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20 août 2014 3 20 /08 /août /2014 22:41
Clio 46.

Clio 45

Clio téléphona en premier à Lison, même si elle n'avait aucune envie de conter ce qui lui était arrivé. Elle se sentait mal à l'aise avec cela, sans pourtant parvenir à mettre la main sur la cause de ce sentiment qu'elle-même trouvait inapproprié. Pourquoi avait-elle le sentiment d'avoir mal agi ?

Lison plissa ses yeux verts en les levant du livre qu'elle parcourait à la recherche de quelque chose susceptible d'aider : qui l'appelait donc, cette fois-ci ? Tant de fois elle avait éludé la raison de son absence envers sa famille et ceux qu'elle appelait ses amis de manière déplacée à ses propres yeux – ils en savaient tellement peu sur elle-même !

Lorsqu'elle vit qui téléphonait, sa gorge se noua instantanément, de manière douloureuse et désespérée. Les yeux écarquillés, elle fit du coude à Clément qui lisait à côté d'elle. Ses yeux s'agrandirent également lorsqu'il lut le prénom qui s'affichait en clignotant. Puis il fit signe de décrocher. Elle le fit avec précipitation, mais personne de parla de l'autre côté. Finalement, la voix enrouée de Clio lui parvint, ce qui signifiait qu'elle avait la gorge trop nouée pour parler normalement :

  • - Je... D'après le calendrier, j'ai disparu plusieurs semaines...

La petite blonde hocha vigoureusement la tête, comme si la jeune femme avait pu la voir faire. Elle quitta sa chaise en bois, tourna quelques secondes en rond, puis proposa d'un timbre incertain, en interrogeant du regard l'homme qui avait partagé sa vie durant les semaines en question :

  • - Je... J'arrive ?

Comme il lui adressait un hochement de tête encourageant quoique visiblement surpris, elle prit confiance tandis que sa petite amie lui indiquait qu'elle se trouvait chez Mallo.

  • - Heu... Clio, ne m'attends pas avant...

De nouveau, elle interrogea Clément du regard, car elle ignorait combien de temps prendrait leur retour. Après une courte réflexion, il l'invita à prévoir large (le lendemain matin), ainsi ils pourraient couper la route, car elle serait longue, c'était tout ce qu'il pouvait affirmer.

Lui referma résolument son livre, prit à la volée celui de Lison, lui fit signe qu'il allait les ranger. Mais comme elle se mit presque à lui courir après pour suivre son pas rapide, il se força à ralentir pour lui faciliter la tâche. C'était bien dommage, car il aurait apprécié d'être seul – loin d'elle, en particulier -, juste le temps de digérer ce qui se passait. Lorsqu'il le réalisa pleinement, il eut envie de frapper contre un mur. Il serra les dents, rangea le premier volume. Il glissa un regard vers Lison : pourquoi est-ce qu'elle ne disait rien ? Normalement, une femme ordinaire aurait piaillé comme une gamine en sautillant de joie pure, ce dont il n'aurait pas pu la blâmer. En lui adressant ce regard, il se força à effacer de ses traits toute trace de la pensée qui oppressait son esprit : Hiléria n'était pas revenue, elle, sinon elle aurait téléphoné aussi, il le savait dans ses entrailles. Non, il regarda la petite blonde d'un air neutre, ce qui amplifia le nœud qui lui tordait le ventre.

Alors il frissonna de la tête aux pieds. Dans ses prunelles émeraude, on lisait tant de sentiments qu'il se sentit comme piégé, parce que ce n'étaient pas ceux qu'ils auraient dû trahir. Il percuta quelqu'un, s'excusa en détachant d'elle ses yeux écarquillés, ce qui lui donna un peu d'air salvateur. Il ne refit pas l'expérience, jusqu'à gagner son auto, reprendre la route, se garer devant le motel de bas étage. Ils rangèrent leurs affaires en silence, il évita toujours de croiser ses yeux verts. Finalement il fuit vers la voiture, qu'il démarra pour amorcer leur retour. Bon sang, il aurait juré...

  • - Je t'écoute, soupira-t-il enfin, à présent que la surprise était passée et que la route lui donnait une bonne excuse pour le pas croiser son regard dérangeant.

Elle hocha ses épaules étroites, cherchant ses mots, encore très nerveuse.

  • -Et bien, je...

Elle gloussa, ironique, avant de lâcher d'un ton qu'il ne lui connaissait pas :

  • - Je viens de remarquer que pas une seconde, je n'ai cru qu'ils reviendraient. Je m'étais complètement tournée vers toi, tu étais devenu mon univers, je ne voyais plus que toi dans ma vie, qu'est-ce que tu vas faire avec ça, tu veux bien me le dire ?

  • Clio 47

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commentaires

B
Oui et non<br /> pour pas faire souffrir Clio mais en même tant ça serait peut-être intéressant tout ça ! ;)
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B
Clément la visiblement vraiment déstabiliser !<br /> J'espère qu'elle n'est pas amoureuse !! Et lui n'ont plus... Je ne peux le découvrir que d'une seule manière :D
Répondre
C
lol<br /> pourquoi ça te dérangerait ?

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