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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 00:46
le prisonnier de l'ange 14

Le prince avait orienté le dessin vers la vitre de façon mieux voir les blessures qui étaient gravées au couteau sur l’abdomen de la victime. Le corps de la jeune femme avait été lacéré de plusieurs coups de couteau. Le dessin n'était qu'une esquisse en noir et blanc mais on devinait aisément que certains morceaux de chair avaient été arrachés. Le visage de la victime reflétait une peur sans fin, ses traits déformés par la douleur composaient un sinistre masque mortuaire. Même dans le repos éternel son âme semblait crier aux vivants. Cali sentit une boule de feu la parcourir. Elle avait déjà vu un cadavre mutilé de la sorte ! C’était celui de sa grand-mère, celui qu’elle avait trouvé il y avait à peine deux mois.  Entre autre c’est la mort de ce dernier proche qui l’avait incitée à précipiter son plan. Ce qui fait qu’elle n’y avait pas réfléchi, il fallait qu’elle gagne la paix quel qu'en soit le prix. En voyant le dessin elle se rendit compte qu’elle n’avait même pas pris le temps de faire réellement son deuil. La mort de sa grand-mère l’avait ahurie. Cali avait fini par la considérer comme éternelle, cela faisait tellement longtemps qu’elle échappait aux vampires que c’était la preuve qu’ils ne l’auraient jamais. C’était donc sans crainte que ce jour là elle était partie à la recherche de son aînée qui ne l’avait pas réveillé. Elle pensait qu’elle avait dû sortir à l’aube pour ramasser des plantes et qu’elle n’avait pas vu le temps passer. La jeune femme songeait même un instant à la surprendre en criant pour la faire sursauter, comme quand elle était enfant. Elle n’avait jamais réussi à la déranger totalement, son aïeule avait l’ouie si fine qu'elle la percevait à chaque fois. C’est d’ailleurs ce qui expliquait sa longévité. Cependant ce jour là elle n’avait pas dû entendre ses tortionnaires arriver, ou elle n’eut pas la force de fuir. Cali ne sut jamais totalement ce qui s’était passé. Mais elle se rappelait avoir trébuché sur le corps de celle qu’elle aimait tant. Il lui avait fallu un petit moment avant de concevoir ce qu’elle regardait tellement le cadavre avait été altéré. Ayant compris, elle était restée là des heures à s’imprégner de chaque atrocité. Gravant cette image dans sa mémoire pour ne jamais oublier pourquoi elle se battait. Elle ne voulait pas baisser les yeux considérant ça comme une offense à sa grand-mère. Elle n’aurait pas voulu qu’elle soit faible, elle aurait voulu qu’elle la regarde pour affronter la réalité. Cali la veilla ainsi pendant trois jours sans bouger, sans manger ni boire. Telle une statue pleurant, sentant l’effroyable vérité pénétrer son être. A l’aube du quatrième jour elle s’obligea à se lever et à enterrer sa grand-mère. Rester prostrée comme ça devenait dangereux et son tortionnaire pouvait revenir. Elle creusa une tombe aussi profonde qu’elle put et rentra dormir. Aujourd’hui devant l’image tous ces sentiments revenaient à la surface avec une violence et netteté qu’elle n’aurait jamais soupçonnées. Si, attiré par ces émotions, Lucas n’avait pas bougé l’esquisse elle serait sans doute restée là, immobile et accablée de nouveau. Soudain une colère sans borne la submergea, faisant arrondir les yeux du prince sous la force de ses sentiments. Les vampires qui avaient fait ça ne s’étaient pas seulement nourri. Ils avaient torturé et, elle en était presque certaine, avaient violé son aïeule. Elle ignorait la patience et le sadisme qu’il fallait pour arriver à ce résultat, mais elle était sûre que désormais chaque nuit ses rêves ne cesseraient de l’imaginer. Ce fut d’une voix blanche qu’elle rompit la stupeur de son mari
- Alors messieurs on admire ses œuvres? Vous êtes vraiment torturés pour faire des dessins des restes immondes de vos festins. D’ailleurs en parlant de torture on ne vous a jamais appris qu’il ne fallait pas jouer avec la nourriture?
Ce fut Etanne qui répondit
- Tiens tu es encore là toi. Va faire mumuse ailleurs et laisse les grandes personnes s’occuper de ce qui te regarde pas. Pourquoi ne vas-tu pas rassembler ton peuple, c’est-à-dire les dix anges qui traînent encore leur misérable carcasse.
Ce fut la goutte de trop. Ivre de rage et de douleur Cali sans réfléchir se jeta sur Etanne. Surpris par la rapidité et véhémence de l’attaque ce dernier ne put se défendre.

le prisonnier de l'ange 16
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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 00:07
leprisonnier de l'ange 13

