Va au bout de ton raisonnement.

  • - J'ai fait des recherches. Ton homme a un demi frère, tu le savais? Il ne lui ressemble pas, il a un visage carré, une fossette au menton, des cheveux coupés courts, en brosse. Mais il correspond à la description de la jeune femme.

  • - Mais il est recensé dans le logiciel?

  • - Pas en tant que vampire. Mais bon, on ne sait jamais. Ils sont les fils de la présidente, ajouta-t-elle, marchant sur des œufs, c'est à ce titre qu'on trouve sa photo sur le logiciel.

  • - Je savais cela. Bien, je vais faire des recherches sur lui. Je suppose que si je ne parviens pas à le faire sortir de chez lui demain matin c'est qu'il est des leurs. Ensuite il restera à savoir s'il est réellement celui qu'elle cherche. Cela dit, je ne vois pas pourquoi on mettrait notre nez dans un tel bourbier. Va savoir si la présidente sait s'il est vampire ou pas, et si Aiden connaît son existence.

  • - Parce-que si Marianne le trouve avant nous elle lui fera la peau. Et si elle ne le trouve jamais à mon avis elle mettra fin à ses propres jours un beau matin. Je vois bien que tu doutes mais va les voir aujourd'hui, tu verras. Tu avais prévu de faire quoi?

  • - Je vais faire ce que tu dis au lieu de ce que j'avais prévu. Si tu as raison c'est plus urgent. Elle sourit, complice :

  • - Ne retourne pas à leur base sans moi, d'accord? J'ai une revanche à prendre.

  • - D'accord, acceptai-je sincèrement. Repose-toi.

  • - D'abord je vais sortir dîner avec ce type aux allures ténébreuses que j'ai eu tout le mal du monde à séduire l'autre soir en boîte. Bonne chance à toi. A demain.

Je l'entendis parler à quelqu'un avant de sortir et j'espérai que c'était Aiden. Je me faufilai jusqu'à la cuisine et effectivement le trouvai prêt à sortir avec un plateau qui sentait le chocolat chaud.

- Tu es une perle... Je peux te dire mon chéri ou tu vas paniquer?

  • - Tout dépend, fit-il en me soulevant de terre. Il me posa sur le sofa et ajouta : Très bientôt, ça va me plaire que tu le murmures en rythme... Tout sourire il but les protestations qui ne purent sortir de ma bouche, à même mes lèvres.

  • - Tu es de meilleure humeur que ce matin.

  • - C'est cette nouvelle recrue... J'adore, rit-il en voyant mes traits se décomposer sous l'effet de la jalousie.

  • - Raconte ta journée.

  • - Le château et à l'est, à une heure de voiture. Ils ont exactement reproduit là bas les mêmes salles d'entraînement, justement pour que nous autres entraîneurs puissions jauger nos nouvelles recrues par rapport aux anciennes. Il font toujours comme ça, paraît-il, mais moi ce n'est que ma deuxième élève.

  • - Vas-tu te conformer un peu plus au règlement? Cette fois la présidente n'aura pas de raison d'être indulgente avec toi. Je sais que la présidente est ta mère, Aiden, ne fais pas cette tête. Je t'ai entendu l'appeler Maman. Oui, j'écoute aux portes.

  • - Saleté, va, sourit-il sur mes lèvres. Pas vraiment, pour te répondre. C'est un ancien élève qui est monté en grade. Tout se sait dans le milieu, ma réputation m'a précédée et j'ai eu droit à un speech particulier. En gros mes méthodes ont l'air de payer mais je suis prié de ne pas dépasser les limites.

  • - Crâneur, avec ça.

  • - Tu seras la seule à savoir que ce n'est qu'une façade, dit-il, très doux, en posant un long baiser sur mes lèvres qui n'en demandaient pas moins.

  • - C'est ce que j'aime chez toi. Et je ne crois pas que ce soit une façade. Tu es un type sûr de lui, spirituel et fort. Mais comme chacun tu traînes tes invisibles chaînes.

  • - Quelles sont tes propres chaînes, Cristal?

  • - Depuis toute petite je me trouve moche et sans intérêt.

  • Je posai un doigt sur sa bouche pour qu'il ne m'interrompe pas.

  • - Mais la vie ici a remédié à une grande part de cette faiblesse. Ta présence près de moi en particulier.

  • Le péché pour leur vie 74

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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 11:01

Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 179.


 

J'introduisis l'idée qu'elle n'avait plus mal dans le crâne de la proie, et le soulagement se lut sur ses traits. Puis je la remis dans un état de transe. Alors je dis à mon amant de faire glisser ses crocs sur la peau du cou, sans les y planter, doucement. Voilà, ça suffisait. Qu'il boive et s'apprête à arrêter. Quelques secondes plus tard il avait les yeux clos sur un visage satisfait. Je lui dis ce de cesser et de reprendre le contrôle en faisant le choix dont nous avions parlé. Il n'entendit pas.

  • - Kenzo ! Appelai-je.

Toujours rien. Je posai les mains sur ses épaules de marbre et le secouai un peu en répétant. Toujours rien. Je l'enlaçai, allez je pouvais y arriver. Je plongeai les yeux dans ceux, mi clos, de la proie, et lui intimai de reculer. Elle le fit et le vampire gronda. Je le tirai doucement sans cesser de lui parler tout en commençant à effacer l'épisode de la mémoire de la proie. Enfin mon homme fut détaché du type. Il se débattit un peu alors je haussai la voix. La proie sous mes ordres détala avec dans l'idée qu'elle était poursuivie par un sanglier. Dieu merci je m'y était prise assez tôt, elle ne chancelait même pas. Enfin quelques secondes plus tard mon amour écouta ce que je disais et se calma tout de suite.

  • - L'autre avait pris les commandes, j'étais là mais tellement loin...

  • - Peu importe, la proie est encore en vie. C'est tout ce qui compte.

