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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 21:55

 

  •  

  • La louve et le prince, résumé. 
  • La louve et le prince, tous les articles.
  •  

  • - Je me disais que tu n'es peut être là que pour ce genre de choses. Tu as des bonnes idées. Tu amènes dans l'équation la fraîcheur que je n'ai pas – qu'aucun mâle ne possède, à vrai dire. Je vais m'y habituer.

  • - Merci. En contre partie je suis une vraie chochotte. Mais je fais mon possible pour me soigner.

Il eut un sourire détendu, mais déjà je me concentrais. Mes poils blonds commencèrent à couvrir mon corps ; je retirai ma robe en un réflexe que j'avais fini par acquérir à force de déchirer des vêtements lors de la transformation. Dans la douleur je me laissai aller en avant, lorsque ma colonne vertébrale se pli en un bruit mat. Enfin tous mes organes cessèrent de me faire souffrir. La fauve apparut dans mon esprit, tandis que son cri de douleur mourant dans la forêt sombre – un hurlement à la lune, pour un observateur extérieur. La haine explosa à mon esprit lorsque je découvris une panthère noire assise non loin. Mais alors que déjà, un grondement inquiétant s'échappait dtarah-se-lave.jpge ma gorge de monstre, je récupérai les reines, expédiant le lycan au second plan de mon esprit. Prince se leva majestueusement, je l'imitai de ma démarche que je savais beaucoup moins esthétique de femme-louve. Nous entrâmes tout doucement dans l'eau glacée mais bien vite elle apaisa tous mes muscles tendus. Un délice. Je fis mine de l'attaquer et nous partîmes dans un jeu étrange, lycan contre panthère, qui l'emporterait ? Aucun de nous, finalement nous retournâmes sur la berge, grisés par l'exercice. Je m'affalai pour me reposer. Maintenant j'étais trempée dans la boue. Fantastique, tu as certainement été choisie par les Dieux pour ta remarquable intelligence, Tarah, déplorai-je. Je retournai à l'eau et entendis Prince s'esclaffer, ayant retrouvé sa forme humaine. Je commandai à mon corps de récupérer la forme première et fus aveuglée un court instant par une douleur aussi puissante que furtive.

  • - Allons-y, conclus-je lorsque je fus enfin habillée de propre.

Quel bien cela faisait ! Bon maintenant nous étions trempés sous nos vêtements mais peu importait, je me sentais encore grisée par l'exercice. Ce fut ainsi que nous arrivâmes au camp. Je rougis violemment en constatant que les trois elfes pensaient apparemment qu'il s'était passé bien plus de choses à la rivière que cela n'était réellement le cas. Mais je me gardai bien d'en parler, c'était trop gênant.

  • - Qu'est-ce que c'est, fis-je en pointant la bête qui tournait au dessus des braises ?

  • Du sanglier, sourit Yule.

Nous nous installâmes côte à côte et nous laissâmes bercer par le récit de la chasse. Ensuite j'ai un trou.

  • - Bonjour, Tarah, c'est l'heure de dîner, dit Prince.

J'ouvris péniblement les yeux. J'étais sur son épaule. Du moins ma tête reposait dessus. Je la redressai mais subitement elle pesait dix tonnes. A contre cœur je tâchai de prendre l'air éveillé.

  • - Tiens prends ça, ça va te donner du sucre, dit Luna.

J'attrapai au ralenti un fruit très mur ; effectivement ensuite je me sentis plus en forme. On me mit un bout de viande dans les mains. Je le dévorai sans un mot, c'était bon et j'avais faim, mais j'avais réellement envie de dormir, je piquais sans arrêt du nez. Mais là tout le monde me regardait. Prince répondit pour moi, à la question que je n'avais pas écoutée.

  • - Je prendrai son tour, ne vous en faites pas.

  • - Quoi ? Tentai-je.

  • - Nous déterminons les tours de veille, expliqua Zéphir, principalement pour maintenir le feu, qui a pour vocation d'éloigner les bêtes sauvages (je grimaçai), et aussi pour veiller sur les affaires.

  • - Je prendrai mon tour, me défendis-je. Je pourrais prendre le dernier, comme ça je pourrais dormir un peu avant, et promis je serai efficace.

  • - Très bien, conclut Yule, Prince te réveillera à la fin de son tour.

Chacun débarrassa son coin de couverture. Le couple se coucha en murmurant. Yule resta près du feu et Prince et moi nous étendîmes dans un même mouvement.

  • - Nous sommes restés trop longtemps à la rivière pour que les autres aient pu y aller, ? Murmurai-je.

  • - Ils sont allés un peu plus loin à tour de rôle, me renseigna-t-il.

  • - Et toi comment te sens tu ? Fis-je dans la foulée.

  • - Nerveux. Cela m'allait bien de ne pas avoir de parents, avec le temps la famille de Yule est devenue la mienne. D'ailleurs nous irons les voir à notre retour, j'aimerais te les présenter.

  • - Avec plaisir. Mais tu ne devrais pas t'en faire, les parents aiment forcément leurs enfants.

  • - Hum, tout n'est pas toujours aussi simple, non.

  • - Mais cette fois ce sera le cas.

Nous restâmes les yeux dans les yeux sans savoir quoi se dire.

  • Dormons, dit il.

La louve et le prince 19.

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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 13:02

La louve et le prince, tous les articles.

La louve et le prince, résumé.


 

  •  

  • foret-eau-jour.jpg- Nous allons chercher des fruits, répliqua Yule, rendez-vous ici dès que le dîner sera attrapé.

Ils partirent l'arc au poing et l'elfe reprit :

  • - Allons-y, tâchons d'être revenus assez tôt pour que le feu que nous allumerons aie produit assez de braises pour cuire ce qu'ils ramèneront.

Nous rassemblâmes du bois ainsi que des fruits ; ce faisant, Prince me demanda en attrapant une branche sèche :

  • - Alors, que penses-tu de mon monde ?

  • - Écoute, j'aime assez l'idée d'être partie de ce château de malheur, loin d'un mari qui n'a que faire de moi. Et c'est un bel endroit pour venir se refaire une santé, la forêt est absolument magnifique, ajoutai-je lorsqu'une fleur rayée rouge et blanc attira mon regard. Si ce n'est... Y a t-il des animaux venimeux par ici ?

