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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 21:15

couple-1.jpg- Chérie, je pense que c’est nous le plus jeune couple.
- Pardon ?
Un rapide coup d’œil m’informa qu’effectivement il avait raison. D’ailleurs tout le monde était tourné vers nous. Padre soupira, se leva et me tendit la main :
- Si vous voulez bien m’accorder cette danse mademoiselle, je serai ravi de vous faire valser.
- Tu te moques de moi, je ne sais pas danser ce rythme !
- Moi si, allez viens on va s’amuser. Tu me fais confiance ?
Je lui pris la main en guise de réponse. Un énorme doute s’éleva en moi alors que les premiers accord se faisaient. Tout le quartier avait les yeux rivés sur nous. Si j’aime danser, être le point de mire me stressait. J’avais toujours fui les galas :
- Tu es sûr qu’on doit faire ça, dis-je alors qu’on s’élançait sur la piste. Je devrais plutôt me faire oublier non ?
- Si tu ne le fais pas le quartier en parlera jusqu’à l’année prochaine. Allons cesse de t’inquiéter et concentre toi, ça fait trois fois que tu me marches sur le pied.
- Pardon.
- Sois moins raide bon sang, tu es en train de me tuer le dos ! J’ai l’impression que tu danses contre moi plutôt qu’avec moi. Détends toi, on se connaît !
Il avait raison, intimidée je dansais à contre temps. Bon on se calme. Je respirai un grand coup et dénouai mes muscles.
- C’est mieux, entendis-je.
Je sentais le tempo de la musique mais padre en avait choisi un autre, plus rythmé, que je n’entendais pas. Alors je dégageai une de mes mains des siennes et la plaçai sur son cœur. Celle du curé abandonnée atterrit naturellement sur ma hanche. Je fermai les yeux me laissant guider par mon cavalier. Boum…Boum… je me calai sur le rythme de son cœur. La cadence de sa vie devint la mienne, guidant d’abord mes pas puis mes pensées entièrement concentrées sur ce son, boum…boum. Je me coulais en lui, transformant mon corps en matière façonnable par ses mains. Je répondais à sa chaleur. L’homme dut pressentir le changement car il se fit plus audacieux. Sortant des pas réglementaires, il se cala sur un nouveau tempo. Je le suivais sans réfléchir. Bientôt ses mains volèrent sur mon corps, sans complexe, sans limite. Pas une seule partie de mon anatomie fut épargnée par ses caresses. Les mouvements rapides firent voler ma jupe découvrant ma peau aux paumes aventurières de mon compagnon. Bientôt le danseur fut amant et moi maîtresse docile. Je me fondis en lui, dans sa chaleur, son odeur. Il me soulevait, je voltigeai. Répondant à ses moindres gestes peu à peu nous fusionnions sur un rythme de plus en plus frénétique. La foule muette saluait notre performance. Je percevais son souffle sur ma peau, son torse sous mes paumes, des frissons me parcoururent. Ses mains dessinaient des motifs sur mon épiderme, me laissant haletante. J’ouvris alors les yeux. Je savais qu’ils flamboyaient de désir et je ne fus pas étonnée de voir ceux de mon compagnon y répondre. Yeux dans les yeux, la danse s’embrasa encore, notre ardeur se mêla  à nos pas. Je ne dansai plus je volai, nous ne valsions pas, nous nous aimions. Je ne pus retenir un gémissement de plaisir, je ne sais pas s’il l‘entendit. Les dernières notes s’envolèrent enfin et dans le silence retentissant nous nous écroulâmes. À terre je me réfugiai dans son torse pour cacher mon trouble. Peine perdue nos sentiments en cet instant étaient évidents. Soudain la foule se rappela de sa présence. Un brouhaha se fit, juste un bruissement au début puis une clameur. « un bisou, un bisou » réclamait-elle avide d’en voir plus. Dans les bras de mon ami j’implorai « non pas ça », un baiser dans mon état en dévoilerait sûrement plus que la décence voudrait. Impitoyables les habitants scandaient leur requête. Padre se recula et chercha mes lèvres. À quoi bon lutter, ce soir je m’étais déjà offerte à cet homme. Ce fut un baiser passionné, aucun de nous deux ne s’était remis de la danse. Exigeant aussi car il ne pouvait en être autrement. Puis finalement tendre sous les caresses de mon partenaire. Lorsque je rouvris les yeux ceux de mon compagnon ne brillaient plus que de bienveillance. Je ne suis pas sûre qu’il en était de même pour les miens :
- Je ne peux pas me relever, lui murmurai-je. J’ai les jambes en coton.

 

 

Divin témoin 152

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commentaires

T
<br /> je te comprend tt a fait<br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> que c'est beau...et ensorcelant ;) la suuuuiiite!<br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> merci encore une fois je dois avouer que ce dernier chap est mon préféré nottament pour ces textes.<br /> <br /> <br /> <br />

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