Nous nous fixâmes encore un moment. Il posa son front sur le mien. Nous nous passâmes de mots. Il m'aurait demandé s'il y parviendrait un jour, et j'aurais répondu que bien sûr. Il m'aurait demandé si à mon avis il pouvait recommencer à se déplacer au château sans moi, je lui aurais répondu qu'il était plus raisonnable que je l'accompagne partout.

Ou alors, fidèle à son nouvelle nature, il aurait eu des paroles arrogantes et possessives.

Mais on ne dit rien. Par contre il se baissa pour de nouveau faire passer la robe par dessus ma tête. Lorsqu'il fut nu aussi je sentis un immense sourire naître sur mes lèvres. Dieu comme ça faisait du bien ! Cela fut communicatif et il sourit aussi.

  • - Voilà ma fiancée qui est de retour, murmura-t-il en me poussant dos à un arbre. La femme que j'aime.

  • - Moi l'homme que j'aime est parti, mais j'ai bon espoir d'aimer un jour celui qui est devant moi.

 

Épilogue.

 

  • - Ils se marièrent et n'eurent aucun enfant supplémentaire, Dieu merci, conclut Callista.

  • - Quel est le problème, précisément, questionna le psychologue ? Kenzo s'est il mal comporté ?

  • - Pas du tout. Il est devenu un vampire aimant, au vocabulaire rude et possessif, mais qui se conforme à la tradition.

  • - Alors, avez vous du mal avec les nuits de pleine lune ?

  • - Non. Les traitres abondent, assister à leur chasse ne m'arrache aucun sentiment de mal être. A vrai dire il est toujours difficile d'attendre la chasse et de me retenir de les tuer avant, les cloportes.

  • - Bien. Léila vous ennuie-t-elle à cause d'un échec au concours ?

  • - Grands Dieux, elle n'a jamais échoué !

Le spécialiste se rejeta au fond de son siège, un sourcil levé. Il passa à Cristal, se laissant sans doute le temps de trouver le souci de son amie plus tard.

  • - Aiden vous a-t-il encore fait sa demande ?

  • - Dieu merci, non.

  • - Alors vous aime-t-il moins ?

  • - Non. Nous nous aimons plus que tout au monde.

  • - Est-ce le travail qui pose un problème ?

  • - Non, tout va bien, évidemment parfois on perd quelqu'un, mais les vampires disent qu'on ne les a jamais si bien protégés, évidemment, trois semaines sur quatre les chevaliers sont à l'infirmerie.

Cette fois l'homme se pressa les doigts sur les tempes.

  • - Si je puis me permettre, que faites vous ici, toutes les deux ?

Les deux jeunes femmes échangèrent encore un regard, haussèrent les sourcils, et soupirèrent. Cristal commença :

  • - J'en viens à espérer que Ceara refasse une visite à mon fiancé.

Callista ne laissa pas le temps au psychologue de s'indigner :

  • - Et moi, j'en viens à sortir seule dans le noir pour qu'un traitre me tombe dessus.

Le thérapeute écarquillait les yeux.

  • - On s'ennuie ! S'indignèrent les deux complices.

L'homme regarda son stylo. Il le posa sur son bureau et s'adossa à son fauteuil, un sourire aux lèvres, les yeux brillants. Il était blond aux yeux bleu marine, il était craquant, un vampire, quoi.

  • - Connaissez-vous l'Onix ? Demanda-t-il, le regard suggestif.

Cristal posa le menton sur le dossier du fauteuil, et Callista s'adossa. Toutes deux commençaient à prendre un air espiègle.

  • - Qu'est-ce que c'est ? Fit l'humaine.

La vampire se tut mais elle attendait visiblement la réponse avec intérêt. Le psychologue hocha la tête avec un air de connaisseur.

  • - Prenez de quoi écrire. Je vais vous dicter quelques noms d'endroits mal fréquentés où vous n'aurez pas fini d'enquêter pour comprendre ce qui se trame.

Lorsqu'elles furent parties avec une nouvelle lueur dans leurs yeux adorables, le vampire secoua la tête. Il allait potasser leur cas tout de même : on avait rarement vu une humaine ressembler à une immortelle d'aussi près.

 

fin : profitez-en pour me faire part de toutes vos remarques.

 

Suite : La louve et le prince, suite du péché pour leur vie.

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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 00:08

Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 178.


  • BLOND - Copie- Laisse-moi chasser, Callista.

  • - J'ai fait de toi qui tu es. Tu me fais confiance ?

  • - Là n'est pas la question.

  • - Réponds, chuchotai-je plus sèchement.

Bon sang, allait-il me faire regretter au centuple ce que je lui avais offert ? Peut-être mes sourcils noirs étaient il passés de leur froncé en signe d'autorité, à la position droite, signe de regret. Peut être était-ce son amour qui avait soudain soufflé à son esprit de vampire que cette femme-là, qui ressemblait à un puma agrippé à cet arbre, c'était celle qu'il aurait peur de perdre toute sa vie durant à compter d'aujourd'hui. Peut-être étaient-ce mes mots qui l'avaient percuté de plein fouet : j'avais deux mille ans de plus que lui, je devais savoir ce que je faisais. Peut-être était-ce juste parce que je l'avais engendré. Mais il se pencha sans me perdre des yeux pour récupérer ma robe, la passa promptement par dessus ma tête, pour me vêtir, posa un baiser possessif sur mes lèvres, et recula.

Je fermai les yeux et levai le nez. Héhé, on nous avait épiés. Maintenant on allait le regretter. Je m'accroupis pour prendre de l'élan. Et je bondis. Je retombai à dix mètres de là, au milieu d'un buisson. Les deux jeunes hommes hurlèrent de surprise. Je sifflai comme un serpent, et l'un d'eux partit en hurlant. L'autre aurait bien suivi, mais je le tenais par le poignet.

  • - Désolé, bégaya-t-il, on n'a pas vu grand chose, on était trop loin, allez, soyez sympa, laissez moi partir.

  • - Et bien, on a peur d'une femme de soixante kilos toute mouillée ?