  • Des milliers.

Je tournai la tête vers lui mais il était très sérieux.

  • - Mais ce qui est rassurant c'est qu'ils aiment surtout mordre les sujets les plus jeunes.

J'abandonnai un genre de pomme que j'essayais de cueillir depuis quelques secondes, mais qui était un peu trop haute pour moi. Alors il n'y tint plus et partit d'un grand éclat de rire, dont la forêt raisonna même un peu après qu'il se fût calmé. J'avais pensé râler, mais sa bonne humeur me faisait du bien, aussi ce fut le cœur léger que je le suivis là où nous avions laissé les chevaux.

  • - Ce n'était pas risqué d'abandonner nos montures ? Réalisai-je un peu tard.

  • - Nous n'étions pas loin, dit Yule, s'ils avaient été attaqués nous aurions entendu leurs hennissements affolés. Et s'il prenait à un voleur l'envie de sévir, nous pourrions nous servir de la magie pour le trouver, aussi Zéphir et moi avons l'habitude de les laisser seuls, si nous ne nous éloignons pas trop.

Elle alluma le feu avec un genre de briquet ainsi que des feuilles sèches et j'étendis les couvertures qu'elle m'avait données. Quoi qu'il en fut une fois assise sur celle que je partageais avec Prince, je tirai désespérément sur l'une de mes bottes d'équitation, je sentais bien qu'une fois libres mes pieds cesseraient de me faire souffrir. Prince prit celle sur laquelle je m'escrimais ; comme par magie elle céda en quelques secondes.

  • - Je pue des pieds, souris-je bêtement quand il m'eut libérée de l'autre.

  • - Allez donc vous rafraîchir à la rivière, dit Yule, je surveille le feu mais moi-même, j'irai après vous avec grand plaisir.

Je ne me fis pas prier. Effectivement en tendant l'oreille on entendait l'eau ruisseler au loin. Un peu d'eau fraîche sur mes muscles fourbus me ferait le plus grand bien. Prince et moi partîmes donc avec du gel douche et des sous vêtements propres.

  • - J'ai l'impression que Zéphir et Luna ne sont pas encore tout à fait réconciliés, dit la panthère de lune. Je m'inquiète pour les conséquences.

Sans quitter le sol des yeux puisque j'étais pieds nus, je répliquai sans réfléchir :

  • - C'est vrai, mais nous pourrons essayer de les aider à tirer ça au clair tout à l'heure, non ?

  • - D'un, ce ne sont pas nos affaires. De deux, devant Yule, ils ne se confierons pas comme ce matin, à mon avis.

Il avait sans doute raison, je n'étais qu'une gamine qui aimait les belles histoires d'amour. Nous continuâmes en silence un moment, tandis que je me mordais les doigts de m'être encore ridiculisée. Puis il me sembla qu'il avait tord, tout de même.

  • - Ce sont nos affaires si cela doit nous empêcher de trouver tes parents, Prince. Je trouverai une raison pour emmener Luna faire un tour, et à un autre moment tu feras de même pour Zéphir ? Après tout nous avons un peu de temps, à savoir jusqu'au sort final, d'après ce qu'ai compris, n'est ce pas ?

  • - Il vaudrait mieux que la magie opère au mieux dès le début, mais nous n'avons pas le choix, nous essaierons ta technique.

Il me lança un regard étrange alors évidemment je le questionnai :

  • - A quoi tu penses ?

  • - Je me disais que tu n'es peut être là que pour ce genre de choses. Tu as des bonnes idées. Tu amènes dans l'équation la fraîcheur que je n'ai pas – qu'aucun mâle ne possède, à vrai dire. Je vais m'y habituer.

  • Merci. En contre partie je suis une vraie chochotte. Mais je fais mon possible pour me soigner.

La louve et le prince 18.

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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 21:03

 

La louve et le prince, tous les articles.

La louve et le prince, résumé.


 

:

  • - Nous acceptions le cheval, merci encore de votre générosité, les Dieux vous le rendront.

dedans-triste.jpgNous retournâmes à la chambres, et sortîmes comme ils nous l'avaient indiqué la sacoche double de l'armoire, qui permettrait d'emporter ce dont nous aurions besoin sur notre cheval. Adieu mes envies d'emmener l'intégralité de ce qui se trouvait à la salle d'eau, nous ne pouvions emporter que le stricte minimum. On amassa donc en silence deux tenues chacun, mais de nombreux sous vêtements, c'était quand même ce que nous aurions sans doute le plus envie de changer souvent. Un gel douche prit le même chemin ainsi que du déodorant, deux brosses à dent, du dentifrice, une brosse à cheveux. Ce fut tout. C'était peu. Ça me faisait peur.

  • - L'endroit où nous allons est il loin d'ici ? M'inquiétai-je.

  • - Seulement à une journée de cheval de la sortie que nous prendrons. Donc cesse d'avoir peur, si tu oublies quelque chose il sera toujours possible de revenir le chercher. Nous ne resterons sans doute pas plus de, disons trois jours. Utiliser la magie est épuisant, aussi ils ne chargeront de magie qu'une chose par demi journée, vraisemblablement.

  • - Cela fait tout de même cinq jour en pleine forêt vierge.

  • - J'y suis, tu n'as jamais passé plus d'une journée loin des murs d'une maison, c'est cela ?

  • - Je suis un livre ouvert, c'est désolant, singeai-je.

  • - Ne t'inquiète pas, c'est plutôt agréable, et puis dis-toi que s'il arrive quelque chose tu pourras te changer en loup, lui saura parfaitement se débrouiller.

Cela me rasséréna assez, car c'était plus qu'exact. En moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire nous fûmes à cheval et rejoignîmes Yule devant chez elle. Elle avait un très bel étalon gris pommelé, tandis que le couple avait une jument noire, et que nous montions Prince et moi un cheval pie (noir et blanc). Nous chevauchâmes deux heures avant de trouver la sortie qu'ils avaient choisie. En effet elle était un sentier qui montait en pente douce jusqu'à la surface, et non pas un escalier comme celle que nous avions pris la veille. Je bénis le ciel de savoir monter à cheval, même si après deux autres heures de grand trot je commençai à avoir mal dans chaque parcelle de mon corps endolori.

