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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 23:42

 

Centaure d'un dieu, tous les articles.

Centaure d'un dieu, résumé

 

- Comment est l'épaisseur des murs, ici ? M'enquis-je discrètement.

Du moins je le crus.

  • - On n'entend rien, rit le garçon aux larmes, mais Gareth est toujours avec une dame, je n'ai pas deux ans !

anandaeveringhamuf4.jpgMiséricordes ! Les deux complices éclatèrent de rire alors que mes joues rosissaient un peu. J'en toucherais deux mots au prince si j'arrivais à l'isoler de Joyce. Cette pensée me fit sourire alors que Gareth s'effaçait pour me laisser entrer au bar : ces deux-là étaient inséparables, sauf pour dormir ou faire l'amour. Je délirais, songeai-je en secouant la tête. Nous entrâmes dans la grande pièce et j'eus la surprise d'apprécier la beauté des lieux. Des fresques apaisaient l'esprit. Le fond de la pièce donnait sur une vitre, et bien sûr, le gamin implora :

  • - On peut aller là bas, allez, s'il vous plaît ?

  • - Mon ange, dit gentiment le prince, tu n'as pas vu tout à l'heure mais regarder dehors rend Aliénor nostalgique, elle est tout juste remise, tu ne veux pas lui faire une fleur ce soir en la dispensant de ressentir ce genre de choses désagréables ?

J'allais répliquer mais le garçon me donna les larmes aux yeux en murmurant piteusement :

  • - Oh, Aliénor, je suis désolé.

  • - Ce n'est pas grave, assurai-je en l'attirant dans mes bras, je vais bien, je vous assure. Et toi, où sont toutes tes grandes théories sur le destin, mon prince ?

  • - Tout cela va passer, répondit ce dernier, mais il te faut un peu de temps.

Comme avec l'enfant qui hochait la tête en m'adressant un regard adorable. Je lui ébouriffai les cheveux. Fallait-il mal me juger si j'admettais qu'il me tardait d'oublier comme lui ?

  • - Deux ombrelles, dit Gareth au serveur. Et un jus de pshazy.

  • - Seigneur, qu'est-ce que c'est, tombai-je des nues.

Il éclata de rire et s'empressa de me donner un coup de coude :

  • - Bientôt ce sera à moi de te demander ce qu'est tel animal ou telle plante, ma jolie ! Je ne vais pas te dire ce que c'est, cela ne t'avancera pas à grand chose de savoir que l'ombrelle est un mélange de ceci ou de cela, je pense.

  • - Tu as raison. A ton frère, le grand absent, levai-je le verre aussitôt servi.

  • - A nous, qui sommes présents, rectifia-t-il en trinquant avec moi puis avec son complice.

Je reniflai le contenu de mon verre avec circonspection mais cela sentait divinement bon. Rien d'étonnant à cela, me dis-je, vue la nature de mon compagnon. L'odeur m'avait rappelé un mélange de fruits rouges, de quelque chose de très sucré comme le coco, et d'un ou plusieurs alcools, allez savoir. La première gorgée me fit tousser ce qui déclencha une nouvelle crise de rire de Gareth et de Joyce.

  • - Tu as gagné le droit de me faire goûter ton jus, assénai-je à l'enfant, curieuse de connaître les ressources de Xivia.

C'était délicieux, mais cela ne ressemblait à aucun fruit connu de moi. Soudain je me rappelai que je ne boirais sans doute plus très longtemps de si délicieuses boissons : nous étions en train de mettre une distance folle entre Xivia et nous.

  • - Et vous, murmurai-je, vous n'êtes pas nostalgiques de quitter vos terres ?

  • - Ah non, assura Joyce, trop de mauvais souvenirs !

  • - Tu as raison, chuchota Gareth en lui caressant les cheveux avec un geste d'une infinie douceur.

Ciel, cet homme était la plus admirable des perles.

 

Centaure d'un dieu 36.

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 23:33

  Centaure d'un dieu, tous les articles.

Centaure d'un dieu, résumé

  • - Qu'est-ce que c'est ?

Lorsque je compris qu'il était occupé, je fis précipitamment :

  • espiègle 1- C'était moi, ce n'est pas grave, je vais passer voir Joyce.

