Le night avait pitié de ces êtres innocents que le destin tassait dans leur peau.

« Quel est votre nom ?

- Marissa Goht.

- C’est très joli, et bien Marissa voulez vous bien me raconter ce que vous avez vu ?

La femme gémit en affirmant qu’elle l’avait déjà narré à un autre policier, d’une voix douce le voleur de lumière lui demanda de recommencer.

- Je sais que c’est pénible mais ce sera la dernière fois, je vous le promets !

Sahel revint avec l’inonde breuvage, la jeune femme s’en empara et plongea ses lèvres dedans. Lorsque son visage réapparut il était marqué par une grimace d'écœurement et une nouvelle résolution. D’une voix ferme elle entama son récit :

- Je revenais d’une nuit passée dans les bras chez mon copain pour rejoindre mon appartement. Nous nous étions disputés alors j’avais l’esprit un peu ailleurs quand je marchais, pourtant je n’ai pas pu ne pas remarquer le manège de cet homme. Il venait de garer sa voiture, une Sord Siesta grise métallisée, le modèle le plus courant.

- Celui que le roi prête aux personnes en difficultés ?

Elle acquiesça puis reprit son récit.

- Au début tout paraissait normal, un simple passant rentrant chez lui, mais ce qui m’a intrigué ce quartier est habituellement désert, alors pour distraire mes idées noires je me suis mise à l’observer. Je ne pensais pas à mal, je voulais juste oublier les mots de mon compagnon.

- C’est humain.

- Il est sorti de sa voiture tranquillement, puis a ouvert le coffre et en à extrait un grand sac plastique qui a piqué ma curiosité. Après je ne sais pas vraiment ce qu’il a fait car il est passé de l’autre coté et la voiture me cachait ses gestes, ce n’est que lorsqu’il a démarré que j’ai vu le corps. Mon dieu, fit-elle en s’enfonçant dans le plaide, c’était affreux, cette pauvre femme ! Je n’avais jamais vu de cadavre avant déclara-t-elle pensive, enfin si celui de mon chien mais ce n’était pas pareil, non vraiment pas pareil.

- Comment était l’homme que vous avez vu ? demanda l’inspecteur pour la ramener parmi eux, ses yeux quittèrent l’aspect rêveur qu’ils avaient pris pour se fixer de nouveau sur le voleur de lumière.

- Hélas je ne peux pas vous dire grand-chose, il était de taille moyen, assez fin. Il portait une longue cape qui le couvrait des pieds à la tête, je n’ai pas prêté attention, ça me semblait naturel, il pleuvait ce matin. Je suis vraiment désolée.

- Ce n’est pas grave fit Naël en serrant les mâchoires.

Il l’interrogerait une nouvelle fois dans quelques jours pour voir si sa version n’avait pas évoluée, en attendant il ne fallait pas la brusquée. Reprenant son sourire enjôleur il lui tendit sa carte.

- Si un détail vous revient, n’hésitez pas à m’appeler quelque soit l’heure, je passerai chez vous dans quelques jours pour voir comment vous vous portez. Vous avez été très courageuse, je vous remercie.

Il héla un policier pour qu’il la raccompagne.

- C’était le meurtrier d'éternité n’est-ce pas, demanda-t-elle d’une voix faible.

- C’est probable madame.»

Une lueur naquis dans les yeux de ce témoin : enfin elle allait pouvoir parler de quelque chose d’intéressant, peut être qu’elle serait interrogée par les journalistes, pourrait-elle vendre son histoire ? Elle ne le savait pas mais si c’était le cas elle voulait Chloé Vergios pour l’incarner, non mieux, elle jouerait son propre rôle, après tout qui mieux qu’elle pouvait le faire ? Naël sentit tout le respect qu’il avait pour elle s’évaporer. Il murmura un rapide « au revoir madame » qu’elle n’entendit pas, puis s’en alla rapporter la conversation aux autres.

Les crocs de la justice 110