  • - Merci d'être venu avec moi, dis-je à Prince derrière moi pour faire diversion.

  • - Je me suis bien dit que tu aurais envie d'avoir quelqu'un de connu avec toi lorsque tu aurais tellement mal partout qu'il faudrait absolument que tu discutes pour moins y penser.

  • - Est-ce que tu peux lire dans mes pensées ?

  • - Seulement par le biais de l'hypnose, mais pour te rassurer moi aussi j'ai très, très mal aux fesses. Et plus encore.

Je ricanai bêtement. Il avait voulu que je monte devant pour que je puisse admirer la forêt, et je commençais à me dire que cela aussi était destiné à me faciliter la chevauchée. C'était magnifique au demeurant. Les arbres immenses étaient chargés de fleurs ou de fruits, et la taille des feuilles des buissons défiait toute logique. Tout aurait donc été digne d'un rêve si des... choses ne traversaient pas régulièrement le sentier, affolant les chevaux, et me faisait appréhender la nuit que nous devrions passer à la belle étoile. Ne me demandez pas de quoi il s'agissait, c'était tantôt couvert d'écailles, tantôt recouvert de poils, mais c'était toujours trop rapide pour que je puisse me concentrer dessus.

Prince tenait ma taille pour ne pas tomber. Le contact de ses mains sur mes hanches et de son torse dans mon dos était la seule chose qui m'empêchait de paniquer, lorsque l'on finit enfin par s'arrêter. Il était vingt heures à ma montre, mais le soleil donnait encore entre les feuilles des arbres.

  • - Vous aussi vous avez mal partout ? Souris-je à la cantonade.

Je saisis tout de suite mon erreur lorsque les mines fraîches des elfes et leur grâce habituelle m'apprirent qu'ils se sentaient approximativement comme des roses au premier jour. Je rougis ; ainsi Yule se mit-elle à rire à gorge déployée.

  • - Ne t'inquiète pas, fit-elle, nous comprenons tous que tu sois fatiguée, d'après ce que nous savons de ta vie d'avant, tu ne faisais pas tellement d'exercice. Mais ce n'est pas une critique, ajouta-t-elle très certainement parce que ma mine vexée trahissait ma honte.

  • - Nous allons chasser, Luna et moi, avant que la nuit tombe, expliqua Zéphir. Reposez-vous tous les trois, nous reviendrons dès que nous aurons de quoi manger.

  • Nous allons chercher des fruits, répliqua Yule, rendez-vous ici dès que le dîner est attrapé.

Ils partirent l'arc au poing et l'elfe reprit :

  • - Allons-y, tâchons d'être revenus assez tôt pour que le feu que nous allumerons aie produit assez de braises pour cuire ce qu'ils ramèneront.

La louve et le prince 17.

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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 19:35

La louve et le prince, résumé.

La louve et le prince, tous les articles.


 

eglise.jpgSur ce il frappa et assez vite, alors que j'étais encore secouée de quelques spasmes de rire, une demoiselle nous ouvrit la porte. Hum, je devrais me renseigner sur le sort de ces petites servantes, je trouvais cela inquiétant que les elfes pratiquent l'esclavage. Mais il fallait avouer que j'en faisais peut être un peu trop, les servantes n'avaient pas l'air malheureuses.

Nous fûmes invités au jardin, où nous trouvâmes la maîtresse de maison.

  • - Bonjour, vous deux, sourit-elle. Alors, cette soirée ?

Prince raconta à sa plus ancienne amie, toutes les péripéties de la veille et du matin.

  • - Hum, vous ne semblez pas y avoir pensé mais leur mésentente passagère pourrait porter préjudice à leurs performances magiques pour retrouver tes parents, Prince.

  • Nous verrons tout à l'heure comment ça a évolué mais je doute qu'ils restent fâchés bien longtemps, notai-je.

  • - Cependant, la confiance sera plus longue à revenir, expliqua-t-elle, or toute onde négative nous nuira.

  • - Nous essaierons, dit Prince, et suivant le résultat nous aviserons. Je ne voudrais pas prévenir d'autres elfes, parce que je voudrais que notre projet reste secret tant que nous ne saurons rien des intentions de mes parents. Ainsi si elles sont négatives nous règlerons le problème sans que j'aie perdu la confiance des habitants de la forêt.

  • - Je comprends, dit Yule. Nous essaierons.

Nous visitâmes les jardins ; ce faisant elle m'instruisit sur toutes les statues qui l'ornaient en lieu et place de la végétation. Je ne retins rien évidemment mais fis mon possible pour avoir l'air intéressée. Enfin nous nous mîmes à table. Yule posa toutes les questions possibles et imaginables sur mon monde. Nous fûmes heureux Prince et moi de pouvoir en parler.

Enfin nous regagnâmes la maison de nos hôtes ; Yule et eux firent connaissance et parlèrent magie. Ils écrivirent ensemble une formule pour ramener les parents de Prince, vivants ou morts. Ils décidèrent que nous gagnerions l'endroit de la forêt où Prince avait été trouvé et qu'ils y prépareraient le terrain plusieurs jours durant, avant l'incantation finale. Ils chargeraient de magie certains éléments naturels, qui devaient déjà être sur place vingt trois ans plus tôt, lorsque le jeune homme avait été trouvé seul dans une belle étoffe. Ils devraient répondre à l'incantation finale.

Zéphir et Luna avaient un air professionnel, alors je ne pus savoir s'ils étaient réconciliés ou non. Mais aucun des gestes doux que nous avions surpris le premier soir ne fut à noter, ce qui m'inquiéta fortement.

Quoi qu'il en fût, Yule rentra faire ses valises et nous nous retrouvâmes Prince et moi à écouter Luna nous rassurer en bonne maîtresse de maison :

  • - Vous prendrez les vêtements dont vous avez besoin, dans la grande armoire de votre chambre et ce qu'il vous faut à la salle d'eau également. Nous nous occupons des couvertures pour dormir et du nécessaire pour le feu de camp. Nous avons un cheval chacun, aussi vous pouvez en prendre un pour voyager, ce sont de fortes bêtes qui porteront deux cavaliers sans soucis.

