La louve et le prince, résumé.
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- Que s'est-il passé avec Zack ? Répétai-je, murée dans une attitude sereine qui ne reflétait en rien le fond de ma pensée.
Ça devait marcher, parce que je ne supporterais pas que des innocents soient blessés à cause des Spares. Ils avaient suffisamment œuvré dans l'autre monde, où les populations pleuraient encore les pertes. Cristal réfléchissait. Douloureusement elle, finit par conter :
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- Zack est un type troublant, un vampire dont la prestance est inquiétante, mais on l'adore, c'est viscéral. Jusque-là Claire était encore elle-même. Ce soir-là nous dînions tous ensemble, les trois couples, Claire et Tarek, Ceara et Zack, Aiden et moi. L'ambiance était excellente, d'autant que c'était un prodige que d'avoir réuni Ceara et Aiden dans une même soirée sans qu'il arrive un drame. Il était déterminé, c'était son idée et elle avait relevé le défi. Il y avait aussi Alexandre et Karl, bref je vais peut-être vous passer les détails. Zack a fait peur à la serveuse. Il y a des gens qui sont plus sensibles que d'autres à la présence des vampires et de certains en particulier. Cette employée a senti qu'il n'était pas du monde des vivants. Du coup c'est vrai que ça nous gâchait un peu la soirée. Elle faisait souvent tomber des choses, elle criait dès qu'il faisait un grand geste, vous voyez le souci. Alors Claire a juste demandé à Zack de partir, comme je cite, "il nous gâchait le plaisir".
A mesure qu'elle parlait, nous scrutions la rouquine de temps en temps. Celle-ci jouait parfaitement le rôle de l'embarras version regret, bien sûr. Cela n'aurait rien pu nous révéler, nous n'aurions même pas dû l'observer. Mais comment ne pas le faire ?
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- Bon, j'aurais dû enrober, parler plus gentiment à Zack, m'exprimer autrement. Mais tu as dit toi-même que c'était vrai ! Se détendit-elle tout doucement, d'une petite voix indignée.
Je ne voyais pas ce qui aurait pu m'aider à la dévoiler dans son comportement. Je me sentais lasse. Il me semblait que ce serait d'une difficulté insurmontable de convaincre les autres de sa nature. Moi-même, je me demandais pourquoi je m'accrochais tellement à mes soupçons.
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- Mais tout le monde adore Zack, grogna Cristal. Sauf ceux qui comme cette pauvre femme, sont sensibles à ce que dégagent les morts-vivants. Ce qui n'a jamais été ton cas, toi comme tout le monde as toujours laissé ce vampire te mener par le bout du nez, parce que c'est impossible et inutile de lui résister. Si vraiment il avait fallu sortir nous l'aurions tous suivi, enfin ! La soirée était parfaite, c'était évident que personne ne voulait se quitter. Toi non plus, tu n'en avais pas envie. Jusqu'à cet instant précis.
Visiblement Claire se sentait à cours d'arguments. Les éléments dont parlait l'ange paraissaient importants. Était-ce assez pour considérer que Kenzo disait la vérité ? Pourquoi aurait-il menti ? Je le scrutai, découvrant que lui-même se demandait visiblement s'il devait intervenir ou non. Je réalisai que nous nous étions fourrés dans un dangereux jeu de doutes et de confiance. Cela ne m'était jamais arrivé. Je ne m'y sentais pas à l'aise, surtout quand une vie était en jeu et que c'était moi qui avais les épées. Je passai une main dans mon dos pour masser l'endroit où les lames se logeaient dans mes chairs. C'était agréable.
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- Il n'y a pas de quoi m'empaler, tout de même ! Finit par lâcher la suspecte.
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- Non, mais ensuite tu as aggravé ton cas, répliqua la brune aux yeux sombres.
Je me sentis si soulagée que je manquai la remercier. Mais je me tus, aidée en cela par mon vampire, qui sentit mon élan mais le fit mourir dans l’œuf en me décochant un regard doré, à la fois glacial et posé. Une impression de froid se dégagea également de son corps, comme s'il projetait la mort sur mon corps de lycan. Il m'ordonnait de rester rofessionnelle, préférai-je conclure en moi-même. Dans un léger frisson, j'écoutai la jeune femme continuer sur sa lancée :
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- Comme il ne voulait pas sortir elle a placé un couteau sous sa gorge pour le menacer. Là c'était certain, nous ne pouvions plus rester. Le restaurant entier nous fixait, l'effroi planait dans l'air, à quoi pensais-tu ?!
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- J'ai dérapé, mais ça arrive, notre vie est stressante, au cas où tu n'aurais pas remarqué !
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- Vous avez failli faire repérer les vampires, tout de même, nota Prince.
Cela donna le signal. Une ange n'aurait jamais fait cela. Ces gens sortaient d'une formation interminable, qui les rendait quasi robotiques. Seul un événement d'une gravité insoutenable aurait pu justifier son comportement. Or nous en étions très loin. Je levai les bras, les croisai, mes mais se refermèrent sur le bois. Un intense plaisir monta en moi tandis que le fer glissait contre le fer. Claire se débattit avec l'énergie du désespoir. Je brandis les épées mais déjà elle fut sur moi. Je ne me demandai pas comment elle s'était libérée, je n'en eus pas le temps. Au sol je songeai que véritablement, cela devenait une habitude de me retrouver les quatre fers en l'air. C'était ridicule, pestai-je en moi-même. Je lâchai les armes et rageuse, la rousse m'envoya un coup de poing en pleine figure. Les étoiles valsèrent et je perdis connaissance. C'est plutôt minable, je sais bien.