Je frappai à la porte de l'enfant qui ouvrit aussitôt. Il me prit par la main et me tira à l'ascenseur :

  • - Viens avec moi à la salle de pilotage, je n'ai pas le droit d'y aller tout seul. C'est chouette que tu ailles mieux !

  • - Oui, merci, souris-je alors que le prince apparaissait sur son seuil et nous lançait :

  • - Laissez-moi une seconde, je viens avec vous.

  • - Liam dit que son frère est un magicien parce que chaque fois la fille ressort... comment c'était... la bouche en cœur, confia le gamin très fier de lui sur le ton de la confidence une fois Gareth disparu.

Je piaffai intérieurement, on ne dit pas ce genre de choses à un enfant de cet âge ! Cela étant ils avaient raison, le Dom Juan réapparut avec sa fleur épanouie et sa tête d'après l'amour. Non que je l'aie souvent surprise. Mais c'était tellement évident sur lui ! Ça lui donnait un certain charme à mon sens, si bien que je m'étonnais d'avoir tant changé. Avant j'aurais méprisé l'attitude d'un type comme lui.

La dame quitta le charmeur à son propre étage, heureuse de vivre, puis je me retins de demander à Gareth comment il faisait. Joyce en savait probablement déjà trop, mais je refusais d'y contribuer.

Effectivement le voyage valait le coup. On voyait les étoiles, les astres, les comètes, les astéroïdes, et au loin, une autre galaxie.

  • - C'est celle-ci, m'exclamai-je avec ravissement.

Le copilote prit la peine de vérifier que j'avais vu juste : cette petite chose bleue, là bas, c'était bien la Terre, ma planète. Soudain une première vague m'assaillit très clairement. Mes parents n'y étaient plus, là bas. Ni mon chien, cette boule de poils ravissante qui m'accueillait comme le messie chaque fois que je rentrais le week end. Mes amis aussi avaient disparu. Même Marie et Diana, les deux copines formidables grâce à qui ma vie avait été un jeu. Je passai une main sur ma gorge, serrée au possible.

  • - On va aller boire un verre, ça vous dit vous deux? Proposa Gareth.

  • - Non, ce serait mieux d'aller à la promenade. Rechigna Joyce.

  • - Toi, répliqua gentiment le prince, estime-toi heureux d'être encore debout à l'heure qu'il est.

  • - Mais tu m'as envoyé au lit il y a...

Il réfléchit visiblement pour calculer...

  • - Neuf heures, alors c'est bon, je suis en forme ! Je viens de me lever !

  • - Qui me dit que tu t'es vraiment couché, aussi !

  • - T'avais qu'à rester vérifier, Gareth !

Un frisson me secoua lorsque je songeai à ce que faisait le prince pendant qu'il dormait – peut-être. Un autre frisson vint s'ajouter au premier, lorsque je me dis qu'il y avait bien longtemps que je n'avais pas eu ce genre de plaisirs-là.

  • - Comment est l'épaisseur des murs, ici ? M'enquis-je discrètement.

Du moins je le crus.

  • - On n'entend rien, rit le garçon aux larmes, mais Gareth est toujours avec une dame, je n'ai pas deux ans !

Centaure d'un dieu 35.

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 23:21

Centaure d'un dieu, tous les articles.  

Centaure d'un dieu, résumé

 

Puis je suppose que je m'endormis car lorsque je revins à moi j'étais seule dans la pièce blanche. Je frissonnai : me retrouver seule dans cette pièce aseptisée me paniquait lentement mais sûrement. Précautionneusement je m'assis puis descendis du lit tant bien que mal. J'y étais presque lorsque le lit monté sourit-couchee.jpgroulant se déroba sous moi. Il bascula et je me retrouvai au sol, les quatre fers en l'air. Lorsque la porte s'ouvrit à la volée sur le médecin j'étais déjà debout, les dieux soient loués.

- Je peux avoir mon cache-cœur ? Demandai-je en détaillant mon affreuse chemise blanche. Également, puis-je savoir où je peux trouver les autres, s'il vous plaît ?

  • - Je n'ai jamais dit que vous pouviez quitter l'infirmerie, nota-t-il, un sourire au coin des lèvres.

  • - Mais je le sens, fis-je malicieuse. Je vais bien, vraiment.

Son expression de légèreté ne laissait aucun doute sur son accord, ainsi que sur son pur bonheur que je fus rétablie. Mon cœur fragile en déborda de reconnaissance.