  • - Vous êtes plus grande que moi, tenta-t-il de plaisanter, je fais confiance à la loi des grandeurs. De fait avec mon mètre soixante-quinze je le dépassais un peu.

  • - Allons mon chéri, viens embrasser maman.

Je plongeai les yeux dans les siens, et il tomba dans une transe profonde. Je fis signe à Kenzo de venir manger sans me retourner. Il fut là l'instant d'après. Sans le regarder je souris.

  • - Il y a quelque chose qui te fait rire ? Questionna-t-il.

  • - Juste que tu as voulu tester le bond. Grisant, hein ?

  • - Moins que toi.

Je fus sonnée que le ton fût si sensuel, et la phrase prononcée dans mon cou. Il souffla sur ma nuque ; je frissonnai en plusieurs longs sursauts. Du coup la proie cilla, et je dus rétablir le charme in extrémis.

  • - Merci. Il faudra que nous finissions ce que nous avons commencé. D'abord prends ta première leçon. Je vais relâcher le lien, et ce sera à toi d'hypnotiser ta proie. Désolée, ce n'est pas une femme, donc ce sera moins agréable. Mais bon, tu as deux options. D'abord tu dois te concentrer sur la volonté de ne pas lui faire mal. C'est la tradition, d'accord ? Tu ne feras pas mal à tes proies. Ensuite soit tu laisses partir ce type avec le souvenir de votre fol ébat (c'est ce qu'il imaginera pendant que tu boiras), soit tu uses encore de ton pouvoir d'hypnose pour enlever tout souvenir de ce qui se sera passé. Alors le type nous serrera la main, et repartira cueillir les champignons.

  • - Comment fait-on pour hypnotiser quelqu'un ?

  • - Concentre-toi très fort sur l'idée que tu veux faire entrer dans son crane. Là je suis concentrée sur l'idée de transe.

  • - Mais tu peux faire ça en parlant d'autre chose ?

  • - Moi oui, au bout de presque deux mille ans. Tu en es pour ta part incapable pour le moment. Vas-y, concentre toi, dès que tu es prêt je le relâche.

Il hocha la tête. Lorsqu'il me parut assez concentré je relâchai le type. Il cilla très lentement. Hum, la transe n'était pas complète mais j'attendis de voir. L'homme tomba à genoux, parce que Kenzo avait une façon un peu brutale de l'hypnotiser. Il devait avoir une affreuse migraine. Mais déjà, il ne lui avait pas sauté à la gorge, ce qui était en soi un prodige. Je lui dis que je prenais le relai, ainsi il mit fin à son emprise. J'introduisis l'idée qu'elle n'avait plus mal dans le crâne de la proie, et le soulagement se lut sur ses traits.

 

Le péché pour leur vie 180.

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 10:06

Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 177.


 

. Elle pleurait à chaudes larmes et il la berçait. Mais je voyais ses yeux sur son cou.

Aussi annonçai-je que nous allions chasser. Hum, c'était le petit matin. Et pourtant je ne voulais pas attendre qu'il ait réellement faim, j'avais trop peur qu'il redevienne un prédateur alors.

  • - Nous allons prendre une voiture aux vitres teintées, déclarai-je. Nous avons cela en stock ?

fixe.jpgIls avaient cela en stock. Parfait ! Direction les épais bois où nous nous étions abrités la veille. Oh et la jeune femme était restée au château, je n'avais pas besoin d'une seconde personne à surveiller. Nous attendîmes en traînant de trouver quelqu'un. Bien sûr Kenzo me bombarda de questions sur ce dont il ne se souvenait pas, et comme je ne répondais que très, très vaguement, il finit par se mettre en colère :

  • - Ça suffit, tonna-t-il. Pour qui me prends-tu, un gamin à qui il faut cacher des choses ?! Je ne peux pas rester avec une période obscure dans ma mémoire. Parle !

Il m'avait attrapée par les épaules et avec sa nouvelle force il m'avait secouée comme un prunier. Mais mon regard noir au sens propre et au figuré lui donna comme une douche froide.

  • - Je vais te le dire clairement, Kenzo. Nous avons une nuit d'amour au compteur. Je viens de faire de toi un immortel. Nous ne sommes même pas encore mariés. Alors recommence ce petit jeu et je te plante ici-même, au milieu d'une forêt moite et sombre. Compris ?

Il s'approcha tout doucement, le regard neutre. On eut dit un mort vivant, qu'il était, du reste. Il attrapa fermement mon menton, mais je ne bougeai pas, la seule force de mes yeux le ferait reculer. Parole de la plus vielle des vampires, bon sang ! Il écrasa ses lèvres sur les miennes. Au temps pour moi. Ce baiser fut brutal, sans tendresse, et il y mit fin abruptement. Mais cela n'allait pas se passer comme cela, on ne me possédait pas ainsi. Des deux mains je tins sa tête et dus forcer pour qu'il ne s'échappe pas. Ce fut à mon tour de lui donner un baiser quasi douloureux, et d'y mettre fin n'importe comment. Il chargea et me plaqua contre un arbre, en me soutenant en l'air, sans quoi je serais tombée avant d'atteindre le tronc. De nouveau, ce baiser rêche, mais cette fois il fut donné par nous deux, et nos mains commencèrent aussi à prendre possession l'un de l'autre. Il me mordit sauvagement la lèvre inférieure et le goût métallique de mon sang emplit nos bouches. Il s'écarta une seconde pour faire passer ma robe par dessus ma tête ; j'en profitai pour lui arracher sa chemise, les boutons volèrent en une pluie fine sur nos bras. Il arracha mon soutien gorge en levant les jambes pour se débarrasser de son pantalon que j'avais déjà déboutonné. Maintenant nous étions tremblants contre cet arbre et on se regardait, l'air mauvais. Il déglutit, ce qui fit danser sa glotte de façon assez... sensuelle.

  • - Tu m'aimes ? Demanda-t-il.

