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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 13:10

Centaure d'un dieu, résumé cristal-maintenant.jpg

Centaure d'un dieu, tous les articles.


    Le silence nous sépara, de nouveau, alors que Liane lui donnait un grand coup de tête pour qu'il la chevauche.
- Où est-elle, le reste du temps ? M'enquis-je.
- Bichonnée par une équipe entière de serviteurs. Elle est très câline.
    Je secouai la tête, songeant qu'on en apprenait tous les jours. Cette nuit-là fut calme, presque une partie de plaisir. Je frissonnai en songeant à cette pensée.
- Quel sort m'avez-vous lancé pour que j'en vienne à songer que jouer les aventureuses au milieu d'un champ de ruines dégoûtant est relaxant lorsqu'il n'y a personne à sauver ? Le questionnai-je.
- C'est sans doute ta nature de centaure. Plus résistante que l'humaine que tu étais, plus rapide, moins dépendante des armes et des protections textiles, tu te plais à braver le danger. C'est pour cela que tu es arrivée centaure et non humaine.
- Par la volonté de qui, Liam ?
    Il me coula un regard en inclinant la tête comme il avait l'habitude de le faire chaque fois qu'il voulait accrocher le mien. Cela dégageait les siens ce qui donnait toujours une ambiance étrange. Ses petits yeux abyssaux avaient comme avant le chic de me plonger dans une intense confusion. Le Guerrier réfléchissait : étais-je prête à recevoir cette information ? Ou peut-être se demandait-il s'il était opportun de me l'offrir à cet instant.
- Mon père. Il a le pouvoir de changer la nature des êtres.
    Je patinai, parce que quelque-chose me gênait dans la situation.
- Alors pourquoi n'a-t-il pas sauvé les créatures de leur sort ? Grognai-je d'une petite voix sourde.
    Je n'avais pas voulu hausser le ton, par simple respect pour une créature tout de même divine.
- Parce que ce n'est pas leur nature humaine qui est en cause, elles sont simplement atteintes d'une maladie incurable.
- Quel est le pouvoir de ton frère, Liam ? Je connais tous vos pouvoirs sauf les siens.
- Il n'en sait rien encore. Cela signifie que son heure n'est pas encore venue d'en user. Je n'étais doté d'aucune omniscience avant le fléau.
    Le ton de sa voix s'assombrit. Il avait du mal à accepter que son don soit si capricieux.
- Qu'est-ce que tu aimerais savoir, Guerrier ?
    Il me jeta un regard étonné, ça en faisait des regards alors que d'habitude l'homme d'armes travaillait sans en accorder un seul à quiconque, sauf aux créatures qu'il éliminait.
- Là par exemple j'aimerais être certain qu'aucun sujet sain ne m'appellera alors que nous serons déjà en route pour quitter la planète.
- Tu as dit que tu sentais que le lien entre eux et toi avait disparu. Peut-être que tu en sais plus que tu ne le crois. Peut-être qu'il suffirait que tu t'écoutes davantage.
- Voilà, et peut être que sur Terre nous trouverons la quiétude éternelle, se moqua-t-il, cynique.

 

Centaure d'un dieu 26.

