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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 22:40

 

La louve et le prince, tous les articles.

La louve et le prince, résumé.

  • - Tu as quinze ans, tu trouves tout cela mignon, ces histoires te détendent, elles te font oublier la guerre, les gnomes, la Terre qui te manque. Je comprends, Tarah. Mais tu dois grandir. Ceci est un monde où la magie est reine. Ce soi-disant elfe est suspect, il a un comportement anormal. Nous avons des ennemis, notre planète est menacée. Tache seulement de t'en souvenir, conclut-il maîtrisant sa voix comme s'il parlait à une petite fille.

La honte submergea mon esprit. Je voulus me réveiller chez moi sur Terre, prendre un peur-1.jpgpetit déjeuner d'adolescente, des céréales avec des jeux sur le paquet. Je voulus qu'il cesse de me regarder ainsi. J'avais perdu son estime, il ne me voyait plus comme l'élue qui pouvait l'aider, mais comme une poupée rose qui se révélait un poids insouciant. Je levai un index un peu tremblant.

- Ne t'inquiète pas, je reviens, mais il ne faut pas me suivre, l'avertis-je, sentant venir une chose irrépressible à laquelle j'étais habituée.

Je gagnai la cour intérieure d'un pas hésitant. Après il y avait un muret qui donnait sur la rue. Je me changeai en loup puis pris mon élan. Lorsque je franchis le mur la porte s'ouvrit à l'autre bout de la pièce. Je détalai dans la rue mais bientôt j'entendis haleter derrière moi. Je courus presque une heure. Enfin la panthère bondit sur moi. En colère je sortis d'abord les griffes mais ses dents se refermèrent sur mon cou qui se couvrit de bave. Comme un louveteau je me laissai soulever de quelques centimètres (du moins l'avant de mon corps). D'abord la rage manqua m'étouffer : j'étais un fauve en manque de grands espaces ; j'avais oublié ce que je fuyais, mais à présent je voulait avaler de la distance. Je repris la lutte, nos grondements emplîmes l'espace, attirant les habitants des tunnels dans notre direction. A présent, on cherchait à nous séparer, le goût du sang ravissait mes papilles. Enfin, je me retrouvai au-dessus de mon adversaire par nature : un vampire. La fierté me calma, de telle façon que le monstre me laissa une place à ses côtés, dans mon esprit que nous partagions au quotidien. C'était une panthère. C'était Prince. Je redevins humaine, pour être bien sûre de rester aux commandes de mon corps et de mon esprit.

Il m'imita, à présent il paraissait un homme jeune, mais d'apparence trop mature pour son âge. Les passants détournèrent les yeux du spectacle qui s'offrait à eux, un jeune couple enlacé mais couvert de sang, au beau milieu de l'allée où s'était tenue une bataille entre monstres puissants. Nul doute qu'ils nous avaient reconnus, sinon les choses n'en seraient pas restées là, pas ici chez les elfes. Sans un mot, nous fûmes de nouveau louve et panthère pour rentrer à la maison, courant côte à côte. Nous passâmes à la douche en silence. J'étais en colère car il n'aurait pas dû me suivre. Il aurait dû respecter ma volonté, due à ma nature.

Le dîner enduré nous partîmes tous trois chez Luna et Zéphir. Ils échangèrent avec Yule des idées de formule. Tous trois mélangèrent les ingrédients d'une potion compliquée. Enfin nous fûmes dans la salle de magie.

  • - Nous avons oublié un détail, se plaignit soudain la presque sœur de Prince.

  • - Je sais où nous devons aller, si c'est ce que tu te demandes, dit la panthère de lune.

Il le leur expliqua, car ils nous y mèneraient à cheval. Il était concentré sur ce qu'ils faisaient tous. Sans doute les êtres matures savaient-ils faire cela, songeai-je coléreuse. Bientôt les elfes se mirent à tourner autour de Prince et moi en scandant :

- Loi de la nature, accorde-nous une distorsion,

De grands, petits nos amis seront,

Ils doivent devenir tels des gnomes, pour cette nuit uniquement,

A l'aube, rends-leur immédiatement,

Leur nature initiale, je t'en prie,

Par notre volonté, qu'il en soit ainsi.

Concentrés sur notre but, nous étions tous disposés à devenir de petites choses de quarante centimètres. Je m'étais résolue à jouer le jeu, mettant de côté ma rancœur, au moins pour la seconde. Donc cela ne fut pas bien long, même si en magie tout était relatif. Je me sentis soudain chuter comme si je plongeais depuis une falaise escarpée. Je hurlai tout mon soul, mais bientôt la sensation finit par disparaitre. Je regardai autour de moi mais ne reconnus rien. Le plus effrayant était ces espèces de créatures de couleur beige-rosé. Sans plus réfléchir, je me mis à courir pour me mettre à l'abri.

 

La louve et le prince 69.

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 19:32

 

La louve et le prince, tous les articles.

La louve et le prince, résumé.

  • - L'après midi il était encore là avec son allure féline à côté de la machine à café. En partant il m'a dit qu'il avait revu ses positions. Il ne pouvait plus dîner. Je n'ai pas eu le temps de lui demander pourquoi.

Finaud, songeai-je comme toujours.

  • - Étrange, relevai-je prudemment.

  • - N'est-ce pas ? Alors en sortant du travail... J'ai honte, mais je l'ai suivi. De loin ! S'écria-t-elle quand Prince prit un air réprobateur. J'ai enfourché mon cheval et il m'a baladée hors des tunnels, en forêt. Il chevauchait à vive allure, j'avais de plus en plus de mal à suivre sa trace. Pour finir j'ai dû abandonner, j'avais rendez-vous avec vous.

Aucun de nous ne releva le dépit dans sa voix. Prince était toujours en colère après elle, tandis que de me côté, je ne savattentif.jpgais que penser de l'attitude de mon amie, ni du reste de celle de l'elfe mystérieux.

  • - C'est tout ? Déplorai-je finalement.

A son expression, je devinai que je m'étais trompée. Le vampire affichait à présent un malaise que l'on sentait des plus difficiles à contenir. Mais il tenait bon. Pour Yule, car quelque part, il lui faisait peut-être confiance. 

  • - Oui, mais ensuite il y a eu aujourd'hui. Ce matin dès neuf heures, je suis allée lui faire remarquer qu'il n'avait pas été correct la veille, en annulant sans explication. Il m'a rétorqué que j'étais bien exigeante pour quelqu'un qui suivait les gens dans l'ombre. Alors dépitée je suis retournée travailler.