  • - C 'est un fait, mais cela ne change rien à ce que je viens de dire. Alors aime-moi mieux que tu ne le fais, crachai-je.

Il me donna un court baiser si tendre soudain que mes résistances se brisèrent d'un coup. Je vins à l'assaut de son visage, happée par mon amour pour lui. Ses deux mains se refermèrent sur mes seins ; glacées mais moites, elles firent naître un frisson qui me gagna toute entière. Les miennes, de mains, s'étaient emparées de ses fesses, fermes à présent. Un délice, son corps qu'il pressait soudain contre le mien, c'était un immense délice, lorsqu'il commença à bouger enfin en plusieurs vagues, préludes du plaisir. Soudain son visage échappa à mes lèvres, il venait de descendre en un millier de baisers sur mon cou, mes épaules, houlà ! Il venait de me retourner contre l'arbre. Le contact végétal était si rêche, que ses lèvres partout dans mon dos tranchaient d'autant plus. Non sans un détour vers mes fesses, il remonta et mordit du bout des dents mon épaule droite, au sommet. Une vague de désir mordit mes entrailles.

  • - Tu m'aimes, Callista ? Demanda-t-il encore.

Mes yeux couleur de la nuit se rouvrirent, le menton baissé, mes cheveux d'or collant mon dos jusqu'à la chute des reins, et mon visage, les deux mains plaquées au tronc de part et d'autre de mon visage, je relevai les babines sur mes crocs luisants. Lentement mes yeux coulèrent sur lui et il frissonna du tableau animal que je lui offrais, alors que je le savais, mon corps était d'apparence si veloutée et fragile.

Le face à face dura quelques secondes, puis un bruit inaudible pour l'oreille humaine parvint à nous.

  • - Attends-moi là, Kenzo, tu es encore novice, alors si tu ne fais pas un effort pour résister ça va mal finir. D'accord ?

  • - Laisse-moi chasser, Callista.

Le péché pour leur vie 179.

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 01:32

Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 176.


 

  • - Bon je ne promets rien, mais nous allons tenter d'ouvrir cette porte. Fais-le, toi, pendant que je le tiens.

panade.jpgJe fis glisser la clef, puis j'attendis. Le novice inclina encore la tête en écoutant la serrure tourner en un vacarme assourdissant, de son point de vue. La jeune femme ouvrit tout doucement. Comme il ne faisait rien d'autre que la regarder avec ses grands yeux de jeune chien, elle entra précautionneusement. Puis elle se baissa à notre hauteur, puisque nous étions affalés à même le parquet. Elle tendit la main en tremblant, et murmura des mots d'amour. Un peu brusquement, il voulut attraper sa main. Par réflexe elle la retira. Mais je connaissais cette expression sur le visage du vampire – pardon, de l'hybride. Je dis à Léila de lui donner sa main. Elle le fit en tremblant un peu, il la lui prit pour la faire glisser sur sa joue, comme il l'avait déjà fait avec moi. Dieu soit loué, il s'était souvenu qu'il l'aimait. Les câlins durèrent une éternité, mais je n'avais jamais été aussi soulagée de regarder des gens se faire des papouilles ridicules. Je crois qu'elle passa bien une heure à lui parler, mais jamais il ne quitta son air bête. Dire que j'avais craint que sa nature de lycan le rendrait plus agressif ! Je finis par la prévenir que j'allais lui donner un autre litre de sang, je ne tenais pas à ce que sa faim se manifeste à cet instant.

Il ne but pas tout, ce qui m'époustoufla. Je demandai à la jeune femme d'aller mettre le reste au frigo, je ne voulais pas qu'il tourne, non que cela eût coûté beaucoup à son corps immortel, mais alors le sang ne l'aurait plus nourri. Et ce sang-là était tout ce que nous avions. Je me promis d'ailleurs de garder la dernière poche plus longtemps que les précédentes.

Du même coup, Léila ramena de quoi manger pour nous tous : un petit déjeuner complet. J'étais morte de faim, c'était parfait. Kenzo étudia la nourriture comme si cela n'en avait pas été, mais en nous voyant manger il en voulut aussi. Un brave toutou, voilà à quoi il ressemblait de plus en plus.

Plus tard, le plus dur pour moi fut de lutter contre le sommeil. Lorsqu'il s'endormit lui-même, sa fille m'apporta une autre paire de menottes. Oui, au fait j'avais enlevé celles qu'il avait rompues dès notre arrivée au château. Je m'attachai avec lui et me couchai. Je m'endormis aussitôt.

Les jours suivants ressemblèrent à celui-là, et je commençai sérieusement à ne plus supporter cette pièce du château. Pourtant je refusai que Léila le garde toutes les fois qu'elle le proposa, que ferait-elle s'il voulait sortir et cueillir du sang ailleurs ?

Deux semaines après, je nous avais couchés sur le lit lorsqu'il était tombé comme une masse. Je m'étais éveillée sur l'idée que nous n'avions plus de sang depuis la veille, et que pour courronner le tout la pleine lune était pour le soir.

J'ouvris les yeux sur ses magnifiques pupilles or et vert. Tiens d'habitude ils semblaient plus idiots.

  • - Bonjour mon amour. Tu as bien dormi ?

Question rhétorique que je posais toutes les fois que je m'éveillais, on ne savait jamais. Il se racla la gorge. Il essaya de dire quelque chose, mais les syllabes sortirent dans le désordre.

  • - Tu n'as jamais essayé de parler avant, chéri, c'est un progrès énorme !

Il se racla encore la gorge et s'indigna :

  • - Ça ne va pas ? Comme si nous n'avions jamais discuté tous les deux.

  • - Bonté divine !

J'avais hurlé ; il fronça les sourcils.

  • - Qu'est-ce que tu as ? Tu es bizarre ce matin !