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 23:05
Après que je me fus préparée en vitesse à la salle de bains, je m'aperçus que Gareth était revenu dans ma chambre, mais je ne trouvai nulle trace de son frère l'horizon. Le prince aux yeux chocolat m'étudia comme s'il cherchait la meilleure façon de me parler de quelque-chose. Ma queue fouetta l'air, marquant mon impatience.
triste-6.jpg- Je suis devenue une vraie jument, soupirai-je en surprenant mon propre réflexe.
    Un lent sourire étira ses lèvres sensuelles. Bien campé sur ses jambes, il dégageait quelque-chose de rassurant, même s'il était plus petit que moi, sur mes longues jambes équines.
- Tu es une centaure magnifique, corrigea-t-il de sa voix chaleureuse.
    Un sourire hasardeux illumina mes traits, tandis qu'il se jetait finalement à l'eau en ces termes :
- Il t'en parlera plus tard, lorsqu'il se sentira prêt. Mais Liam a ses raisons de croire que tu es faite pour l'épauler, que tu aimes cela. Il n'y a qu'à te regarder, ajouta-t-il en observant le flanc droit de mon corps qui vibrait d'un spasme nerveux. Tu ressembles à une déesse chasseresse. Cela ne l'empêche pas de souhaiter ton bonheur et de tenir à toi, crois-moi sans hésiter.
    Écarquillés, mes yeux bruns baignaient dans les siens, tandis que ses paroles se coulaient directement jusqu'à mon cœur, pour en soigner de petites plaies dont je ne connaissais même pas l'existence. Une seconde plus tard, il tournait les talons, mais il se retourna pour croiser mon regard avant quitter la pièce.
- Il ne t'a pas ennuyée ? M'interrogea Liam, que je retrouvai sur mon seuil un instant plus tard.
- Du tout, souris-je, aux anges.
    Il hocha la tête et se renferma dans le silence qui m'était désormais familier, tandis que nous descendions les escaliers. Je baissai le regard sur lui.
- Mais euh, tu ne t'imagines pas que... Commençai-je, entrevoyant le malentendu que je venais peut-être d'engendrer.
- Bien sûr que non, répliqua-t-il avec un naturel et une sincérité désarmants.
    Il ne regarda plus, tandis que nous franchissions le mur et que Liane venait à notre rencontre.
- Tu es bien sûr de toi, décidai-je tout à coup. Tu penses peut-être que ton frère a mieux à mettre dans son lit ?
- Je ne suis pas à la hauteur de ses conquêtes habituelles ? Me vexai-je crescendo.
    Il se trouve que je m'apercevais que cela revêtait une certaine importance à mes yeux. Un coin de mon esprit me souffla que je n'avais pas à régir ainsi, mais mes nouveaux réflexes sanguins n'acceptèrent jamais d'en démordre. 
-  Pas du tout, répliqua-t-il de sa voix bourrue qui annonçait que la discussion était clause.

Centaure d'un dieu 25.

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 00:12

Centaure d'un dieu, tous les articles.


Centaure d'un dieu, résumé

 

- Je suis désolé, Aliénor, murmura le Guerrier.
    Je me tournai vivement vers lui, très sérieux, sombre comme ses yeux si noirs. Je lui souris, allai même jusqu'à effleurer son épaule. C'était la première fois que je touchais ainsi, dans le calme, en voulant être tendre. Tout mon corps exprima le trac, jusqu'au frisson sur mon garrot équin.
- Liam, murmurai-je, il y avait beaucoup à faire et je t'ai proposé mon aide, tu n'as aucun remord à avoir...
- J'ai pensé que tu aimais ce qui me plaisait, me coupa-t-il, je n'ai pas réfléchi à ce qui te siérait mieux.mystère 1 J'ai...
    Je murmurai son nom en attrapant plus fermement son épaule. Il se tut aussitôt, comme s'il s'éveillait. Lorsqu'il plongea dans le mien son regard noir sans fond, il me sembla qu'il voyageait au plus profond de moi, en dérobant des souvenirs au passage, des détails de moi auxquels se fier lorsqu'il aurait des doutes.
    Nous prîmes notre temps pour nous remettre en marche, puis goûtâmes la promenade en commentant les œuvres que je trouvai surréalistes. Plus tard il me laissa me reposer sans oublier de me prévenir qu'il venait me chercher le soir pour la dernière ronde.
    Je fis tout ce que je n'avais jamais eu le temps d'essayer au palais. Le bain moussant, les multiples shampoings, les crèmes, les masques. Je furetai dans la bibliothèque attenante à ma chambre, je m'extasiai sur la vue depuis toutes les fenêtres. Je détaillai toutes les statuettes, chaque détail de la décoration. Mais je finis pas me lover entre les draps de mon lit bas et sur mesures, puis m'endormis aussitôt. Les nerfs m'avaient tenue jusque-là, mais à présent que je savais en avoir le temps, je dormis comme un bébé.

