Ils m'insupportaient, je devais l'avouer, à encore jouer le petit jeu de qui serait le meilleur à l'entraînement grandeur nature. Aussi pris-je plaisir à les planter là, eux et leur air hébété. Mon estomac pourtant resta contracté. Soudain, je sus qu'il y avait un problème. Je rejoignis au pas de course ma chambre, mais elle était vide. Je me repliai sur celle d'Aiden. Personne ne répondit. Je lui téléphonai, appuyée au battant. Il décrocha contre toute attente.
- Où es-tu? Haletai-je.
- Je... J'en ai pour une minute, je viens t'ouvrir.
- Je patientai encore, trépignant nerveusement. S'il ne m'avait pas ouvert d'emblée c'était qu'il y avait quelque chose. Il ouvrit enfin et tandis que j'avais rêvé l'enserrer très fort, je restai sans voix et les jambes molles. Il s'effaça sur le seuil pour me laisser entrer. Il passa encore par la salle d'eau pour passer son visage sous l'eau, puis me précéda jusqu'à la cuisine pour récupérer une verre d'eau plein de glaçons. Pour ma part je frissonnai : les portes fenêtres étaient grandes ouvertes et on était en plein hiver.
- Qu'est-ce qui te donne si chaud, finis-je par glapir? Tu es rouge, c'est fou !
Il sourit nerveusement, nervosité qui imprégnait tous ses gestes depuis que j'étais entrée.
- J'ai... Je peux être franc?
- Bien-sûr, fis-je impatiemment, sinon je ne poserais pas la question. C'est lié à Ceara, je le sais. Mais plus précisément?
Il me regarda bizarrement, puis partit soudain d'un grand rire, profond et franc, qui dénoua enfin mon estomac. Il s'y reprit à plusieurs fois pour prononcer sa phrase, tant ses gloussements l'empêchaient d'être clair.
- Tu as cru que c'était une réaction physique? Comme un genre de désir tellement fort que je serais prêt à imploser?
Il fit un effort pour ne plus rire, attendant visiblement la réponse avec impatience.
- Oui vue ton attitude générale...
Il repartit dans une hilarité incontrôlable. Je commençai par me vexer, mais il réussit finalement à me communiqua sa bonne humeur. Principalement à force de me prendre les mains, puis de les lâcher, et grâce à cette espèce de danse qui l'agitait autour de moi. Toujours aussi gracieux. Enfin je m'assis en attendant qu'il reprenne son sérieux. Lorsqu'il décida de m'expliquer réellement ce qui s'était passé, la gravité prit malheureusement possession de ce visage dont elle gomma l'euphorie.
- Non, c'est simplement que j'ai détesté avoir encore envie d'elle, alors je reviens d'une heure trente de sprint. Ce qui donne chaud et rend rouge.
Je me relevai et pris doucement ses deux mains entre les miennes. Je l'assis sur son lit et m'installai sur lui à califourchon. Je caressai ses cheveux qui tombaient si joliment sur ses joues. Je les relevai, jouai avec, et il ferma les yeux pour profiter de la douceur de mon amour. Mais bien vite, ses paupières se relevèrent sur des yeux coupables.
- Ça n'a pas d'importance pour moi Aiden. Que tu voies ses mains à elle caresser ces cheveux quand c'est moi qui le fais. Parce-que... écoute-moi bien, lui ordonnai-je tandis que visiblement son esprit s'enfermait dans la culpabilité. Ce n'est pas ta faute. Ce n'est pas ta faute, répétai-je.
Je martelai encore :
- Ce n'est pas ta faute.
Enfin ses yeux s'emplirent de larmes, mais je soulevai son menton tandis qu'il détournait le regard.
- Pourquoi refuses-tu de le croire?
- Je... N'avais pas l'habitude d'être acculé à des émotions. J'étais tout ton contraire...
- Ne peux-tu pas me regarder pour m'expliquer?