  • - Je préfère aller à pied, fit Prince par réflexe. Sous ma forme animale, expliqua-t-il.

  • - Très bien, et toi, Tarah, questionna Zéphir ?

  • - C'est à dire... Je peux te parler une minute ?

Prince hocha la tête ; nous nous retirâmes un instant.

  • - Quand nous récupérons nos formes humaines, nous sommes nus, rappelai-je au jeune homme aux yeux d'or.

Je le vis réfléchir à la portée de mes paroles ; Il comprit enfin.

  • - Et tu ne veux pas qu'on te voie ainsi, entre le moment où tu te changeras en femme et celui où tu pourras t'habiller.

  • - C'est cela, souris-je. Donc je vais accepter leur proposition.

Je ne dis pas que c'était aussi regrettable pour moi que pour lui, car le loup en moi aimait courir, tandis que l'humaine que j'allais rester allait probablement détester chevaucher, si le voyage s'avérait aussi long que je le présentais. Je ne dis pas non plus que j'aurais apprécié qu'il fasse de même, pour ne pas me retrouver seule avec tous ces gens que je ne connaissais pas. J'étais ainsi fort mal à l'aise, lorsque Prince dit au couple d'elfes :

  • - Nous acceptons le cheval, merci encore de votre générosité, les Dieux vous le rendront.

La louve et le prince 16.

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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 21:50

La louve et le prince, tous les articles.

La louve et le prince, résumé.

 

 

tarhh.jpgQuelque chose passa dans ses yeux, comme si j'avais raison, mais que c'était ce qu'il aimait chez moi, ce qui me fit un sale effet. Quelques secondes s'égrenèrent, dont je profitai pour me poser d'innombrables mais vaines questions. Finalement Prince annonça qu'il m'emmenait visiter les souterrains des efles jusqu'à chez Yule que nous devions rejoindre, nous irions à pied, ce n'était pas bien loin. Misère...

Mais pour rien au monde je ne me serais plainte. J'avais assez pleurniché dans mon monde, ce nouveau départ me trouverait plus forte. Et Prince m'aida bien en faisant le guide. Nous avions informé la jeune servante que nous reviendrions en début d'après midi. Maintenant il m'expliquait les modes de construction, les raisons de telle ou telle forme de bâtisse, il me conta la façon dont les elfes sortaient chasser comme toutes les races qui peuplaient la forêt de Terra. En somme il aimait le côté naturel et proche de l'environnement de son monde, comprit-il maintenant qu'il avait un point de comparaison, le mien. Cette discussion m'y ramena et pour la première fois depuis que j'étais arrivée, je songeai à ma famille. Mon père était un puissant chef de clan, oui les loups garous étaient divisés en clans. Je me sentais assez éloignée de lui, j'étais pour ma part réservée et je fuyais les réunions qu'il animait, mais qui étaient sa raison de vivre. Mon frère était un tombeur, de dix ans mon aîné. Nous avions été complémentaires, j'étais timide tandis qu'il n'avait peur de rien, finalement nous nous taquinions beaucoup, c'était une tendre relation qui s'ignorait. Cette pensée m'arracha un pincement au cœur. Je tâchai de me concentrer sur ce qu'expliquait Prince mais ensuite mes souvenirs me ramenèrent à ma mère. Cette fois les larmes coulèrent, elle était la seule à réellement me connaître et c'était réciproque, nous nous aimions d'un amour viscéral.

  • - Qu'est-ce qui se passe ? Fit Prince. Tu trouves ça émouvant que les elfes sont excellents sculpteurs et dessinent souvent les frises qui ornent leur maison eux-mêmes ?

  • - Pardon, je me suis perdue dans mes pensées.

  • - A savoir ?

  • - Je pensais juste à ma famille, ce n'est pas grave, continue, je t'en prie.

Il dut bien voir que je n'avais pas envie d'en parler, ou peut-être ne vit-il pas comment me remonter le moral, alors il partit dans des propos délirants et finit par m'arracher des sourires et même des éclats de rire. Jugez vous mêmes :

  • - Oui, il existait d'affreuses petites créatures qui peuplaient les cieux. C'étaient de petits vers avec de très gros yeux globuleux.

Il plaça ses mains sur ses yeux pour mimer des orbites énormes.

  • - Ces petites créatures étaient toujours fatiguées parce qu'elles devaient utiliser des forces herculéennes pour porter leurs yeux plus gros qu'elles. Le soucis était que ces petits vers étaient les êtres qui avaient pour rôle de pondre les prophéties. Alors tu vois elles se réunissaient en troupeaux de petits vers pour parvenir malgré leur épuisement à faire du bon travail. Là elles s'accouplaient en se soufflant dessus, et les prophéties sortaient de leurs oreilles neuf mois plus tard.

Il mima tes tonnes de petits vers de ses doigts.

  • - Mais tout de même ils faisaient toujours des bêtises. Et une fois que la prophétie tombait c'était trop tard pour se rattraper. Or ce jour là les petits verts aux très très gros yeux cherchaient une jeune femme pour sauver un peuple. Ils trouvèrent bien cette demoiselle, farouche louve à la perspicacité redoutable, ils se dirent super, on a notre sauveur ! Mais ils avaient oublié de vérifier qu'on pouvait la déraciner de son monde sans risque. Alors ce jour là, pouf, celui qui savait ravit la belle, très honoré de pouvoir l'approcher. Celui qui savait était un truc bizarre, avec des oreilles immenses, comme un éléphant, et un corps tout fin. Pareil, il était le fruit des petits verts.

Il avait mimé de grandes oreilles à la place des siennes qui auraient traîné au sol.

  • - Donc le pauvre garçon se retrouva dans le monde perdu avec la jolie demoiselle.

  • - Comment ça finit ? Souris-je.

  • - Ils arrivèrent chez Yule et prirent une délicieuse liqueur à la rose.

Sur ce il frappa et assez vite, alors que j'étais encore secouée de quelques spasmes de rire, une demoiselle nous ouvrit la porte. Hum, je devrais me renseigner sur le sort de ces petites servantes, je trouvais cela inquiétant que les elfes pratiquent l'esclavage. Mais il fallait avouer que j'en faisais peut être un peu trop, les servantes n'avaient pas l'air malheureuses.