    On me regardait, je le sentais. On ouvre les yeux, m'invectivai-je.
- Laisse-la tranquille, murmura Gareth.
    Un silence suivit pendant lequel je sortis peu à peu du sommeil.
- Tu as raison, admit Liam.
    Je ne lui connaissais pas ce ton d'une si grande tendresse. Il était toujours soit chaleureux soit ferme, mais tendre, cela jamais. Lorsque j'entrepris d'ouvrir les yeux, entre mes paupières à demi clauses, je surpris le sourire complice et tendre de Gareth à son frère, qui était bien plus habituel. Je n'avais jamais connu deux frères si complices. Il retira sa main de l'épaule de Liam alors que je disais :
- Bonjour, laisse-moi une seconde pour m'habiller.
    J'avais enfilé la veille un déshabillé qui avait été laissé pour moi dans la salle d'eau. Ce qui aurait du pendre sur mes cuisses se retroussait devant moi puisque dans mon dos le tissus était retenu par mon garrot équin. J'aimais assez le résultat et je fus satisfaite de voir que le prince aussi, son frère ayant détourné le regard et s'étant dirigé avec un temps d'avance sur Gareth vers la porte de ma chambre. Je souris à celui-ci avant de m'enfermer à la salle de bain. Non que je fus orgueilleuse, mais en femme j'avais été très quelconque. Ma partie humaine était la même, d'ailleurs. Une brune aux yeux noisette, au visage un peu trop rond, aux yeux qui tombaient un peu, aux cheveux bouclés perpétuellement mi longs car ils ne poussaient jamais plus loin que les épaules. Mon corps équin, lui, était remarquable. Athlétique, avec une queue bien fournie, joliment ondulée. Mes pieds étaient dotés de fanons tout aussi ondulés et ravissants. Ma robe présentait un noir lustré. J'appréciais ce nouveau corps, finalement, car il me donnait un charme que je n'avais jamais eu.

 

Centaure d'un dieu 24.

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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 23:16

Centaure d'un dieu, résumé


Centaure d'un dieu, tous les articles.

 

- Je vais avancer en douceur, même si ce n'est pas mon rayon, prévint-il d'une voix douce qui ne lui allait pas. Aujourd'hui je voulais simplement t'avertir que tu devras guider la colonisation.
- Hips !
 shalimar-sofiane.jpg   Il émit un gloussement qui commençait à m'être familier avant de m'arrêter et de poser de nouveau ses doigts sur ma gorge. Cette fois je l'avais laissé faire plus facilement. Le contact de ses doigts me rassurait, de telle sorte que je le soupçonnais d'être seul à l'origine de l'amélioration de ma maîtrise de soi qui s'en suivait toujours.
- Merci, souris-je, la vie est plus facile depuis que tu fais cela.
    Nous nous sourîmes un moment bêtement puis son masque d'homme fort se remit en place et il continua fermement :
- Ce sera toi que les constructeurs et autres techniciens viendrons voir pour te demander avec quelle matière vous construisiez ceci ou cela, quelle est la composition de l'air, de l'eau, du sol de ta planète, enfin tu vois.
- Mais j'ignorerai les réponses !
- Tu leur indiqueras où ou comment les trouver. Vous aviez des livres, non ?
- Oui, évidemment.
    En réalité, plus qu'un colon malgré moi, je serais une sorte d’ambassadrice, compris-je avec un soulagement bienvenu face à la difficulté de ma mission, qui elle, aurait pu me faire  paniquer, s'il n'avait pas été si doux, pour une fois. En réalité le son si grave de sa voix traînante endormait mes craintes, les calmait tel un dompteur de serpent, doté d'un charme surnaturel.
- Alors ils seront toujours là, reprit-il, suivant son raisonnement. De même que les animaux. Seuls les humains auront succombé à la bombe virale. Attends-toi aussi à des questions sur la faune. Tu diras à nos spécialistes quels livres ils devront chercher, où ils sont entreposés. Ça ira, n'est-ce pas ?
- Peut-être, répondis-je prudemment, d'une toute petite voix. Si tout n'a pas trop changé depuis l'an 2009.
- Nous serons là pour t'aider. Sauf Rebecca, qui ne fait jamais rien.
    Parfois, Liam appelait sa mère par son prénom, principalement lorsque nous  nous trouvions assez loin d'elle pour qu'il se trouve hors de portée de ses remontrances.
- Mon Dieu, m'extasiai-je.
    La galerie était à couper le souffle. Les murs revêtus d'une peinture qu'un humain n'aurait pas  pu imaginer, mettaient en valeur la couleur les sols en marbre, sur lesquels mes sabots produisaient un son guilleret, qui résonnait en un écho presque cristallin.  De loin en loin trônaient des fauteuils de style romain, ainsi que des fontaines à eau en pierre, qui donnaient l'impression de se promener dans un temple ancien.
- Pourquoi ne m'as-tu jamais emmenée ? Murmurai-je d'un ton qui me choqua moi-même, emprunt d'une tristesse que je n'avais pas pensé ressentir.
    Je m'absorbai sincèrement dans la contemplation du premier tableau, quelque-chose de saisissant, qui célébrait la vie elle-même. C'était une scène bucolique, dépeignant la vie champêtre d'une famille visiblement insouciante, aimante et heureuse. Tout était absolument parfait, de sorte que  mon cœur se serra à l'idée que le peuple de Liam avait perdu cela depuis trop longtemps.
- Je suis désolé, Aliénor, murmura le Guerrier.
    Je me tournai vivement vers lui, très sérieux, sombre comme ses yeux si noirs. Je lui souris, allai même jusqu'à effleurer son épaule. C'était la première fois que je touchais ainsi, dans le calme, en voulant être tendre. Tout mon corps exprima le trac, jusqu'au frisson sur mon garrot équin.