Il s'exécuta et les larmes qu'il retenait se libérèrent enfin. En deux baisers je les bus sur ses joues et avec force il attrapa mon visage pour m'emprisonner en un baiser exigeant.
-Ouvre les yeux, murmura-t-il sur mes paupières clauses.
Je m'exécutai et plongeai dans le vert des siens. Mon cœur martela ma poitrine quand je lus le désir dans son regard. Je me surpris à le dépouiller de sa chemise et dévorer son cou, puis ses épaules, puis son torse. Mais il attrapa mes mains pour m'empêcher de défaire sa ceinture. A bout de souffle je revins à ses prunelles.
-Je ne comprends rien à toi, Aiden.
- C'est simple, rétorqua-t-il, la voix rauque. Si je te laisse continuer je vais vouloir... tout de toi...
Entre chaque phrase il posait de légers baiser sur mon cou et mes épaules.
- Il n'y aurait rien de pire... Que de te voir me le refuser encore, conclut-il.
Ce fut moi qui me débarrassai de mon haut et du peu de dentelles qui couvrait encore ma peau, avant de porter ses mains sur mes seins nus. Il se libéra pour me soulever, m'allongeant là où il était assis jusqu'alors. Maintenant j'étais sous lui et sa bouche dévorait tout mon torse, mais aussi mon visage, mon cou. Plusieurs gémissements m'échappèrent et il se coucha enfin près de moi, tandis que ses doigts continuaient de courir le long de ma taille.
-Tu es trop honnête, susurrai-je.
- Détrompe-toi. Je veux simplement d'abord t'ôter toute raison de me résister quand j'aurai décidé que tu dois t'offrir à moi.
- Je vois. J'aime bien ta méthode. Maintenant qu'on est détendus, termine ce que tu voulais me dire. Tu en étais à décréter que tu étais mon contraire.
- Exact. Quand j'étais un élève comme tu l'as été, rien ne m'entravait, ni les efforts physiques, ni aucune pensée. Alors quand je suis devenu son chiffon, je me suis haï. Encore maintenant, j'ai besoin d'épuiser ce corps qui me trahit quand ça se reproduit. Voilà pourquoi tu m'as trouvé dans cet état. Imagine si tu étais revenue plus tard.
- Tu m'auras donc sur les bras jusqu'à entendre de ta bouche que tu te sens mieux.
-Ça va mieux, sourit-il.
- Ferme les yeux.
Il fronça les sourcils.
-C'est un jeu pour toi, mais ce n'est pas ainsi que tu le prendrais si tu voyais dans quel bazar se trouve mon âme depuis tout à l'heure.
- Ferme-les, fais-moi confiance.
Il durcit encore ses traits et fut catégorique :
- Non. Cesse de jouer avec ce que tu ne connais pas. Je veux garder en tête ce corps de femme, dit-il en effleurant ma poitrine. Et aucun autre.
- Comme tu voudras. Mais si tu ne commences pas par nous faire confiance, nous n'avancerons pas. Après tout que risques-tu? Quelques images grivoises et...
- Et cette morsure au ventre. Je savais bien qu'il te manquait un élément. Tu m'as désiré tout à l'heure. Imagine cela décuplé au centuple. Pour un homme qui n'a fait que boire ton sang, presque jusqu'à la mort. Que tu ne veux pas aimer, jamais de la vie, parce-que c'est dégoûtant. Tu aimerais ressentir cela alors que je suis à moitié nu près de toi? Que tu viens de sentir le plaisir sous mes caresses?
- Je ne te forcerai pas. Ce que je voulais te dire c'était qu'elle aussi lutte.
- Pardon?
- Elle et Zack sont comme nous. Ils font ce qu'ils peuvent pour qu'elle ne retourne pas te voir une nuit, les crocs découverts. Il m'a même passé un savon parce-que je vous ai réunis cette nuit. Lui aussi tente de lui faire confiance quand il la laisse seule, il se persuade que quand il est au-dessus d'elle, elle n'a pas été au-dessus de toi deux heures auparavant.