 

La louve et le prince 15.

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 22:37

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La louve et le prince, résumé.


 


bonde pleure - CopieAlors il se produisit quelque chose de troublant. Pour la première fois ce fut lui qui caressa mes cheveux, puis aussi mon dos. Je fermai les yeux, ça faisait du bien. Prince m'écarta de lui.

  • - Alors qu'en est-il de notre couple d'elfes ? Demandai-je parce que l'ambiance me semblait désagréable.

  • - D'après ce que j'ai compris il a finalement accepté de revenir à la maison. Je me changerais bien en chauve-souris pour aller assister aux explications mais...

  • - Tu vas finir par te faire prendre, à épier sans arrêt ! M'emportai-je.

Il parut réfléchir un peu et m'attira sur le lit où nous nous assîmes. Enfin il releva le nez et je me forçai à fixer mes yeux sur les siens.

  • - Je suis plus une panthère qu'un homme.

Pardon ?! C'était difficile à croire de la part d'un demi Dieu qui avait la relation avec autrui dont il faisait montre depuis que nous étions de retour dans son monde.

  • - Ceux d'ici ne me connaissent pas vraiment, sauf Yule, poursuivit-il. Ils me connaissent par les légendes, et ils partent du principe qu'ayant vécu de nombreuses vies, je suis doué en relations humaines.

  • - D'où la confession de Zéphir ce matin.

Il fit oui de la tête.

  • - Je trouve pourtant, contestai-je, que toutes tes actions et réactions sont complètement humaines.

  • - Les humains ne trouvent pas normal d'écouter aux portes. La panthère a l'habitude de n'avoir aucun code à respecter. Les humains ne tombent pas amoureux des panthères non plus.

Maintenant il me fixait intensément et j'eus du mal à déglutir. Je me forçai à assimiler ses paroles. Il venait de me dire que lui, cela lui était déjà arrivé. Attends...

  • - Tu veux me dire que tu es déjà tombé amoureux de félines de lune ? C'est normal !

J'avais dit la fin très très lentement, car j'avais attendu qu'il m'interrompe. Je faisais fausse route, ça se lisait clairement sur son visage. Pourtant il m'avait laissée finir en baissant la tête pour trouver ses mots. Lorsqu'il revint à moi l'émotion vibrait dans sa voix. Il se dévoilait certainement comme jamais il ne l'avait fait.

  • - Non, de simples panthères.

Il me laissa intégrer. D'abord je crus à des pratiques étranges mais je me rappelai sa nature. Alors je visualisai la réalité : Prince version panthère aimant de vrais félins dont pourtant il ne partageait que l'apparence. J'avais une question, et je voyais qu'il souhaitait que je dise quelque chose, mais je devais trouver la bonne façon de la poser, c'était vital.

  • - Tu... retires autant d'une telle relation que d'un amour avec une humaine ?

  • - Je n'ai jamais aimé d'humaine. Du moins, physiquement.

Il plissa les yeux et j'eus l'impression de regarder le fauve au regard froid, soudain, lorsqu'il acheva :

  • - Tu trouves ça dégoûtant ?

Je m'agitai beaucoup, Dieu, tout en lui me semblait parfait, c'était un demi Dieu, jamais je ne pourrais considérer quoi que ce fut comme repoussant pourvu que cela vinsse de lui.

  • - Bien sûr que non, Prince, non, hé, c'est ta nature, c'est simplement que je dois te découvrir.

J'avais des tonnes de questions mais je ne pouvais pas les poser, non.

  • - Il y a un incendie, ici, hein, fit-il en posant son index sur mon crâne.

Je hochai timidement la tête.

  • - Pose moi tes questions, proposa-t-il. Je n'ai pas de tabous, tu es la seule de nous deux à avoir peur d'aborder certains sujets, sache le si ça peut t'aider. Je t'ai amenée ici, je suis la seule personne que tu aies en ce monde, voilà pourquoi j'ai commencé à parler de moi ; si abcès il y a il faut tous les crever.

Toutes les questions tournoyaient dans ma tête et j'en choisis une au hasard sans réfléchir aux conséquences, sinon j'allais laisser passer l'occasion.

  • - Bon, je vois bien que tu n'es pas à l'aise avec le sujet. Je vais abréger tes souffrances, conclut-il enfin.

  • - Pas du tout, me défendis-je trop vite. C'est que... j'ai toujours peur de paraître candide et ridicule.

Quelque chose passa dans ses yeux, comme si j'avais raison, mais que c'était ce qu'il aimait chez moi, ce qui me fit un sale effet. Quelques secondes s'égrenèrent, dont je profitai pour me poser d'innombrables mais vaines questions. Finalement Prince annonça qu'il m'emmenait visiter les souterrains des efles jusqu'à chez Yule que nous devions rejoindre, nous irions à pied, ce n'était pas bien loin. Misère...

 

La louve et le prince 14.

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 22:12

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La louve et le prince, résumé.

 

  • a-l-interieur.jpg- Elle t'a fait son aveu sans rien te demander. Sauf de lui faire l'amour. Ce qui signifie, sauf si tu n'as pas cette impression, qu'elle veut rester avec toi. Je peux me tromper, je suis nulle avec ce genre de choses, mais hier j'ai vu une femme qui t'aime. Elle veut que tu l'aides à arrêter, pour moi. Mais c'est juste un ressenti de femme à propos d'une femme. Enfin, d'une elfe. Je n'ai pas la sagesse de ton peuple.

L'air contrarié il réfléchissait. Il finit par se lever et lâcha :

  • - Je vais chevaucher seul un moment, j'ai besoin de réfléchir.

Il disparut. Prince et moi eûmes un temps de passage à vide.

  • - Qu'est-ce que tu en penses ? Voulus-je savoir, le cœur en suspens.

  • - D'après ce que j'ai vu des femmes, oui c'est possible. J'étais même en train de me dire que par

élimination c'était cela, que je ne voyais rien d'autre.

Soudain il eut un sourire entendu.

  • - Tu te dis que nous autres sommes de drôles de créatures ? Devinai-je.