 

Centaure d'un dieu 23.

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25 janvier 2012 3 25 /01 /janvier /2012 13:27

Centaure d'un dieu, résumé   

Centaure d'un dieu, tous les articles.

 

  J'avais aussi un problème avec l'idée que depuis un mois je travaillais près de Liam sans jamais regretter mon ancienne vie, est-ce que je ne réalisais pas que ma famille et mes amis n'étaient plus ? Que même leurs descendants seraient introuvables ?
attentive.jpg- Il n'y aura donc aucun cadavre sur Terre à notre arrivée, vérifiai-je même si cela m'avait déjà été précisé.
- Aucun, assura Gareth tendrement, lui au moins faisant un effort pour me comprendre. Tous les corps de seront dissous, et depuis le temps même l'air n'aura pas gardé trace de ce qui restait d'eux.
    Je hochai vaillamment la tête. Mais en réalité, il me semblait que tout ce dont nous parlions se trouvait de l'autre côté d'une façade, que je finirais par franchir un beau matin au réveil, où je retrouverais ma réalité comme si je n'avais jamais rencontré la divine famille.
- Je m'étonne que tu ne réagisses pas plus mal à tout cela, dit Dieu le père.
    Je songeai à plusieurs tons, plusieurs arguments de réponse, mais rien ne me sembla convenir à un reproche aussi grave. Finalement, je levai péniblement sur lui mes yeux sombres, d'humeur et de couleur. Il hocha la tête, pensif.
- Viens, dit Liam en se levant, je vais te montrer la galerie d'art du palais, avant qu'elle ne soit empaquetée pour le voyage.
- Oh ! Euh...
    Le prince adressa un regard entendu au Guerrier, comme s'ils avaient parlé cent fois de la promenade culturelle que venait de m'offrir le jeune dieu.
- Tu n'en auras pas beaucoup profité, soupira Gareth, mais je n'ai rien pu faire pour qu'il te laisse respirer un moment depuis que tu es arrivée.
- Tu ne la connais pas, dit Liam avec une certaine fierté, Aliénor aime se battre pour ramener les sujets sains.
    Le prince leva les yeux au ciel, tandis que je commençais à me sentir gênée de mobiliser l'attention ainsi. Je suivis le Guerrier dans les couloirs du grand palais avec soulagement.
- J'avais aussi des choses à te dire, m'avoua-t-il en montant les escaliers. Tu dois te préparer au fait que nous attendons beaucoup de toi.
    Mon cœur bondit dans ma poitrine. C'était une chose de savoir abstraitement que je côtoyais des dieux. C'en était une autre que de s'apprêter à recevoir des ordres de ces créatures réputées hors des réalités.
- Je croyais que tu ne voulais pas me dévoiler mon... hips ! ... Destin !
    Il glissa vers moi son regard noir sans fond. Il se positionna devant moi pour m'arrêter, comme si j'étais une jument pur sang, et poser ses doigts sur mon cou afin d'arrêter mon nouveau hoquet.
- Je vais avancer en douceur, même si ce n'est pas mon rayon, prévint-il d'une voix douce qui ne lui allait pas. Aujourd'hui je voulais simplement t'avertir que tu devras guider la colonisation.
- Hips !
    Il émit un gloussement qui commençait à m'être familier avant de m'arrêter et de poser de nouveau ses doigts sur ma gorge. Cette fois je l'avais laissé faire plus facilement. Le contact de ses doigts me rassurait, de telle sorte que je le soupçonnais d'être seul à l'origine de l'amélioration de ma maîtrise de soi qui s'en suivait toujours.
- Merci, souris-je, la vie est plus facile depuis que tu fais cela.

 

Centaure d'un dieu 22.

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21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 23:45

Centaure d'un dieu, tous les articles.

