La louve et le prince, résumé.  

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Je la posai sur ma cuisse et la fis remonter tandis que mes lèvres le suppliaient en silence de me faire du bien après tout le mal qu'il m'avait fait jusque là.

Je n'avais pas prévu ce qui advint. De ses bras forts il me plaqua soudain au lit, tout à coup il était au dessus de moi. Il libéra mes poignets pour m'ôter mon déshabillé. Ses mains donnèrent à tout mon corps une caresse spéciale, comme s'il voulait par ce geste posséder chaque recoin de ma peau. Cette impression s'amplifia quand il voulut entrer en moi aussitôt. Je refermai les jambes et profitant de sa surprise, me défis de l'emprise de ses mains pour rouler sur le côté. Son regard se fit dur.

J'allais cracher « pas comme ça », mais je me dis que mes gestes étaient suffisamment explicites. Je me recouchai de mon côté, dos à lui même si je mourais d'envie, tout de même, d'être dans ses bras de nouveau. De longues minutes il me fut impossible de dormir, retournant la scène dans mon esprit, persuadée qu'il allait croire que je ne pouvais pas faire l'amour avec lui parce que j'en désirais d'autres. Mais qu'y pouvais-je, moi ? Il ne dormait pas non plus, il tournait et se retournait de l'autre côté du grand lit. Me souvenant de la réplique de son père, ce midi-là, je lançai dans le vide :

• - Pose-moi ta question.

J'avais été sèche, c'était parfait. La tendresse ne marchait pas avec lui, j'allais essayer autre chose.

• - Pourquoi n'as tu pas voulu ?

• - Parce que tu avais en tête de me posséder et non de me faire l'amour. Ni plus, ni moins, Prince. Crois-tu que je serais encore là s'il y avait autre chose après tout ce que tu m'as dit aujourd'hui ?

Le silence retomba. Les heures s'égrenaient sous mon nez. Le réveil fanfaronnait : trois heures, quatre, cinq. Prince continuait de se tourner, comme s'il rythmait volontairement la nuit en silence.

• - Pourquoi n'arrives-tu pas non plus à dormir ? Lâchai-je finalement.

J'étais toujours dos à lui, aussi je ne vis pas sa réaction. Mais son silence m'énerva tant que je finis par me tourner. Il était toujours dos à moi. Je me penchai sur son épaule. Il rentra la tête, accentuant sa position fœtale. Sa quoi ?

• - Prince ? Tu as mal quelque part ?

Toujours pas de réponse.

• -Ne peux-tu pas au moins te donner la peine de répondre à une pauvre question...

Au fur et à mesure ma voix avant monté en décibels, maintenant je criais, peu m'importait que toute la maisonnée profite de ma colère, je n'en pouvais plus, j'étouffais ! Je continuai donc de plus belle :

• - Tu sais quoi ? Je pense que Yule avait tort, tu te fiches pas mal de moi...

Cela faisait trois fois que j'abattais mes poings serrés sur lui, mais il ne bougeait toujours pas, il ne prononçait pas un mot. Pourtant ses muscles étaient tendus, non il n'était ni évanoui ni mort. Je frappai plus fort en hurlant :

• -Parle-moi !

Enfin son corps se détendit, tout doucement. Ses jambes s'étendirent et son visage sortit de son torse. Il se mit sur le dos et me fixa lamentablement. Il était en larmes. Son visage entier ruisselait jusqu'à son cou, poisseux d'un sang qui coagulait vite. Je montai à califourchon sur lui sous son regard mauvais. Mes boucles blondes tombèrent en pluie autour de nous tandis que je me penchais pour poser une pluie de baisers sur ce visage trempé et boire ces larmes d'indignation. Il gronda, m'échappa, quitta le lit, puis se mit à arpenter la chambre en grognant comme un animal. Assise sur les draps, je me sentais inquiète mais excitée. J'avais envie qu'il m'aime, tout de suite. Il s'immobilisa, se tourna vers comme un prédateur.

• - Mais doucement, ajoutai-je puisqu'il avait senti mon invitation dans l'air.

Il eut un sourire sadique, puis sortit vers les lucioles. D'abord je l'attendis, partagée entre frustration, colère, inquiétude... Finalement j'ouvris les yeux, aveuglée par le jour. Je m'assis, ébahie de réaliser que je m'étais endormie.

La louve et le prince 94.