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17 janvier 2014 5 17 /01 /janvier /2014 03:34

Elle attendit que sa mère le lui accorde en silence. Puis elle inspira, avant de lâcher avec une rapidité qui prouvait qu'elle s'était toujours retenue de le lui avouer :

  • - Depuis que je suis en âge de m'en apercevoir, je sais qu'il ne s'est jamais intéressé à d'autres femmes que nous, maman.

noir-et-blanc.jpgHiléria lui fit signe de ne pas s'engager en ce sens : elle n'avait pas l'intention de reconquérir Uriel. Elle en avait passé l'âge, aujourd'hui il paraissait en âge d'être son fils. Songer qu'avec lui, elle avait tant eu d'orgasmes, qu'elle lui en avait tant donné, s'était abaissée à des postures humiliantes, ou bien dominatrices, était déjà troublant alors qu'à l'époque ce paramètre n'existait pas encore.

  • - Je veux dire, expliqua Clio, qu'il n'est pas comme tu crois. Il ne préfère pas les hommes, sourit-elle pour être bien claire. Nous en avons ouvertement parlé. Il dit que les êtres comme lui ne trouvent pas de plaisir dans la vie terrienne, quel qu'il puisse être. Ils n'aiment que l'art, leur seul refuge est la mélancolie. Il répète régulièrement...

La brune aux yeux sombres avait la gorge nouée, elle n'aurait pas été capable d'arrêter sa fille, mais celle-ci le fit seule en découvrant son père par une porte ouverte. Il les fixait, l'air ironique, épuisé et couvert de bandages. La jeune femme serra la pierre de lune, visiblement elle avait cru l'avoir perdue, si légère soudain. Elle courut s'accrocher à son cou, il lui rendit son étreinte. Hiléria demeura appuyée au chambranle, les observant se dévisager sans se parler. Elle eut du mal à supporter le son de sa voix qui telle une basse, résonnait dans son cœur, qu'elle oppressait sans même s'adresser à elle. Elle eut envie de partir, il lui semblait qu'elle n'avait rien à faire avec eux, comme à chaque fois qu'elle les voyait ensemble. Mais il ne la regardait pas, alors elle supporta de se trouver là. Quelques minutes plus tard, comme le visage de sa fille se durcit, Uriel parut réfléchir un court instant avant de promettre :

  • - Je vais bien, chérie. Bientôt il n'y paraîtra plus.

Elle secoua la tête, signe qu'il ne s'agissait pas de cela. Elle leva les yeux sur sa mère, ce qu'imita l'albinos, lui donnant un tel coup au cœur qu'elle faillit s'affaisser.

  • - J'ai parlé à maman. J'avais besoin de... C'est déjà dur de tenir Lison éloignée de toi. Je devais partager... nous, fit-elle maladroitement... J'ai besoin de partager cela avec maman. Comme elle est très courageuse, elle a accepté tout de suite. Comme elle le fait toujours.

Il sembla à la brune aux yeux sombres qu'on venait de la jeter dans la fosse aux lions. Clio l'encourageait de son regard émeraude, chargé d'amour et de confiance. Uriel la fixait tranquillement, visiblement il n'avait pas encore décidé ce qu'il allait faire d'elle.

  • - Il faudrait nous laisser seuls un court instant, Hiléria.

L'entendre prononcer son prénom rouvrit une plaie mal refermée au fond de son être traumatisé. Elle s'échappa pour se recroqueviller un peu plus loin dans le couloir, où elle se mit à pleurer à chaudes larmes. Elle crut s'étouffer dans ses sanglots. Elle craignit surtout qu'ils la trouvent ainsi, incapable de passer sur une douleur qu'elle aurait dû avoir oubliée depuis des années. Lorsqu'elle entendit les talons de Clio résonner sur le carrelage, elle s'essuya vigoureusement le visage, puis rangea sa tignasse sombre derrière ses oreilles en feu. Elle se releva puis fit face à la jeune femme. Celle-ci lui fit signe qu'elle aussi se serait bien assise. Elles s'installèrent côte à côte contre le mur immaculé. Sans prévenir, la jeune femme étreignit très fort sa maman, avant de lui indiquer qu'il fallait gagner seule la chambre de l'albinos. Certaine de ne pas supporter ce qui se passerait ensuite elle se consola en décidant de consulter un psychologue dès le lendemain, après une bonne nuit d'un sommeil qui s'annonçait réparateur. Elle gagna la chambre à grandes enjambées. A peu de chose près, c'est comme si elle avait couru. Elle l'aurait fait si elle avait pensé que c'était le seul moyen de ne pas s'enfuir dans l'autre sens. Uriel s'assit sur son lit blanc, plissa les yeux en s'intéressant à elle, pour la première fois depuis des années. Elle l'interrogea du regard – elle voulait en finir, le plus tôt serait le mieux. Finalement il haussa les épaules, avant de parler le ton léger :

  • - Je vois que tu voudrais être n'importe où sauf ici, mais tu n'as rien à craindre de moi, Hiléria, je voudrais que tu en sois certaine.

Elle eut envie de s'asseoir, car rien ne garantissait que ses jambes la porteraient s'il continuait à lui parler à elle, en la regardant elle. Et gentiment, en plus, pour la rassurer. Une fois ses paroles assimilées, elle se força à prononcer des mots, puisqu'elle y était forcée :

 

  • - Je n'ai pas peur de toi, Uriel, je n'ai jamais eu peur de toi... Je pensais que c'était clair.

  • Clio 19.

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commentaires

J
Alors pour quand la suite ? :) C'est super continue !
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C
<br /> <br /> Merci :)<br /> <br /> <br /> <br />
L
C'est tellement particulier la façon dont Hiléria perçoit Uriel que ça en vient à me perturber. C'est étrange que lui n'en soit pas affecté le moins du monde.<br /> <br /> Je suis pressée de savoir ce qu'il a à lui dire que Clio ne peut entendre.
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C
<br /> <br /> ha bah ce n'est pas parce qu'il ne le montre pas qu'il ne le voit pas, après il ne peut rien faire à part, comme il le fait déjà depuis le début, être très clair sur le fait qu'il n'y a rien<br /> entre eux.<br /> <br /> <br /> <br />

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