Centaure d'un dieu, résumé

 

 
- Miel attend sa coupelle de lait, répliqua Gareth, puis il retournera à son chevet.
    Quelque chose de très troublant opérait autour de la table, les parents du prince le découvrant sous un jour nouveau, lui qui lorsque je l'avais connu, dégageait la luxure  comme son frère dégageait la puissance.
espiègle 1- Tu seras un merveilleux père, s'extasia sa mère.
    Personne ne prit la peine de répondre. Je mordis dans une tartine, ce qui produisit un écho démesuré, à cause du silence produit par cette déclaration.
- Que nous vaut ta présence ici ? Demanda le roi à un Liam affalé et trempé.
- Oh, il aime juste mouiller le plus de lieux possibles chaque jour qui se lève, plaisanta Gareth.
    Je jetai un regard sur mes poils trempés et baissai le nez tandis que de son rire tonitruant il se moqua de moi :
- Ne t'en fais pas, la belle, tout le monde se fiche de l'intendance ici sauf les serviteurs dont c'est le travail.
- Tu ne devrais pas parler ainsi, s'indigna sa mère. Il faudrait quand-même que la centaure apprenne les bonnes manière, dans ce palais on ne...
    Je frappai nerveusement du sabot. Ce n'était prémédité, il s'agissait simplement d'un de mes nouveaux réflexes, traduisant l'agacement. Je le bénis toutefois pour l'avoir fait taire. La déesse me détestait depuis ma maladresse le jour où nous avions ramené Joyce. J'avais appris à l'ignorer, d'autant que personne ici ne lui accordait une importance quelconque.
- Je crois que nous avons récupéré tous les sujets sains de l'autre côté du mur, répondit Liam à la question de son père.
- Tu crois ou tu en es certain ? Demanda-t-il, sérieux tout d'un coup.
    Le regard du roi Saphir, d'un noir abyssal, vous donnait le frisson, lorsqu'il y alliait un ton grave et qu'il vous fixait comme maintenant pour évaluer le poids de vos allégations. Je compatis pour son fils, qui le soutint sans ciller.
- Jusque-là il me semblait que leur localisation ne m'arrivait l'une après l'autre que pour me permettre d'être efficace, expliqua-t-il avec calme. Là je sens que le lien entre l'autre côté du mur et moi s'est volatilisé. De toute façon je compte faire un dernier tour ce soir pour vérifier que rien d'autre ne m'est révélé.
- Parfait, pendant ce temps nous chargerons le vaisseau. Je ne pense pas qu'un contrordre se manifestera. L'omniscience de Liam ne le trompe jamais, m'expliqua le dieu.
    Je passai le reste du petit déjeuner à manger (je mourais de faim, maintenant que j'y songeais) en écoutant le Guerrier et son père discuter du départ sur Terre. Mon complice avait beau m'avoir expliqué que nous allions là-bas coloniser une planète vide à cause de la riposte de Xivia à l'attaque de mon peuple, j'avais du mal à m'y faire. Le voyage durerait un mois dans un vaisseau immense, capable de loger la centaine de personnes sauvées par le dauphin.
    J'avais aussi un problème avec l'idée que depuis un mois je travaillais près de Liam sans jamais regretter mon ancienne vie, est-ce que je ne réalisais pas que ma famille et mes amis n'étaient plus ? Que même leurs descendants seraient introuvables ?

 

Centaure d'un dieu 21.

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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 23:00

Centaure d'un dieu, tous les articles.

Centaure d'un dieu, résumé

 