Je riais. Pendant de longues minutes je ris, accrochée à son cou, sans répondre à ses : « Hé pourquoi sommes-nous menottés ! Je ne me rappelle pas avoir eu de tels jeux hier soir ! »

Et je racontai tout. La traitrise. L'hôpital. Il se rappela enfin. Mais ensuite c'était le trou noir, il ne se souvenait de rien entre le chasse et aujourd'hui. Je passai les détails, il n'avait pas besoin de savoir comment il avait agi jusque-là. Je le laissai pour appeler Léila ; les étreintes durèrent encore une éternité. Elle pleurait à chaudes larmes et il la berçait. Mais je voyais ses yeux sur son cou.

 

Le péché pour leur vie 178.

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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 22:28

Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 175.

 

 

vampire-sourit.jpgLa conversation dura des heures, je racontai la vie aux différentes époques, et cela eut comme avantage que soudain je m'aperçus que Kenzo ne se débattait plus. Il écoutait sagement, son regard passant paisiblement de la porte à moi. Comme je m'étais tue, Léila remarqua elle aussi le calme qui régnait dans la chambre.

  • - Papa, ça va mieux ?

Il regarda d'abord la porte, puis me regarda moi en attendant la réponse. Il ne comprenait toujours rien, donc.

  • - Il s'est habitué à ton odeur, c'est déjà formidable, ma belle, tentai-je de la réconforter, mais je savais qu'elle pleurerait quand elle arriverait à la même conclusion que moi.

Un silence s'éternisa. Je pensais au temps qu'il mettrait à redevenir lui même. Et j'eus une affreuse prise de conscience.

  • - Dis-moi, repris-je, qui déciderait de l'identité de la prochaine proie, lors de la prochaine pleine lune, si ton père ne pouvait pas le faire ?

Elle mit un temps fou à répondre, et je sus alors qu'elle dirait cela :

  • - Tout un chacun. Tu n'es pas encore reine, donc tu ne peux pas le faire, et aucun conseiller (c'est à dire toi et moi), ni aucun soldat de peut le décider. Il faudra qu'il se remette avant, ou il y aura des morts innocents, dans quelques semaines.

Un silence de plomb tomba, seulement entrecoupé des reniflements de la jeune femme qui pleurait sans bruit.

  • - Parle-moi de ta vie d'avant moi, demandai-je.

Elle ne se fit pas prier, toute diversion était bonne à prendre. Et puis nous espérions toutes deux qu'en nous écoutant, Kenzo finirait par comprendre, puis par redevenir comme avant.

  • - Ma mère a compris ce qu'était mon père quand j'avais un an.

  • - C'est tard !

  • - Tu sais, il suffit de trouver une bonne raison de s'éclipser les nuits de pleine lune.

  • - Alors comment l'a-t-elle appris ?

  • - Elle a cru qu'il la trompait, à sortir tous les mois sous des raisons de plus en plus répétitives, à force l'imagination manque. Alors il lui a tout dit.

  • - Elle l'a cru ?

  • - Non. Mais elle a détesté être bernée ainsi, donc elle a obtenu le divorce. Elle a obtenu ma garde. Mais papa ne supportait pas de ne jamais me voir.

  • - La garde n'a pas été partagée ?

  • - Si mais maman ne respectait pas ce qu'avait décidé le juge. Alors un beau jour, il m'a enlevée. Il m'a raconté cent fois l'heureux enchaînement qui s'est produit ensuite. Évidemment la justice a rattrapé papa et un autre jugement a eu lieu. Pendant toute la procédure, papa venait avec moi, et j'étais toujours sage comme une image, sauf que je râlais toujours pour être dans ses bras. Le jour du jugement, ça a duré dix minutes. L'avocat de ma maman a dit « Léila est une petite fille capricieuse, qui pleure sans arrêt, sa mère est mieux à même que son père de s'en occuper, puisqu'elle la connaît davantage. » Et là tout le monde a regardé ses notes, et échangé un regard interrogatif. Finalement l'avocat de papa n'a plus eu qu'à conclure qu'avec lui je ne pleurais jamais. Il a donc récupéré la garde. Il a voulu respecter les week ends chez maman, mais dès que j'ai eu l'âge de m'exprimer clairement, j'ai dit que je ne voulais pas y aller, et après quelques années, j'ai enfin eu le droit de rester avec lui toute la semaine.

  • - Pourquoi n'aimais-tu pas ta mère ?

  • - Elle s'énervait toujours, elle n'avait jamais de patience, à part regarder la télévision on ne faisait jamais rien ensemble, et puis elle ramenait toujours des hommes à la maison, alors que dans mon esprit elle devait rester fidèle à papa, tu sais à cet âge le divorce est une notion qui t'échappe.

  • - Je comprends. Tu la revois aujourd'hui ?

  • - Des fois on va boire un café. Mais je ne l'ai jamais trop vue comme une mère, avec tout ça. Et puis elle a vraiment un problème avec les hommes, c'est exaspérant ! Même aujourd'hui elle m'en présente un nouveau tous les mois.

Je cherchais quelque chose à répondre, quand machinalement mon regard se porta sur Kenzo. Il inclinait la tête avec cette expression... On eut dit qu'il était triste d'entendre sa fille si mélancolique.

  • - Bon je ne promets rien, mais nous allons tenter d'ouvrir cette porte. Fais-le, toi, pendant que je le tiens.

Le péché pour leur vie 177.

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15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 15:48

Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 174.


  • COLERE.jpg- Je ne vais pas te mentir. Il redeviendra quelque chose de plus humain, mais cela peut durer très, très longtemps.

  • - Comme quoi, une semaine ? Un mois ?

  • - Aucune idée, ma puce. Moi j'ai mis une lune entière.

  • - Quelle horreur !

  • - Je suis désolée. Et ensuite il ne sera pas comme avant, je préfère te prévenir. Devenir plus fort, plus beau et assoiffé de sang rend les gens différents. En plus j'ignore ce que produira son aspect lycanthrope. Ne pleure pas, suppliai-je d'un drôle de ton, car il est difficile de supplier quand on se bat pour maîtriser un novice, et qu'on est obligé de crier pour couvrir les bruits de lutte. Peut être qu'il ne sera pas si différent. Surtout... Tu m'aimes bien, Léila ?

