Centaure d'un dieu, tous les articles.
Il tendit la main pour poser deux doigts sous ma gorge et ainsi faire passer mon hoquet, mais désormais l'espace entre nous était électrique.
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- Qu'est-ce qui s'est passé ? Haletai-je.
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- Rien de très surnaturel, sauf à tout ramener au destin, mais le destin n'est pas surnaturel, pour moi.
Une fois de plus j'avais rompu ce qui s'était créé. Il me sourit et sortit. Départi de son allure de guerrier, il était devenu un homme. Mon cœur battait fort, alors je me couchai pour profiter de l'état béat dans lequel m'avait laissée le frisson de tout à l'heure. Mais lorsque je m'éveillai, à dix heures du matin, la magie n'était plus, seule restait la déception : mon destin était sensuel, rien de plus profond. Quelle femme aurait pu s'en satisfaire ? L'homme qui m'attirait se passionnait de combats. Il n'avait pas la plus petite empathie. C'était désolant. Quel avenir le destin me réservait il ? En fidèle guerrière, il m'apprendrait peut-être à me battre ? Ou alors il faudrait donner des enfants au dieu. Dans ce cas, je serais une mère au foyer qui ne partagerait avec son mari que sa couche ? Soudain mon cœur étouffa et je me précipitai chez Gareth. Je tambourinai à la porte, mais évidemment ce fut d'une voix haletante qu'il lança comme la veille :
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- Qu'est-ce que c'est ?
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- Rien, je suis désolée, m'excusai-je, prends ton temps, je vais descendre déjeuner avec toi tout à l'heure. Enfin si tu es seul. Enfin on se verra plus tard puisque tu n'es pas...
Mince alors ! Je conclus :
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- Désolée, j'ai du mal à être cohérente au réveil. Ne te dérange pas.
Je tournai les talons mais le temps que j'enclenche la poignée de ma chambre il était sur le seuil. J'allais répéter que ça allait, qu'il n'y avait rien d'urgent, mais il m'indiqua ma porte, et expliqua chaleureusement :
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- Tu essaies de le cacher mais il y quelque chose qui te tracasse, Aliénor, ne le nie pas en entrons chez toi discuter.
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- Ne sois pas bête, la dame que tu as laissée seule doit pleurer toutes les larmes de ton corps, va la rejoindre, on se verra plus tard.
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- Ça peut durer longtemps, conclut il en s'appuyant au mur.
Je secouai la tête en précédant le prince dans mes appartements. J'étais en déshabillé, lui en pantalon léger et souple, au moins aucun de nous ne pouvait se sentir gêné. Il s'assit dans l'un des grands canapés à la romaine. Je m'installai par terre près de lui. Je regrettai aussitôt le mouvement impulsif que j'avais eu en frappant chez lui. C'était une très mauvaise idée : je n'étais plus du tout certaine d'avoir envie de poser cette question.
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- Tu aimerais être sur Terre en 2009. Tu en as assez de tous ces mystères. Tu hais ces histories de dieux, supposa-t-il d'un ton provoquant. Tu ne vois pas pourquoi toi, tu avais tout dans ton ancienne vie, tu hais ces non humains qui t'ont ramenée ici de force. Pour qui nous prenons-nous pour te cacher des choses, pour attendre des choses de toi. Tu trouves que je me comporte mal avec les femmes, tu rages de bien m'aimer alors que je suis tellement tout ce que tu détestes. Tu hais l'idée que Liam soit celui qui est venu te chercher, du coup tu t'es attachée à lui alors qu'il est tout ce que tu n'es pas : secret, froid.
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- Non, gémis-je.