- Oh... euh... hips ! C'est que je ne sais pas la faire, mon seigneur.
    Assez piteux, à mon sens. Je me concentrai simplement sur ma respiration, que le hoquet rendait laborieuse.
dur-1.jpg- Salut, P'pa, dit Liam, c'est agréable de te voir depuis tout ce temps.
    Ainsi leurs rapports n'étaient pas plus sereins qu'entre le dauphin et sa chère mère divine. J'appréciai que le Guerrier cherche à détourner l'attention de mes fautes de bienséance, mais s'il avait pu le faire sans risquer de déclencher une dispute familiale, je ne lui en aurais pas voulu.
- Hips !
    Liam posa machinalement ses doigts sur ma gorge pour faire passer mon hoquet comme il le faisait souvent.
- Moi aussi, fils, mais tu sais comme c'est épuisant de superviser l'activité de ce palais depuis...
    Je regardais l'un puis l'autre, telle une girouette à moitié équine. Le pire fut que même lorsque je m'en rendis compte, je demeurai incapable de m'arrêter.
- Depuis que maman a décidé que son rôle premier était de se faire les ongles ? Sourit Liam, réaction qui donna les larmes aux yeux à ladite déesse.
- Elle a toujours été ainsi, rectifia le dieu avec un sourire sans tendresse vers celle-ci. Non, depuis qu'il est peuplé de dizaines de personnes inutiles à occuper pour éviter la panique générale. Comment vont les affaires, fils ?
    Il parlait des rescapés que nous ramenions chaque matin. Le ton employé frisait le reproche. Mais je supposai que le père de Liam était simplement fatigué, comme nous tous.
- Bonjour, fit Gareth en entrant d'une voix ensommeillée.
    Son visage séduisant rendu adorable par le sommeil qui s'y attardait me rendit le sourire.
- Comment c'était ? Demanda Liam au prince comme chaque matin.
    C'était une taquinerie entre eux, qui avait toujours le don de désamorcer la tension du Guerrier et la mienne, principalement parce que Gareth avait toujours des réponses inventives, drôles, raffinées et qui, je dois l'avouer, avaient le don de nous faire rêver.
- Les jeux de cartes ? Demanda-t-il. Sympa, à quatre heures du matin Joyce a fini par gagné. Il dort, je n'ai pas eu le cœur de le réveiller.
    La vie sentimentale du joli cœur était souvent contrariée par le garçon depuis son arrivée, mais il ne s'en plaignait jamais, à mon grand étonnement. Le petit avait parfaitement adopté le prince, refusant obstinément que l'on prenne soin de lui dans les quartiers des réfugiés. Miel frôla ma jambe :
- Son chaton ne reste pas dormir avec lui, m'étonnai-je alors que les servantes s'agitaient autour de la table pour la couvrir d'un véritable petit déjeuner comme je n'en avais pas fait depuis mon arrivée sur Xivia : pain, confitures, viennoiseries, boissons chaudes en tous genres, fruits...
    Mon estomac en grognait d'avance.
- Miel attend sa coupelle de lait, répliqua Gareth, puis il retournera à son chevet.

 

Centaure d'un dieu 20.

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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 00:27

Centaure d'un dieu, tous les articles.

Centaure d'un dieu, résumé

 

- Je t'embauche, Aliénor.
    Soufflée, je pris le galop et le suivis de l'autre côté du mur. Cette fois-là et toutes les suivantes, je fus son bras droit à peu près efficace. Je crois qu'il aimattentifait surtout avoir une « femme » près de lui, que ce fut pour l'aider, ou plus souvent, pour se rappeler qu'il restait des sujets sains, au-delà du carnage. Ce matin-là à l'aube, un mois plus tard, nous revînmes avec une femme miraculée qui nous remercia vivement avant d'être prise en charge par des serviteurs. Après tout ce temps, j'étais plus à l'aise dans mon nouveau corps, mais je n'en savais pas tellement davantage sur Xivia ou ses habitants. Il fallait dire que nous passions notre temps, le Guerrier et moi, à courir dans tous les sens. Il me faisait engloutir un repas consistant de temps à autre, sur le pouce, mais ce matin-là il m'annonça gravement :
- Nous allons prendre un petit déjeuner en famille.
- Pourquoi? Soupirai-je en essuyant une coulée d'eau sur mon front.
    Je sortis du portique, comme pour fuir cette idée. Je ne faisais d'ordinaire que croiser de loin la déesse-mère de temps à autre, ce qui me convenait parfaitement.
Parce que c'est ce que font les gens normaux, Aliénor, l'as-tu oublié ?
Complètement, fis-je lasse, ne peut-on pas simplement aller nous coucher ?
    Il me semblait que j'avais arrêté de dormir comme j'avais arrêté de réfléchir à l'instant où le dieu m'avait annoncé que nous faisions équipe. En réalité je m'effondrais de temps en temps dans la chambre de Gareth où nous rendions visite au prince et à Joyce chaque fois que Liam n'entendait aucun rescapé l'appeler, ou plus exactement lorsque par « omniscience » il n'en trouvait aucun à sauver pour un court instant.
- Tout de suite après, c'est promis, sourit-il plus tendrement que de sa voix de combattant habituelle.
    Mais là où Gareth m'aurait frôlé la joue du dos de la main, Liam me poussa vers les marches du palais. Il s'affala dans une grande pièce sertie de cheminées, dans un fauteuil en bois rare.
Mon enfant ! Hurla en entrant sa mère ensommeillée.
    Elle se jeta sur lui et à l'instant où elle s'apprêtait à l'agripper de ses mains aux ongles trop longs, il nota bien distinctement alors que du coin de l'œil je voyais quelqu'un d'autre entrer :
- M'man, tu sens les oignons pourris, épargne moi cela, dès l'aube, je t'en prie.
    Je pouffai : chaque fois qu'il rentrait, c'était la même comédie, mais comme toujours, il venait de trouver le moyen de la vexer et de la faire se détourner avec désespoir de son enfant indigne. Je me tournai vers la voix qui comme moi avait émis une moquerie discrète : le père du Guerrier, sans doute. Whaou, quel « homme » ! Calme comme la force tranquille, le roi était grand, fort, élégant. Ses cheveux blancs plaqués en arrière alliés à ses petits yeux noirs abyssaux lui donnaient l'air d'être hors du temps. Il aurait pu avoir cinquante ou quatre-vingts ans, je n'aurais pas été surprise.
- Bonjour, Aliénor, me lança-t-il. Nous ne nous sommes jamais rencontrés, mais ce que l'on murmure est bien réel : vous êtes bien la seule créature sur Xivia...
- A avoir quatre pattes et un torse de femme, je sais, terminai-je pour lui.
    Je bloquai un premier hoquet dans ma gorge. J'aurais tout donné pour me débarrasser de ce réflexe stupide, qui me poussait toujours à parler lorsque je me sentais nerveuse.
- Cela aussi, sourit-il un peu, mais surtout, qui ne se fend d'aucune révérence devant la famille divine.
    Cette fois, je ne parvins pas à retenir mon hoquet, manquant m'étouffer en essayant. Mais je fis de mon mieux pour trouver quelque-chose de spirituel à répliquer.
- Oh... euh... hips ! C'est que je ne sais pas la faire, mon seigneur.