  • - Ne vous agitez pas trop, la plaie au poitrail et celle à la croupe pourraient se rouvrir, sinon.

  • - Promis. Merci beaucoup, docteur.

  • - Je vais vous accompagner jusqu'à votre chambre et vous montrer celles des dieux en tentant de vous les retrouver.

Nous sortîmes de l'infirmerie et je lus rapidement des mots sur les portes en attendant l'ascenseur : médiateur, cuisines, salle des conseils, réserve, restaurant, salle de sport, blanchisserie, promenade, salle des contrôles. Ils avaient aménagé les lieux de telle façon que tout puisse fonctionner comme sur Xivia. L'homme composa le numéro 20 sur un clavier et l'ascenseur se mit en marche.

  • - Les chambres divines sont au vingtième étage, c'est cela ? Le questionnai-je, abasourdie.

  • - Le dernier, oui, confirma-t-il.

Bonté divine, si on se rappelait qu'il s'agissait d'un vaisseau, cet endroit était effectivement gigantesque.

  • - Vous voyez vous-même, conclut le médecin une fois arrivés à destination : Gareth, lut-il sur les portes, Joyce, Liam, Safir et Rebecca. Pour le peu que je sais de leurs habitudes, le prince et sa mère sont souvent dans leur chambre, son père est toujours introuvable, mais il est toujours occupé avec quelqu'un, et le dauphin passe beaucoup de temps à la salle de sport.

  • - Merci, docteur.

Il s'effaça et je frappai chez Liam. Il ne répondit pas, sans surprise. Je tentai Gareth, qui haleta :

  • - Qu'est-ce que c'est ?

Lorsque je compris qu'il était occupé, je fis précipitamment :

  • - C'était moi, ce n'est pas grave, je vais passer voir Joyce.

Centaure d'un dieu 34.

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 23:11

Centaure d'un dieu, tous les articles.

Centaure d'un dieu, résumé

 

  • - Réponds donc aux questions que tu m'as posées, me pressa le prince. Ainsi qu'à celle-ci : de quoi as-tu peur ?

wolfLorsque je fouillai mon esprit, beaucoup de peurs m'assaillirent, des craintes ancestrales, qui étaient propres au cheval : les prédateurs, les risques de la migration à la recherche de foin, les difficultés de l'enfantement. Je dus fournir un effort considérable pour me souvenir de l'autre dimension de moi-même.

  • - J'ai peur... Des responsabilités qui m'incomberont là bas.

Cela ne parut pas le surprendre. Je jetai un coup d’œil à Joyce, qui nous dévorait alternativement du regard, buvant nos paroles. Je me demandai jusqu'à quel point il comprenait que c'était sur ma planète que nous allions atterrir, que c'était sur les cendres de ma civilisation que nous nous apprêtions à nous établir.

  • - Pourtant ce n'est rien de difficile, tu verras, affirma le prince. Ce sera juste prenant, à mon avis, mais je pense que tu te prendras au jeu. Imagine, le boucher du palais : alors, ce rat jaune est il comestible ?

Je parvins à sourire.

  • - Il ne trouvera pas de tels rats, contrai-je simplement.

  • - Vous n'avez pas de rats ? Quel est l'équivalent chez vous de cet animal qui mange les restes des humains ? Demanda le garçonnet.

Je tendis la main pour caresser ses cheveux. J'aimais sa voix douce, elle me rappelait que là-dehors, des gens pourraient adoucir mes pensées.

  • - Nous en avons mais il sont gris, noirs ou blancs. Certains humains se plaisaient à les domestiquer.

L'héritier et l'enfant plissèrent le nez de la même façon. Je ne doutais pas qu'il s'agît simplement d'un mimétisme de la part de Joyce.

  • - Comme quoi les deux planètes sont différentes. On dit aussi qu'il y a de grandes étendues d'eau, comment ça s'appelle, déjà ? Demanda le garçon.

De nouveau, les larmes me vinrent aux yeux. S'ils continuaient, ils allaient réussir à me faire réaliser que j'avais perdu mon présent ; que lorsque je reverrais la Terre, plus rien ne serait comme avant.

  • - Des océans et des mers? Tentai-je doucement pour que ma voix ne me trahisse pas.

  • - Voilà ! Nous n'avions que des rivières sur Xivia, expliqua le dieu.