- Tu as une salle de bain au fond à droite mais elle ne ferme pas, il va falloir nous faire confiance princesse.
Cali ramassa la robe et se dirigea vers la porte qu’elle avait enfin repéré. Une fois dans la pièce elle prit son temps, persuadée qu’aucun des deux hommes ne la dérangerait. Un regard dans le miroir qui ornait la porte lui confirma cette impression. Elle était sale, couverte de bleus et de morsures, son visage était bouffi et ses cheveux étaient collés par la crasse. Elle qui faisait tout pour être soignée en toutes circonstances n'était plus que l'ombre d'elle-même.   La reine avait envie d’un bon bain et se mit à loucher sur la baignoire. Mais elle ne pouvait se le permettre, nul doute que si elle était trop longue Lucas n’hésiterait pas à entrer. Elle s’autorisa quand même une douche et au diable la pudeur si son mari débarquait. L’eau chaude cascadant sur ses muscles engourdis fut un vrai délice. Elle ne fut pas surprise de découvrir tout un assortiment de savon dont un qui sentait comme la foret après la pluie. Souriant Cali en choisit un autre parfumé plus délicatement. Puis à regret elle arrêta l’eau. Pendant qu’elle s’essuyait elle songeait qu’elle pourrait peut être demander à Gaël s'il ne pourrait pas lui bricoler quelque chose pour qu’elle ait elle aussi une baignoire. Dans l'autre pièce Lucas lui aussi se détendait. Il avait senti qu’elle prenait une douche mais s’en moqua. Son ami le lorgna avec un regard pétillant.
 - Ça te dirait d’aller ouvrir la porte histoire d’entendre des cris de pucelle effarouchée? Souriant à son tour Lucas répondit
- Pas ce soir j’ai la migraine! Etanne éclata de rire devant cette réplique empruntée aux amantes lasses des assauts de leurs conjoints.
- Tu me brises le cœur! Moi qui ai toujours veillé sur toi et qui t’ai offert le meilleur de moi même. De toute façon ce n’est pas drôle pour toi vu que tu as déjà découvert son corps et ses cris hier soir.
Lucas regarda son ami dont les yeux s’étaient faits coquins dans une pitoyable tentative pour lui faire raconter sa nuit de noce. Il se contenta d’adresser un sourire entendu à Etanne. Après tout il avait une réputation à préserver. Dans la salle de bain Cali entendit les deux hommes et soupira. Un homme est un homme quelque soit son espèce. Elle avait déjà passé la robe et démêlé ses cheveux. Elle sourit rien de tel qu’une douche pour reprendre forme humaine. Ses yeux étaient moins gonflés, soulignés par le noir de ses cheveux enfin propres et luisants on ne pouvait pas ne pas remarquer leur couleur vert émeraude. Elle avait toujours été convaincue que c’étaient ses yeux qui faisaient son charme, alors que sa grand-mère ne finissait pas de lui répéter qu’elle tenait sa beauté de ses longs cheveux noirs qui soulignaient sa féminité. Cependant elle soupçonnait que son aïeule lui disait ça pour éviter qu’elle ne se les coupe. Lorsqu’elle était plus jeune, elle ne cessait de réclamer une coupe courte plus simple d’entretien et moins gênante. Elle rétorquait à sa grand-mère que sa silhouette suffisait amplement à souligner le fait qu’elle était une femme. Bien sûr à cette époque elle n’était qu’une enfant et ses formes ne s’étaient pas développées. Cette réplique amusait beaucoup son aïeule qui la traitait de prétentieuse dans un éclat de rire. Aujourd’hui ses formes étaient indéniables et lui avaient déjà permis de faire tourner plus d’une tête. Une arme redoutable sans aucun doute. La robe que lui avait choisie Lucas avec son décolleté plutôt avantageux dessinait parfaitement son corps la mettant en avant. La teinte était assortie à la couleur de ses yeux et la jeune femme se demanda si c’était le fruit du hasard. Enfin le velours était chaud et confortable. Elle se sentit donc bien. Après un rapide coup d’œil approbateur dans le miroir elle décida de laisser ses cheveux sécher sans les attacher. Encore un miroir s'étonna-t-elle, mais à quoi peut-il donc servir ?  Les vampires ne se reflètent pas, peut être aiment-ils sa façon d'orner la pièce. sur cette réflexion elle s’apprêtait à sortir quand elle se demanda que faire de son ancienne robe. C’était quand même sa robe de mariée. Mais elle était fichue et même si elle pouvait être sauvée il faudrait demander à son époux de la faire nettoyer. Se voyant déjà expliquer au jeune homme sa raison de la garder « vous comprenez c’est ma robe de mariée ». Cali jeta le tissu et se dirigea vers la porte. Au dernier moment elle se ravisa et récupéra l’étoffe dans la poubelle. Tant pis elle ne la ferait pas nettoyer, mais elle la conserverait. Qui sa
it elle pourra un jour servir se dit elle tout en sachant qu’il n’en serait rien.  
Cette fois elle sortit d’un pas décidé de la salle de bain. Apparemment les deux hommes étaient plongés dans une discussion qui les absorbait tellement qu’ils en avaient oubliés jusqu’à sa présence.
- J’aimerai que Brice soit là, je suis sûr qu’il nous aurait aidé
- C’est sûr avec lui ça aurait été plus simple, mais il est en mission depuis des mois alors on va devoir s’en passer. Reprenons
Elle allait s’éclipser doucement lorsqu’un geste de Lucas retient son attention. Il venait de lever une feuille sur laquelle était esquissé un corps visiblement sans vie, affreusement déchiqueté.

le prisonnier de l'ange 15
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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 20:20
le prisonnier de l'ange 12

La reine se réveilla dans la chambre du prince, ce qui la déboussola. Elle mit quelques minutes à se rappeler la scène. Dès que ce fut fait elle se leva instantanément, prête à se défendre de nouveau s'il le fallait. Cependant ce mouvement brusque lui arracha un petit cri de douleur et un vertige, elle s’était relevée trop vite. Ne commettant pas la même erreur deux fois, elle ferma les yeux quelques minutes pour reprendre ses esprits. Pendant ce temps elle ne put s’empêcher de remarquer l’odeur de sang qui imprégnait la chambre. Elle imaginait aisément les terribles événements qui avaient dû avoir eu lieu ici. Afin de mettre fin à ces visions elle s’assit lentement sur le lit. Elle vit directement les deux hommes qui la fixaient. À sa grande surprise ce fut Etanne qui parla, enfin hurla, en premier :
- Tu es folle ou suicidaire ? À quoi pensais tu en allant au mess ? As-tu vraiment envie de nous servir de repas ? Si c’est le cas je serais ravi de te rendre ce service dès que tu auras libéré mon ami. Tu as mis la vie du prince en danger !
Elle le laissa crier il fallait qu’il passe sa rage sur quelqu’un. Ignorant le soldat elle se tourna vers Lucas et lui demanda comment il se sentait. Il la toisa avec mépris mais lui répondit
- A ton avis je vais comment ? Tu devrais le savoir puisqu’à cause de toi je suis condamné à supporter tes faiblesses. Mais je suis quand même satisfait de voir que je suis plus résistant que toi. Moi au moins je ne me suis pas évanoui. Un sourire hautain illumina son visage d’une expression pourtant espiègle. Maintenant je sais que tu es tendre, ton sang n’en sera que meilleur dans six mois.
Cali en déduisit que tout le monde allait bien et se préparait à repartir dans sa chambre quand la voix de son époux retentit
- Tu crois aller où dans cette tenue ? À peine auras tu franchi le seuil de cette chambre que tu te feras de nouveau dévorer, et je n’ai plus l’esprit chevaleresque. Change toi !
Intriguée, Cali baissa les yeux sur sa robe et eut la nausée. Elle était couverte sang, ce qui expliquait la puanteur qu’elle avait sentie. Elle ne douta pas un instant que si elle croisait un vampire dans cette tenue par l’odeur affamé il se jetterait sur elle. Mais elle n’avait pas d’autre vêtement. Elle jeta un regard interrogateur à son époux, ce qui lui permit de voir qu’Etanne ne s’était toujours pas calmé. Un instant Lucas envisagea de lui faire croire qu’elle allait se promener nue. Mais même si cette perspective lui plaisait, il était plus las qu’il voulait l’avouer. Il se contenta donc de répondre :
- Sur le lit
Elle découvrit une robe verte en velours assez simple. Elle jeta un coup d’œil aux deux hommes puis chercha une pièce pour se changer. N’apercevant pas de refuge, elle se résigna à demander.
- Je me change où?
L’étincelle d’amusement qui brilla dans le regard de son époux n’échappa pas à la princesse, surtout qu’elle ressentait sa jubilation. Cette gaîté soudaine finit par apaiser Etanne qui se mit à observer attentivement son ami. Cali savait pour avoir visité d’autres chambres libres qu’il existait quelque part une salle d’eau. Mais sa porte demeurait invisible, s'il ne lui indiquait pas elle allait devoir se changer devant eux. Un instant elle se demanda si cette solution était envisageable, puis se rappela l’état de ses sous vêtement. Non impossible, elle se contenta donc d’attendre une réponse en regardant son époux droit dans les yeux.