  • - Bien sûr, s'insurgea-t-elle à travers ses larmes. Tu es la belle mère dont j'ai toujours rêvé. J'ai plus l'impression d'avoir une nouvelle amie qu'une marâtre en fait.

  • - Bon. Merci, moi aussi, je t'adore. Mais ce que je voulais que tu gardes en tête, c'est que tu me trouves.. Sympa, alors que je suis un vampire. Tu comprends ? Moi même je suis très différente de ce que j'étais autrefois, pourtant.

  • - Comment étais-tu ?

Je l'entendis se laisser glisser au sol derrière la porte. Cela ne m'aidait pas qu'elle reste là, mais elle avait besoin de parler. Son père et moi étions les seules personnes qu'elle aimait, et nous lui avions manqué pendant la journée, vraisemblablement.

  • - J'étais très commune physiquement. Un blond tirant sur le châtain, avec des mèches cassantes, toujours inégales, et rêches. Mes sourcils allaient dans tous les sens, quand je suis née on ne les épilait pas encore. Mes yeux étaient d'un noisette très commun. J'avais un corps androgyne, sans taille ni hanche, ni cuisse, ni fesses. Mais j'avais un petit ventre. La grande classe ! Bon j'étais petite, aussi.

J'avais voulu prendre le ton adéquat pour la faire rire mais je manquai mon effet, l'effort me rendant impossible les effets rhétoriques. Tant pis, je continuai.

- J'étais timide et à part mes parents, je ne parlais à personne.

  • - Comment as-tu été transformée ?

  • Par un homme que je ne connaissais pas, pendant les cinq minutes d'inattention dont avaient fait preuve mes parents, alors qu'à dix ans je me promenais avec eux.

  • - Il faut dire qu'à cet âge ils devaient te laisser libre.

  • - C'est vrai.

  • - Alors même une fois vampirisée, on continue à grandir ?

  • - On change tout d'un coup. Ma métamorphose m'a donné cette apparence à jamais ce jour-là.

  • - Oh... Et euh... Ton... auteur a-t-il pris soin de toi ?

  • - Pas au sens où tu l'entends. Il m'a tenue prisonnière. Il... Avait voulu faire de moi sa chose pour l'éternité.

  • - Beurk !

  • - Non... Sa compagne consentante ! Mais bon un beau jour je suis redevenue moi même, et j'ai compris que ce n'était pas ce dont j'avais envie. Je me suis échappée et j'ai fait ma vie.

  • - Alors tu ne l'as plus jamais revu ?

  • - Je l'ai tué ce soir-là.

La conversation dura des heures, je racontai la vie aux différentes époques, et cela eut comme avantage que soudain je m'aperçus que Kenzo ne se débattait plus. Il écoutait sagement, son regard passant paisiblement de la porte à moi. Comme je m'étais tue, Léila remarqua elle aussi le calme qui régnait dans la chambre.

  • - Papa, ça va mieux ?

Le péché pour leur vie 176.

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15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 15:22

Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 173.


 

un-vampire-une-fille.jpgCe fut ainsi qu'un des gardes du château nous trouva. Il avait stoppé la voiture – aux vitres teintées, fabuleux ! - tout près, et me dit de monter sans préambule. Je le reconnaissais, donc je m'exécutai, tenant fermement mon amant pour qu'il ne morde par le conducteur.

  • - Je les ai, dit l'homme dans son mobile. Puis il écouta et raccrocha.

  • - Merci mille fois, m'enthousiasmai-je. Comment avez-vous fait pour nous retrouver ?

  • - Tous les gardes du château sont à vos trousses, depuis les explications de Dame Léila. J'ai juste eu plus de chance que les autres.

  • - Vous n'avez pas quelque chose pour me couvrir, fis-je en surprenant son regard... goulu, dans le rétroviseur.

  • Non.

  • - Je voulais rentrer sous forme de chauve souris, mais je n'aurais pas pu le tenir si j'avais fait ça, et les novices, comme vous voyez, sont difficiles à maîtriser. Hé, pourquoi tournez-vous par là ? Le château est de l'autre côté.

  • - Ne vous en faites pas, c'est un raccourci.

Hum. Le palais c'était tout droit, tourner à droite pouvait-il être un raccourci ? Au bout de dix minutes je décidai que non. Mais il m'en fallut encore cinq pour comprendre. Comme c'était naïf de sa part.

  • - Comment vous appelez-vous, déjà ? Fis-je l'air de rien.

  • - Cela n'a pas d'importance.

  • - Tant pis, je vais vous appeler Georges. Alors je vais être très claire, Georges, soit vous reprenez tout de suite le chemin du château, soit je lâche son altesse et on aura un accident à l'issue duquel vous mourrez, soit qu'il ait bu tout votre sang, soit que la collision avec un arbre ait eu raison de vous avant. Nous par contre nous serons indemnes, si vous voulez je vous fais un petit cours sur les moyens de tuer un vampire, mais je suis sûre que vous connaissez assez le mythe pour savoir que l'accident de voiture ne compte pas parmi les moyens de venir à bout d'un immortel. Je vous laisse cinq secondes pour tourner.

Je laissai un peu de mou à Kenzo, mais le rattrapai avant qu'il n'atteigne l'homme. Néanmoins, celui-ci fit un écart, qui nous mena sur le bas côté. Personne n'avait rien. Le traitre me regarda dans le rétroviseur, et me devança :

  • - D'accord, on retourne au château.

Il le fit. Arrivés au pont levis il me demanda :

- Est-ce que vous pourriez taire cette petite... faute professionnelle ?

Je soupirai. Je n'étais pas encore reine. Ne pouvait-on pas attendre que je sois couronnée pour ce genre de décisions ?

  • - Je ne veux plus jamais entendre parler de vous, sans compter qu'évidemment vous ne mettrez plus jamais un seul orteil ici.