Il hocha la tête et me fit signe de le suivre. Nous finîmes par trouver la petite suivante. Il voulut savoir si dame Luna était debout. Elle dit que pas encore, et il demanda si elle était seulement éveillée. La jeune fille comprit qu'il voulait lui parler. Elle nous dit de patienter un moment. Au bout de dix minutes la brune aux yeux clairs nous invita à entrer en personne. Le grand lit était dans le plus grand des enchevêtrements, mais il fallait noter que la chambre était très belle. Les murs surtout étaient gravés de frises romantiques et le sol aux couleurs chaudes accentuait l'effet cocon. Les voilages étaient rouges sombre, et tout était orné de doré.

  • - Pardonnez-moi de mon absence avec vous ce matin, vous avez bien fait de venir me trouver.

  • - Tu avais certainement une bonne raison de rester invisible, dit Prince, et j'eus la nette impression qu'il usait de son charme envoûtant pour la détendre. Tu as l'air d'avoir passé une mauvaise nuit. As-tu fait un cauchemar sur lequel je pourrais te renseigner ?

  • - Oui, fit-elle, pensive. Oui, j'ai rêvé que j'avouais à l'homme que j'aime, Zéphir, que je le trompais depuis des années. J'ai rêvé qu'il ne me rejetait pas cette nuit mais que ce matin il me fuyait sans préambule. J'ai rêvé qu'il me quittait, et que nos routes se séparaient là où l'amour entre nous était pourtant si grand qu'il avait fait tremblé ces murs cette nuit-même.

Elle eut un rire hystérique avant de reprendre :

  • - J'aurais gâché nos vies. Mais cela ne doit pas altérer votre passage en nos murs, cela nous honore que vous ayez passé du temps avec nous et je serai heureuse que vous reveniez quand bon vous semblera. Si toutefois mon rêve ne devient pas réalité, me chassant d'ici comme la pire des menteuses.

  • - Ne t'inquiète pas pour nous, fit Prince, le ton apaisant. Ne devrais-tu pas rejoindre ton aimé pour bien te rassurer et chasser ce cauchemar de ton esprit ?

Toujours un peu hystérique elle répliqua immédiatement mais très lentement :

  • - Oui... Certainement... L'avez vous vu ce matin ?

  • - Oui, il est à cheval, l'informai-je.

  • - Je... Je...

Elle chercha partout et trouva... Un téléphone mobile ! Dieu, on avait aussi la technologie sur Terra ! Prince me tira dehors mais une fois sortis et la porte refermée il s'immobilisa et posa un doigt sur sa bouche, avant de se changer en panthère en quelques secondes. Il colla ensuite l'oreille à la porte. Mon Dieu, on allait forcément se faire prendre ! Je ramassai ses vêtements comme un automate et me dirigeai vers notre chambre, je ne voulais pas être trouvée là à épier la maîtresse de maison !

Une fois seule je me sentis excitée comme une puce, et comme Prince l'avait fait précédemment je fouillai tous les tiroirs sans rien trouver de spécial. J'eus envie de garder quelques produits de la salle d'eau et quelques vêtements. Mais je me forçai à ne plus penser comme avant. Je devais faire confiance en l'aura de Prince, à ses côtés je ne manquerais jamais de rien. J'en étais là de mes réflexions quand il gratta à la porte. J'ouvris, devançai la panthère jusqu'à la salle d'eau pour y déposer ses vêtements et l'y abandonnai. Son rire de l'autre côté de la porte m'attira comme un aimant contre le chambranle, où je bus sa bonne humeur, un peu tremblante. Je suppose que j'avais peur soudain de ce qui m'arrivait, d'être ici, principalement, mais aussi d'avoir une mission quelque peu importante. Lorsqu'il sortit de la salle de bain, la main dans les cheveux, un sourire ravageur eux lèvres, j'en étais à me demander comment...

  • - Comment peux-tu être d'humeur aussi légère devant la taille de nos responsabilités ?

Il cessa instantanément de rire et je regrettai immédiatement mes paroles.

  • - Ce n'est pas une critique, repris-je, pas du tout, je crois même que si tu étais différent j'aurais encore plus de crises d'angoisse.

  • - Parce que tu en as ? S'inquiéta-t-il.

  • - Ce n'est rien de très grave.

  • - Hé, la louve, promets immédiatement de m'en parler quand ça t'arrivera !

J'avais pris mon visage dans mes mains. Il mordait sa lèvre inférieure en observant la petite blonde perdre pied. Pour me donner une contenance je le pris dans mes bras d'un geste maladroit. Pour qu'il cesse de me regarder comme si quelque chose ne tournait pas rond dans mon esprit tourmenté.

Alors il se produisit quelque chose de troublant. Pour la première fois ce fut lui qui caressa mes cheveux, puis aussi mon dos. Je fermai les yeux, ça faisait du bien. Prince m'écarta de lui.

 

La louve et le prince 13.

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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 10:37

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  • 2-BLOG-ORDRE.jpg- Il y a Yule, tentai-je. Elle était née quand ses parents t'ont trouvé ?

  • - Oui, réfléchit Prince, oui c'était un bébé comme moi. Est-ce qu'elle pourrait être cet élément qui vous permettrait de les trouver ?

  • - Peut être, confirma Zéphir.

  • - Merci mille fois, sourit Prince. Même si je ne suis pas certain de ce que je fais. Mais je te fais confiance, Tarah.

Je me tortillai dans mon fauteuil, avec la désagréable impression de me croire dans un jeu alors qu'il s'agissait d'une réalité dangereuse.

  • - Que puis-je faire pour vous remercier ta compagne et toi ? Enchaîna Prince.

  • - Attends donc un peu que nous soyons sûrs que cela marchera ! Répliqua l'elfe aux yeux sombres.

  • - C'est d'avoir essayé que je souhaite vous remercier.

Comme moi il étudia la belle créature et, bon sang...

  • - Je vois bien qu'il y a quelque chose que je peux faire, sourit Prince.

Il gloussa tristement. Oui, nous ne nous étions pas trompés.

  • - Je ne crois pas, dit-il si lentement que la tristesse qui le hantait secrètement depuis des lustres était soudain palpable.

  • - Explique-moi ce qui ne va pas et je te dirai si je peux faire quelque chose ou non. Prends ton temps.

  • - Hier, commença-t-il... Elle me l'a avoué. Luna me trompe depuis cinquante trois ans.