- Ça n'a rien à voir. Elle ne me désire pas.
- Alors qu'est-ce qui la pousse à lorgner ton cou comme cela?
- C'est l'envie de retrouver la satisfaction de sentir une proie tellement consentante sous sa bouche. Ça doit décupler son plaisir de boire. Mais je ne crois pas que ce soit du désir.
- Pourquoi n'en parleriez-vous pas?
Ses yeux devinrent immenses et réprobateurs.
- Nous ne pouvons pas discuter, quand elle se retrouve devant moi elle devient un fauve assoiffé de sang!
- Mais cette nuit pour la première fois elle a surtout été une femme. Elle a parlé. Elle ne s'est pas jetée sur toi. Je suis certaine que ça pourrait vous faire du bien.
- Jamais, cracha-t-il.
- Je comprends cette réaction. Mais si tu y repenses, peux-tu me promettre de me raconter comment ça s'est passé?
Il fit un effort pour ne pas me repousser. Alors je posai un baiser sur son front et changeai de sujet :
- Je vais aller voir Claire. C'est l'heure où elle doit se lever quand elle commence à dix heures. Crois-tu que je doive prendre son tour à sa place pendant ces deux jours?
- Grand Dieu, bien sûr que non! Tant pis, ils appelleront s'il se passe quelque chose. Mais tu dois te reposer.
- Tu m'en voudras si j'y vais tout de même après avoir pris mes huit heures de sommeil?
- D'un, accorde-toi tout de même un peu plus. De deux, qu'as-tu encore en tête?
- Je voudrais finir le travail. J'avais prévu de libérer les licornes, et bon sang, je vais y arriver! Il sourit.
- Intrépide Cristal. C'est la première idée que j'ai eu de toi, dès le premier soir, quand j'ai vu la peur sur tes traits, sur ce parcours d'agilité. Tu fonces quand-même, au Diable la panique.
- Je suis flattée.
- Moi aussi, que tu aies relevé le défit de me sortir de là.
- Il y en a forcément eu d'autres, avant moi. Comment ça s'est passé ?
- Je ne pensais pas pouvoir aimer. Alors j'ai eu quelques aventures, qui n'étaient d'un côté comme de l'autre pas destinées à durer.
- Qu'est-ce qui t'a empêché de recommencer avec moi?
- Toutes les petites choses qui m'ont conduit à t'aimer avant de te toucher.
Il accepta mon baiser et enchaîna.
- Aujourd'hui je vais aller voir mon nouveau château. Rencontrer mon nouveau président, et étudier les nouveaux terrains d'entraînement. J'éplucherai enfin le dossier de ma nouvelle recrue. Une petite brune.
Il vit mon expression changer et sourit de plaisir.
- C'est bon de lire la jalousie dans le regard d'une femme. D'une jeune femme. As-tu conscience d'être à peine sortie de l'adolescence tandis que je suis un homme depuis des années?
- Tout à fait. Et toi, te rends-tu compte que si tu ne me dépucèleras pas, peu s'en faudra?
Il écarquilla les yeux et étudia de nouveau mon anatomie.
- J'ai tendance à trouver cela incroyable tant tu n'as rien d'une enfant physiquement. Seul ton visage a gardé la physionomie de celle que tu étais avant de devenir une ange.
- Détrompe toi, j'ai perdu mes grosses joues, aussi.
Il effleura celles-ci avec un doux sourire. Bientôt je me préparai à me coucher sous son regard flatteur. Il s'étendit près de moi et le dernier souvenir que je garde de ce matin-là est celui de ses doigts dans mes cheveux. Je m'éveillai en sursaut et Claire sursauta bruyamment. Elle était assise sur le bord du lit.
Chapitre trois. Marianne.
- Tu ne fermes jamais ta porte, se justifia-t-elle. Tu veux que je te laisse terminer ta nuit?
- Je suppose que tu ne viens pas me regarder me reposer.
