« Nous reprendrons demain si tu veux bien dit-elle.

- Si tu le souhaites encore, répondit-il énigmatique. »

Puis il se séparèrent. « Pourquoi ne le voudrais-je plus » se demandait la louve, elle ne trouva la réponse que le lendemain en dévoilant les habits apportés par le night. «Naël » rugit-elle, puis en désespoir de cause elle choisit un pantalon large bordeaux accompagné d’une brassière noire, l‘une des tenues les plus honnête qu‘elle pouvait confectionner. Elle sépara Flagell en deux fouets d’argent qu’elle enroula autour de ses bras formant ainsi des bracelets d’argent. La louve s’était habituée au contact de ce métal sans pour autant faire disparaître son malaise, elle avait seulement réussit à le réduire. Puis sortit rejoindre le couple pour déjeuné. « Je n’ai pas beaucoup de tenue, s’excusa-t-elle devant le regard noir de sa belle mère, d’habitude je suis en uniforme. Et puis Noël n’a choisi que de vieux ensembles ». Ces justifications ne suffirent pas à faire taire les reproches muets de la duchesse. Ils déjeunèrent en silence puis se séparèrent, les femmes organisèrent le mariage tandis qu’Anokie rejoignait son bureau.

« J’ai une idée précise de votre mariage, annonça la mère tout de go en entrant dans le bureau. Vous vous marierez au temple de l’eau, il est situé au sud de la ville, entouré d’une jolie clairière où trottent des chevaux lions. C’est très mignon et il peut recevoir jusqu’à quatre mariages !

- Je préférais un mariage traditionnel.

- Tut tut tut, fit Oralia, un mariage où ne sont unis que deux êtres, quelle tristesse. Non, pour mon fils je veux ce qu’il y a de mieux, des effets spéciaux, du suspens, un final flamboyant et une fête somptueuse. Ne vous en faites pas mon petit, faites ce que vous faites si bien et laissez moi faire.

- Pardon ?

- Je vous ai un peu observée lors de notre réception, vous n’êtes pas très à l’aise en public, vous n’avait pas quitté le bar. Par contre vous faites une cruche d’exception !

- Pardon ! D’une part je suis restée près du buffet et non du bar ! Et puis…

Kiera se tut elle n’avait rien à répliquer.

- C’est cela, donc nous disions un mariage à quatre couples, cela tombe bien j’ai appris que Lio souhaitait elle aussi se marier.

- Elle a trouvé un prétendant ?

- Voyons elle le trouvera sur place, il faudra donc recruter que des apollons, mon fils ne jura pas parmi eux. Par contre pour les futures épouses il faudra faire attention à ce que vous restiez la plus belle, mon enfant change si facilement d’avis.

Kiera serra les dents, elle devait assurer la protection de cette femme et non lui donner la mort, pourtant jamais elle n’avait autant compris l’assassin. Patience, s'exhortait-elle, ce soir ils auront trouvé et arrêté le coupable, cette mascarade touche à sa fin. La louve se concentra à nouveaux sur les paroles de la femme.

- J’avais prévu des ton pâles, du rose, du mauve mais vous êtes trop insipide pour cela, quel comble ! Nous mettrons donc des couleurs sombres histoire d’essayer de vous faire ressortir. Quel malheur un mariage sombre. Ha mon fils aurait mieux fait de choisir Lio, elle au moins a un teint qui supporte les pastels.

« Tu n’es que son garde du corps, on se calme, on souffle et on recommence ». A cet instant précis elle aurait ouvert la porte à l’assassin.

- Il est encore temps de renoncer, tout le monde vous comprendra, mon fils a un caractère de garou. Je ne sais pas de qui il tient ça mais ça toujours été ainsi, et ça le restera je le crains. En plus jamais il ne vous sera pas fidèle, alors à quoi bon ? Sans parler des enfants que vous n’aurez jamais. Pourquoi choisir cette vie qui ne vous promet que solitude ?

Kiera haussa les épaules et donna la réponse qu’il convenait.

- Je l’aime.

Ces mots sonnèrent juste, trop juste.

Les crocs de la justice 138