Prince s'apprêta à dire quelque chose, puis se ravisa, les traits de plus en plus tirés, ce dont je commençai à sérieusement m'inquiéter. La haute fonctionnaire passa ses doigts fins dans ses cheveux ébène, nerveuse, puis sembla prête à continuer :

  • - J'ai pris des poses à des heures différentes par rapport à d'habitude. Il m'a manqué toute la journée, même si c'est étrange pour moi. Finalement, je n'ai plus pu attendre, je suis allée dans son bureau un peu avant seize heures. Pour lui proposer un autre dîner, demain.

L'immortel s'avança dans son siège, une expression dure plaquée à ses traits livides :

  • - Yule, il cache quelque chose, tu vas t'attirer des ennuis.

Je fronçai mes sourcils blonds, cherchant comment défendre le bel inconnu. Mais justement, je compris que je n'aurais rien pu faire de pire. Je ne l'avais déjà que trop fait. A présent je m'étais engagée envers le Prince de Terra. Je devais me comporter en conséquence, le temps où je pouvais me permettre de jouer avec ses nerfs était résolu. C'était peut-être cela, devenir adulte. J'observai ses traits de créature au sang froid, réalisant nouvellement que de surcroît, ce n'était pas simplement un homme, c'était un oracle qui avait une mission en son monde. On devait respecter une telle créature, au lieu de lui causer des soucis ridicules.

  • - J'en venais à me demander si je ne me faisais pas des idées sur ses intentions vis à vis de moi, continua sa presque sœur, bien loin de mes conclusions peut-être trop graves. Bref je suis rentrée dans son bureau et une fois cette question posée il n'a rien répondu. Alors à seize heures je lui ai dit que je devais partir. Il n'a rien dit non plus. Je me suis levée... Je ne l'ai jamais fait aussi maladroitement. Lorsque j'ai posé la main sur la poignée et commencé à ouvrir, il a repoussé la porte d'un coup sec. Je me suis retournée pour me retrouver directement contre lui. J'ai retenu ma respiration. Je sentais son souffle sur mon visage et son parfum me faisait frémir. Puis il s'est reculé et m'a indiqué de sortir dans un demi sourire.

Un silence suivit la fin de son récit puis nous soupirâmes toutes deux, ce qui conduisit Prince à lever au plafond ses yeux d'ambre. Nous nous levâmes pour partir et elle me glissa, inquiète :

  • - Alors, il a quelqu'un d'autre ?

D'abord je me paralysai, songeant qu'elle parlait du vampire. Mais en lisant l'inquiétude dans ses yeux gris, je compris qu'elle en était restée à Adam.

  • - Non, il est romantique, souris-je. Laisse-toi faire, c'est tellement bon de se laisser séduire.

Prince me lança un regard surpris. Nous repartîmes à cheval. Il restait du temps avant le dîner, aussi ne m'étonnai-je pas que Prince me poussât dans la chambre.

  • - Tu devrais te détendre, commençai-je pour engager la conversation, légèrement inquiète sans être bien sûre de savoir pourquoi je l'étais.

Il m'invita à m'asseoir, mais resta debout, démesurément grave, cherchant comment me convaincre en faisant les cent pas, tel un lion en cage.

  • - Tu as quinze ans, tu trouves tout cela mignon, ces histoires te détendent, elles te font oublier la guerre, les gnomes, la Terre qui te manque. Je comprends, Tarah. Mais tu dois grandir. Ceci est un monde où la magie est reine. Ce soi-disant elfe est suspect, il a un comportement anormal. Nous avons des ennemis, notre planète est menacée. Tache seulement de t'en souvenir, conclut-il maîtrisant sa voix comme s'il parlait à une petite fille.

La honte submergea mon esprit. Je voulus me réveiller chez moi sur Terre, prendre un petit déjeuner d'adolescente, des céréales avec des jeux sur le paquet. Je voulus qu'il cesse de me regarder ainsi. J'avais perdu son estime, il ne me voyait plus comme l'élue qui pouvait l'aider, mais comme une poupée rose qui se révélait un poids insouciant.

 

La louve et le prince 68.

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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 22:46

 

La louve et le prince, tous les articles.

La louve et le prince, résumé.

 

Son regard songeur m'indiqua qu'il y avait quelque chose.

  • - Qu'est-ce qu'il y a avec sa façon de boire le thé ? Interrogeai-je maladroitement, la buvant du regard.

mystere-1.jpgElle gloussa mais confirma sans attendre :

  • - Depuis des années nous faisons nos poses au même moment, ce qui est étrange parce que les autres les prennent plutôt à heures rondes. Ils arrivent à neuf heures, prennent une boisson à dix, puis onze... Enfin tu vois. Mon premier jour j'ai pris ma première pause à dix heures trente, puis midi, puis je suis allée manger à treize heures trente, j'ai repris une pause à quinze et à seize c'était terminé. J'ai toujours gardé ces horaires. Je trouve que la journée passe plus vite ainsi. Dès la première fois il était là avant moi, et depuis lors, il est déjà là quand je prends ma pause. Il m'a expliqué un jour qu'en prenant la pause de quinze à la demi ou de quarante cinq à pile il est sûr d'être tranquille.

Comme ces créatures étaient disciplinées, sans surprise mais pourtant délicieuses...

  • - Il aime la solitude, notai-je. Ce n'est pas ce que tu me disiais le premier jour. Il correspond donc à tes critères à ce sujet. Et note bien qu'il n'a jamais modifié ses horaires. Il aurait pu se calquer sur les tiennes. Mais il ne s'est jamais abaissé à le faire. C'est plus intéressant.

  • - C'est vrai, fit-elle en hochant la tête, songeuse. Mais ce n'est pas la seule chose qui m'intrigue dans sa façon de prendre le thé. Chaque fois je le trouve là, contre le mur, un pied dessus, l'autre au sol, adossé un peu loin, ce qui flatte sa silhouette. Le regard ailleurs. Puis lorsque j'arrive, les quinze minutes sont passées. Il lance le gobelet qui atterrit chaque fois dans la corbeille, puis il retourne travailler en me lançant un clin d'œil.

Je dus faire un effort pour ne pas baver sur la table tant je trouvais cette situation romantique. Je me forçai à me reprendre pour ne pas correspondre au stéréotype de la blonde qui ne s'intéressait qu'aux douces histoires d'amour.

