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- Je vais ordonner qu'on sorte, on va faire un repas improvisé dehors, en conclut le prince.
Je lui rendis sa place de meneur avec plaisir et un moment plus tard nous étions tous dehors, soulagés. Mais je n'en avais pas terminé : je passai encore fort longtemps à expliquer aux gens comment et dans quel ordre manger ce que je leur avais dit d'emporter. Puis je me rassis et mordis vaillamment dans mon sandwich pain de mie foie gras. La première bouchée fut hésitante, mais ensuite je me découvris effectivement affamée.
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- Qu'est-ce qu'il reste à voir, ensuite ? Me questionna Gareth.
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- L'électroménager, le petit électronique, la papeterie... je crois que c'est tout.
Je me sentis harassée à l'idée de retourner à l'intérieur. J'envisageais de les emmener dans des boutiques spécialisées où l'odeur nauséabonde ne rendrait pas la tâche aussi désagréable, lorsqu'il conclut dans un sourire malicieux :
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- Tu vois, c'est bientôt fini. Tu t'en es bien sortie.
Je ris de bon cœur, nerveusement, mais heureuse d'entendre quelque chose de drôle. Je lui expliquai mon plan pour la suite, qu'il accepta sans problème.
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- Ensuite il faudra aller dans une bibliothèque pour qu'ils apprennent à réaliser eux-mêmes les produits qu'ils ont vus aujourd'hui. Je ne m'y connais pas en énergies, par exemple, comment faites-vous marcher vos machines, vous ?
Gareth réfléchit à ma question, comme si elle n'aurait pas dû se poser en principe.
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- Les matières qui les composent les rendent autonomes. Ne t'inquiète pas, la bibliothèque c'est une bonne idée, ainsi ils trouveront par quoi remplacer ces matériaux. Il faudra aussi nous indiquer où on trouve les animaux dont tu parlais. Ceux qu'on mange, sourit-il.
Je formai le vœu qu'ils ne seraient pas tous morts de faim, j'avais eu mon lot d'horreurs pour la journée. Je secouai la tête.
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- Pourquoi m'avoir choisie moi ? Pourquoi pas un guerrier comme Liam, quelqu'un qui aurait trouvé que respirer le fumet de la pourriture n'est qu'un détail insignifiant ? Questionnai-je le prince à mi-voix.
Il arbora un autre sourire mystérieux. J'avais couché mon corps équin près de lui, si bien qu'assis, il me surplombait légèrement. J'aimais bien cela, car je ressentais ainsi une impression de normalité. Me trouver près d'un homme plus grand moi m'avait toujours rassurée ; aujourd'hui cela me manquait souvent cruellement. Je crus qu'il ne répondrait pas, mais il se pencha à mon oreille pour m'expliquer :
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- C'est toi que Liam a vue, simplement, Aliénor. Ce qu'il voit fait sens à ses yeux.
Ses paroles n'auraient pas dû clarifier les choses, n'est-ce pas ? Pourtant, au fond de ses yeux sombres, avec une intensité intimidante, le message m'était aussi clair que s'il l'avait énoncé en toutes lettres. Le guerrier m'avait vue et dès lors, il m'avait voulue, tout simplement. Le simple fait de visualiser le guerrier, si musclé, blond, à la peau parfaite, au si mystérieux regard abyssal, me donna un élancement dans la poitrine. Je m'ébrouai. Gareth me sourit d'un air attendri. Mon regard se fit fuyant tandis que j'avouais :
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- Je l'aime tant, je sais que ce n'est pas naturel. Ça me fait peur.
Il me sourit encore, sans me contredire. D'un geste doux et naturel, il posa une longue caresse le long de mes épaules, qui de nouveau, me fit frissonner.