J'écarquillai les yeux, mais enfin l'information que j'avais oubliée revint à mon esprit : les elfes étaient immortels.

  • - Nous sommes ensemble depuis plus de deux siècles, je vois bien que vous vous posez la question. Je le savais depuis la toute première fois. J'avais senti l'odeur de l'autre sur sa peau. Puis avec le temps elle a changé, mais pas de la façon que vous croyez. On voyait bien que sa vie avait pris un tournant, elle était comme lors des premières années. Elle était plus exubérante qu'avant, elle était... comme vous l'avez vue hier soir.

Je me souvins de toutes les petites attentions de la jolie brune aux yeux verts-noisette, les caresses, les baisers volés.

  • - Diable, est-ce possible ?!

Je me mordis la lèvre : c'était peut-être une exclamation déplacée.

  • - La preuve, sourit tristement l'elfe. Elle a aussi commencé à innover... sous la couette. A proposer de nouvelles idées de sorties. Bref depuis cinquante ans elle était heureuse et je fermais les yeux. Mais hier elle me l'a avoué.

  • - Et le soucis c'est que tu ne peux plus fermer les yeux, comprit Prince. Tu te dis qu'il faut faire un choix, que la raison commanderait que tu rompes, mais tu étais bien avec elle, vous vous aimez et tu trouves injuste de devoir mettre fin à votre belle histoire.

  • - Mais si je ne le fais pas, je ferai montre de faiblesse.

  • - Pourquoi t'a-t-elle confié qu'elle en voyait un autre ? Demandai-je.

Les deux hommes tournèrent vers moi un regard étonné.

  • - Je ne sais pas, elle m'a dit ça et elle a tout de suite voulu faire l'amour.

J'ouvris la bouche et la refermai.

  • - J'ai accepté, sourit il. Voilà la réponse à la question que tu n'as pas osé poser, Tarah.

Je rougis fortement mais bien vite mes pensées reprirent leur cours.

  • - Elle t'a appelé à l'aide, décrétai-je. Pardon, me repris-je en me rappelant que c'était Prince qui était censé régler le problème. Donne ton propre verdict.

  • - Non, c'est intéressant, dit le félin de lune. Tu sais quoi qu'il en soit je ne suis pas compétent en la matière, je n'ai reçu aucune prophétie à ce propos.

  • - Qu'as-tu voulu dire ? Fit l'elfe en haussant un sourcil.

  • - Elle t'a fait son aveu sans rien te demander. Sauf de lui faire l'amour. Ce qui signifie, sauf si tu n'as pas cette impression, qu'elle veut rester avec toi. Je peux me tromper, je suis nulle avec ce genre de choses, mais hier j'ai vu une femme qui t'aime. Elle veut que tu l'aides à arrêter, pour moi. Mais c'est juste un ressenti de femme à propos d'une femme. Enfin, d'une elfe. Je n'ai pas la sagesse de ton peuple.

La louve et le prince 12.

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 23:40

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  • - Alors qu'as-tu découvert ?

Il haussa les épaules puis entra à la salle d'eau, mais il tourna seulement la tête vers moi, la main sur la poignée.

  • - Qu'il était temps que nous allions prendre le petit déjeuner. J'attends ton verdict avec impatience.

Il m'adressa un regard brillant de malice avant de tirer la porte sans se retourner. Je m'assis sur le lit et romantique blesséem'étendis sur le dos. Les yeux au plafond décoré de jolies frises pour bien réfléchir. J'étais jeune, et j'avais suffisamment vécu dans l'aisance pour avoir tout des fillettes fleur bleue. Or ces derniers temps ma principale occupation avait été de trouver l'amour, d'abord pour me tirer de ce mariage avec le roi des loups qui me rendait malheureuse comme les pierres, ensuite pour l'en sortir lui même, et lui permettre de vivre son idylle avec Callista. Mais je devrais ôter cette quête de mon esprit, le plus vite possible, parce que Prince n'avait que faire d'une fille comme moi. Je hurlai de surprise quand il ouvrit la porte de la salle d'eau et il cria aussi, saisi par cet éclat de voix. Je gloussai. Il riait aussi et bientôt la pièce fut pleine de notre bonne humeur, mes craintes s'étaient envolées avec les buées qui l'avaient précédé dans la pièce. Je lui balançai un coussin, et plié en deux à genoux, il le captura puis me le renvoya. Nous nous fîmes encore quelques passes, puis il reprit son sérieux.

  • - Allons déjeuner, fit-il d'une voix néanmoins chaleureuse.

Nous sortîmes côte à côte dans le couloir, et bien vite la petite servante nous accueillit et nous emmena au salon de la veille.

  • - Monsieur Zéphir est au jardin, il vous demande de l'attendre pour déjeuner.

  • - C'est plutôt lui qui nous a attendu, ou c'est moi qui suis mal réveillée ? Demandai-je à Prince quand elle eut tourné les talons.

  • - Tu penses toujours que je dois les retrouver ? Répliqua-t-il, le regard sombre soudain.

Il n'aurait pas envie de discuter avant de le savoir, voilà ce que cela signifiait. Je me rejetai au fond de mon fauteuil douillet. Et partis dans mes pensées. Les elfes étaient le peuple sage, et j'avais aimé leur raisonnement de la veuille. Un monde vicié à la base, or les parents de Prince étaient cette base. Pourquoi étaient-ils partis ? Il me semblait qu'ils avaient abandonné le bateau avant qu'il ne coule. Ils savaient forcément des choses qui nous étaient utiles, de ce fait. S'ils n'étaient plus, nous aurions tenté. S'ils se révélaient à l'inverse des gens néfastes, nous les neutraliserions, ils étaient deux, et nous étions puissants nous autres, une panthère et un loup garou.

  • - Que sont ils ? Demandai-je. Je veux dire, sont-ils des félins de lune comme toi ?

  • - Je ne sais pas, je ne les ai jamais connus. As-tu vu cette statue en entrant hier, d'une nymphe portant une panthère dans ses bras ?

  • - Oui. J'y suis, il y a un rapport avec toi ?

  • - Plutôt avec eux. Je suis un félin de lune, et je suis la seule créature dont on est certain que les parents régnaient aux origines, aussi le symbole de Terra est-il la panthère.