  • - Donc la seconde pause ? Questionna Prince, beaucoup plus terre à terre.

Je soupirai malgré moi, ce qui tendit l'atmosphère d'une manière que je trouvai inopinée.

  • - Ne précipite pas son récit, me plaignis-je pour m'expliquer.

Dans un éclat de rire, elle reprit pour nous satisfaire.

  • - A la seconde pause je lui glisse au moment de se croiser : « Ça te dit de prendre un verre ce soir après le travail ? » « Tout dépend », répond-t-il. Alors ébahie, je le laisse retourner à son bureau. Le midi pareil on se croise, je vais chercher mon sandwich quand lui est de retour avec le sien. Alors de la même façon, je lui demande de quoi cela dépend donc. Il répond qu'il le saura quand il aurait fini de manger. Alors tout étonnée je ramène mon repas à mon bureau, mais je découvre que je n'ai aucun appétit.

  • - Tu voulais savoir, notai-je idiotement.

Elle me décocha un regard entendu, qui prouvait qu'elle-même avait été surprise par ce constat d'une évidence pourtant désarmante.

  • - Peut être bien, confirma-t-elle à voix haute. Alors au lieu de manger, je suis allée frapper à son bureau. Il a demandé qui c'était et quand je le lui ai dit, il a répondu qu'il était occupé. Vous croyez qu'il a un flirt parmi les collègues ?

Je voyais surtout qu'il avait réussi à le lui faire craindre, ce qui était très finement joué.

  • - Continue et je te répondrai, fis-je prudente.

  • - Bon alors je suis retournée travailler. Mais aussitôt après il est venu toquer. Je l'ai fait entrer. Il s'est assis devant moi et il m'a dit : « Cela dépend si tu aimes manger épicé ou non ». J'ai répondu que oui, alors il a dit qu'il acceptait d'aller dîner ce soir.

Prince leva les yeux au ciel et je le taquinai :

  • - Ose dire que tu aurais été si original.

Offusqué il m'adressa un autre regard noir, suite auquel je pressai encore Yule de continuer.

  • - L'après midi il était encore là avec son allure féline à côté de la machine à café. En partant il m'a dit qu'il avait revu ses positions. Il ne pouvait plus dîner. Je n'ai pas eu le temps de lui demander pourquoi.

Finaud, songeai-je comme toujours.

  • - Étrange, relevai-je prudemment.

La louve et le prince 67.

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 23:38

 

La louve et le prince, tous les articles.

La louve et le prince, résumé.

 

C'étaient des créatures équines, mais ce n'étaient pas que cela. Leur longue corne frontale paraissait fondue dans la nacre. Leur pelage semblait plus soyeux et brillant que celui de n'importe quel équidé, leur grâce était incomparable avec quoi que ce fût sur Terre et peut-être même sur Terra.

  • - Elles ne boivent qu'à un seul endroit ? M'intriguai-je une fois ce trouble dissipé. Mais pourquoi cela ?

Le sourire de l'immortel s'élargit devant ma réaction, mais il fit signe de ne plus parler.

  • - Tu vas le voir. Contente-toi de regarder, petite louve.

Nous fîmes de lents pas, guidés par le vampire, avant de nous arrêter. Je fus subjuguée. De jeunes femmes flattaient les créatures enchanteresses. Non, elles n'étaient pas humaines. C'étaient des centaure-dehors.jpgchevaux. Non, pas exactement. C'étaient des centaures ! Les jeunes femmes étaient d'une grande beauté, vêtues seulement d'une brassière. Elles câlinaient les licornes, tandis que celles ci buvaient paisiblement, du moins au début. A présent, certaines cherchaient visiblement la source d'une odeur, le museau bien haut, les narines dilatées.

  • - Elles viennent boire là parce que c'est là que vivent les centaures ? Chuchotai-je sans pouvoir les quitter de mes yeux sombres mais émerveillés.

  • - C'est cela. C'est ainsi sur toute la rivière de leurs terres. Elles sentent ma présence, les animaux n'aiment pas les vampires.

En effet, leur robe scintillante imprimait à présent des spasmes nerveux, tandis que les centaures cherchaient elles-aussi ce qui provoquait leur frayeur. Prince donna un peu d'impulsion à sa monture, de telle façon que nous apparûmes au grand jour. Lorsque les centaures nous vîmes, il expliqua que nous venions admirer les licornes, mais en nous découvrant, celles ci paniquèrent. Prince s'y étaient attendu : il lança Rubis à toute allure. Maintenant nous galopions parmi elles. Mais bientôt, elles parurent si apeurées que Prince fit en sorte que nous nous en écartions. Je restai quelques instants dans mes pensées, happée par la magie de ce qui venait d'arriver. Puis mes questions fusèrent, tandis que nous galopions pour honorer notre rendez vous avec Yule.

Nous terminâmes le trajet en silence, concentrés sur les foulées rapides de l'albinos. Nous ne ralentîmes qu'en entrant chez les elfes. Yule nous attendait devant le palais. Visiblement de mauvaise humeur, elle nous devança à vive allure dans les rues proprettes. Elle finit par mettre pied à terre devant un beau café, où elle entra sans nous adresser un regard. Ce ne fut qu'une fois assis qu'elle daigna enfin poser les yeux sur nous deux.

  • - Yule, plaida Prince, nous n'avions que dix minutes de retard.

Elle écarquilla les yeux, laissant libre cours à sa mauvaise humeur.

  • - Je déteste attendre, tu le sais parfaitement.

Je fus surprise de comprendre qu'elle luttait à présent contre une colère noire. La sagesse des elfes m'étonnerait toujours.

  • - Il m'a montré les licornes, expliquai-je. C'était magique.

Elle s'attendrit aussitôt. Il me sembla être l'heureuse gagnante d'une victoire miraculeuse.

  • - C'est vrai. Nous y allions régulièrement quand nous étions petits, narra-t-elle d'une voix claire.

Prince inclina la tête, comme pour sonder le degré de nostalgie qui planait dans ses paroles.

  • - Ce qui ne nous dit pas comment s'est passé ce rendez vous, conclus-je après un court silence.

  • - Tu ne perds pas le nord, sourit-elle, indulgente. Et bien c'était étrange. Depuis le temps qu'il attendait, je croyais qu'Adam serait une véritable pâte à modeler doublé d'une glu répugnante.

Elle était dure, égale à elle-même.