Je n'attendis pas la réponse. Je jouai de ses clefs (dont il me fit grassement cadeau, lui pour sortir il se ferait ouvrir par les autres gardes) pour gagner ma chambre par les passages secrets. Au bout d'un moment Dieu merci Kenzo cessa de se débattre, car nous nous éloignions des odeurs de sang, donc ce fut plus facile. Lorsque nous entrâmes dans mes appartements, je me sentis si soulagée que je nous en félicitai à voix haute. Je donnai tout de suite un litre de sang au novice, et commençai immédiatement à lui parler sans discontinuer pour qu'il se rappelle enfin, maintenant qu'il était rassasié, qu'il était capable d'écouter.

J'avais entendu les pas dans les couloirs. Je m'étais préparée à tenir le roi quand on entrerait, et me tus lorsque j'eus besoin de me concentrer pour savoir quand on le ferait. J'avais dû parler fort car Léila fit d'une voix incertaine de l'autre côté de la porte :

  • - Callista ? Tu es rentrée ?

  • - Oui ma puce. Moi et ton père.

Elle cria de joie.

- Tu peux entrer, je le tiens, mais prépare-toi, il n'est pas encore lui même.

Je lançai la clef sous la porte avec adresse. Elle ouvrit et entra tout doucement. Kenzo eut un temps, pendant lequel elle commença à lui parler. Mais bientôt, il voulut s'élancer vers elle, toutes dents dehors. Elle cria et courut par réflexe. Enfin elle revint, referma la porte, l'air triste, puis glissa la clef dessous.

  • - Y a t-il un risque qu'il ne redevienne jamais lui même, pleurnicha-t-elle de l'autre côté de la cloison ?

  • - Je ne vais pas te mentir. Il redeviendra quelque chose de plus humain, mais cela peut durer très, très longtemps.

  • - Comme quoi, une semaine ? Un mois ?

  • - Aucune idée, ma puce. Moi j'ai mis une lune entière.

  • - Quelle horreur !

Le péché pour leur vie 175.

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 15:32

Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 172.


 

  • - C'est quoi le plan ? S'inquiéta-t-elle (Leila).

  • - C'est : tu restes là, j'arrive tout de suite. On ne discute pas !

Je courus, je savais ce que j'avais à faire. En faisant le tour d'un hôpital, on trouve forcément un type en blouse blanche seul en train d'un cramer une pendant ses trois minutes et demi de pause. Je me plantai devant lui, puis sans perdre de temps en palabres, je commençai à l'hypnotiser. Sous mes ordres il me donna sa blouse et son pantalon. Je fus très satisfaite de deux choses. Un : les urgentistes sont maigres, donc le pantalon m'allait. Deux : personne n'était assez près pour faire attention à nous. Je lui fis dire où omefiante-devant-maison.jpgn gardait les poches de sang, puis j'intimai à l'homme, par hypnose, de se rouler en boule et de se reposer pendant dix minutes. Pas plus, non, je ne voulais pas freiner les services de l'hôpital !

Je courus encore. Ce qui est bien, dans un hôpital, c'est que tout le monde court ! Donc la seule chose qui étonna les gens, fut la vitesse à la limite du surnaturel de mes foulées. Ou peut être ma beauté malgré mes yeux effrayants, allez savoir !

Bref, je n'ai pas compté, mais il me sembla que je fus de nouveau à la voiture avec mes quatre litres de sang (plus c'eût été mieux, mais je me sentais mal de piller des réserves déjà faibles) un quart d'heure après. Et encore j'avais perdu du temps à hypnotiser chaque personne qui s'était trouvée à la réserve en même temps que moi, pour que tous croient que oui, c'était normal que j'en aie pris autant.

Enfin, nous y étions ! Sans un mot, je m'énervai sur les systèmes de sécurité du château des lycans, puis je gravis en trombe les marches. Je m'arrêtai à la porte pour dire à Léila quand elle pourrait entrer. Je comptais prendre ce risque une fois que Kenzo aurait bu, on ne savait jamais, peut être que revoir sa fille accélérerait le processus. Bref, elle courut loin de la chambre comme je le lui avais demandé, tandis que j'ouvrais la porte. Je serrai la clef, parcourue d'un frisson. Il n'était plus là. Il s'était défenestré ! Je courus jusqu'à la fenêtre. Rien. Bon sang !

Je fonçai dans les couloirs pour prévenir Léila de... Faire attention à elle. Qu'est-ce que je pouvais lui recommander d'autre ? Je ne savais pas où il était ! Ah si, je lui dis de s'enfermer dans sa chambre : en principe le roi ne pourrait pas y entrer sans y être invité : c'était chez sa fille, et non chez lui, cette pièce.

Sur ce, pouf, je fus chauve-souris et m'envolai par sa fenêtre. Je décrivis des cercles autour du château et entendis sonner quatre heures du matin. Puis cinq heures. Dieu, bientôt il ferait jour ! J'accélérai encore, et au bout d'un moment, je le vis enfin... Misère... Je fondis sur lui, récupérai ma forme originelle et me débattis pour qu'il lâche enfin ce jeune homme. Impossible de chercher son pouls, j'étais trop occupée à maîtriser le roi. Mais le type était trop pâle pour être vivant.

Il était trop tard pour regagner le château à pied. Aussi l'entraînai-je à l'ombre des arbres, où je finis enfin par le calmer. Je n'avais pas mon mobile pour appeler du secours pour sa victime. La journée allait être très, très longue. Certes, je passais le temps à répondre aux regards dégoulinants d'amour de ma créature, je lui avais manqué. Au début j'étais en colère contre lui, c'était de sa faute si nous étions coincés là pour des heures... Et des heures. Mais finalement, ses yeux de jeune chiot eurent raison de moi. Je commençai à lui parler sans discontinuer, racontant en boucle notre histoire, espérant obtenir un déclic. Mais rien ne vint que cet air de bébé innocent. Au moins, maintenant qu'il n'avait plus faim, il était calme et de bonne humeur. Moi j'allais nettement moins bien. J'avais volé du sang précieux pour les malades, mais qui s'était finalement révélé inutile. En plus j'étais complice de meurtre, celui d'un innocent qu'il aurait fallu éviter.

