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- La louve et le prince, résumé.
- La louve et le prince, tous les articles.
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- Je me disais que tu n'es peut être là que pour ce genre de choses. Tu as des bonnes idées. Tu amènes dans l'équation la fraîcheur que je n'ai pas – qu'aucun mâle ne possède, à vrai dire. Je vais m'y habituer.
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- Merci. En contre partie je suis une vraie chochotte. Mais je fais mon possible pour me soigner.
Il eut un sourire détendu, mais déjà je me concentrais. Mes poils blonds commencèrent à couvrir mon corps ; je retirai ma robe en un réflexe que j'avais fini par acquérir à force de déchirer des vêtements lors de la transformation. Dans la douleur je me laissai aller en avant, lorsque ma colonne vertébrale se pli en un bruit mat. Enfin tous mes organes cessèrent de me faire souffrir. La fauve apparut dans mon esprit, tandis que son cri de douleur mourant dans la forêt sombre – un hurlement à la lune, pour un observateur extérieur. La haine explosa à mon esprit lorsque je découvris une panthère noire assise non loin. Mais alors que déjà, un grondement inquiétant s'échappait de ma gorge de monstre, je récupérai les reines, expédiant le lycan au second plan de mon esprit. Prince se leva majestueusement, je l'imitai de ma démarche que je savais beaucoup moins esthétique de femme-louve. Nous entrâmes tout doucement dans l'eau glacée mais bien vite elle apaisa tous mes muscles tendus. Un délice. Je fis mine de l'attaquer et nous partîmes dans un jeu étrange, lycan contre panthère, qui l'emporterait ? Aucun de nous, finalement nous retournâmes sur la berge, grisés par l'exercice. Je m'affalai pour me reposer. Maintenant j'étais trempée dans la boue. Fantastique, tu as certainement été choisie par les Dieux pour ta remarquable intelligence, Tarah, déplorai-je. Je retournai à l'eau et entendis Prince s'esclaffer, ayant retrouvé sa forme humaine. Je commandai à mon corps de récupérer la forme première et fus aveuglée un court instant par une douleur aussi puissante que furtive.
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- Allons-y, conclus-je lorsque je fus enfin habillée de propre.
Quel bien cela faisait ! Bon maintenant nous étions trempés sous nos vêtements mais peu importait, je me sentais encore grisée par l'exercice. Ce fut ainsi que nous arrivâmes au camp. Je rougis violemment en constatant que les trois elfes pensaient apparemment qu'il s'était passé bien plus de choses à la rivière que cela n'était réellement le cas. Mais je me gardai bien d'en parler, c'était trop gênant.
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- Qu'est-ce que c'est, fis-je en pointant la bête qui tournait au dessus des braises ?
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Du sanglier, sourit Yule.
Nous nous installâmes côte à côte et nous laissâmes bercer par le récit de la chasse. Ensuite j'ai un trou.
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- Bonjour, Tarah, c'est l'heure de dîner, dit Prince.
J'ouvris péniblement les yeux. J'étais sur son épaule. Du moins ma tête reposait dessus. Je la redressai mais subitement elle pesait dix tonnes. A contre cœur je tâchai de prendre l'air éveillé.
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- Tiens prends ça, ça va te donner du sucre, dit Luna.
J'attrapai au ralenti un fruit très mur ; effectivement ensuite je me sentis plus en forme. On me mit un bout de viande dans les mains. Je le dévorai sans un mot, c'était bon et j'avais faim, mais j'avais réellement envie de dormir, je piquais sans arrêt du nez. Mais là tout le monde me regardait. Prince répondit pour moi, à la question que je n'avais pas écoutée.
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- Je prendrai son tour, ne vous en faites pas.
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- Quoi ? Tentai-je.
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- Nous déterminons les tours de veille, expliqua Zéphir, principalement pour maintenir le feu, qui a pour vocation d'éloigner les bêtes sauvages (je grimaçai), et aussi pour veiller sur les affaires.
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- Je prendrai mon tour, me défendis-je. Je pourrais prendre le dernier, comme ça je pourrais dormir un peu avant, et promis je serai efficace.
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- Très bien, conclut Yule, Prince te réveillera à la fin de son tour.
Chacun débarrassa son coin de couverture. Le couple se coucha en murmurant. Yule resta près du feu et Prince et moi nous étendîmes dans un même mouvement.
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- Nous sommes restés trop longtemps à la rivière pour que les autres aient pu y aller, ? Murmurai-je.
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- Ils sont allés un peu plus loin à tour de rôle, me renseigna-t-il.
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- Et toi comment te sens tu ? Fis-je dans la foulée.
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- Nerveux. Cela m'allait bien de ne pas avoir de parents, avec le temps la famille de Yule est devenue la mienne. D'ailleurs nous irons les voir à notre retour, j'aimerais te les présenter.
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- Avec plaisir. Mais tu ne devrais pas t'en faire, les parents aiment forcément leurs enfants.
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- Hum, tout n'est pas toujours aussi simple, non.
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- Mais cette fois ce sera le cas.
Nous restâmes les yeux dans les yeux sans savoir quoi se dire.
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Dormons, dit il.