le prisonnier de l'ange 14
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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 19:05
Le prisonnier de l'ange 11

Le prince était avec Etanne dans les jardins . Bien qu’il se considérait comme prisonnier de sa toute nouvelle épouse, il n’en était pas moins un homme d’honneur. Ainsi profitant du soleil ombragé, il mettait au point un plan pour intégrer les anges à son peuple sans qu’il y ait trop de dégâts. Le vampire était conscient que malgré ses ordres les anges seraient encore nombreux à périr. Et d’ailleurs parmi les futures victimes se trouvait la reine. Mais il ferait de son mieux pour éviter les heurts, conformément à ses obligations. Seulement à l’impossible nul n’est tenu et les vielles habitudes ont la vie dure. Malgré le sujet Lucas appréciait cette discussion avec son ami. Ces derniers temps les deux hommes ne  parlaient que d’un sujet bien macabre. Cela faisait plus de huit mois qu’un tueur sévissait, faisant de nombreuses victimes parmi les femmes. Cet assassin était devenu une véritable obsession, occupant tous les débats entre les deux amis. Changer de thème était reposant. Il  en était là dans ses réflexions quand il ressentit une terreur sans nom. Ses yeux s’écarquillèrent d’effroi mettant tout de suite son comparse en alerte.
- Qu’est-ce qui se passe, qu’as tu vu? Chuchota-t-il tout en tirant sa lame
-C’est pas moi c’est elle, ce bout de viande s’est fourréedans le pétrin. Elle est au mess.
Il bondit pour la rejoindre mais la cantine était trop loin, il fallait qu’elle gagne du temps. Alors que les deux hommes s’élançaient dans le couloir Lucas commençait à ressentir la douleur des premières morsures. Il ne s’était jamais fait mordre avant mais il savait que c’était très douloureux si le vampire le désirait. Apparemment ceux là voulaient tuer. Ils pénétrèrent enfin dans la salle. Lucas localisa tout de suite la reine, qui se trouvait au milieu d’un cercle de démon. Elle se débattait mais un vampire placé derrière elle lui maintenait les bras en arrière tout en lui mordant le cou, alors que d’autres se relayaient pour la mordre sur tout le corps. Le faible morceau de tissu qui lui servait de robe était gorgé de sang. Autour d’elle les autres soldats encourageaient ceux du milieu à braver les ordres qu’eux même n’osaient pas enfreindre. Le prince se sentait faible et il savait qu’il ne pourrait pas raisonner ses hommes par un discours. Ceux là étaient retournés à l’état de fauves le temps d’assassiner la princesse. Plus rien ne pourrait les arrêter. Soudain il aperçut les yeux de Cali qui avait sentit sa présence grâce au lien qui les unissait. Sans réfléchir plus il sortit son épée et se battit contre ses frères pour sauver son ennemi. Cette pensée décupla sa rage. A ses cotés Etanne se battait avec une même hargne. Comme à chaque fois le combat lui parut durer une éternité, mais en réalité il ne fallut que quelques minutes aux deux hommes pour briser le cercle. Fonçant sur les rebelles Lucas décapita rapidement l'homme qui menottait la reine. Son corps s'effondra sur la princesse qui fut entraînée dans la chute. L'ayant mise en sécurité sous le cadavre, le prince s'occupa du reste de la troupe. Tuer n'était plus nécessaire, il se contenta de blesser les plus hargneux. La rivière de sang qui se formait à leurs pied découragea les autres de toute tentative. Bientôt la bataille fut finie. Tant bien que mal Cali se dégagea du corps qui la protégeait, affaiblie elle ne put que rouler au sol afin de voir le prince. Il était accroupi son épée posée sur le dallage à coté de lui. Son visage baissé était rouge et en sueur. Il semblait épuisé, cependant il allait bien, ce qui la contraria un peu. Ils étaient censés tout partager, alors pourquoi lui paraissait -il moins affecté par le combat alors qu’elle n’avait même plus la force de se relever !
Pendant ce temps Etanne finissait de remettre de l’ordre, sans un regard pour elle, il demanda des nouvelles à son ami. Cali n’entendit pas la réponse, enfin elle vit Lucas se tourner vers elle mais déjà elle sombrait dans l’inconscience.

leprisonnier de l'ange 13
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30 août 2009 7 30 /08 /août /2009 22:02

