Le destin des immortels - nouvelle publication

Le soir au crépuscule tout le monde s'éveilla au fur et à mesure. Bientôt Lady-Faith fut sellée et ses cavaliers en place. L'humain murmura rapidement :

• - Ça ne va pas aller.

Shalimar, elle-même courbaturée, choisit d'ignorer cette plainte. Elle aurait pu demander à Sofiane de trouver une autre solution pour lui. Mais le moment était mal choisi pour montrer à la meute que la recherche du confort de Sloan pouvait les ralentir.

• - Tiens bon, garçon. Plus que neuf jours.

• - On nous regarde mal, j'en suis certain, maintenant.

C'était une évidence. La question essentielle, dont elle fût heureuse qu'il passât à côté, était de savoir si les loups attendraient ou non la fin du voyage pour défier leur chef de meute. S'ils n'attendaient pas, il était un homme mort.

Lorsqu'ils s'arrêtèrent, ils s'occupèrent de la jument, tandis que joueurs, les loups s'amusaient à lui faire peur. Shalimar se sentit terriblement menacée, tandis que Sofiane lui demeurait introuvable. Sloan s'affala en plein dans l'un des premiers rayons de soleil. La protection offerte n'était qu'illusoire, tant que les vampires gardaient la forme de loups.

Enfin le chef de meute revint avec un lapin maigrichon. Aussitôt les loups s'éloignèrent pour que la vampire puisse amener la jument au point d'eau. Un ange passa tandis que seule Shalimar se déplaçait avec l'animal. Puis la tension tomba, c'était terminé. Sofiane reprit forme humaine. Il observa la meute d'un œil acéré. Elle s'attendit à ce qu'il parle. C'était tout comme, comprit-elle. Les vampires se soumettaient, elle pouvait sentir les ondes qu'ils dégageaient en ce sens. Mais elle savait que les heures étaient comptées avant qu'ils ne les attaquent.

Sofiane et la vampire se retrouvèrent seuls lorsque Sloan alla laver les vêtements.

• - On l'a appelée Lady-Faith, narra-t-elle d'une voix blanche.

Son visage demeura fermé. Elle supposa que cela passerait. Il indiqua qu'il prenait le premier tour de garde. Puis il demeura ainsi pendant qu'ils mangeaient. L'humain n'osait pas parler. Il se coucha finalement pour dormir. L'immortelle l'imita.

Elle s'éveilla en sursaut au contact sur sa peau des doigts glacés de l'être blond aux yeux acier. Elle avait omis de se métamorphoser. Elle lui sourit puis l'embrassa. Elle avait espéré effacer la dureté de ses traits. Pour ne plus la voir, elle s'assit à califourchon sur lui, enfouit ses doigts dans ses cheveux clairs et se serra contre lui.

• - Serre-moi, sollicita-t-elle.

Elle posa un baiser sur son cou. Elle écarquilla les yeux lorsque ses mains à lui se refermèrent sur elle. Son corps à lui, sous elle, la prévint que c'était pour maintenant. Elle se mit à trembler. Il attrapa son visage pour planter dans les siens ses yeux acier. Puis il amena ses mains à elle là où il le souhaitait sur son propre corps. Elle comprit ce qu'il voulait et elle essaya de le lui donner. Elle sentait des regards sur elle. Elle songea qu'elle n'y arriverait pas. Elle s'en ouvrit à lui, diffusant entre eux des ondes de détresse. Alors il fit quelque-chose qui l'enivra. Il projeta ses sensations sur elle, comme s'il lui hurlait à l'oreille combien il avait besoin d'elle. Cela étouffa donc les autres informations alentours. Son visage à lui demeurait fier et un peu dur, mais ce n'est pas ce qu'elle voyait. Elle n'y voyait plus réellement. Les sensations de Sofiane l'aveuglaient, comme lorsque l'on regarde quelque-chose de trop près, au point de ne plus rien voir alentour. Elle déplaça ses doigts sur lui. Il réagit par une onde directionnelle, comme un souffle d'air dans ses cheveux. Elle modifia un peu ce qu'elle faisait. Le souffle se modifia. Elle suivit ces instructions, trop concentrée pour réfléchir. A mesure que les secondes s'écoulaient, elle se retrouva enfermée dans un vacarme que brusquement, elle trouva insupportable.

• - Doucement, Sofiane, implora-t-elle.

Elle ne reconnut pas sa propre voix, d'une impudeur grossière. Soudain il jouit sous elle. Elle écarquilla les yeux. Il rit, fort, le tête renversée en arrière. Elle sourit bêtement. Elle avait imaginé cette scène auparavant. Elle avait pensé qu'il jouerait un rôle de roi lion, pour que chaque membre de la meute puisse le jalouser en silence. Elle n'avait pas pensé que sa satisfaction pourrait être sincère. Elle le prit dans ses bras, les larmes aux yeux. Il la protégea des ondes qu'émettaient Sloan et la meute. Elle s'endormit aussitôt.

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