 

Centaure d'un dieu 19

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 19:14

Centaure d'un dieu, tous les articles.

Centaure d'un dieu, résumé

 

- Qui est Gareth ?
- C'est l'homme qui vient de se débrouiller pour que celle-là le laisse tranquille sans faire tomber son sourire.
- Liam, m'indignai-je, pas devant un enfant !
- Je suis grand ! Rétorqua celui-ci.
  entre souriant  En effet une dame fort jolie et d'excellente humeur sortait un peu froissée de la chambre du prince. Son frère ouvrit la porte alors que Gareth passait lascivement une chemise d'un rouge foncé vaporeuse. Il respirait la satisfaction, pensée à laquelle je sentis mes joues rosir. Pour cacher mon trouble je me mis à parler :
- Voilà tonton Gareth. Et je te présente Joyce et Miel.
- Un futur pirate, à n'en pas douter, doté d'un excellant complice, n'est-ce pas, jeune homme ?
    Pour parler au garçon, le prince s'était accroupi devant lui. Une flamme d'aventure dansait dans ses yeux bruns.
- Non, je serai bras droit du prince, assura le garçon.
    J'avais vu juste, l'homme savait parler aux enfants comme il savait parler aux femmes, en plus d'être beau comme le Dieu qu'il était. Fiou ! Maintenant il riait à gorge déployée, entraînant le petit dans sa bonne humeur éternelle.
- Tu tombes bien, déclara-t-il. Je suis le prince, Joyce. Je fais de toi mon assistant. Hé, en voilà un pâle sourire, mon garçon !
    Il avait tout de même perdu son papa, le futur bras droit du prince. Il serra son chat si fort dans ses bras que le petit félin chercha à s'échapper. J'ouvris la bouche pour expliquer la situation, mais Liam leva une main pour m'arrêter.
- On revient, soyez sages, vous trois.
    Je m'étais attendue à tout autre chose mais Gareth nous indiqua d'y aller avec un sourire tranquille. Lorsque je lui lançai un dernier regard, il chatouillait Miel sous le mention, ce que le chat paraissait trouver absolument divin, chose qui en soi n'avait rien de déplacé. Éberluée je suivis le dauphin hors de la pièce et une fois la porte soigneusement fermée je murmurai :
- Gareth enchaîne les filles tout en ayant l'instinct paternel, au point d'accepter qu'on lui laisse Joyce dans les pattes, alors qu'il pourrait être en train de prendre du bon temps avec la suivante ?
    Entendons-nous bien : je m'attendais à ce que son charisme n'épargne pas le petit garçon. Mais je ne m'attendais pas à ce que le prince se laisse confier la tâche de s'en occuper.
- C'est un pacte entre nous, m'expliqua le guerrier de derrière la masse de sa frange  blonde. Je suis bon pour le combat, il est meilleur en relationnel. Nos vies sont ainsi toutes tracées. Ça ne le gêne pas de veiller sur les gens comme ça me plaît de manier l'épée dans la crasse et la sueur qu'il déteste. Ma mère est la seule à refuser le pacte, sourit-il d'un ton bourru. Il n'y a qu'à moi qu'elle cherche sans arrêt à imposer ses câlins répugnants.
    Je me sentais raide et gourde. Je n'avais jamais été à l'aise avec les ours, je préférais les hommes mielleux, qu'ils soient sincères ou pas.
- On y retourne, annonça-t-il, dépêche-toi.
    Il avait déjà commencé à se diriger vers la sortie du palais à grandes enjambées.
- Pardon ? L'interrogeai-je, d'abord sans bouger, puis en trottinant derrière lui comme une imbécile.
    Il émit un gloussement, content de son effet.
- Je suis un Dieu, pas un homme buté. Tu m'es utile de l'autre côté du mur, pour exercer justement le côté relationnel, sans compter que tu ne veux me suivre. Je t'embauche, Aliénor.