Le premier mois de mariage : Découverte

Le lendemain Cali resta cloîtrée dans sa chambre. Elle ne savait plus quoi faire. Ça y est elle était mariée et la paix était sensée revenir; mais que faire maintenant. Le jour se levait lorsqu'elle décida de réagir. Il ne lui restait plus que six mois à vivre, elle en était persuadée. En si peu de temps il fallait qu’elle réunisse son peuple, restaure son unité et l’intègre aux vampires. Elle ne pouvait donc pas attendre pour se lamenter. La première chose à faire était de finir de visiter le château. Hier pendant la cérémonie elle avait vu l’aile ouest. Mais en allant dans la chambre de son époux, elle avait remarqué que l’aile Est était destinée à la famille royale et à leur suite. Ainsi il ne faisait aucun doute que la chambre d’Etanne et des autres conseillers se trouvaient dans cette aile. Cali se lança donc dans son exploration. Comme hier elle se heurta à de nombreuses portes fermées, mais elle trouva quand même un grand nombre de pièces utiles. Elle dénicha une salle qui devait servir de tribunal. Elle était richement décorée, mais ce n'était pas une apparence de justice., Cali se rappelait de Lucas qui la vielle avait menacé les tueurs de procès. De plus les vampires avaient un code. La jeune femme ne regretta plus les heures qu’elle avait passées à le décrypter. Étant au courant des lois elle se mettait à l’abris d’un écart de conduite qui l’aurait peut être menée vers la barre des accusés. Ça aurait été d’autant plus regrettable que si elle avait bien compris les vampires appliquaient la peine de mort. La princesse se jura de remettre le nez dans le livre. Si elle avait besoin d’explication elle pourrait toujours demander à Gaël, il lui avait bien dit qu’il était un homme de loi. La jeune femme mit toute la matinée à explorer le château. Elle retrouva la salle du conseil, qui pour l’instant était vide, et la chambre du prince. Il était environ midi lorsqu’elle découvrit la cantine des officiers, ce qui tombait plutôt bien la jeune femme était affamée. Cependant elle n’était pas la seule. La salle était remplie de soldats qui venaient prendre quelques forces avant de retourner à l’entraînement. Un silence pesant se fit dès qu’elle poussa la porte. La scène parut se figer quelques instants. Une peur insurmontable la submergea, elle était entourée de centaines voire, en exagérant un peu, de milliers d’ennemis. Même dans ses pires cauchemars le scénario ne pouvait être plus catastrophique. Inconsciemment elle chercha Lucas du regard, mais elle savait qu’il n’était pas là. Toutefois il avait dû ressentir sa peur et s’être lancé à sa recherche. Le tout était de savoir si'l arriverait à temps. Elle sut que non quand un homme décida de briser le silence :
- Tiens mais c’est notre nouvelle souveraine. Notre roi nous a interdit de vous manger mais pas de manger avec vous. Vous partagerez bien notre repas votre présence ne le rendra que plus succulent.
Cali se sentit l’âme d’une grosse dinde. Cette fois elle ne pouvait pas compter sur son aspect repoussant pour se protéger.
- Je n’en ferai rien messires je n’ai pas très faim, je vais me retirer a présent. Sa phrase fut accueillie par un tonnerre de rire. La princesse sut qu’elle était perdue, apparemment aucun de ces hommes n’était végétarien.  
- Hé  le prince nous a défendu de manger mais pas de goûter. Puis un rôti qui se balade c’est normal que ça provoque des accidents.
Cali sentit les hommes fondre sur elle plus qu’elle ne les vit. En un éclair ils s’étaient saisis d’elle et elle sentait déjà les morsures sans qu’elle puisse se défendre. Elle songea un instant à Lucas. Il allait lui aussi subir les assauts de ces hommes et allait mourir sans pouvoir rien faire. Elle songeait à le délivrer tant qu’elle en avait la force. Puis finalement renonça. Qu'il crève se dit-elle, j'en emporterais au moins un dans ma tombe. Dans un ultime sursaut elle leva la tête et le vit.

le prisonnier de l'ange 12
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30 août 2009 7 30 /08 /août /2009 12:25
le prisonnier de l'ange 9

Leur rage faisait naître de l’écume sur leurs lèvres. Tout en elle lui disait de fuir et vite, mais elle savait que si elle commençait à courir alors ils lui donneraient la chasse et la tueraient sans réfléchir. Comme à chaque fois dans ces situations son cerveau semblait s’emballer et partir dans milles directions, la majorité inutiles (par exemple elle se demandait si sa queue de cheval était toujours bien faite). Parmi ces pensées anarchiques elle réalisa que si elle mourait maintenant tous ses efforts auront été vains puisque le prince succomberait également. Un nouveau roi serait désigné et il y avait fort à parier qu’il romprait la paix sans scrupule. Sauf que la clef était là. Si elle périssait elle entraînait le prince avec elle, avec toute la superbe qu’elle possédait elle lança :
- Très cher époux il faudrait peut être contenir vos sujets.
- Mais ce sont les vôtres aussi maintenant très chère lui rétorqua-t-il sur le même ton mais nettement plus décontracté.
- Pour notre bien retenez les !
Comprenant la situation Lucas bondit et fut en un éclair prés d’elle. Bien qu’il ne se trouvait pas loin le saut fut quand même impressionnant.
- Pour l’instant je te protège, profites-en car ça ne durera pas. Sans effort il la prit dans ses bras et la porta à l’intérieur. D’une voix forte il déclara
- Bien entendu il est aussi interdit de manger votre nouvelle souveraine.  Il ajouta seulement à l’attention de la jeune femme, "c’est un mets de roi qui me sera réservé le temps venu." Les démons commençaient à se calmer cependant le prince ne la lâcha pas. Il reprit en direction de la foule
 - La fête n’est pas encore finie profitez en pendant que la reine et moi allons joyeusement consommer notre union.
Cali comprit immédiatement ce qui l’attendait. Elle n’avait pas songé un instant à la nuit de noce. J’aurais dû réfléchir avant de monter un plan aussi stupide se dit-elle encore une fois. Lucas remarqua qu’elle avait pâli et comme il continuait à la soutenir il sentit ses jambes se dérober sous l’effet de la surprise et de la peur. Pour la première fois depuis cinq jours il fut satisfait. Toujours sans difficulté il la balança sur ses épaules comme un vulgaire sac et l’emporta tranquillement dans sa chambre. Arrivé il la propulsa à terre. Son contentement augmenta lorsqu’il vit la terreur dans ses yeux. Elle se mit à pleurer amplifiant son plaisir. Bien sur elle ne pouvait pas savoir qu’elle ne l’intéressait pas. L’amour était un luxe refusé aux vampires ainsi que toutes les satisfactions qu’il emportait, le plaisir charnel en faisait parti. Lucas s’était toujours étonné de cette division faite par l’esprit populaire entre le sentiment  d’amour qui était un sentiment positif et donc appartenait selon la croyance aux anges, et l'acte qui était un péché et qui appartenait donc aux démons. Comment pourrait il éprouver du plaisir en accomplissant un acte de tendresse s'il ne savait pas chérir. Cette aberration largement répandue lui était incompréhensible, mais il appréciait d’en jouer et prétendre à de nombreuses conquêtes. Sur ce point la réputation des démons n’était plus à faire et était totalement fausse. Tout comme lui son peuple faisait rarement l’amour car cela l’ennuyait, il n’y prenait aucun plaisir. C’était une des plaies de ses sujets. Cette absence se faisait cruellement ressentir au plus profond de chacun, comme un manque qui laisse un abîme derrière lui. Tous les vampires avaient conscience d’avoir perdu quelque chose de précieux même s'ils ne savaient pas quoi. Pour preuve bien qu’ils savaient qu’ils ne ressentiraient rien ils continuaient à avoir des rapports dans l’espoir d’apercevoir un bonheur interdit. Pour l’heure Lucas profitait d’un délice qu’il pouvait s’offrir, une petite vengeance. Cali gisait au milieu de la pièce. Il l’avait jetée là et paralysée la jeune femme ne pouvait plus bouger. Il se mit à tourner autour d’elle prenant son temps, se demandant si il n’allait quand même pas la prendre juste pour le plaisir de l’humilier.  
    Cali épuisée regardait le sol en attendant, résignée, que son époux veuille bien passer à l’action. Bien sûr comme toute princesse qui se respecte elle était vierge. Elle avait déjà embrassé un garçon mais elle doutait que son nouvel époux se contente d’un chaste baiser. Le renom des démons sur ce terrain était légendaire. Soudain elle se rendit compte que la situation aurait pu être pire. Certes elle n’aimait pas cet homme, mais elle le trouvait beau voir même attirant avec cette aura qu’il dégageait. De plus il était sûrement expérimenté, elle aurait donc pu tomber plus mal (un des gardes par exemple). D‘autant plus qu‘il éviterait de la blesser pour se préserver lui. Quant elle releva la tête un air de défi  y régnait. Lucas se lassa du jeu.
- Tu es pitoyable, tu crois quant même pas que j’ai envie de toi. Non seulement tu es laide mais en plus tu es sale et tu pues.  Je te trouve répugnante. Je pourrais te donner à mes gardes mais ça serait une insulte pour eux. Je suis fatigué laisse moi et retourne dans ta chambre.

