Le lendemain il me fallut plusieurs minutes pour me rappeler où j’étais (enfin pour me remémorer que je ne savais pas où j’étais). Bon on se lève. Après un rapide tour d’horizon je constatai l’absence persistante de cheval blanc, je suis toujours seule. Il y a des gens qui aiment le contact avec la nature, l’air pur, les jolies fleures, le gazouillis des oiseaux, moi ça m’angoisse ! J’aime ça quand j’ai une douche, un repas et un toit sans ces quelques éléments je n’aime plus du tout. Pourtant je devrais être à l’aise, ha elle est belle la déesse de la terre ! Je me rinçai vite au ruisseau (c’est froid) et mangeai toutes les baies que je trouvais (c’est frugal) puis me remis en route. Là-bas il y aurait au moins un téléphone. Je cheminai machinalement pensant à mes anges gardiens, ils allaient se faire du soucis. C’est la première fois que je découche, en plus mon téléphone est en dérangement. Peu être que ça forcerait le rouquin à revenir. J’atteignis le hameau en début d’après midi. C’était mignon mais très rustique. En découvrant le paysage je subis un instant de panique : Où suis je  ? Je ne suis même plus sûre d’être encore au Canada. Au vu de l’architecture je dirais peut être la Roumanie. Je pourrais certainement tenter un nouveau sort, mais vu le succès de celui-ci, j'avais des doutes. Mon entrée dans la ville ne passa pas inaperçue, sur mon passage les gens ouvraient de grands yeux, ils ne devaient jamais avoir vu une étrangère.  Un styliste fou s’était emparé de cette ville. Les hommes étaient habillés de braies (je ne dis pas ça pour ne pas avoir à écrire le mot pantalon, non, non ils avaient réellement des braies avec le triangle pour fermer devant ) et dessus en général ils avaient de larges chemises sans boutons, qui fermaient à l’aide de lacets. Les femmes quant à elles portaient toutes des grandes jupes de tissu léger avec des jupons (mais c’est pas pratique). En haut elles avaient des corsets qui se fermaient comme pour les hommes par l’avant avec des lacets. Seules changeaient la couleur et la coupe du décolleté sinon elles étaient toutes vêtue de la même façon, alors forcement moi… La bonne nouvelle c’est que je suis en robe mais elle ne ressemble pas vraiment à cet uniforme. Où suis-je tombée ? Au loin je vis un marché, je décidai de m‘en approcher toujours ébahie par les tenues que je découvrais. Les odeurs et le bruit me rassurèrent, je trouverai toujours une bonne âme pour m’aider. Enfin si je parvenais à me faire comprendre, discrètement je me penchai sur la conversation entre un marchand et son client. Jamais je ne futsaussi soulagée de comprendre des négociations ennuyeuses. Cependant un point m’intriguait, si j’arrivais à comprendre la langue je n’arrivai pas à déterminer son origine. Ce dialecte doit faire partie de ma mémoire de déesse. J’ai deux mémoires la mienne en tant qu’être humain qui est composée de tout ce que j’apprends et ma mémoire de déesse qui est faite de tous les souvenirs que j’ai en tant que déesse, c’est un peu compliqué mais je n’ai pas toujours accès à ma seconde mémoire, sinon vivre ne serait pas drôle j’aurais déjà tout fait. Toutefois de temps en temps m’arrivaient des savoirs que j’avais appris dans une autre vie, là ce fut le cas. Cela veut dire que j’ai déjà vécu ici, je ne suis donc pas totalement perdue (on se rassure comme on peut). Bon il faut déterminer où est le ici. J’arrêtai un garçon assez plaisant et lui demandai :

Divin témoin 51