L'enfant s'était tu. Sa bonne humeur avait disparu lorsqu'il avait remarqué la première larme qui avait roulé sur ma joue. Je n'avais pas pu la retenir. Gareth passa une main délicate dans mes cheveux sombres. Je la pris entre les miennes. Il serra mes doigts.

  • - Je vous apprendrai à prendre les vagues, souris-je à travers mes larmes.

  • - Ta planète te manque, Aliénor ? Demanda l'enfant.

Je passai encore deux bonnes heures à parler des océans et des mers, j'avais tellement besoin qu'ils restent près de moi ! Mes expériences personnelles, les marées, les mythes, les animaux qui y vivaient-Gareth ne connaissait aucun équivalent sur Xivia de nos mammifères marins ! Tout y passa dans le désordre. Je me réjouis avec lui du fait qu'ils auraient probablement proliféré, en l'absence de pêche ou de pollution. Puis je suppose que je m'endormis car lorsque je revins à moi j'étais seule dans la pièce blanche.

 

Centaure d'un dieu 33.

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 21:05

 

  Je me rappelai du garçonnet que nous avions arraché avec peine de son père malade, mais qui s'était remis en un temps record. Une question de destin, un degré dans ce qui aurait dû être...

  • aile-sourit.jpg- Je devais me retrouver près de toi ? Demanda le garçon qui comprenait parfaitement les mots de son prince.

  • - Tu connais la réponse, répliqua le dieu d'une voix chaleureuse.

La tendresse entre eux me semblait si palpable que je sentis des larmes me monter aux yeux. Y avait-il une raison à leur attitude qui m'échappait parce que je n'étais pas des leurs ?

  • - Parle-nous de toi, Gareth, proposai-je ainsi. Quelles sont tes aspirations, comment vois-tu la vie sur Terre, qu'aimes-tu, que détestes-tu ?

Il leva les yeux au plafond pour réfléchir, chacun de ses mouvements paraissant éblouissant de beauté, sans que je puisse l'expliquer, si ce n'est par sa nature divine. Un instant, je me demandai si tout cela était très positif. Était-il possible que les dieux diffusent des illusions qui nous berçaient et nous ôtaient notre libre arbitre ? Je frissonnai à cette sombre idée.

  • - J'aspire à profiter de la vie autant que possible avant de régner, répondit l'héritier. C'est ainsi que je vois ma vie sur Terre. J'ai hâte de voir cette planète, d'y installer ce petit bout de gamin, de voir ce que ce nouvel environnement a à offrir. J'aime la vie, je déteste la tristesse. A toi, Aliénor.

Je me sentis désarçonnée. Bercée par ses douces paroles, j'aurais pu les écouter pendant des heures.

  • - Pas si vite ! Contrai-je. Que feras-tu quand tu régneras ? Changeras-tu quelque chose ?

  • - Non. Tout est bien ainsi.

Cela me parut plus étrange que tout ce qui m'avait déjà surprise jusqu'alors. Tous les héritiers de tous les régimes n'aspiraient-ils pas à changer les choses, à s'approprier le pouvoir afin d'assouvir leur propre vision de ce qui devait être ?

  • - Ton père est sérieux, tandis que tu es un épicurien, opposai-je. Comment peux-tu croire que tu régneras comme lui ? N'y a-t-il rien que tu trouves trop rigide dans vos règles, Gareth ?

  • - Cela ne m'intéresse pas d'y penser. C'est un sujet que je ne peux pas aborder avec toi, du reste. Liam m'a dit qu'il avait obtenu ton accord sur ce que tu dois savoir des destins. Considère que les questions que tu te poses à ce propos trouveront leur réponse bien assez tôt.

  • - La barbe, soupirai-je, c'est compliqué de discuter avec vous.

  • - C'est le seul sujet, se défendit-il.

J'avais bel et bien touché quelque chose d'important. Je n'étais pas en droit d'en savoir davantage. Mais je faisais confiance au Guerrier : je saurais un jour, lorsqu'il serait temps.

 

Centaure d'un dieu 32.

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 18:18

 

Centaure d'un dieu, résumé

Centaure d'un dieu, tous les articles.

  • - Les terriens ne savaient donc pas éviter les cicatrices ? Interrogea sincèrement le médecin, ce qui éveilla ma curiosité.