Le prisonnier de l'ange 11
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29 août 2009 6 29 /08 /août /2009 21:08
le prisonnier de l'ange 8

- Toi tu es notre nouvelle reine. Chouette cérémonie, mais je n’ai pu y assister. Je ne descends jamais, c’est plein de démons en bas. Pourquoi n’es tu pas avec ton époux ? Demanda-t-il avec une voix amplifiée par la magie. Cette voix sans âge paraissait contenir toute la puissance du monde. Elle était effrayante rendant le démon menaçant malgré sa taille. Cali se demanda comment échapper à cet étrange et vieux vampire. Elle reculait lentement en répondant  :
- J’étais lasse de la foule, c’est vrai qu’il y a plein de démons en bas. Je voulais profiter d'un instant pour visiter la résidence. Je ne pensais pas trouver quelqu’un ici je suis désolée de vous avoir dérangé, je pars. Le démon la regarda droit dans les yeux
- Non reste je m’appelle Gaël toi c’est Cali. Il la regarda fier comme si il lui avait appris son propre nom. Je vis ici seul depuis des décennies mais c’est mieux comme ça car en bas c’est plein de démons. Ils ne m’aiment pas car ils disent que je suis contre nature ! Ils se moquent de moi !
Il avait annoncé ça de sa voix puissante qui tonnait dans la pièce. Cependant loin d’être effrayante cette nouvelle déclaration eut un effet cocasse. Cali se retint tout juste de rire en demandant :
- Pourquoi se moquent-ils de vous messire ?
- Car je suis végétarien
Ce fut trop, un vampire végétarien ! La reine éclata d’un rire franc et joyeux.
- Hum méfie toi, je pourrais revoir mes convictions si toi aussi tu commences à te moquer.
Avec un grand sourire Cali regarda ce petit bonhomme avec sa voix trop grande pour lui et l’adopta sans trop savoir pourquoi.
- Je ne me moque pas messire, j’admire votre détermination. Que faites vous dans ce grenier toute la journée?
Gaël sembla s’illuminer de joie en entendant la question, il répondit très vite :
- Je fais des expériences, je suis un homme de science et de droit. Les vampires me traitent d’excentrique et de savant fou, puisqu’il est vrai, que je n’ai jamais rien inventé d’utile. Mais ils verront un jour ils viendront m’acclamer. Pour l’instant je travaille sur un traitement qui empêcherait les enfants de grandir, ils resteraient tous aussi petit que moi.
Cali ne vit pas l’utilité de cette recherche surtout que les démons ne pouvaient pas avoir d’enfant, mais elle décida de garder ça pour elle. Elle allait répondre lorsque la voix agacée de Lucas se fit entendre :
- Ou est encore passée mon bifteck, ne sait elle pas qu’il faut ouvrir le bal. Je ne vais pas passer ma soirée à la chercher. Si je ne la trouve pas d’ici cinq minutes je danserai avec Lola qui est quant même plus attrayante.
 La voix se fit plus lointaine alors que son propriétaire s’épanchait sur les charmes de cette Lola. Le temps s’était enfin décidé à passer normalement. Le soir était tombé sans que la jeune femme s’en aperçoive. C’est à regret qu’elle prit congé du petit savant et rejoignit les autres. A peine eut-elle le temps de descendre les dernières marches qu’elle vit le prince qui la regardait d’un air méfiant.
- Qu’es-tu allée faire dans les étages? Tu n’as pas l’air de goûter à la cérémonie, pourtant c’est toi qui voulais te marier.
Cali ne répondit rien car il n’y avait rien à répondre, mais elle déplorait déjà la compagnie de Gaël. Sans ménagement le prince l’entraîna sur la piste de danse où tout le monde maintenant attendait que le bal soit ouvert pour pouvoir se déhancher. Elle repéra du coin de l’œil une vampire blonde assez vulgaire qui avait l’air déçue, Lola sans doute. Son mari la saisit par les hanches pour la diriger dans une valse. Cali  remarqua sa force tandis qu’il la menait d’une main de maître en danseur expérimenté. Il ne sentait pas le sang comme elle s’y était attendu, mais une odeur qui lui rappelait la foret après la pluie. C’était une odeur forte et lourde mais moins déplaisante qu’elle le craignait. Aucune chaleur ne se dégageait de lui. Durant tout le temps de la danse ils ne s’adressèrent pas la parole, ils ne se regardèrent même pas. Quant la musique s’arrêta se fut avec soulagement qu’ils se séparèrent. Lucas allant directement inviter la blonde à valser. De son coté Cali se dirigea vers le buffet. Elle entendit les plaisanteries faites sur son compte par les invités ivres :
-Tien les cuisiniers ont emmené un nouveau plat au buffet, on a enfin de l’ange au menu.
- Oui mais ils ont raté sa présentation, l’ange en robe n’est plus ce qu’il était.
Les deux hommes se trouvèrent visiblement très spirituels et s’esclaffèrent comme seuls les ivrognes savent le faire. La reine avait de nouveau hâte que la journée se termine. Soudain la musique s’arrêta, la princesse s’en étonna, la soirée était pourtant jeune. Puis elle vit que Lucas, ayant cessé de danser, s’apprêtait à faire un discours. Elle pria pour qu’il ne soit pas ivre et  qu’il ne la rabaisse pas. Vu la journée qu’elle avait passé la princesse n’était pas sûre de pouvoir subir une nouvelle humiliation publique. Mais la teneur de ces propos fut tout autre.
- Comme chacun a pu le remarquer aujourd’hui j’ai épousé la reine des anges, peuple ennemi. Ses yeux se posèrent sur elle, brillant d’un éclat qu’elle ne sut interpréter. Tout en la fixant il continua. Ce pacte contre nature met un terme au massacre. A présent les anges devront être traités comme des vampires. Ils appartiennent à notre espèce et quiconque sera surpris en train d’en tuer un subira notre justice. Il sera jugé comme s'il avait tué un vampire.
Des hurlements accueillirent cette déclaration, tout en descendant de l’estrade Lucas ne cessa de l’observer avec ce regard indéchiffrable. Tout d’un coup l’instinct de Cali la prévint, elle était en danger. Tous les démons s’étaient retournés vers elle. Elle était encerclée.