 

Centaure d'un dieu 18

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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 23:28

 

Centaure d'un dieu, résumé

Centaure d'un dieu, tous les articles.

 

Je m'approchai et lui relevai le menton :

  • - Comment tu t'appelles, mon garçon ?

  • - Joyce, murmura la tête brune.

  • - Donne-moi la main, je vais te présenter tonton Gareth.

dur-2.jpgLiam me décocha un regard surpris et désapprobateur, mais je savais ce que je faisais. Bien sûr en entrant la voix tonitruante de la divine mère nous accueillit avant que j'aie pu m'y préparer, ce qui pourtant aurait été nécessaire.

  • - Liaaaaaaaaam, mon enfant, viens dans mes bras !

  • - Bon sang, grommelai-je...

  • - Qui c'est ? Couina Joyce un peu effrayé.

Sa voix naïve allégea aussitôt mon cœur, si bien que je me penchai pour lui glisser une plaisanterie :

  • - Une espèce de harpie, lui murmurai-je... Hips !

Lorsqu'elle apparut, elle me fixait si méchamment qu'elle paraissait avoir entendu, mais je me raccrochai à l'idée que c'était impossible.

  • - L’ouïe de ma mère est son seul pouvoir, m'expliqua Liam, mais c'est assez redoutable.

Réellement ? Sa mère était une déesse dont le seul pouvoir était d'entendre mes sarcasmes quelles que fussent les précautions entreprises ? Je piaffai de dépit.

  • - Je suis désolée, m'excusai-je piteusement.

Elle croisa les bras en relevant le menton, prenant soin de ne surtout pas s'abaisser à m'accorder un regard.

  • - Ne le sois pas, me répondit Liam, au moins tu m'as évité les embrassades, cette vielle bique ne comprendra jamais que un, je ne suis pas en danger, deux, je préférerais l'être et ne pas avoir à subir ces retrouvailles idiotes à chaque fois.

  • - Oh, s'effaroucha-t-elle, comment parles-tu à ta mère, mon ange ?

Il leva les yeux au ciel alors que je cachais un fou rire. Même Joyce s'était arrêté de pleurer. Malgré l'humour qui planait dans l'air, je me retins de lui rappeler que Liam n'était pas un ange, mais un Dieu, ce qui était différent. Sans doute aurais-je été la seule à en rire, à vrai dire.

  • - Qui est cet adorable petit garçon ? Sourit-elle en direction du gamin avec de grands gestes ridicules. Mais qu'est-ce que..?

  • - Je reviens, maman, fit le Guerrier en se hâtant dans les escaliers, le petit dans les bras.

Je me hâtai de trotter à sa suite, même si je intérieurement interdite quant au grotesque de cette fuite collective face à ce qui n'était rien de plus qu'une mère excentrique.

  • - Me laissez jamais seul avec elle, ordonna Joyce, alors que Liam et moi éclations de rire. Qui est Gareth ?

  • - C'est l'homme qui vient de se débrouiller pour que celle-là le laisse tranquille sans faire tomber son sourire.

  • - Liam, m'indignai-je, pas devant un enfant !

  • - Je suis grand ! Rétorqua celui-ci.

En effet une dame fort jolie et d'excellente humeur sortait un peu froissée de la chambre du prince.

Centaure d'un dieu 17.

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