Était-il possible que j'aie été assez idiote pour croire qu'un peuple mené par des dieux ne soient pas mieux lotis en médecine que tout ce dont j'aurais pu rêver ? Cela y ressemblait.

  • grave-1-copie-1.jpg- Vous si ? Fis-je avec espoir.

  • - Par quel miracle croyez-vous que Liam ait un corps aussi lisse ?

  • - Je n'ai jamais...

Si, j'avais vu son torse. Je lui jetai un regard et ma panique reprit le dessus.

  • - Alors pourquoi pleure-t-il?! Interrogeai-je, surtout surprise de m'en rendre compte.

Surpris, il passa le dos de la main sur sa joue mouillée et poussant un juron, il quitta la pièce au pas de charge.

  • - C'est juste l'émotion, murmura tendrement Gareth en posant une caresse fraîche sur mon front ridé d'inquiétude. Repose-toi, maintenant, dès que tu seras suffisamment en forme, nous te ferons visiter le vaisseau.

Je médecin avait vérifié ma tension et mes blessures, il passait à présent la porte et Gareth s'apprêtait à le suivre, appelant Joyce à lui emboîter le pas.

  • - Ne me laissez pas toute seule, hips ! Je vais m'ennuyer comme un rat mort, dans cette salle toute blanche.

De bonne grâce, le prince fit demi tour, le garçon sur les talons, puis s'assit à mon chevet. Comme personne de savait que dire, je me dévouai sans me faire prier.

  • - Je m'inquiète de ne pas être plus chagrinée de la mort de gens que j'aimais sur Terre.

  • - Cesse ces idioties, ordonna le dieu.

Mon regard coula vers Joyce qui souriait béatement. Il y avait quelque chose qui clochait avec lui aussi : il était orphelin depuis une mois et demi, il n'aurait pas dû être déjà remis.

  • - Il y a du surnaturel là-dessous ? Interrogeai-je, suspicieuse.

  • - Ce qui vous semble surnaturel est tout à fait ordinaire pour nous autres dieux, aussi je ne peux répondre à cette question, répliqua Gareth sans se départir de son sourire.

Il mentait. C'était d'une évidence criante, au point que cela me blessa. Devant Joyce, je ne voulais pas hausser le ton. C'est pourquoi je tentai de le prendre par les sentiments.

  • - Allez, prince, dis-moi la vérité. Sinon c'est vain de discuter avec toi. Je t'aime bien, je serais déçue d'apprendre que tu me mens, tu sais ?

Il continua de me regarder l'air détaché en expliquant avec un naturel désarmant :

  • - Sur Xivia et au coeur de ses peuples, tout est question de destin. Lorsque tu subis quelque chose qui n'aurait pas dû t'arriver, alors c'est douloureux. Mais lorsque tu te retrouves où tu devais être, tout coule très naturellement. Entre les deux tu as des degrés.

Centaure d'un dieu 31.

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 13:12

 

Centaure d'un dieu, résumé

Centaure d'un dieu, tous les articles.

  • - C'est l'infirmerie du palais ? M'étonnai-je.

  • - C'est celle du vaisseau, me corrigea-t-il.

  • - Je me disais bien que ça ne collait pas avec le style de la maison. Quoi ?!

Son rire emplit la pièce tandis Joyce, en sautillant, demandait à son protecteur l'autorisation de tout me raconter.

  • - Vas-y, sourit le bel homme. Pendant ce temps je vais chercher Liam et le médecin. Ne la fatigue pas trop, d'accord ?

Il ébouriffa la tignasse du gamin qui en fit la promesse, puis s'empressa de me conter ce qui me manquait. Lorsque Safir était venu à notre rescousse, le Guerrier se battait comme un Diable pour qu'aucune créature me « touche à un seul de mes cheveux ». Il était comme enragé, aux dires du garçon. Son père avait pu facilement me charger dans le véhicule avec l'aide de Liam, dont les forces, déjà plus puissantes que celle des humains, étaient décuplées « par la peur de me perdre ».

  • - Comme c'est romanesque, souris-je faiblement, encore étourdie par mes maux de tête.

Je dus expliquer le mot au petit garçon, puis il continua son récite fièrement, suscitant tout mon attendrissement, parce que je savais que c'était la version de Gareth et que la trouvais adorable.