le prisonnier de l'ange 10
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29 août 2009 6 29 /08 /août /2009 15:55
Le prisonnier de l'ange 7

Puis Lucas se tourna vers la foule :
- En cet instant il est de coutume qu'un sacrifice d'ange ouvre le repas. Je sais mes chers sujets que vous attendez avec impatience l'arrivée des prisonniers afin de vous repaître de leur sang et leur chair. Après tout c'est le seul intérêt des mariages, le reste est assez ennuyeux. Cependant nous allons devoir changer nos coutumes. Je sacrifierai une colombe pour le symbole et un buffet sera dressé.
Misérable glissa-t-il à l'oreille de sa femme. Heureusement j'aurai mon sacrifice dans six mois. Avec un air de dégoût Etanne lui apporta le volatile. D'un geste rageur Lucas mordit dedans et le décapita. Il cracha la tête sur la princesse. Écœurée elle regarda le crâne descendre laissant un traînée sanglante sur sa robe.
- Que notre union soit bénie !
Puis il sauta en bas de l'estrade, la laissant interdite.

Cali avait du mal à réaliser, ça y est elle était mariée. Elle avait atteint son but, mais son plan s’arrêtait là. Elle n’avait aucune idée de la suite. Secrètement elle avait espéré que le siens interviennent pour arrêter cette union. Elle voyait déjà son fier peuple déployer ses ailes pour voler à son secours. Mais rien ne s'était produit, les siens l'avaient abandonné, sacrifiée pour leur bien être, et la voilà mariée. Pour l’instant son époux ne semblait guère s’intéresser à elle. Il allait et venait entre les invités alors qu’elle était encore figée sur la tribune. Elle descendit rejoindre les autres, se résignant à faire des mondanités habillée en souillon. Les diplomates se lamentaient, "Quel mariage décevant, je m'attendais à plus grandiose. On dirait presque que le prince ne souhaitait pas se marier. Vous vous rappelez l'union de Ric le sanguinaire, ça, ça avait de la carrure." Oui répondait inlassablement Cali, mais la moitié des invités sont morts, si vous le souhaitez Lucas se fera un honneur de vous recréer l'ambiance. Le noble pâlissait et s'enfuyait. C'est vrai que le mariage avait été banal mais vu les massacres d'avant de quoi se plaignait-ils ? Ces hommes étaient frustrés de ne pas voir les vampires se goinfrer des siens. La barbarie humaine n'avait-elle pas de limite ? Quant aux convives vampiriques ils la regardaient d’un air gourmant, à coup sur ils se demandaient ce qui prenait au prince de jouer avec la nourriture. Le temps lui parut interminable. Elle ne supportait ni l’attitude des humains désenchantés, ni celle des buveurs de sang. Cette foule lui donnait la nausée, déséspérément elle chercha un refuge. Ce fut ainsi qu'elle rentra dans le château. Il y faisait plus frais qu' à l’extérieur, le soleil avait éblouit la cérémonie chauffant l'air et les invités. Profitant de cette douceur inattendue, la jeune femme commença à admirer l’architecture du palais. Mais elle fut bientôt interrompue par la voix de son mari qui arrivait. Il discutait certainement avec Etanne. N’ayant aucune envie de ce retrouver face à lui, Cali fila par l’escalier qui ornait le fond du hall.
Elle ne s’était jamais aventurée jusque là et découvrit un à un les étages supérieurs. Ils étaient tous conçus de la même manière, à chaque fois l’escalier débouchait sur un long corridor. Les premières pièces étaient certainement des chambres dédiées aux  gens de passage ou aux vampires habitants le palais. Mais elle ne put le vérifier car elles étaient fermées. Ensuite venaient des pièces  destinées aux soldats. Celles-ci ne possédaient pas de verrou et laissaient donc entrevoir les différentes bannières et uniformes des gardes chargés de protéger les émissaires. Les deux dernières pièces du couloir étaient invariablement une cuisine et une salle de bain commune. Ainsi chaque étage pouvait se suffire à lui-même si il était suffisamment ravitaillé. Elle approuva cette organisation qui pouvait se révéler fort utile en cas de siége.  Au sixième étage, épuisée, Cali se dit qu’il était temps de retourner en bas, surtout que la visite se révéla finalement aussi ennuyeuse que la réception. Elle s’apprêtait donc à descendre quant elle entendit du bruit plus haut. Intriguée la princesse gravit quelques marches pour s’apercevoir qu’elle était arrivée à la fin de l’escalier. S’ouvrait alors une immense pièce dans laquelle s’affairait un minuscule vampire. Lorsqu’il se retourna elle vit qu’il était très vieux.

le prisonnier de l'ange 9
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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 21:56
le prisonnier de l'ange 8