Mais il fallait bien occuper Kenzo, sinon il allait vouloir me fausser compagnie. Dieu, qu'il était ridicule dans ces vêtements étriqués ! Personnellement j'étais nue, alors je suppose que ce n'était pas pire. Quoique. Bref, je le taquinai, lui fis des guilis, et finis par accepter ses baisers.

Ce fut ainsi qu'un des gardes du château nous trouva. Il avait stoppé la voiture – aux vitres teintées, fabuleux ! - tout près, et me dit de monter sans préambule. Je le reconnaissais, donc je m'exécutai, tenant fermement mon amant pour qu'il ne morde par le conducteur.

 

Le péché pour leur vie 174.

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 12:04

Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 171.


 

Car oui, à l'heure qu'il était, mon aimé craignait de mourir de faim, je le savais, je m'en souvenais. Il fallut quinze minutes pour qu'il cesse de lutter, à l'issue desquelles je commençai à voir trouble.

Au bout de cette éternité, le vampire poussa un long gémissement qui me glaça le sang. Je lui dis de tendres mots doux, je lui expliquai pourquoi je devais partir, j'allais chercher à manger, je reviendrais aussi vite que possible. Je sais, il ne comprenait rien, mais le ton de voix le rassérénait. Je me levai précautionneusement, le pire eut été qu'il s'échappe dans les couloirs, même s'ils étaient vides, il finirait forcément par trouver Léila quelque part, l'odeur de son sang serait d'autant plus claire à son esprit que la source en était unique dans le palais.

Mais le novice m'étudiait, pour l'heure. Sans cesser de lui faire face, je fermai à tâtons la porte à clef, luttant contre l'envie d'avaler cette dernière pour qu'en aucun cas il ne sorte de là avant d'être de nouveau humain, enfin si on peut dire. Je glissai la clef dans ma poche, à défaut. Je ne résistai pas à l'envie, avant de l'attacher, de passer lentement les mains dans ses cheveux soyeux. A mon grand plaisir, il me plaqua contre l'armoire. Et oui, le sexe, voilà la seule chose qui intéresse un novice avec le sang. Je sais ce que vous vous dites : il ne me prenait pas vraiment pour sa mère, plus pour Frankentein, son créateur. Je répondis à son baiser brutal, en me demandant s'il était normal de faire ça pour un tout jeune novice. Moi je ne croyais pas avoir fait cela, mais allez savoir si mes souvenirs étaient complets.

Je finis par m'écarter de lui, et il gémit encore, cette fois en regardant la porte. L'instant d'après, il se jetait dessus. Voilà qui renforça ma CALIN - Copiedétermination. Je ramassai les menottes, lui présentant la chose comme un jeu. Allez viens, mon joli... Je passai d'abord l'anneau à son bras, il l'examina avec curiosité. Pauvre âme, je refermai l'autre à l'autre main. D'abord, il regarda l'objet avec intérêt, pendant que j'y liai la grosse corde. Mais bientôt, il comprit que ses mouvements étaient moins libres soudain. Je luttai pour attacher la corde à une colonne qui Dieu merci soutenait le plafond de cette ancienne forteresse aux allures grecques. J'aurais voulu faire plusieurs tours, mais ils se débattait tellement que ce fut impossible. Je commençais à me demander si je pouvais sans crainte le laisser là pour aller chercher le sang, vraisemblablement à l'hôpital le plus proche. Mais que pouvais-je faire d'autre ? Si, je pouvais faire quelque chose, même si je détestais cela. Courage, courage, tu ne seras pas plus avancée s'il s'échappe, me répétai-je.

Je m'approchai et posai les mains sur son torse et me collant à lui. Mais il bougeait trop pour comprendre que la position était suggestive. Tant pis, j'allais faire ça sans détourner son attention. J'attrapai sa tête et d'un mouvement brusque, rompis sa nuque. Il glissa au sol. Je l'assis dans une position plus naturelle, je détestais cet air d'homme mort. Hé, ne vous en faites pas, je savais ce que je faisais, il n'était pas vraiment mort. Le seul moyen de tuer un vampire était de le décapiter, lui plonger un pieu dans le cœur, ou l'exposer à la lumière du jour assez longtemps. Or sa tête était à sa place, je n'avais rien plongé dans sa poitrine, et il faisait nuit noire. Il allait se réveiller, mais je ne savais pas quand. Je me répétait encore une fois que je n'avais pas eu le choix, que je n'avais pas pu aller chercher le sang avant, car j'ignorais quand il se réveillerait.

Je courus dehors après avoir vérifié que les rideaux étaient bien fermés, en fermant à clef derrière moi. Je gagnai la chambre de Léila , Dieu merci elle y était.

  • - Je peux le voir ? S'enthousiasma-t-elle. (C'était mignon, n'est-ce pas ?)

  • - Non, on va chercher du sang, et on fait vite, je ne sais pas combien de temps il mettra à se libérer.

  • - Dans ce cas pourquoi est ce que je ne peux pas lui donner le mien ?

Nous courions vers la voiture, mais comme à l'allée, nous étions ralenties par les mille portes qu'il fallait ouvrir et fermer, Dieu merci, tout était électrique, même le pont levis, oui.

  • - Parce qu'il en faut trop. Un novice ne se calme qu'après avoir vidé un humain de son sang, ou peu s'en faut. Je refuse de te faire prendre le risque.

Le trajet se fit dans un silence de plomb, et arrivée au parking je garai la voiture au plus près de la sortie.

  • - C'est quoi le plan ? S'inquiéta-t-elle.

  • - C'est : tu restes là, j'arrive tout de suite. On ne discute pas !

Le péché pour leur vie 173.

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