  • - Cela ne me surprend pas que tel n'ait pas été le cas, notai-je. Son message la veille prouvait qu'il a de l'esprit. Raconte, je veux savoir tous les détails.

Yule recula pour s'adosser confortablement, détournant le regard pour s'en rappeler exactement.

  • - Et bien lorsque nous nous sommes croisés à ma première pause café, je lui ai demandé si ici ça lui irait comme bar. Il a rétorqué qu'il n'avait pas encore accepté le rendez-vous, enchaîna-t-elle dans un sourire espiègle, probablement comme lui lorsqu'il avait répliqué ainsi.

J'eus un sourire éclatant, j'étais absolument conquise.

  • - Il est tout simplement génial, soupirai-je.

Prince me coula un regard mauvais. Je décidai de ne pas relever, puis la relançai sans tarder : - Continue, Yule.

  • - Alors gênée, j'ai dit qu'il avait raison et je suis retournée travailler. Une pause après, il buvait son thé appuyé contre le mur.

Son regard songeur m'indiqua qu'il y avait quelque chose.

 

La louve et le prince 66.

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10 octobre 2010 7 10 /10 /octobre /2010 15:27

La louve et le prince, résumé.

La louve et le prince, tous les articles.

 

Peu à peu je me repris ; la meilleure preuve en fut en réalité que je parvins enfin à me taire. Épuisé il s'était rendormi, je ne pus donc pas lui demander ce que les Dieux avaient dit. Je songeai que je lui poserais la question dès qu'il ouvrirait les paupières, car j'étais certaine de ne plus dedans-2.jpgpouvoir fermer l'œil, de peur qu'il ne lui arrive malheur. Mais je dus m'endormir aussitôt.

 

Il faisait grand jour de l'autre côté de mes paupières, lorsque j'émergeai doucement d'un sommeil agité. Je m'accordai encore quelques instants. Je songeai qu'il paraissait étrange que Prince ne m'ait pas encore réveillée. Il n'était pas près de moi. J'ouvris grand les yeux, soudain prise de panique.

  • - Prince ? Appelai-je affolée.

La chambre était vide, mais du bruit provenait de la pièce attenante.

  • - Je suis là, répondit-il depuis la salle de bains. Viens, Tarah, l'eau est encore chaude.

Quelques secondes après, j'ouvris la porte et tombai en arrêt. Cet homme était magnifique, avec ses cheveux ébènes et trempés, sa peau ambrée, ses yeux dorés, ses sourcils droits et bien éloignés, ses pommettes saillantes, sa bouche ronde. Je fis précipitamment passer mon déshabillé au dessus de ma tête et me glissai au dessus de lui, dans l'eau qui sentait bon la rose. Il se redressa pour m'embrasser avec application. Cet homme était beau et cet homme m'aimait.

  • - Je suis la femme la plus gâtée au monde, souris-je assez mièvre.

Cela lui inspira un sourire de matou supérieur.

  • - C'est vrai, sourit-il ainsi. Tu vas descendre chez les gnomes ce soir, mais ce sera aux bras d'un type qui sait où il va.

Je haussai bien haut les sourcils, surprise de ce retournement de situation, alors que je n'avais finalement rien fait pour l'obtenir.

  • - C'est de cela que t'ont parlé les Dieux cette nuit ? Déduisis-je de ce dont j'avais été témoin durant la nuit.

Il opina d'un léger mouvement de tête, avant d'expliquer posément :

  • - Je sais précisément où nous devons aller, je connais même des mots de passe Ainsi, nous arriverons directement chez le chef, jusque dans sa chambre, ce qui en soi sera la preuve que les Dieux sont avec nous. Il sera donc forcé de nous écouter, puis de nous aider. Enfin moi du moins, parce que toi tu peux parfaitement rester réchauffer le lit et préparer le meilleur câlin que tu m'auras jamais donné.

Au fond de moi, je devais admettre que cette solution me paraissait bien tentante. Mais a présent que les Dieux m'étaient venus en aide, je n'étais plus prête à reculer :

  • - Rêve, souris-je simplement.

Il eut une mine espiègle, puis me fit rouler de telle façon que je fus entièrement trempée l'instant d'après. Après le bain, le vampire asséna durement :

  • - Tu ne connais rien de ce monde, petite louve.

Une boule se forma dans ma gorge de petite fille, les mots s'y bousculèrent mais aucun n'en sortit.

  • - Tu vas en découvrir un peu plus, conclut-il énigmatique, en m'entraînant vers les écuries où nous sellâmes Rubis en silence.

Nous sortîmes des profondeurs de Terra, puis partîmes dans un galop effréné. Les mouvements saccadés de l'étalon albinos tendirent mon corps en détendant mon esprit. Le vent fouettait mon visage, les bras de Prince m'étreignaient, je me sentais bien. Deux heures après nous stoppâmes sur les instructions de Prince.

  • - Restons au pas et ne parlons plus. C'est ici qu'elles viennent boire.

C'étaient des créatures équines, mais ce n'étaient pas que cela. Leur longue corne frontale paraissait fondue dans la nacre. Leur pelage semblait plus soyeux et brillant que celui de n'importe quel équidé, leur grâce était incomparable avec quoi que ce fût sur Terre et peut-être même sur Terra.

  • - Elles ne boivent qu'à un seul endroit ? M'intriguai-je une fois ce trouble dissipé. Mais pourquoi cela ?

Le sourire de l'immortel s'élargit devant ma réaction, mais il fit signe de ne plus parler.

  • - Tu vas le voir. Contente-toi de regarder, petite louve.

La louve et le prince 65.

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7 octobre 2010 4 07 /10 /octobre /2010 22:43

 

La louve et le prince, résumé.

La louve et le prince, tous les articles.

  • - Si le chef n'a pas répondu cette nuit, il ne répondra pas davantage si nous essayons ta méthode, trancha Yule, sortant de son mutisme face à notre débat. Mais l'idée de se rapetisser pour aller jusqu'à lui est plus intéressante. Accomplir ce tour sur nous tous serait hors de notre portée, mais vous deux pourriez y descendre et trouver le chef pour l'obliger à vous écouter.

Soudain je me sentis trop exposée pour mes maigres facultés, mais je tâchai de me rassurer en me souvenant que je pouvais devenir un monstre sanguinaire, même si en l'état, l'énergie nécessaire me faisait cruellement défaut.