Le mariage se déroulait dehors. Les invités se répartissaient le long d’une immense allée qui se répandait de l’entrée du palais à une estrade montée pour l’occasion. Cali était encore dans le palais mais elle put voir que parmi la foule se trouvaient des représentants d’autres nations, conviés par diplomatie. En effet elle distinguait les couleurs vives du royaume D'Elzin et comment ne pas remarquer les chapeaux d'Ortence. Ces hauts de formes montraient par leur hauteur la noblesse de leur propriétaire . À en juger ceux qui étaient présent, les seigneurs s'étaient déplacés. Pour la première fois l'ange put aussi admirer les chevaliers d'Alcazamier, ces hommes gardaient un territoire secret au nord où régnait un mystère sans partage. Rare était de les voir, plus rare encore était leur déplacement. Lucas devait donc être un personnage important pour que deux de ces chevaliers furent dépêchés au mariage. Ainsi la légende était vraie, ils ne descendaient jamais de cheval. Tout de noir vêtu on ne distinguait rien de leur personne. Même leurs silhouettes étaient invisibles, masquées par une longue robe qui tombait gracieusement sur leurs montures.  La présence de ces hommes était là encore une marque rassurante de la politique des vampires. MLorsqu'elle sera morte son peuple sera  gouverné par des gens compétents.
L’arrivée d’Etanne interrompit ses pensés. Sans un  mot il s’engagea sur le chemin. Le garde qui l’avait emmenée la poussa derrière et la suivit. Elle pénétra donc dans l’allée comme une prisonnière, on aurait voulu la mener vers un échafaud on ne se s‘y serait pas prit autrement.Cette impression était sciemment calculée et désirée par le prince. D’ailleurs son aspect physique la renforçait . Elle comprit alors pourquoi l’estrade avait été montée si loin, Lucas voulait la mortifier autant qu’il se sentait humilié par ce mariage forcé. Cependant le mal être fut partagé. Pour éviter d'y penser la reine se concentra sur le paysage. Ses ennemis avaient un beau pays. Les bois recouvraient la majeure partie du territoire, car si les vampires pouvaient à présent se déplacer au soleil, l'obscurité restait leur domaine. Ainsi la forêt environnant protégeait les assassins, mais innocente de leurs crimes elle était épanouie. Un paradoxe de ces êtres sanguinaires capables de faire pousser la plus luxuriante et fleurie des végétations . Les arbres et plantes étaient ordonnés pour que chacun puisse se développer, mais l'impression restait celle d'une nature généreuse et spontanée. Les vampires étaient devenu un peuple des bois. Au loin se découpaient les montagnes d'Ycare qui coupaient leur monde en deux. Jamais personne ne les avait franchi, il se murmurait des choses sur ce qu'il y avait derrière. Des monstres cracheurs de feu, des cyclopes, des fées. Il se disait même que c'était la demeure des Dieux. Le paysage était idyllique, parfait pour un mariage. Mais l'ange eut dû mal à l'apprécier, derrière elle la lourde bâtisse lui rappelait qu'elle était une condamnée et non une mariée. Ce soir elle retrouverait sa petite chambre qui deviendra son cachot.

 Lorsque Cali apparut l’assemblée devient muette.Elle eut l’impression que ce brusque répis n’était pas naturel, comme si quelqu’un avait baissé le son de son union. Intriguée par ce silence elle détacha son regard de l'horizon pour le poser sur les visages qui l’entouraient. Elle y vit une surprise sans aucune limite se dessiner. Ainsi seul le mariage avait été annoncé mais l’identité de l’heureuse élue était demeurée secrète. Ce fut donc amusée par les expressions des convives qu'elle franchit les derniers mètres qui la séparaient de l’estrade et de son futur époux. En passant elle nota l'organisation des convives. Vers le châteaux se tenaient les invités, diplomates et la populace  voulant assister à la cérémonie mais plus on s'approchait de l'estrade plus la foule se raréfiait faisant place aux soldats. Le prince était entouré de son armée, comme s'il craignait une attaque. Un premier cercle était formé par l'armée régulière, leur uniforme était sobre. Tous avaient la même coupe, seule la couleur permettait de distinguer les différents corps. Rouge pour les fantassins, vert pour les archers, noir pour les cavaliers et ainsi de suite. Cali avait appris à les reconnaître et à les craindre. Elle savait même que les grades étaient représentés par un tatouage porté au cou par les soldats. Le nombre de trait du dessin informait sur la place de l'homme dans la hiérarchie. Un motif simple au départ qui se complexifiait au fur et à mesure de l'avancement. Le dessin final était hypnotisant,  une véritable œuvre d'art dont la maîtrise révélait l'artiste. Chaque dessin était différent selon le soldat, mais Cali ne savait ce que cela signifiait. Le second cercle était constitué par la garde rapprochée du prince. Leur uniforme était blanc, et à la différence des autres ils possédaient plusieurs sortes d'armes. Etanne, qui était leur chef, portait le même uniforme. Sans doute pour le protocole songea-t-elle car la première fois qu'elle l'avait vu le soldat était en civil. Curieuse elle tenta de voir son tatouage. Il était là, six traits en plus compta-t-elle, jamais elle n'avait rencontré de personnage aussi puissant. Il était époustouflant, d'une beauté irréelle. Ce peuple possède de véritables artistes, peut être que les siens pourraient y prendre part. Encore une de leurs invraisemblances, ils semblaient animés par l'amour de la beauté, comment pouvaient-ils être aussi barbares. En regardant son futur époux entouré de sa garde elle ne put s'empêcher de trouver cela  ridicule. Il n'était pas en danger, c'était lui le danger pour les autres ! Puis elle comprit, c'était une démonstration de force. Le message était clair, certes je me suis fait duper par cette femme mais je reste le plus puissant. N'oubliez pas qu'à tout moment je peux prendre vos villes et vous réduire au désespoir .