  • - C'est joli. Pour te répondre, oui, vraiment je crois qu'il faudrait savoir pourquoi ils se sont échappés.

  • - A la bonne heure, clama Zéphir en entrant avec la suivante, laquelle portait un plateau plus grand qu'elle, chargé de boissons fumantes, de pain chaud, de confitures, de fruits. Servez-vous, dit-il, Luna ne se lèvera pas avant midi.

  • - Quel jour est on ? S'inquiéta Prince, les sourcils froncés.

  • - Samedi, dit l'elfe aux longs cheveux clairs. Qu'allez-vous faire à présent ?

Mon ami s'adossa dans son fauteuil en buvant son thé, le regard dans le vide.

  • - Je cherche quelle créature pourrait m'aider à les retrouver.

  • - J'y ai réfléchi cette nuit, sourit-il. Nous pratiquons la magie, nous les elfes.

  • - C'est génial, m'émerveillai-je malgré moi.

Ils posèrent sur moi un regard attendri mais il continua :

  • - Je pense que Luna et moi pourrions les chercher. Mais n'as tu rien qui puisse nous rapprocher du passé, pour nous faciliter la tâche ?

Il secoua la tête avec embarras. Il n'avait pas un seul souvenir de ses parents, c'était bien triste.

  • - Il y a Yule, tentai-je. Elle était née quand ses parents t'ont trouvé ?

  • - Oui, réfléchit Prince, oui c'était un bébé comme moi. Est-ce qu'elle pourrait être cet élément qui vous permettrait de les trouver ?

  • - Peut être, confirma Zéphir.

La louve et le prince 11.

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23 mai 2010 7 23 /05 /mai /2010 21:45

La louve et le prince, résumé.

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  • perdue.jpg- Le tout c'est de ne pas s'impatienter ?

Il était si naturel d'attendre les réponses lorsque l'on se posait des questions aussi importantes que : pourquoi être ici et pas sur ma Terre natale ?

  • - C'est précisément cela. Laisse-toi guider par tes instincts et tout se passera bien.

  • - Et toi comment te sens-tu ?

Il parut surpris de la question, ainsi compris-je que d'habitude son interlocuteur s'arrêtait à : sur quelle mission es-tu en ce moment ?

  • - Là tout de suite je suis entre des draps de soie avec une excellente amie, jusqu'à demain matin tout ira donc pour le mieux.

  • - Dans le meilleur des mondes, souris-je.

Il hocha la tête. Il continua à me regarder un moment et soudain il se changea en panthère. Cela avait été si rapide que je ne gardai aucun souvenir de la manière dont ça s'était déroulé. Maintenant il se pelotonnait contre moi et je compris qu'il ne s'était métamorphosé que pour cela. Et certainement aussi pour que je fasse cela : de longues caresses sur son museau, son cou, son dos ses flancs, son ventre, et de nouveau le museau. Il ronronnait fort comme quand je ne savais pas que derrière ce félin il y avait un homme. Je n'avais pas hésité et je m'en félicitai parce que maintenant je voyais bien que c'était équivoque. Tant pis, je me contentai de faire le vide à mon esprit épuisé.

Lorsque j'arrêtai comme d'habitude je me blottis contre son dos, le nez contre sa nuque, un bras sous mon oreiller, et l'autre en travers de son flanc. Ma main arrivait devant sa tête ; il me lécha un peu de sa langue large et rêche.

Le lendemain je me sentis observée donc j'ouvris les yeux. La panthère face à moi ronronnait dans un demi sommeil, ses yeux jaunes mi clos mais plantés dans les miens. Je souris puis lui octroyai quelques caresses du bout des doigts. Enfin je pris sur moi pour gagner la penderie. Je restai indécise puis sursautai lorsque Prince, de nouveau humain sans que j'aie rien entendu, me demanda :

  • - Entre quelles tenues hésites tu ?

Sans rien dire je lui montrai d'abord une robe bordeaux aux fines brettelles sur lesquelles étaient enfilées des perles d'argent, au décolleté aussi profond qu'étroit, mais je ne prenais jamais garde à ce genre de choses, je n'avais pas grand chose à cacher. La robe était surtout originale par ses longs et multiples pans, qui cascaderaient jusqu'aux pieds.

  • - Elle est jolie, nota-t-il.

Je hochai la tête et sortis ensuite une petite chose bleu-vert, lacée derrière, mais dont c'était la seule originalité, rappelez vous, les robes des elfes étaient élégantes par leur simplicité.

  • - Je préfère la rouge, sourit-il.

Nos regards s'attardèrent l'un dans l'autre, sans qu'aucune pensée claire ne me vînt jamais.

  • - Prends les deux, tu verras une fois sur toi, conclut la panthère de lune.

J'eus la désagréable impression qu'il n'avait parlé que pour me ramener à la réalité, ayant bien vu mon visage se détendre enfin. Je me secouai, me hâtant vers la salle de bain. Je pris une douche rapide, mais passai toutes les crèmes que je trouvai sur ma peau sèche. Je finis par une touche de parfum à l'odeur envoûtante, peut-être trop pour mon âge. Je démêlai mes cheveux ondulés, jusqu'à ce que le dégradé à partie des épaules se voit de nouveau. J'eus envie d'utiliser l'eye liner mais me raisonnai : qu'allait penser Prince si je commençais à me maquiller de la sorte ? Je fis un compromis en appliquant un mascara bien noir sur mes cils désespérément courts. J'optai effectivement pour la robe rouge, en évitant de réfléchir à ce sujet futile.

Prince était entortillé dans le drap, il fouinait dans la chambre.

  • - Tu as trouvé quelque chose d'intéressant ? Fis-je à défaut d'une autre idée.

  • - Non, mais j'aime bien regarder ce que les gens laissent dans leur chambre d'amis, ça en dit long sur les hôtes.

  • - Alors qu'as-tu découvert ?

Il haussa les épaules puis entra à la salle d'eau, mais il tourna seulement la tête vers moi, la main sur la poignée.

  • - Qu'il était temps que nous allions prendre le petit déjeuner. J'attends ton verdict avec impatience.

Il m'adressa un regard brillant de malice avant de tirer la porte sans se retourner.

 

La louve et le prince 10.

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