  • - C'est trop risqué ! S'affola Luna ! Et si on leur fait du mal là bas ? Ajouta-t-elle en désignant Prince et moi du menton, tout en mordillant un ongle parfaitement manucuré, mais sans excès toutefois.

Lui eut une mine impatiente, il n'en était pas à sa première mission risquée, il convenait de s'en souvenir. Quant à moi, je me sentais suffisamment protégée en sa compagnie pour me sentir vaguement joueuse pour tenter l'expérience sans crainte particulière. Un regard à ses pupilles félines me confirma la puissance qu'il portait sous les apparences, telle un discret vêtement caché contre sa peau claire.

  • - Prince sait toujours se sortir de toutes les situations, sourit Yule dont l'opinion rejoignait la mienne à coup sûr. Il est celui qui sait !

  • - Par contre j'irai seul, décréta-t-il en croisant mon regard brun qui s'agrandit de stupeur.

boude-assise-dedans.jpgCet hébètement me passa rapidement, pour faire place à la colère à laquelle mon espèce était prompte.

  • - N'y pense même pas, grognai-je ainsi.

Un silence tendu plana alors, aussi finit-il par décréter :

  • - Nous allons rentrer, merci, mes amis, nous vous laissons vous reposer mais nous reviendrons demain. Cela vous convient-il ?

Ces paroles ne firent qu'attiser ma contrariété, de fait. Qui était-il pour décider à ma place ?

  • - Avec plaisir, sourit Zéphir. Bonne nuit à vous trois.

La nuit doucha un peu ma mauvaise humeur. Je décidai d'agir avec ma raison au lieu d'écouter mes pulsions, qui n'avaient jamais été d'une grande efficacité. Nous enfourchâmes nos montures puis comme la veille, Yule s'apprêta à gagner sa chambre. Je la retins par le bras juste à temps pour ne pas laisser passer cette chance de me changer les idées en m'intéressant à la presque soeur de Prince, que j'aimais beaucoup, avant d'en revenir avec lui à ce qui venait de se passer chez les elfes.

  • - Ne crois pas que tu peux nous quitter sans nous avoir raconté ce verre avec Adam ! La réprimandai-je faussement.

Elle eut un faible sourire, avant de tenter une parade :

  • - Je suis épuisée, ne peut on pas en parler demain ?

Une nouvelle fois, la panthère de lune contra mes projets, comme s'il s'évertuait à tirer sur la corde :

  • - Nous viendrons te chercher au travail, trancha-t-il, bonne nuit, jolie Yule.

Elle le remercia du regard, puis nous allâmes nous coucher. Je choisis une position confortable entre ses bras, le nez dans son cou, et lui murmurai :

  • - Tu ne t'en sortiras pas ainsi, vampire, j'espère que tu en es conscient.

Il eut un rire léger, un peu sec, avant de prononcer de vagues paroles à propos d'un répit jusqu'au matin, où le repos nous aurait rendus mieux aptes à la négociation. Je me laissai aller à cet accord somme toute assez tentant – la soirée avait été éprouvante. Cette nuit-là, Prince s'agita beaucoup. Chaque fois qu'il tournait et retournait il m'emmenait avec lui d'un bout à l'autre du lit et il était quatre heures du matin lorsque je me décidai à allumer la lumière. Je poussai un hurlement strident. Ses yeux étaient aussi grand ouverts que blancs et vides. Je hurlai son nom autant de fois que je le pus avant que Yule et ses parents ne déboulent dans la chambre, apeurés par mes cris. Lorsqu'il vit de quoi il s'agissait, le couple d'elfes fit demi tour, l'air rassuré. Yule m'expliqua succinctement avant de les imiter presque aussitôt :

  • - Les Dieux lui parlent. Ne t'inquiète pas, Tarah. Tout va bien se passer.

Oh... Pourtant je ne pus m'empêcher de le veiller comme s'il avait la pire des maladies, une incontrôlable peur au ventre. A six heures il s'éveilla enfin. Il n'avait pas l'air apaisé, mais au moins avait-il un aspect normal, s'il était permis d'énoncer cela à propos d'un vampire.

  • - J'ai eu tellement peur, tellement, tellement peur, répétai-je idiotement.

Il eut un pâle sourire avant de m'attirer à lui sans prononcer un mot. Je posai l'oreille sur sa poitrine, entendre les battements de son cœur m'eut tranquillisée, mais évidemment je ne pus rien entendre.

  • - J'ai eu très peur de te perdre, commençai-je d'une voix éraillée.

Je me redressai pour enchaîner plus durement :

  • - Promets que jamais tu ne me quitteras. C'est toi le vampire, je ne dois pas te voir mourir. Promets.

A mesure que j'énonçais des sottises mièvres et gluantes de grands sentiments, il me semblait que je serais incapable de cesser d'en ajouter de nouvelles.

  • - Tarah, calme toi, je suis là, tout va bien, petite louve.

Peu à peu je me repris ; la meilleure preuve en fut en réalité que je parvins enfin à me taire. Épuisé il s'était rendormi, je ne pus donc pas lui demander ce que les Dieux avaient dit. Je songeai que je lui poserais la question dès qu'il ouvrirait les paupières, car j'étais certaine de ne plus pouvoir fermer l'œil, de peur qu'il ne lui arrive malheur. Mais je dus m'endormir aussitôt.

 

La louve et le prince 64.

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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 23:27

 

La louve et le prince, tous les articles.

La louve et le prince, résumé.

  • - Nous avons la formule et la potion, enchaîna Zéphir... Et pour ton grand plaisir, Tarah, elle n'est pas à boire, conclut-il dans un sourire complice.

Nous nous installâmes un bol de potion puante sur les genoux, tous ensemble pour une fois, ils viendraient tous nous aider à convaincre le chef des gnomes. La voix des trois elfes s'éleva ensuite :

magie-concentree.jpg- Ô roi des gnomes, écoute ma prière,

Nous avons mélangé pour te trouver,

L'argile,le fer, ainsi que le lierre,

Puissent-ils nous donner accès, dans un but si louable,

A ton âme responsable.

Nos destins sont grains de sable,

Mais ceux des peuples seront sauvés,

Si tu acceptes de venir nous trouver,

Qu'il en soit ainsi par nos efforts alliés.

