3 septembre 2009
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le prisonnier de l'ange 14
Le prince avait orienté le dessin vers la vitre de façon mieux voir les blessures qui étaient gravées au couteau sur l’abdomen de la victime. Le corps de la jeune femme avait été lacéré de plusieurs coups de couteau. Le dessin n'était qu'une esquisse en noir et blanc mais on devinait aisément que certains morceaux de chair avaient été arrachés. Le visage de la victime reflétait une peur sans fin, ses traits déformés par la douleur composaient un sinistre masque mortuaire. Même dans le repos éternel son âme semblait crier aux vivants. Cali sentit une boule de feu la parcourir. Elle avait déjà vu un cadavre mutilé de la sorte ! C’était celui de sa grand-mère, celui qu’elle avait trouvé il y avait à peine deux mois. Entre autre c’est la mort de ce dernier proche qui l’avait incitée à précipiter son plan. Ce qui fait qu’elle n’y avait pas réfléchi, il fallait qu’elle gagne la paix quel qu'en soit le prix. En voyant le dessin elle se rendit compte qu’elle n’avait même pas pris le temps de faire réellement son deuil. La mort de sa grand-mère l’avait ahurie. Cali avait fini par la considérer comme éternelle, cela faisait tellement longtemps qu’elle échappait aux vampires que c’était la preuve qu’ils ne l’auraient jamais. C’était donc sans crainte que ce jour là elle était partie à la recherche de son aînée qui ne l’avait pas réveillé. Elle pensait qu’elle avait dû sortir à l’aube pour ramasser des plantes et qu’elle n’avait pas vu le temps passer. La jeune femme songeait même un instant à la surprendre en criant pour la faire sursauter, comme quand elle était enfant. Elle n’avait jamais réussi à la déranger totalement, son aïeule avait l’ouie si fine qu'elle la percevait à chaque fois. C’est d’ailleurs ce qui expliquait sa longévité. Cependant ce jour là elle n’avait pas dû entendre ses tortionnaires arriver, ou elle n’eut pas la force de fuir. Cali ne sut jamais totalement ce qui s’était passé. Mais elle se rappelait avoir trébuché sur le corps de celle qu’elle aimait tant. Il lui avait fallu un petit moment avant de concevoir ce qu’elle regardait tellement le cadavre avait été altéré. Ayant compris, elle était restée là des heures à s’imprégner de chaque atrocité. Gravant cette image dans sa mémoire pour ne jamais oublier pourquoi elle se battait. Elle ne voulait pas baisser les yeux considérant ça comme une offense à sa grand-mère. Elle n’aurait pas voulu qu’elle soit faible, elle aurait voulu qu’elle la regarde pour affronter la réalité. Cali la veilla ainsi pendant trois jours sans bouger, sans manger ni boire. Telle une statue pleurant, sentant l’effroyable vérité pénétrer son être. A l’aube du quatrième jour elle s’obligea à se lever et à enterrer sa grand-mère. Rester prostrée comme ça devenait dangereux et son tortionnaire pouvait revenir. Elle creusa une tombe aussi profonde qu’elle put et rentra dormir. Aujourd’hui devant l’image tous ces sentiments revenaient à la surface avec une violence et netteté qu’elle n’aurait jamais soupçonnées. Si, attiré par ces émotions, Lucas n’avait pas bougé l’esquisse elle serait sans doute restée là, immobile et accablée de nouveau. Soudain une colère sans borne la submergea, faisant arrondir les yeux du prince sous la force de ses sentiments. Les vampires qui avaient fait ça ne s’étaient pas seulement nourri. Ils avaient torturé et, elle en était presque certaine, avaient violé son aïeule. Elle ignorait la patience et le sadisme qu’il fallait pour arriver à ce résultat, mais elle était sûre que désormais chaque nuit ses rêves ne cesseraient de l’imaginer. Ce fut d’une voix blanche qu’elle rompit la stupeur de son mari
- Alors messieurs on admire ses œuvres? Vous êtes vraiment torturés pour faire des dessins des restes immondes de vos festins. D’ailleurs en parlant de torture on ne vous a jamais appris qu’il ne fallait pas jouer avec la nourriture?
Ce fut Etanne qui répondit
- Tiens tu es encore là toi. Va faire mumuse ailleurs et laisse les grandes personnes s’occuper de ce qui te regarde pas. Pourquoi ne vas-tu pas rassembler ton peuple, c’est-à-dire les dix anges qui traînent encore leur misérable carcasse.
