La louve et le prince, résumé.

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Une suivante vint m'annoncer que l'on m'attendait au salon pour le petit déjeuner. Je la suivis puisqu'elle m'attendait. Finalement on verrait ce fichu déshabillé. Je trouvai Prince et Marina assis côte à côte, l'air bizarre. L'ondine m'adressa un sourire carnassier et le jeune homme un air de défi. Je ne me laisserais pas faire par cette espèce de traînée.

• - Bonjour, avez-vous bien dormi ? Lançai-je à la cantonade en prenant place face à eux.

On eut dit que c'était eux le couple...

• - On ne peut pas dire que nous ayons beaucoup dormi, non, déclara la jeune femme.

Prince nous lança à toutes deux le même regard insondable. J'entrepris de déjeuner le plus rapidement possible, mais il ordonna d'un ton sans appel :

• - Va t'habiller, Tarah. Mieux vaut partir tôt, avant que la chaleur nous ralentisse rende notre progression désagréable.

Je me levai en tâchant d'avaler ce nœud dans ma gorge. Il ne me sembla pas qu'il lui tardait de partir avec moi, mais qu'il était impatient de me voir quitter la pièce pour les laisser seuls comme à mon arrivée. Je pris une douche brûlante en noyant mes larmes dans l'eau qui fut impuissante à dénouer les nerfs de mes épaules. Lorsque je les retrouvai au salon, Prince se leva aussitôt pour m'attraper par la taille, me guidant avec autorité, les traits tirés en une expression désespérément neutre. Dans le couloir, il arrêta notre progression pour laisser Marina nous dépasser, dans une démarche nonchalante, une expression comblée à ses traits détendus. Je sentis les crocs me pousser, mais réprimai mes pulsions, pressentant que je devais me tenir tranquille. Nous la suivîmes jusqu'à la terrasse surélevée, où Prince me souffla que c'était de là que Marina faisait ses annonces à son peuple des eaux. Je jetai un œil à la ronde, si morose que je rêvais de me réveiller de ce mauvais rêve. A la place, je me sentis impressionnée par le nombre de nos auditrices. Il y en avait bien plus que la veille, le bruit avait dû se répandre que nous étions là depuis notre arrivée.

• - Ondines, commença Prince. Je sais que vous toutes savez qui je suis et quel était mon message.

Une vague d'approbation parcourut l'assistance.

• - Je dois d'abord déplorer de ne pouvoir vous aider à récupérer vos rivières pour l'immédiat.

La déception remplaça sur tous les visages l'approbation qui y avait plané un instant auparavant.

• - Ondines, je ne suis que l'objet des Dieux. Ils n'écoutent pas mes prières, je ne peux d'ailleurs leur parler que s'ils m'ont d'abord adressé la parole. Surtout, je n'ai aucun pouvoir magique. Et croyez bien que je le déplore.

Il était bon orateur, mais aussi excellent menteur. Bien sûr qu'il possédait des pouvoirs magiques en tant qu'immortel ! Il m'adressa un regard pour m'encourager à prendre la relève. Une vague d'appréhension me suffoqua, alors je laissa la louve ne moi se rappeler la rage de tout à l'heure. D'une voix de prêtresse je repris en forçant sur ma voix douce :

• - Ondines, nous sommes aussi venus écouter vos éventuelles objections. Si vous en avez, parlez librement !

Une dame entre deux âges s'avança et prit la parole au nom de son peuple :

• - Prince, y a-t-il un inconvénient au plan des elfes et des gnomes ? Nous ne voyons pas pourquoi l'on requiert notre avis dans le cas contraire.

• - Non, repris-je à sa place, du moins pas pour quiconque sauf les elfes et les gnomes qui risqueront leur vie par ce tour de magie, car l'épuisement les guettera. Mais ce que nous allons faire engage Terra tout entière, aussi prévenons-nous tous les peuples qu'elle porte.

L'immortel me glissa un regard possessif ainsi qu'un peu mauvais. J'avais parlé sans y être invitée. C'était son monde, sa mission divine. Je levai un sourcil blond, tâchant de masquer combien mon coeur s'était serré du fait de ce qu'il avait fait d'un simple regard de vampire. Je m'étais tant sentie en danger que l'envie m'était venue de fuir immédiatement.

• - Et l'on ne prévient pas un peuple sans lui offrir de s'opposer, acheva Prince en revenant au peuple de l'eau, si vite que cet échange de regards leur avait probablement échappé en réalité.

L'ondine comme ses semblables derrière elle sourit, soulagée.

• - Au nom de mon peuple, nous remercions de tout cœur ces êtres qui portent la vie sur leurs épaules...

Elle chercha ses mots, ayant bien compris qu'il fallait m'inclure dans l'interpellation.

• - Oracles, acheva-t-elle en nous fixant alternativement.

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