  • - Safir t'a ramenée aux médecins. Ensuite le Guerrier est retourné chercher les sujets sains mais il n'en a ramené aucun, c'était par acquit de conscience. Le lendemain on a tous-  embarqué dans le vaisseau. Tu as raté ça, c'est dommage, il est tellement grand ! Je n'ai jamais rien vu de tel !

Ses grands yeux, qui lui mangeaient le visage, étaient si écarquillés que j'eus envie de rire. Je me retins.

  • - Même pas le palais ? Murmurai-je un sourire dans la voix.

  • - Non, c'est bien plus grand, ici ! Tu imagines, nous sommes une centainlite !

Je hochai la tête pour qu'il continue.

  • - Voilà neuf jours que tu dors, mais ce n'est ne pas plus mal, c'est Gareth qui l'a dit. Comme ça tu n'as pas vu les dégâts.

Au début, je ne compris pas de quoi il voulait parler. Puis il fit un grand geste dans ma direction, comme s'il voulait m'envelopper dedans. C'était mon corps, qui avait subi des dégâts. Affolée, je soulevai les couvertures fébrilement.

  • - Ô mon Dieu, grognai-je.

J'étais couverte de cicatrices. La pire était sur mon poitrail. Le flot de ms larmes me surprit moi-même. Moi qui aimais ce corps chevalin, à présent il me semblait méconnaissable !

  • - Là, fit le prince, de retour avec les autres, c'est fini, maintenant.

Il me caressa gentiment les cheveux, ce qui me fit un peu de bien.

  • - Je suis affreuse, reniflai-je piteusement.

  • - Ce ne sont que d'anciennes plaies en cours de cicatrisation, assura le médecin. Rien de tout cela ne va demeurer.

  • - Ben voyons, crachai-je, je ne suis pas idiote, dites-moi la vérité. Je sais bien que jamais les poils ne repousseront. Je suis étudiante en médecine, docteur.

Je l'insultai du regard, aussi grand et imposant fût-il. Quand je me remettrais sur mes jambes, je le serais bien plus encore.

 

Centaure d'un dieu 30.

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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 23:26

Centaure d'un dieu, tous les articles.

Centaure d'un dieu, résumé

 

 

Je ne sentais plus mon poitrail ni la gauche de ma croupe.

  • - Non non non non, m'asséna le Guerrier, tu regardes devant toi et tu réponds à ma question, allez !

pleure-1-copie-1.jpgJe grommelai quelque chose. Soudain je n'y voyais plus très clair.

  • - Vais tomber, murmurai-je.

  • - Maman, hurla Liam, et le hurlement me fit sursauter. Papa va arriver, allez parle-moi, s'il te plaît.

Je n'avais pas l'habitude de l'entendre paniquer ou supplier. Cela lui allait mal. Sa voix très grave prenait des... qu'est ce que je disais, moi ?

  • - Aliénor, donne-moi ta main gauche, ordonna-t-il.

Je la levai avec plus de facilité que j'avais cru. Je trottais toujours. Est-ce que les chevaux continuaient à courir alors qu'ils n'étaient déjà plus, comme les poules ? Il serrait ma main et me tractait ! Compris-je. Certes je ne pouvais pas me laisser choir, car il n'aurait pas pu me traîner, j'étais trop lourde, mais il (Liane, en réalité) allégeait beaucoup mes mouvements. Des étincelles dansèrent encore un peu plus nombreuses devant mes yeux et je compris qu'il avait raison : je devais parler ou je m'évanouirais. L'image de la créature qui m'avait laissée lui enlever le glaive me vint à l'esprit dès que je cherchai un sujet de conversation, mais je l'écartai en comprenant que ce n'était pas bon d'y penser à cet instant.

  • - Bon tu vas répondre à mes questions, lâchai-je d'un timbre pâteux : pourquoi ta mère est elle aussi... Enfin tu vois.

  • - Euh, paniqua-t-il pour trouver une réponse courte, elle est fainéante, voilà tout. Comment était ta mère ?

  • - Gneumf...

  • - Aliénor, comment était-elle ?

  • - Jolie... Plus que... Moi... Mon Dieu, je vais m'endormi...

  • - C'est moi, le seul Dieu à la ronde, alors cesse de m'appeler, je suis déjà là. Allez, euh, et ton petit ami ? Aliénor !

