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Centaure d'un dieu, résumé

Deux autres têtes tombèrent tandis que je bondissais comme une puce pour les éviter.

• - Tu vois, tu me ralentis, ragea-t-il.

La pression qu'il ajoutait sciemment me devint difficilement supportable. Du reste, la gelée verte qui glissait entre mes sabots n'était pas pour m'apaiser. Mais le pire était le faciès des créatures qui nous avaient encerclés, à la fois dangereusement humains et affreusement figés en des attitudes menaçantes et repoussantes.

• - Quel hips, crétin borné ! Grognai-je d'une voix qui se faisait de plus en plus aiguë. Hé là dedans, nous venons en amis, tu n'as pas remarqué que les malades ne parlent pas, mon garçon ? Ouvre la porte, c'est le dauphin...

• - Le guerrier ! Rectifia le dieu.

On gémit de l'autre côté alors qu'une autre tête tombait sur le sol gluant. Le corps ne suivit que quelques instants plus tard, délai qu'il mit à profit pour nous chercher à tâtons. Je réprimai une nausée. Nous étions coincés tandis que sans répit, de plus en plus de créatures s'approchaient de leur affreuse démarche titubante. Il y en avait à perte de vue. Lorsque la serrure joua, Liam et moi nous engouffrâmes à l'intérieur sans nous poser de questions. Trois têtes tombèrent avant que nous pûmes refermer cette fichue porte ! J'étais affolée, mais je retrouvai assez vite mes esprits pour me tourner vers le garçon, espérant ne pas avoir à regretter d'être entrée sans vérifier l'intérieur du bâtiment.

• - Je vais t'expliquer comment nous allons procéder, dit le Guerrier en s'accroupissant devant lui, ce sera facile.

• - Il faut sauver Miel et mon papa, gémit l'enfant.

Dans un même mouvement, Liam et moi nous levâmes et...

• - Oh Seigneur, murmurai-je.

Le père se redressa avec la même lenteur que celle des créatures qui grattaient toujours à la porte. Je sentis la panique m'envahir à l'instant même où le Guerrier envoya sa lame en travers du cou de l'homme. Le liquide vert s'écoula mollement alors que le corps s'affaissait et que le gamin hurlait.

L'espace de quelques secondes, à cause de l'environnement sonore et visuel, à savoir les cris et le cadavre, j'envisageai de me rouler en boule en attendant que cela cesse par enchantement. Mais la panique reflua lorsque que je me trouvai une utilité : d'un pas titubant sur mes longues jambes équines, je m'approchai du garçon qui ne devait pas avoir plus de six ans, afin de l'enlacer. Il se débattit mais je ne le lâchai pas, d'autant qu'en levant les yeux, je ne pus déterminer s'il voulait rejoindre Miel, chaton insouciant qui se coulait vers son défunt maître, ou si c'était vers lui que l'orphelin voulait accourir.

• - Là, mon poussin, fis-je à son oreille, je ne t'abandonnerai pas, on ne peut plus rien pour ton papa, il était déjà au Ciel quand il est tombé, tu comprends ?

Il continua à se livrer à une hystérie épuisante mais tout à fait normale.

• - Je vais donc te dire comment on va faire, reprit Liam avec un calme olympique.

• - Mon papa, mon papa ! Hurla le petit, qui Dieu merci, se garda de noter que le guerrier l'avait descendu.

Centaure d'un dieu 13.