Ce fut la goutte de trop. Ivre de rage et de douleur Cali sans réfléchir se jeta sur Etanne. Surpris par la rapidité et véhémence de l’attaque ce dernier ne put se défendre.
le prisonnier de l'ange 16
Le prince avait orienté le dessin vers la vitre de façon mieux voir les blessures qui étaient gravées au couteau sur l’abdomen de la victime. Le corps de la jeune femme avait été lacéré de plusieurs coups de couteau. Le dessin n'était qu'une esquisse en noir et blanc mais on devinait aisément que certains morceaux de chair avaient été arrachés. Le visage de la victime reflétait une peur sans fin, ses traits déformés par la douleur composaient un sinistre masque mortuaire. Même dans le repos éternel son âme semblait crier aux vivants. Cali sentit une boule de feu la parcourir. Elle avait déjà vu un cadavre mutilé de la sorte ! C’était celui de sa grand-mère, celui qu’elle avait trouvé il y avait à peine deux mois. Entre autre c’est la mort de ce dernier proche qui l’avait incitée à précipiter son plan. Ce qui fait qu’elle n’y avait pas réfléchi, il fallait qu’elle gagne la paix quel qu'en soit le prix. En voyant le dessin elle se rendit compte qu’elle n’avait même pas pris le temps de faire réellement son deuil. La mort de sa grand-mère l’avait ahurie. Cali avait fini par la considérer comme éternelle, cela faisait tellement longtemps qu’elle échappait aux vampires que c’était la preuve qu’ils ne l’auraient jamais. C’était donc sans crainte que ce jour là elle était partie à la recherche de son aînée qui ne l’avait pas réveillé. Elle pensait qu’elle avait dû sortir à l’aube pour ramasser des plantes et qu’elle n’avait pas vu le temps passer. La jeune femme songeait même un instant à la surprendre en criant pour la faire sursauter, comme quand elle était enfant. Elle n’avait jamais réussi à la déranger totalement, son aïeule avait l’ouie si fine qu'elle la percevait à chaque fois. C’est d’ailleurs ce qui expliquait sa longévité. Cependant ce jour là elle n’avait pas dû entendre ses tortionnaires arriver, ou elle n’eut pas la force de fuir. Cali ne sut jamais totalement ce qui s’était passé. Mais elle se rappelait avoir trébuché sur le corps de celle qu’elle aimait tant. Il lui avait fallu un petit moment avant de concevoir ce qu’elle regardait tellement le cadavre avait été altéré. Ayant compris, elle était restée là des heures à s’imprégner de chaque atrocité. Gravant cette image dans sa mémoire pour ne jamais oublier pourquoi elle se battait. Elle ne voulait pas baisser les yeux considérant ça comme une offense à sa grand-mère. Elle n’aurait pas voulu qu’elle soit faible, elle aurait voulu qu’elle la regarde pour affronter la réalité. Cali la veilla ainsi pendant trois jours sans bouger, sans manger ni boire. Telle une statue pleurant, sentant l’effroyable vérité pénétrer son être. A l’aube du quatrième jour elle s’obligea à se lever et à enterrer sa grand-mère. Rester prostrée comme ça devenait dangereux et son tortionnaire pouvait revenir. Elle creusa une tombe aussi profonde qu’elle put et rentra dormir. Aujourd’hui devant l’image tous ces sentiments revenaient à la surface avec une violence et netteté qu’elle n’aurait jamais soupçonnées. Si, attiré par ces émotions, Lucas n’avait pas bougé l’esquisse elle serait sans doute restée là, immobile et accablée de nouveau. Soudain une colère sans borne la submergea, faisant arrondir les yeux du prince sous la force de ses sentiments. Les vampires qui avaient fait ça ne s’étaient pas seulement nourri. Ils avaient torturé et, elle en était presque certaine, avaient violé son aïeule. Elle ignorait la patience et le sadisme qu’il fallait pour arriver à ce résultat, mais elle était sûre que désormais chaque nuit ses rêves ne cesseraient de l’imaginer. Ce fut d’une voix blanche qu’elle rompit la stupeur de son mari
- Alors messieurs on admire ses œuvres? Vous êtes vraiment torturés pour faire des dessins des restes immondes de vos festins. D’ailleurs en parlant de torture on ne vous a jamais appris qu’il ne fallait pas jouer avec la nourriture?
Ce fut Etanne qui répondit
- Tiens tu es encore là toi. Va faire mumuse ailleurs et laisse les grandes personnes s’occuper de ce qui te regarde pas. Pourquoi ne vas-tu pas rassembler ton peuple, c’est-à-dire les dix anges qui traînent encore leur misérable carcasse.
Ce fut la goutte de trop. Ivre de rage et de douleur Cali sans réfléchir se jeta sur Etanne. Surpris par la rapidité et véhémence de l’attaque ce dernier ne put se défendre.
le prisonnier de l'ange 16