Je me tournai et constatai avec stupeur :
- Il est vingt heures? J'ai dormi dix heures, je devais être épuisée. Comment va ton épaule?
- Ça me fait mal, je ne vais pas le nier. Mais je me sentais opérationnelle pour une mission de reconnaissance.
-Tu n'aurais jamais dû y aller! Si on t'avait attaquée tu aurais été incapable de te battre!
- Il n'y avait pas à s'inquiéter. Je suis juste allée rencontrer d'autres personnes, au théâtre. Je pense que ce ne sera pas du temps perdu de connaître le plus possible de nos protégés. Veux-tu me raconter ta propre soirée?
Je le fis en conclus par :
- Et ne me demande pas détails sur mes relations avec Aiden.
- Tu aurais du mal à m'en dire davantage, railla-t-elle.
Alors que j'allais l'avertir qu'elle n'avait pas intérêt de s'en servir contre moi elle ajouta :
- Je suis aussi venue te dire que j'ai de l'estime pour toi. Tu es douée, plus que moi, à en croire nos blessures respectives.
- Ne dis pas ça...
- Je ne vais pas m'en apitoyer. En fait pour en venir au fait je voulais te dire clairement que de mon côté je souhaite cesser les enfantillages qui nous ont conduites à nous détester. Je me suis surprise à t'admirer lorsque Aiden m'a dit ce que tu avais réussi cette nuit. Nous détester ne sert à rien dans cette guerre. Au contraire, ce n'est qu'un frein à notre victoire.
- Ne t'inquiète pas. Je ne t'ai jamais détestée intrinsèquement. Depuis que nous travaillons ensemble je me sens solidaire avec toi. On apprendra à se connaître et à s'apprécier.
Elle parut soulagée.
- Alors, ce rapport? Repris-je.
- Comme au Majestic, c'est dingue, ils sont tellement nombreux dans cet édifice dont personne ne soupçonne qu'il compte tellement d'appartements! Bref j'ai frappé à l'un d'eux et c'est un homme qui m'a répondu. Elias. Un vampire roux, imposant, avec des yeux presque noirs, et des cheveux mi longs, un peu comme Aiden. La quarantaine, mais une centaine d'années réelles au compteur. Il dégage une grande sagesse et autant d'autorité. Ils vivent à trois dans leur grand appartement. C'est une couverture, mais ils sont la famille Dénoyer pour les humains. La meute les a réunis pour qu'il contrecarre le caractère impatient et un peu trop téméraire de Lily, même âge apparent, mais deux cent années réelles. Elle est brune avec des cheveux d'une épaisseur et d'une longueur (elle me montra la chute de ses reins) incroyables. Elle a de grands yeux noisettes. Elle est la présidente du théâtre, et lui, celui du restaurant du rez de chaussée. C'est eux que j'ai voulu rencontrer parce-qu'ils font un peu office de chefs de clan. Sais-tu que Zack occupe la même place au Majestic? C'est eux qui me l'ont dit.
- C'est pas vrai? Et bien, on en apprend tous les jours. Bon et ils n'ont pas de soucis en ce moment?
- Si, mais pas à cause des chevaliers de pacotille. Leur problème c'est Marianne. La vingtaine. Transformée il y quatre jours, recueillie par la meute alors qu'elle s'acharnait sur le cadavre de sa première proie près de chez eux.
J'inspirai profondément.
- Ils l'ont prise avec eux parce qu'ils sont les chefs je présume. Quel est le souci ?
- Elle déprime. Le soleil lui manque, quand elle ne fait pas de recherches pour retrouver celui qui lui a fait ça.
- Comment compte-t-elle s'y prendre?
- Elle a quelques souvenirs. Elle se rappelle ses yeux verts. Et ses cheveux blonds.
Elle se tut et je retins une boutade sur Aiden.
- Va au bout de ton raisonnement.
- J'ai fait des recherches. Ton homme a un demi frère, tu le savais? Il ne lui ressemble pas, il a un visage carré, une fossette au menton, des cheveux coupés courts, en brosse. Mais il correspond à la description de la jeune femme.