La tirade se répéta de nombreuses fois, de sorte que j'en vins à me demander si j'en supporterais beaucoup plus, à cause de la migraine qui me vrillait le tête. Je me concentrais en effet du mieux que je pouvais, mais un mur semblait se dresser devant moi. La voix de Yule se tut bientôt. Le valeureux couple continua ; à cet instant, ma migraine devint insupportable. Les étoiles se mirent à danser devant moi, aussi sus-je qu'il ne me restait plus que quelques minutes de conscience. Je me laissai glisser au sol pour ne point tomber. Puis le noir se fit, je cessai de rien entendre. L'endormissement me prit enfin et je m'y laissai glisser avec délices.

J'étais seule dans la salle de magie, un oreiller sous la tête. Je sortis doucement du sommeil, puis quittai la pièce telle un automate. Les voix m'apprirent que les autres avaient rejoint le salon. Ils se turent en m'observant me laisser tomber sur un fauteuil. Je baillai tandis que Luna me demandait :

  • - Thé ? Café ? Chocolat, pour la fiancée du Prince de Terra ?

J'eus un drôle de sourire, car ce statut était beaucoup trop récent pour que ces propos me parussent naturels.

  • - Un thé vanille, oui. Vous avez réussi ? Questionnai-je alors que la petite suivante partait me chercher ce que j'avais demandé.

  • - Non, répondit Prince sans détours. Le chef des gnomes ne veut pas s'ouvrir à nous, or sa magie est assez forte pour nous empêcher de l'atteindre. Nous réfléchissions à une solution de repli.

A ces paroles, je sentis l'épuisement me gagner, non seulement suite à l'épreuve que nous venions de traverser, mais aussi de par la guerre que nous étions bien loin de faire cesser dans ces piètres conditions.

  • - Ne pourrions-nous pas nous rendre simplement à l'une des portes de leurs tunnels ? Proposai-je d'une toute petite voix lasse.

  • - Impossible d'y descendre, expliqua Prince, c'est trop étroit pour nous, et avant que tu demandes, on ne peut pas se pencher et appeler quelqu'un, c'est trop profond.

Au son de sa voix que j'adorais, je sentais pourtant qu'il partageait mon dépit légitime.

  • - Avec la magie ? Contrai-je encore, tâchant de me montrer vaillante. Nous pourrions soit nous rétrécir, soit faire porter nos voix, qu'en pensez-vous ?

  • - Si le chef n'a pas répondu cette nuit, il ne répondra pas davantage si nous essayons ta méthode, trancha Yule, sortant de son mutisme face à notre débat. Mais l'idée de se rapetisser pour aller jusqu'à lui est plus intéressante. Accomplir ce tour sur nous tous serait hors de notre portée, mais vous deux pourriez y descendre et trouver le chef pour l'obliger à vous écouter.

Soudain je me sentis trop exposée pour mes maigres facultés, mais je tâchai de me rassurer en me souvenant que je pouvais devenir un monstre sanguinaire, même si en l'état, l'énergie nécessaire me faisait cruellement défaut.

 

La louve et le prince 63.

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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 23:19

 

La louve et le prince, résumé.

La louve et le prince, tous les articles.

 

La douleur explosa à mon esprit, mais lorsque je repris conscience, j'étais entre les bras aimants de Celui qui savait, savourant ses caresses attentionnées. Je me rendormis, heureuse d'être qui j'étais, capable de survivre à l'amour du dangereux Prince de Terra.

 

colere-chateau.jpgUn gros chat enfouissait rageusement son museau humide sous ma nuque qu'il endolorissait. Il voulait aller de l'autre côté.

  • - Fais le tour, suppliai-je dans un demi sommeil.

Le gros chat balada sa truffe glacée sur mon visage aux yeux clos. Je fis un effort surhumain pour soulever les bras et lui donner le câlin qu'il voulait, pourvu qu'il me laisse dormir. Où... où ce foutu chat terminait-il donc ? Mes bras n'étaient pas assez longs pour en parcourir toute la longueur. Ce n'était pas un chat. J'ouvris grand les yeux. Une panthère... Qu'est-ce que...

  • - Prince, compris-je, enfin réveillée.

Avec délices, je l'entourai de mes bras et enfouis mon visage dans la douce fourrure. Bientôt du museau il fouilla mon visage et mon cou, achevant en douceur de m'éveiller tout à fait. Nous nous dirigeâmes vers la baignoire, qui était pleine et entourée de bougies, ce type-là était l'homme parfait, le prince charmant au cheval blanc des contes de fées de toutes les petites filles. J'enjambai le bord de la baignoire ; lorsque je me retournai ce fut un jeune homme aussi splendide que déjà frais et réveillé qui me fit face puis m'y accompagna.

  • - Tu n'as jamais une tête du matin, me plaignis-je en grognant.

Il eut un sourire hautain, de fière créature surnaturelle et délicieuse.

  • - Je suis un vampire, il ne faut pas l'oublier, rappela-t-il en guise d'explication. Il me suffit d'une pensée pour afficher une façade absolument parfaite. Mais n'oublie pas que mon vrai visage est celui d'un mort vivant dont les sens s'affolent à l'odeur du sang humain.

Je hochai la tête, cela me plaisait autant que cela semblait le satisfaire lui-même.

  • - A quoi ressemblais-tu, avant de devenir tel que tu te décris ? Fis-je, curieuse tout de même.

Il eut une expression indécise.

  • - Le souvenir de mon ancien visage m'échappe de plus en plus. J'avais les yeux de mon père, se remémora-t-il en plissant les yeux, la tête penchée de côté.

Je croisai ses bras autour de mon torse, glissant au-dessus de son corps musclé dans l'eau chaude et fumante.

  • - Tu as ceux de ta mère, à présent, notai-je en me contorsionnant pour lui donner un baiser mouillé.

Il eut un doux sourire princier, lorsqu'il lut dans les miens combien il me plaisait. Ce ne fut que lorsque l'eau devint froide que nous nous lavâmes en vitesse avant d'aller déjeuner. Je remerciai le Ciel que personne ne se joignît à nous, j'aimais tant partager du temps seule avec l'immortel. J'avais passé une robe qui me collait à la peau par électricité statique, ce qui agrémentait sa simplicité déconcertante, qu'il avait choisie, d'une délicieuse couleur cyan.

