- Je suis une maîtresse dragon.

Un éclat d’émerveillement apparut dans les yeux de l’homme tandis que le visage de la femme se tordait d'une une grimace ridicule. Il y avait quelques vies de cela les hommes avaient remarqué que les femmes dressaient plus facilement ces créatures volantes. Étonnés par cette étrange découverte ils décidèrent de créer un élite vouée à faire l’éducation des dragons. Les jeunes élues reçurent des cours d’anatomie, d’histoire et de culture dragonniénne puis se virent attribuer un animal. L’entreprise fut un succès, sur les cinq créatures dévolues au test toutes furent correctement élevées et aptes à obéir à un maître. Depuis la profession de dresseur de dragon évolua et devint exclusivement féminine. Ces demoiselles formèrent une caste élevée, même si elles n’étaient pas choisies en fonction de leur naissance mais de leurs capacités. Mais bientôt plus qu’un objet de respect elles devinrent un objet de fantasme. Kiera avait toujours pensé que c’était dû à leur uniforme. En effet elles étaient gainées d’une combinaison en cuir noir ignifugée et d’un fouet, il n’en fallait pas plus pour nourrir l’imagination de ces messieurs. Le temps se chargea de mêler fantasme et respect pour transformer cette profession en mythe.

- Je vois, fis calment Oralia, mon fils a toujours été doué pour dénicher les créatures les plus improbables.

- Nous avons deux magnifiques dragons, fit le père plus enthousiaste. Un dragon des mers et un du ciel, si un jour vous voulez les voir ils sont dans le bâtiment Ouest.

- J’en serais ravie !

- Hélas je crains que l’organisation du mariage ne vous en laisse pas le temps. Il est déjà 18 heures, nous allons vous laissez vous débarbouiller et vous vêtir. Nous mangeons à 20 heures tapantes, soyez à l’heure. Pour trouver la salle demandez à Hector.

- Je pense que Naël sera là pour le repas. 

Les deux parents eurent un sourire ravi.

- Maintenant que nous détenons sa fiancée nous pouvons peut être espérer voir notre rejeton plus souvent ! 

- Avant nous avions quand même Lio, bougonna la mère avant de sortir. »

Kiera prit une douche rapide avant d’enfiler à nouveau sa robe de bal, elle remarqua qu’elle était plus légère Naël avait du reprendre Kasïa. Puis elle profita de son temps libre pour interroger le fameux Hector sur le niveau de sécurité. Hector était un ordinateur qui avait déjà une génération où deux, donc loin d’être optimum question sécurité. Cependant en interrogeant le système la louve s’aperçut que de nombreuses modifications avaient été faites, la bâtisse disposait en réalité du même niveau de sécurité que le commissariat. Kiera sourit en reconnaissant là l’œuvre de son époux. Puis elle mit une alarme spéciale chargée de détecter le moindre des mouvements qui se produiraient hors de l’enceinte. En cas d’intrusion une sonnerie résonnerait sur son téléphone. « Parfait, se dit elle, ce soir après le repas j’irais repérer les lieux ». Puis elle se mit en route vers la terrasse. Le repas était donné face au premier couché de soleil, il n’était que 19 H30 quand la louve arriva elle eut donc le loisir d’admirer la déclinaison des tons verts qui illuminaient le ciel. Bientôt ceux crées par le second couché les rejoindraient mêlant l’orange puis le rouge à ces couleurs d’espoir. Kiera adorait ces instants qui faisaient tout oublier, combien de soirs elle avait regardé les deux soleils disparaître allongée sur un toit songeant à sa rapine de demain ? « C’est ironique, songea-t-elle, j’étais voleuse et me voila policière, la vie est décidément étrange ». Elle resta ainsi à contempler ce mélange jusqu’à ce que d’autres yeux la rejoignirent.

« J’ai beau le voir tous les soirs depuis une éternité ce spectacle m’émeut toujours, lui avoua doucement Anokie.

- Je vous comprends. 

- Kiera, chéri, il est temps de manger les mets refroidissent !

- Tu as raison mon amour, comme toujours. »

Ils s’installèrent autour d’une petite table en fer forgé qui avait subis bien des assauts du temps. À peine avait-elle porté la première bouchée à ses lèvres que Naël apparut. Il salua sa mère, son père et tenta d’embrasser Kiera.

« Pas devant tes parents, murmura-t-elle entre ses dents.

- Allons, allons ils savent ce que c’est. 

Le regard assassin de la jeune femme suffit à dissuader le lieutenant. Ce n‘était pas encore le bon moment mais il savait être patient et aucune jolie fille n‘avait échappé à ses filets. Du moins pour le moment.

- Alors parlez nous de votre métier, fit le père.

- J’ai été recrutée toute petite… »

Lorsque Naël découvrit le métier qu’elle s’était choisi ses yeux pétillèrent d’une surprise ravie. Le reste du repas se passa dans la bonne humeur. La duchesse tenta bien un « Au fait j’ai vu Lio hier » mais nul n’en tient compte. A la fin les futurs mariés allèrent se promener tandis que les parents fatigués rejoignirent leur lit.

Les crocs de la justice 136