- Mais il est recensé dans le logiciel?
- Pas en tant que vampire. Mais bon, on ne sait jamais. Ils sont les fils de la présidente, ajouta-t-elle, marchant sur des œufs, c'est à ce titre qu'on trouve sa photo sur le logiciel.
- Je savais cela. Bien, je vais faire des recherches sur lui. Je suppose que si je ne parviens pas à le faire sortir de chez lui demain matin c'est qu'il est des leurs. Ensuite il restera à savoir s'il est réellement celui qu'elle cherche. Cela dit, je ne vois pas pourquoi on mettrait notre nez dans un tel bourbier. Va savoir si la présidente sait s'il est vampire ou pas, et si Aiden connaît son existence.
- Parce-que si Marianne le trouve avant nous elle lui fera la peau. Et si elle ne le trouve jamais à mon avis elle mettra fin à ses propres jours un beau matin. Je vois bien que tu doutes mais va les voir aujourd'hui, tu verras. Tu avais prévu de faire quoi?
- Je vais faire ce que tu dis au lieu de ce que j'avais prévu. Si tu as raison c'est plus urgent. Elle sourit, complice :
- Ne retourne pas à leur base sans moi, d'accord? J'ai une revanche à prendre.
- D'accord, acceptai-je sincèrement. Repose-toi.
- D'abord je vais sortir dîner avec ce type aux allures ténébreuses que j'ai eu tout le mal du monde à séduire l'autre soir en boîte. Bonne chance à toi. A demain.
Je l'entendis parler à quelqu'un avant de sortir et j'espérai que c'était Aiden. Je me faufilai jusqu'à la cuisine et effectivement le trouvai prêt à sortir avec un plateau qui sentait le chocolat chaud.
- Tu es une perle... Je peux te dire mon chéri ou tu vas paniquer?
- Tout dépend, fit-il en me soulevant de terre. Il me posa sur le sofa et ajouta : Très bientôt, ça va me plaire que tu le murmures en rythme... Tout sourire il but les protestations qui ne purent sortir de ma bouche, à même mes lèvres.
- Tu es de meilleure humeur que ce matin.
- C'est cette nouvelle recrue... J'adore, rit-il en voyant mes traits se décomposer sous l'effet de la jalousie.
- Raconte ta journée.
- Le château et à l'est, à une heure de voiture. Ils ont exactement reproduit là bas les mêmes salles d'entraînement, justement pour que nous autres entraîneurs puissions jauger nos nouvelles recrues par rapport aux anciennes. Il font toujours comme ça, paraît-il, mais moi ce n'est que ma deuxième élève.
- Vas-tu te conformer un peu plus au règlement? Cette fois la présidente n'aura pas de raison d'être indulgente avec toi. Je sais que la présidente est ta mère, Aiden, ne fais pas cette tête. Je t'ai entendu l'appeler Maman. Oui, j'écoute aux portes.
- Saleté, va, sourit-il sur mes lèvres. Pas vraiment, pour te répondre. C'est un ancien élève qui est monté en grade. Tout se sait dans le milieu, ma réputation m'a précédée et j'ai eu droit à un speech particulier. En gros mes méthodes ont l'air de payer mais je suis prié de ne pas dépasser les limites.
- Crâneur, avec ça.
- Tu seras la seule à savoir que ce n'est qu'une façade, dit-il, très doux, en posant un long baiser sur mes lèvres qui n'en demandaient pas moins.
- C'est ce que j'aime chez toi. Et je ne crois pas que ce soit une façade. Tu es un type sûr de lui, spirituel et fort. Mais comme chacun tu traînes tes invisibles chaînes.
- Quelles sont tes propres chaînes, Cristal?
- Depuis toute petite je me trouve moche et sans intérêt.
Je posai un doigt sur sa bouche pour qu'il ne m'interrompe pas.
- Mais la vie ici a remédié à une grande part de cette faiblesse. Ta présence près de moi en particulier.