Nous sortîmes pour passer la journée en forêt. Cette fois nous avions préparé un pique nique, emporté une nappe ainsi que des changes pour se baigner l'esprit tranquille. Ensuite nous sellâmes Rubis, notre si bel étalon albinos. Cette journée n'eut rien à voir avec notre périple de l'autre fois. Nous intercalions les galops enivrants avec de tendre baignades et de délicieuses séances de massage. Nous nous contâmes des histoires imaginaires qui ne finissaient pas toutes par ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. L'atmosphère particulière de Terra, entre la guerre et la luxure d'une forêt si riche qu'elle paraissait vous engloutir, m'avait ôté beaucoup de mon innocence.Elle m'avait rendue moins fraîche, elle m'avait délestée de toute forme de pureté. Désormais j'étais sans doute plus en phase avec ma nature monstrueuse, de créature mal odorante qui bavait en grondant. Mon jeune âge rendait simplement tout cela plus irréfléchi, plus douteux, les conséquences à venir s'annonçant sans doute regrettables, quoique cela ne me posât aucun problème pour la seconde.

Pour finir nous remontâmes à cheval et nous rendîmes directement chez Zéphir et Luna. Ils devaient avoir déjà dîné et nous ne voulions pas arriver trop tard, ils travaillaient le lendemain. Nous tombions bien puisque Yule était là depuis...

  • - Le temps nécessaire pour finir ce thé, fit elle en brandissant la tasse vide.

  • - Nous avons la formule et la potion, enchaîna Zéphir... Et pour ton grand plaisir, Tarah, elle n'est pas à boire, conclut-il dans un sourire charmeur.

La louve et le prince 62.

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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 23:11

 

La louve et le prince, tous les articles.

  • - Y a-t-il un chef à qui nous pourrions demander ? Tentai-je surtout pour me concentrer de nouveau sur le sujet qui nous intéressait.

  • - Sans doute, convint Luna. Nous pouvons le chercher par magie. Mais demain, les enfants. Dormons, nous nous levons pour le travail dans quelques heures, à chaque jour suffit sa peine.

chambre-enigmatique.jpgNous en convînmes tous ; ainsi, Prince Yule et moi regagnâmes la maison. Je ne vis pas passer le voyage, j'adorais chevaucher sur Rubis, cela me faisait tout oublier, c'était un délice. Les jambes collées à ses flancs immaculés, sa chaleur se communiquait à mon être frêle, tandis que ses mouvements réguliers me berçaient doucement. Une fois à terre, nous nous séparâmes bien vite, toutefois. Prince et moi nous retrouvâmes à la salle de bain. Il me regarda passer un déshabillé noir à liserais rouges, fermé dans le dos par une multitude de nœuds, mais je ne vis pas ce désir, que j'aimais tant provoquer, danser dans ses prunelles. Cela me rappelait quelque chose.

  • - Pourquoi tous ces regards noirs, aujourd'hui ? M'enquis-je alors que nous ouvrions le grand lit à baldaquins, chacun de son côté.

Prince ne m'accorda pas un regard. Impénétrables, ses traits tirés me parurent plus livides que jamais.

  • - Callista avait chaque jour un amant différent, finit-il par lâcher d'un ton tranchant. Est-ce ordinaire dans ton monde, Tarah ?

Je suspendis mon mouvement, agrippée aux draps comme à une bouée de sauvetage. Ce que j'avais pris pour un jeux d'adolescents ne l'étais visiblement pas aux yeux de la panthère de lune.

  • - Absolument pas, Prince, murmurai-je, mis amusée, mi tendue à cause de son air un peu menaçant de tueur par nature.

Il leva lentement vers moi ses prunelles dorées. Loin de faire la souris acculée, je ressentis le besoin de riposter par la violence. Je serrai les mâchoires tandis que mes crocs poussaient inexorablement.

  • - Et toi, qu'est-ce que tu en penses ? Demanda-t-il en levant le menton, les paupières mi-closes, arborant un air supérieur qu'il ne m'avait jamais adressé.

J'ouvris la bouche pour l'insulter, levai les bras pour brandir les griffes qui poussaient là où s'étaient trouvés mes ongles courts. L'esprit de la louve fit un bref passage aux côtés du mien. Je pensai bien du mal, promis mentalement bien des douleurs. Je rejetai la tête en arrière. Je tendis tout mon être vers la transformation inverse. Lorsque je rouvris les yeux, il étaient de nouveau ceux d'une blonde adolescente. Le levai un sourcil, adressai un sourire méprisant à mon promis.

  • - Que si un homme me satisfait, je ne songerai jamais à aller en voir un autre, soufflai-je en faisant jouer mon cou, endolori par la transformation avortée.

  • - Et dans le cas contraire ? Interrogea le vampire, d'une voix sifflante qui en cours de phrase, regagna le miel de son timbre habituel.

Nous nous sentions enivrés par la force de ce que nous nous étions presque laissés aller à devenir. Le danger, la violence dans l'air nous avait insufflé un plaisir contre nature. A présent, nous jouions tous deux, cela ne faisait aucun doute.

  • - Alors je le quitterai pour trouver quelqu'un d'autre. Bref je m'efforcerai d'être fidèle, si c'est ta question. Cela te tranquillise ?

J'avais travaillé la voix, j'avais mêlé l'innocence de la jeune humaine avec la perversité du monstre qui en habitait la chair.

  • - Non, siffla-t-il de sa voix d'outre tombe.

Il s'était penché au-dessus du lit pour me parler de très près. Je voyais les pores secs de sa peau diaphane, se mouvoir alors qu'ils auraient dû être mortellement figés depuis bien longtemps. Je pus presque sentir la putréfaction dans son halène chargée. Je donnai à Prince un long baiser, diablement dérangeant, qui me fit chavirer tandis que lui maîtrisait la situation depuis le début de cette conversation. Lorsque nos lèvres se détachèrent, je compris que j'étais à sa merci. Ma voix tremblait lorsque je questionnai :

  • - Non ?

Mon air interloqué lui apprit qu'il fallait m'expliquer.

  • - A partir de quel moment estimes-tu être avec quelqu'un ?

Son large sourire n'en était pas moins glacial. Terrible prédatrice, la panthère de lune savourait cette mise au point, qu'elle attendait depuis bien des heures.

  • - Et bien.. A partir du moment où d'un il me plaît, de deux je lui plais, de trois il s'est déjà passé des choses à peu près sexuelles en nous, de quatre il m'est promis par les dieux.

Un gloussement s'échappa de ses lèvres, à moins que ce ne fût un léger ronronnement félin. De mon côté, l'excitation obscurcissait mon jugement. La traque verbale et consentante me rendait dans un état auquel je ne comprenais rien.