J'avais trébuché, et s'il ne m'avait pas tenue, je serais tombée. Mais je ne pouvais plus bouger.

  • - En avant, cria-t-il, allez !

  • - Suis... désolée..

Je n'y voyais plus rien. Je sentis mes jambes se dérober sous moi. J'entendis encore le Guerrier se battre au dessus de moi, et la dernière chose que je sentis fut une tête que me tombait dessus.

 

  • - Bonjour, ma belle, murmura Gareth d'une voix très douce.

Je clignai des yeux. Un élancement me fit gémir.

  • - J'ai atrocement mal à la tête, gémis-je.

  • - C'est parce qu'on t'a enlevé ta perfusion depuis une demi heure. Tu commençais à revenir à toi.

Je quittai son visage des yeux pour regarder autour de moi. En buvant le contenu du verre qu'il me tendit, infect, au demeurant, je constatai que j'étais dans une salle toute blanche, sans aucun artifice.

  • - C'est l'infirmerie du palais ? M'étonnai-je.

  • - C'est celle du vaisseau, me corrigea-t-il.

Centaure d'un dieu 29.

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 19:34

Centaure d'un dieu, tous les articles.

Centaure d'un dieu, résumé

 

La première franche morsure me fit hurler comme jamais je n'avais crié.

Je tentai de nouveau de récupérer le glaive sur l'être dont je n'avais toujours pas réussi à m'éloigner. Cette fois, je réussis à l'extraire des chairs visqueuses. Je sentis ça et là des dents se refermer sur moi, parce que j'étais restée immobile un moment pour tirer sur l'arme blanche. Je virevoltai pour m'en débarrasser. Hystérique, je réussis enfin à utiliser le glaive, première tentative piteuse que n'arrêta nullement mon assaillant.

Un autre que lui déchira mes chairs, à la suite de quoi la douleur me donna un regain d'énergie mû par l'adrénaline. Je décapitai un monstre, en hurlant d'effroi d'y être parvenue.

    • blessée défi

    - Bon sang ! Me révoltai-je, trouvant un second souffle pour récupérer ma patte avant droite. Bon je vais foncer dans le tas jusqu'à toi, peu importe si je me fais mordre. Prêt ?

  • - Charge, grogna-t-il, et peu après le bruit sourd d'une tête qui avait chu au sol se fit entendre.

Je m'élançai. Ce fut atroce. Constatant que je venais à leur rencontre, les créatures s'accrochaient à moi, puis mordaient, mais j'avançais, coûte que coûte. La douleur dantesque ajoutait à mon désir de fuir et je découvris quelque chose dans mon esprit que je ne connaissais pas : l'instinct du cheval. Je m'effaçai pour qu'il prenne les commandes tandis que ma panique prenait un nouveau tour. Je percutais les créatures avec la force du désespoir, or plus je souffrais, plus j'accélérais. Enfin la nuit m'accueillit : plus personne ne se dressait devant moi. Je galopais toujours bien plus vite que je ne m'en croyais capable en tentant de me maîtriser. Liam hurlait. Je l'avais dépassé tout à l'heure, réalisai-je. Maintenant il volait à ma hauteur. Peu à peu j'avais repris le dessus sur l'animal ; à cet instant je compris ce qu'il disait.

  • - Aliénor, arrête-toi, le mur est de l'autre côté, il faut rentrer te soigner !

La fin de la phrase avait été prononcée plus doucement car ça y était, j'étais repassée au trot.

  • - Je te suis, Liam, fis-je d'une voix éteinte.

A présent, la fatigue tombait sur moi, pesant sur mes épaules, tandis que ma robe demeurait agitée de légers tics nerveux.

  • - Continue sur ta lancée, ne ralentis pas, contente-toi de rester près de moi. Parle-moi. Comment était ta vie sur Terre ?

Je secouai la tête, comme un cheval l'agite sur son encolure. Cela fit voler mes cheveux sombres, là où ma crinière aurait fouetté ma peau.

  • - La barbe, grognai-je. Je croyais que tu n'aimais pas parler. Reste toi-même, pour une fois cela m'arrangerait.

  • - Aliénor... Soupira-t-il tristement.

Soudain je compris ce qui se passait. Pour le moment je trottais parce qu'il fallait rentrer pour me soigner, mais peu à peu mes forces me quitteraient complètement, à cause des blessures. Je baissai le nez pour voir s'il y en avait beaucoup. Je ne sentais plus mon poitrail ni la gauche de ma croupe.

