EXTRAIT Précédent : http://fantastique.roman.over-blog.fr/2014/05/le-destin-des-immortels-nouvelle-publication-111.html

C'était sans appel. Le jeune loup s'attendit à le voir leur imposer sa présence. Mais le lycanthrope se contenta de diffuser toute sa haine dans l'air autour d'eux, avant de rebrousser chemin élégamment. Ensuite les femmes se sourirent et ils reprirent la route. Sloan respecta avec plaisir leur soudaine connivence.

Devant de grands cocktails, dans un endroit branché, Sloan les fit parler d'elles, pour qu'elles n'aient pas l'idée de lui poser des questions elles-mêmes. Céleste avait toujours vécu là, elle tenait sa lycanthropie de ses parents. C'était héréditaire, entre autres. Elle était écrivaine, du moins tentait-elle d'être publiée. Antoiiiiiiine avait été mordu il y avait deux mois de cela. Il avait tout juste terminé ses études de commerce et cherchait du travail un peu n'importe où. Kaitleen était serveuse dans un restaurant trois étoiles, mais là c'était sa semaine de congés. Elle était lycanthrope depuis trois ans. Toutes deux racontèrent des anecdotes qui conférèrent à ce moment une atmosphère détendue.

La rouquine et lui quittèrent Céleste devant la porte de son appartement. Ensuite Sloan raccompagna Kaitleen jusqu'au sien. Ils marchaient lentement, presque lourdement, comme s'il se passait quelque-chose de décisif autour d'eux, dans les couloirs déserts. Cette impression rendait le lycaon mal à l'aise. Il avait envie de se métamorphoser pour ne plus discerner de tels détails. Ils s'arrêtèrent devant la porte de l'appartement. Elle leva lentement les yeux sur les siens. Elle avait l'air triste. Il plissa les paupières.

• - Pourquoi continuer à côtoyer Céleste si cela te rend malheureuse? L'interrogea-t-il.

Le trouble passa sur son visage.

• - Il me tarde simplement qu'elle s'aperçoive comme Antoiiiiine (il pouffa, c'était drôle, dans sa bouche) est profondément bovin, idiot et méchant.

Il hocha profondément la tête.

• - Tu as encore des sodas, pour se caler devant une série télévisée ?

Il avait parlé lentement, la voix très basse. Elle se perdit dans des pensées qu'il aurait voulu entendre. Mais bien vite, elle se reprit et déverrouilla la porte, s'activant visiblement pour cacher son trouble sans tellement y parvenir, toutefois. Sloan avait cédé la place au prédateur en lui, sans s'en apercevoir. Ils s'avachirent sur le canapé d'angle.

Lorsque la publicité fut annoncée à la fin du troisième épisode elle se redressa en lui heurtant la tête. Ils se trouvaient blottis l'un contre l'autre, à l'évidence plus imbriqués qu'elle avait cru. Un rire communicatif prit Sloan lorsque la douleur le surprit : bon sang cette fille avait un coup de tête spectaculaire ! Dans son hilarité elle voulut regarder s'il avait une bosse. Il lutta gentiment en répétant que de toute façon elle n'apparaîtrait pas immédiatement si ça devait être le cas. Les deux mains dans ses cheveux elle tonna, comme elle aurait annoncé avoir trouvé une autre galaxie :

• - Si, elle est là, regarde !

Elle lui prit une main pour amener son doigt sur la protubérance.

• - Saleté va ! Rit-il en l'attaquant à coups de coussins.

• - Je me rends, fit-elle, emportée par le fou rire, recroquevillée pour limiter les zones de son corps exposées aux projectiles. Pitié !

Il gloussa encore en la libérant de tous les polochons amoncelés sur elle. Soudain un éclair vrilla le bas ventre du lycanthrope. Couchée n'importe comment, ses cheveux auburn éparpillés autour d'elle, ses traits fins sublimés par son rire, son corps aux rondeurs suggestives offert au sol, elle était grandement désirable. Il chassa tout cela de son esprit en l'aidant à se relever du sol carrelé et froid, avant de se hâter vers la sortie.

• - Tu as l'air de fuir, sourit-elle, sérieuse.

Il s'immobilisa, soudain sans forces. Il bredouilla quelque-chose sur Lady-Faith qui l'attendait de bonne heure le lendemain matin.

• - Ce doit être vraiment plaisant, répondit-elle envieuse.

• - Tu sais monter ? S'étonna-t-il, appuyé au battant, de nouveau détendu.

Elle se trouvait à un pas de lui, les deux mains glissées dans ses propres poches. Mais sa présence, son aura, remplissaient pourtant l'espace entre elle et lui.

• - Non, mais c'est un rêve de petite fille. Tu me feras essayer, un jour ?

Un sourire en coin était né, lentement, au coin des lèvres du lycanthrope.

• - Demain midi, si tu veux.

Elle accepta puis il fit demi tour maladroitement.

Le lendemain après avoir révisé pour l'examen, il se retrouva donc à la présenter à Lady-Faith.

113 : http://fantastique.roman.over-blog.fr/2014/06/112-le-lendemain-apres-avoir-revise-pour-l-examen-il-se-retrouva-donc-a-la-presenter-a-lady-faith-elle-est-magnifique-s-enthousiasma