  • - Donc Adam te plaît mais tu me seras fidèle ? Conclut-il, souverain dans le ton, l'expression et par sa nature.

  • - Oui, Prince.

Je n'avais pas eu cette voix soumise, tremblante, craintive, si ? Il leva un sourcil satisfait, eut un mouvement de tête supérieur, puis se coula entre les couvertures dans un soupir de plaisir, son corps parfait se mouvant avec une grâce surnaturelle. Je me couchai face à lui, bien moins gracile, car ainsi son les lycans. L'espace d'une seconde, la lutte pour le pouvoir se joua d'une autre façon, d'un tendre manière auréolée d'ivresse gesticulante. Lorsque la fière retomba, il ne s'était pourtant rien passé de plus qu'auparavant. Je me demandai pourquoi nous en étions restés là. Je levai le menton pour l'interroger du regard. Ses prunelles écarlates, en son visage cireux parcouru de veines bleues, m'arracha un feulement d'animal surpris. Je me hâtai de devenir un monstre, je brandis mes griffes lorsqu'il chargea, sans pitié, mais ce fut d'une voix à mi chemin entre celle de la femme et celle, incompréhensible, de l'affreuse créature que je n'avais pas achevé de devenir, que le l'appelai en dernier recours.

La douleur explosa à mon esprit, mais lorsque je repris conscience, j'étais entre les bras aimants de Celui qui savait, savourant ses caresses attentionnées. Je me rendormis, heureuse d'être qui j'étais, capable de survivre à l'amour du dangereux Prince de Terra.

 

La louve et le prince 61.

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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 08:52

La louve et le prince, résumé.

La louve et le prince, tous les articles.

 

 

Il n'osait pas bouger, alors sa mère quitta les genoux de son père pour se glisser dans ses bras. Comme la veille, il pleura à chaudes larmes, le nez dans sa fourrure. Lorsque la panthère s'écarta, l'elfe s'approcha pour donner une accolade à son fils. Celui-ci referma ses bras autour de lui ; l'étreinte fut troublante, aussi détournai-je mon regard noisette. Peut être parce que Prince, dans les bras de l'elfe gracile, me parut gauche pour la première fois depuis que je le connaissais.

  • - Nous t'aimons, mon fils. Toi aussi, ma fille, conclut son ainé, en plongeant dans les miennes ses troublantes prunelles brun clair.

magie-3.jpgLe choc arrêta mon cœur, mais ses battements reprirent leur cours lorsque nous nous retrouvâmes de nouveau parmi nos amis, dans la salle dédiée à la magie, chez le couple d'immortels. Surprise, je les trouvai tous conscients, nullement vidés comme auparavant. Lorsque j'exprimai mon trouble, Luna m'expliqua dans ces termes :

  • - C'est parce que le roi a accepté tout de suite l'intrusion. C'est celle-ci qui demande le plus d'énergie, d'ordinaire.

Nous leur contâmes tout ce que nous venions d'entendre et tous furent heureux pour nous deux. Les parents de Prince avaient été forcés de faire ce qu'ils avaient fait, c'étaient des gens bien et aimants, tout était donc pour le mieux. Mais bientôt le silence régna : nous cherchions la solution au problème qui nous avait menés vers le Roi et la Reine de Terra.

  • - Il faut rendre leur animalité aux Spares, commençai-je fermement.

Tous parurent étonnés, alors j'expliquai laborieusement :

  • - Ils sont devenus ainsi parce qu'ils l'avaient perdue. Si on la leur rend, ils redeviendront humains, donc bons comme ils l'étaient aux origines.

  • - Oui, s'exclama Prince. Par magie c'est facile, tout est résolu !

Je devinai son erreur à l'expression dépitée que partageaient nos quatre amis. Luna glissa une main aux doigts fins dans son épaisse chevelure ébène, pour secouer ses lourdes mèches comme pour trouver la force de nous décevoir. Mais elle n'eut pas à le faire la première.

  • - Non, décréta Zéphir. N'as-tu pas appris en ces quelques jours comme il est épuisant d'utiliser la magie, à trois, envers une seule personne ?

  • - Alors imagine à trois envers tout un peuple, enchaîna Yule. C'est purement impossible.

  • - Alors il faut convaincre tous ceux qui sur Terra son dotés de magie, enchaînai-je sans perdre une seconde.

Les elfes réfléchirent. Prince, comme moi, défigura chacun, pour percer le cours des pensées qui voltigeaient dans l'air, insaisissables et pourtant presque palpables.

  • - Il y notre peuple, dit Luna, mais aussi euh.. Les gnomes, c'est tout. Les fées n'ont que le pouvoir de lancer des sorts qui altèrent les perceptions, les ondines peuvent seulement maîtriser l'eau. Les lutins n'ont aucun pouvoir, pas plus que les centaures ou que les trolls.

Dieu, toutes ces créatures ! M'affolai-je intérieurement.

  • - Peut être qu'à nos deux peuples nous pourrions faire quelque chose, conclut Zéphir, mais ils refuseront sans doute, ils sont profondément mauvais.

Le nez plissé, le blond magicien inspirait presque l'hilarité. Mais je me retins de tout éclat de rire intempestif, car le moment était mal choisi pour ce genre de manifestation de joie inopinée.

  • - Peut être pas, décréta Prince, qui contrairement à moi, ne s'était point déconcentré. Mes parents disent qu'aux origines, tous les peuples étaient bons et que seuls les humains ont changé. Ils ont des démarches qui nous semblent mauvaises, mais ils ont sans doute leurs raisons. Par exemple, ils ont voulu nous empêcher de risquer l'asservissement de la forêt entière, ce qui était louable.

Je pris quelques secondes pour observer la panthère de lune, magnifique avec ses brillants cheveux sombres. Elle n'avait pas oublié ses peurs des débuts, les prêtant à présent au peuple des gnomes. J'ignorais si c'était perspicace, mais je n'avais aucune preuve que mes doutes fussent fondés, aussi ne les exprimai-je guère.

  • - Y a-t-il un chef à qui nous pourrions demander ? Tentai-je surtout pour me concentrer de nouveau sur le sujet qui nous intéressait.

  • - Sans doute, convint Luna. Nous pouvons le chercher par magie. Mais demain, les enfants. Dormons, nous nous levons pour le travail dans quelques heures, à chaque jour suffit sa peine.

 

La louve et le prince 60.

 

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