Centaure d'un dieu 28.

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 19:10

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Centaure d'un dieu, résumé

 

- Tu appréhendes notre arrivée là bas ? Le questionnai-je, saisissant volontiers cette ouverture exceptionnelle.

Il eut un sourire sardonique et nota :

dur 2- C'est avec Gareth qu'il faut avoir ce genre de conversations, Aliénor. Les sentiments, les ressentis, ce n'est pas mon rayon.

Je savais qu'il s'agissait d'une façade. J'en avais été témoin, la veille à la bibliothèque. Ma queue fouetta l'air, mouvement qui l'aurait fait sursauter autrefois. Il avait fini par s'accoutumer à côtoyer une centaure.

- Votre petit partage des tâches a apparemment toujours très bien fonctionné, Liam, mais avec moi cela ne marche pas. Je veux bien discuter avec lui, mais je passe le plus clair de mon temps avec toi. Or j'ai peur de l'inconnu. J'ai besoin de te comprendre, Guerrier. Est-ce si désagréable de parler de toi ?

Jusqu'à la dernière phrase, j'avais réussi à l'attendrir. Je connaissais ce regard indirect, lorsque ses yeux abyssaux restaient cachés sous le rideau de sa frange, qu'il inclinait seulement la tête vers moi, tout en restant protégé derrière. Mais cette phrase avait changé la donne.

- Prodigieusement, oui, répondit-il ainsi. De surcroît, je te rappelle que nous sommes là pour vérifier qu'il ne reste aucun sujet sain de ce côté du mur. Concentre-toi au lieu de babiller.

Je m'arrêtai de trotter près de Liane, courroucée au possible. Il allait se retourner pour voir ce qui se passait et là, il en aurait pour son grade. Je n'étais pas son sage subordonné, je n'avais aucun ordre à recevoir de lui, enfin ! Je poussai un hurlement en sautillant en arrière.

- Es-tu écervelée ? Gronda-t-il en se dégageant un passage entre les créatures qui cherchaient à me cerner. Tu n'as pas remarqué qu'on ne s'en sort de ce côté... du mur que si on continue à avancer, grâce à... la lenteur... des créatures ?

Son épée volait, il fournissait des efforts, si bien qu'il avait du mal à parler, mais ce fichu troupeau de malades ne faisait que grandir ! Par les dieux, ils avaient dû nous encercler petit à petit sans que je le remarque.

 

  • - Passe-moi une arme quelconque ! Hurlai-je, hystérique, alors que des dizaines de mains semblaient se refermer autour de moi.

Pendant les premières secondes il ne se passa rien, si bien que la panique obstrua totalement ma raison. Les rictus des êtres qui ouvraient les mâchoires sur ma robe m'effrayaient presque davantage que ce qu'elles essayaient de faire. Je gesticulais en tous sens, ce qui suffisait à les empêcher de mordre, mais en se pressant de plus en plus les unes contre les autres, elles me rendraient bientôt incapable de tout mouvement.

  • - Tiens ! Lança la Guerrier.

  • - Hips !

Un genre de glaive se ficha dans une créature devant moi. L'être à l'aspect humain, à la chair verdâtre en décomposition, aux yeux vitreux et dont les cheveux ne formaient que des lambeaux pendant lamentablement sur son crâne ouvert, s'immobilisa pour fixer l'arme blanche. Paniquée je m'en emparai mais bon sang, je n'avais même pas assez de force pour la retirer ! La créature se mit à me regarder faire, sans bouger, comme si elle croyait que je voulais l'aider. Mon estomac se tordit à l'idée qu'il s'agissait d'une réaction humaine.

  • - On est fichus ! Hurlai-je telle une bête traquée.

L'être transpercé par l'arme me regardait toujours, mais ne faisait rien pour m'attaquer. En revanche, je fus surprise par d'autres assauts douloureux. Je devais sortir de là ! Je ruai, je balançai sabots et queue, je poussai des mains mais jamais une brèche ne se présenta entre les créatures pour me laisser passer. A plusieurs mètres de moi, j'entendais les têtes tomber les unes après les autres. Mais mes forces décroissaient. La première franche morsure me fit hurler comme jamais je n'avais crié.

 

Centaure d'un dieu 27.

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