- Que se passe-t-il le lendemain ? Les hommes s’excusent ?

- Non, ils restent persuadés de leur bon droit, et souvent il faut avouer qu‘ils ne se souviennent de rien. Mais leurs crimes ne demeurent jamais impunis, s’ils ont tué un autre loup alors ils sont condamnés à la peine capitale.

- Mais ils n’ont pas conscience de leurs actes ! Ils n’agissent qu’en fonction de leur nature !

- Faux ! Être un garou c’est être un homme mélangé avec un loup, c’est cela notre vraie nature. Renier son humanité est criminel ! Ces hommes doivent assumer les conséquences de leurs actes. De plus le gouvernement n’est pas stupide il sait très bien que ce type de créature existe, il a donc crée une autre zone à l’autre bout de la ville où il n’est pas nécessaire de signer un pacte de non agression pour y entrer. Si tu souhaites t’abandonner tout entier à ton instinct alors tu peux rejoindre les autres irresponsables et t’entre déchirer en paix.

- Et s’ils n’ont pas tué ?

- Alors ce sont les solitaires qui décident de leur sentence et qui la mette à exécution, ça s’appelle la justice des crocs et le gouvernement ne s’en mêle pas.

- Comment êtes vous sur de vous en prendre à la bonne personne ?

- Chaque loup a sa propre odeur.

- Ça semble dur.

- Ça l’est.

- Tu dis que c’est une maladie, peut être que le gouvernement trouvera un remède.

Un lueur d’espoir éclairait les yeux du jeune cyborg, Kiera modéra son ardeur et répondit d’un ton plus doux :

- Il planche sur le sujet depuis de nombreuses années.

- Et alors ?

- Il a réussi à nous rendre fertile, c’est déjà une avancée considérable pour nous même si ce n’était pas ce que les sages espéraient. 

- Des enfants, fit le cyborg pensif, comment peuvent-ils être ?

- Très beaux, répondit elle joyeuse. Elle sentit la gêne du cyborg alors répondit à sa question. Ce sont généralement des humains, il peut aussi arriver que quelques loups naissent mais ça reste rare.»

Un silence apaisé accueillit cette dernière déclaration, Kiera alluma enfin la radio aussitôt une sirène retentit.

« Alerte aux dons, alerte aux dons, hurlait une voix métallique. Sonia a besoin de vous ! Une voix sanglotante s’éleva alors que la musique disparaissait. Je m’appelle Sonia et j’ai 45 ans. Je suis manutentionnaire dans une usine de carrote-fraise, je gagne peu et mon mari c’est pareil. Nous avons deux enfants, Claire et Laura, mais malgré leur présence je sens un manque au plus profond de moi, je veux un fils ! Lorsque je vois mes enfants je les maudis de ne pas être ce que je désire, de me décevoir si profondément. Pitié aidez moi à pratiquer une opération afin de choisir le sexe de mon enfant ! Si j’ai un garçon alors je pourrais peut être aimer mes filles ! Si vous êtes une mère aidez moi ! 

D’un geste rageur le cyborg éteignit la radio.

- Tu sais quelque fois je me dis que j’ai fait le mauvais choix, j’ai honte de ma meute.

- Quelque fois ici aussi c’est dur »

Les crocs de la justice 85