Liste des articles : Le destin des immortels - nouvelle publication
Au début il ne se passa rien. Puis elle laissa la sympathie qu'elle venait d'éprouver pour le jeune humain en raison de son courage changer l'ambiance de la petite chambre. Ils gloussèrent tous les deux.
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- Parle-moi de toi, demanda la vampire.
Ainsi elle espérait lui faire comprendre comme l'assistance éducative serait une bonne solution. Il expliqua qu'il avait neuf ans, qu'il était au CE2 et qu'il était bon élève. Même si parfois il n'avait pas le temps de faire ses devoirs, parce-qu'avec ses parents c'est difficile de se concentrer. Il ne connaissait pas d'autre famille.
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- J'ai une bonne copine, Claudia. J'aime bien jouer à la console avec elle. Et toi ? Acheva-t-il rapidement.
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- Moi la console j'ai arrêté depuis longtemps, mentit-elle dans un sourire.
Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas permis à quelqu'un d'entrevoir qu'elle servait un mensonge. Cela lui fit un bien fou.
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- Je voulais dire, parle-moi de toi, sourit l'enfant, comblé de la faveur qu'il avait compris qu'elle venait de lui faire.
Un silence suivit. Elle aménagea la réalité.
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- Je suis... séductrice professionnelle, et grâce à ça je gagne l'argent dont j'ai besoin.
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- Tu es prostituée ? S'inquiéta le gamin.
« D'accord, de nos jours les enfants sont plus au courant des vices de notre époque que je m'y étais attendue. » Songea l'immortelle.
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- Non, sourit-elle. Je n'ai pas besoin de coucher avec eux.
Comprenant qu'il était inutile de poser des questions il la laissa poursuivre :
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- J'ai vingt-quatre ans.
C'était ce qu'elle disait toujours. Elle se demanda pourquoi cette fois la phrase lui semblait tellement détestable. Ensuite cela lui sembla plus difficile d'enchaîner.
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- J'aime... être dehors la nuit et sentir la ville autour de moi, se força-t-elle. Faire les boutiques, aller au cinéma, lire, monter à cheval... Je n'ai pas d'amis, je suis mieux toute seule. J'ai un genre de famille... mais nous ne sommes jamais d 'accord, alors j'ai obtenu la permission de vivre de mon côté.
Elle sentit qu'il arbitrait, dévoré par la curiosité. Elle s'étonna qu'il eût la sagesse de ne pas y céder. Il se força au silence, puis finit par s'endormir. La vampire quant à elle ne trouva pas le sommeil. Il n'y avait qu'une dizaine d'heures qu'elle s'était éveillée, en ce soir de février. Ces temps-ci, elle pouvait se lever à dix-huit heures. Elle sortit chasser, puisqu'elle n'avait pas encore mangé. En chemin elle se demanda comment elle ferait les démarches sans pouvoir sortir de la journée. Elle enverrait le gamin les faire tout seul, elle n'aurait pas le choix. Elle trouva un homme entre deux âges, mais diablement charmant, qui lui offrit le sang dont elle avait besoin.
Puis elle rentra, car un mauvais pressentiment la taraudait. Lorsqu'elle tira la porte le gamin accourut, en larmes. Mais elle sentait la violence et son haleine trahissait ce qu'elle venait de faire, diffusant la fameuse odeur métallique qui la rendait folle. N'osant pas se rapprocher, il renifla puis fit demi-tour comme le grand garçon qu'il était.
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- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Questionna-t-elle d'une voix rauque.
Elle aurait pu jurer que la violence autour d'elle aurait pu tuer quiconque se serait aventuré là pour faire du mal à son protégé. Le sang qu'elle avait bu n'était pas étranger à l'envie de meurtre qu'elle ressentait envers celui qui avait effrayé Sloan.
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- J'ai cru que tu n'allais pas revenir, avoua-t-il.
C'était elle-même qui lui avait fait peur. L'ironie de la situation ne lui échappa pas. Voilà pourquoi elle avait souhaité demeurer seule depuis bien longtemps. Pour ne pas détruire qui elle aimait. À commencer par elle-même. Elle s'assit près de lui dans le lit, réalisant que n'ayant rien sur lui, il dormait en caleçon.
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- Pas avant de t'avoir placé entre de bonnes mains, Sloan, ne t'inquiète pas.
Elle se sentait maladroite. Il y avait si longtemps qu'elle n'avait pas tenté d'être sincère qu'elle ne parvenait plus à exprimer ce qu'elle ressentait. Fronçant les sourcils, elle comprit qu'après tous les efforts qu'elle avait fournis pour se battre contre des monstres, c'était un enfant humain qui s'apprêtait à faire tomber ses défenses. Elle se hâta de s'effacer derrière un large masque.