 Le garde et Etanne s’éloignèrent tandis qu’elle fit face au prêtre chargé de prononcer l’union. Elle ne savait pas comment les vampires s’épousaient, mais elle découvrit finalement que leurs deux peuples avaient à peu près les mêmes rituels. Ainsi elle ne fut pas perdue pendant la cérémonie. Elle se sentit soulagée, à un moment elle avait imaginé que le sacre exigerait de boire du sang ou de tuer quelqu’un. Mais rien de tout ça n’était nécessaire bien sûr, elle maudit son imagination. Le prêtre débitait des promesses de malheur pour les futurs mariés qui ne respecteraient pas leurs vœux. Des augures de félicité si au contraire ils restaient sages. Bref rien d’inhabituel, mais il  est fort peu probable que les prédictions de bonheurs futurs se réalisent pour eux. Jugeant le discours vide de sens, elle n'écoutait déjà plus l'officier préférant scruter son époux. Il était habillé sobrement mais avec élégance bien que sa tenue aurait plus appropriée pour un enterrement. Toutefois elle dut reconnaître que le noir faisait ressortir ses yeux et son coté dangereux. Ce coté mauvais garçon ne lui déplaisait pas s'avoua-t-elle. Sans trop se cacher, elle continuait à l’étudier . Soudainement elle croisa son regard amusé. Prise la main dans le sac, son époux la regardait faire le tour de ses atouts. Cali senti le rouge lui monter aux joues sans raison particulière puisqu'elle l’avait sentir faire lui aussi. Cependant son examen avait été beaucoup plus concis. Elle s’ordonna de se concentrer sur la cérémonie, après tout c’était son mariage.  Arrivait le moment où les deux époux et les témoins de leur bonheur devaient faire un serment sur l’amour qu’ils se portaient. Cali avait toujours considéré ce passage  ennuyeux, inutile, et bien trop fleur bleue à son goût (et pourtant elle était romantique). Puis elle réalisa que si la cérémonie était la même, elle allait devoir déclarer ses sentiments devant une assemblée de vampires et de nobles diplomates. Elle n’était pas sûre que ses envies de paix suffisent à justifier cette union. Pire, elle se mit à craindre les paroles de son futur mari et celles des soit disant témoins. Elle commença à s’agiter tout en cherchant les mots justes pour faire comprendre qu’une union pouvait être motivée par autre chose qu’un amour sincère. Et surtout qu’elle n’avait pas pris son futur époux en otage. Mais avant qu’elle n’ait pu formuler mentalement une diatribe cohérente le prêtre était passé à autre chose. Visiblement les cérémonies différaient ou l'ecclésiastique avait reçu des ordres en ce sens. Il n’était pas si stupide que ça. L’ennuyeux exposé qui avait remplacé celui des mariés et des témoins touchait à sa fin. En définitive les seules paroles qu’ils échangèrent furent « je te prends comme époux maintenant et à jamais » comme quoi dans un mariage on n’échappe jamais au coté niais. Même si tout le monde sait qu’à la fin l’épouse a de fortes chances de finir dans l’estomac du marié. Malgré tout il faut mettre les formes !  Le père finit par la traditionnelle formule « vous pouvez embrasser la mariée ». Une immense alarme retentit dans la tête de Cali tandis que le prince s’approchait d’elle. Mais avant même qu’elle ait pu se rendre compte de ce qui lui arrivait Lucas s’en allait. Il avait à peine touché ses lèvres et aucun applaudissement ne retentit pour leur souhaiter une vie remplie de bien-être.

le prisonnier de l'ange 8
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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 12:55

 Le prisonnier de l'ange 5

Cali se réjouit ce sort était indubitablement très puissant et il se révélait être d’une effroyable efficacité. Cependant cette petite victoire fut de courte durée, quand elle réalisa qu’il marchait dans les deux sens. Ainsi le roi avait aussi accès à son corps, émotions et pensées. De nouveau très lasse la princesse s'aperçut qu’elle avait retrouvé son calme. Résolue à ne pas se laisser abattre elle décida qu’une activité physique l’aiderait à se détendre ainsi qu'à oublier ses idées noires. Cela tombait bien  il y avait du travail pour ranger la chambre. Elle s’attela à la tâche. La nuit était déjà bien entamée quand elle s’accorda enfin un peu de repos. D’ailleurs quelque part dans son esprit elle entendait Lucas râler. Lui aussi était fatigué et il en avait assez qu’elle malmène son dos. Encore une fois ce fut sur un sourire qu’elle s’endormit, décidément cet homme n’arrêtait pas de râler.

Les deux jours qui suivirent Cali continua son ménage, rendant le plus agréable possible ce qu’elle considérait de plus en plus comme sa chambre. Cela l’aidait à ne pas penser au mariage, ce qui n’était pas simple car dans la cour les préparatifs battaient leur plein. De la fenêtre de sa chambre elle pouvait les apercevoir. Mais pour elle les tentes et tréteaux ressemblaient plus au montage d’un échafaud qu’aux prémices d’un événement festif. Chaque fois qu’elle se laissait aller à regarder en bas, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’aucun des siens ne serait là pour ce grand jour.
Comme toutes les filles, Cali avait idéalisé le jour où elle épouserait l’homme de sa vie. Elle avait déjà une idée bien précise de la robe qu’elle porterait. Il ferait beau et les oiseaux chanteraient pour elle. Des colombes s’envoleraient lors du baiser final, et son peuple l’acclamerait. Bref un mariage sans prétention. Encore une fois elle s’était adonnée à ses rêveries. De toute façon le mariage parfait ça n’existe pas tenta-t-elle de se raisonner. Quant au mari elle avait aussi une petite idée sur lui, mais il ne fallait plus y compter et finalement tant mieux. Cependant au-delà de ces différences il existait des points communs entre le mariage de ses rêves et celui qu’elle allait avoir. Il ferait peut être beau et la paix reviendrait. Dans ces moments, après un peu de détente, elle reprenait l’aménagement de la pièce avec plus de vigueur pour oublier la réalité et les rêves. Elle n'était pas la seule à être nerveuse, et cela la rassurait. En effet le prince avait connu de meilleurs jours. Elle ne l’avait pas revu depuis la séance devant le conseil, mais elle arrivait de plus en plus à décrypter son mental. Sans oublier que son corps lui envoyait des signes de stress évident. Elle se demandait souvent si Lucas arrivait lui aussi à percevoir ce lien qui les unissait au delà du corps et si il s’en servait. Vaines questions, elle le saurait bien assez tôt.
Le grand jour arriva. Comme dans ses rêves il faisait beau, mais la comparaison s’arrêta là. Elle ne reçut pas de robe de mariée. Elle garda donc sa vielle tenue déchirée couverte de sang et de poussière. Quand elle réalisa qu’elle n’aurait pas de nouvelle robe Cali essaya de laver son habit dans la salle de bain, mais elle ne put faire de merveilles. Elle le déplorait, la princesse avait conscience d'être une femme superficielle. Son corps, sa beauté l'avaient sauvée en de nombreuses circonstances et c'est sans vergogne qu'elle y avait recours en situation de crise. Face à des hommes, un joli sourire, un beau décolleté étaient des armes. Cependant à son mariage cette ultime défense lui serait inaccessible. Après s’être rhabillée elle entreprit de se coiffer. Elle regretta amèrement de ne pas avoir de peigne ni d’épingle. Le fin du fin aurait été finalement d’avoir une dame de compagnie, mais elle doutait qu’elle puisse en trouver une. Finalement elle se fit la seule coiffure qu’elle savait faire, et après dix minutes à s’affairer elle s’admira dans la glace s'étonnant de sa présence. Les vampires auraient-ils encore évolués ? Ce n'est pas le moment de songer à cela se dit-elle mettant un point final à son ouvrage
 Simple, élégante, sophistiquée la queue de cheval était la coiffure idéale pour un mariage! Elle était en train de tirer la langue devant la glace pour se moquer d’elle-même, quand le garde arriva. Il entra sans frapper et la surpris grimaçante. Avec toute la dignité qui lui restait elle le suivit jusque dans le hall.

Le prisonnier de l'ange 7
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