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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 18:53

 

dragon-1-Anne-Stockes.jpg- Vous avez gouverné justement.

L’homme s’avachit dans son fauteuil, d’une voix pensive il répondit :

- Justement, ou du moins j’ai essayé c’est sur.

Une poignée de minutes silencieuses égrainèrent les souvenirs du sage. Soren allait le laisser méditer en paix quand l’immortel se redressa.

- Certes j’ai gouverné justement mais je m’aperçois que j’ai de plus en plus de mal à le faire sans vos conseils. Notre intendant se fait vieux, la majorité de ses idées sont rétrogrades, bientôt viendra le temps de le remplacer.

- Ne l’enterrez pas trop vite, s’insurgea le clerc.

Un sourire compatissant naquit sur les lèvres du sage.

- Ceci n’est que la vérité mon ami, notre intendant est à l’article de la mort et déjà votre nom est sur toutes le bouches, il n’y a pas que moi vous avez impressionné. Attendez votre heure, elle viendra bientôt croyez moi.

Il avait écouté toute la nuit le vieil homme élucubrer sur son avenir et au matin, alors que le soleil perçait enfin les nuages l’homme ivre finit par ces mots.

«Je crois en vous mon garçon, je me vois en vous. Je vais vous confier le plus grand des secrets. Ecoutez mais ne prenez pas de note, non pas de note ce que je vais vous confier ne doit pas être transcrit, je vais vous révéler les sept cachettes.»

Le sage tint parole dévoilant un à un les lieux où était enfouie la magie noire ainsi que le nom des gardiens qui les veillaient. Aucun des mots n’échappa à la mémoire du jeune homme. Il ne sut jamais si le sage se rappelait lui avoir livré les secrets interdits, mais ce fut sa dernière discussion avec cet homme. Parfois lorsque leurs regards se croisaient il percevait une lueur dans celle du Sage : un doute. Après cette nuit l’homme avait arrêté de boire.

Soren avait étudié avec soin les informations qu’il avait recueillies, beaucoup de cachettes étaient imprenables par un seul homme, cependant deux sorts restaient accessibles. Bien que les sorts d’amnésie et de Lliamon soient des sortilèges fondamentaux, les Sages ne les avaient pas jugés dangereux, et leur avait accordé des protecteurs plus faibles que les autres, grossière erreur à son sens. Soren avait analysé chaque point fort et point faible de ces gardiens, élaboré sa stratégie lui avait pris plus de dix ans. Deux fois il fut vaincu par le Dragon Blanc, échappant de peu à la mort, et trois pour la Grande Goule. Mais il avait réussi, et après tous ces périples il avait enfin pu lire les grimoires bannis. Aujourd’hui encore ce savoir lui était très précieux, ça vie aurait été toute autre s’il n’avait pu accéder à cette connaissance.


Les crocs de la justice 29



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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 17:39

 

pluie-Sana-Takeda.jpgChoisis, la vie ou la mort ? Je m’impatiente.»

L’homme huma une dernière fois le liquide puis de mauvaise grâce s’exécuta. Alors qu’il buvait son verre Soren lui expliqua :

- Il existe deux sort d’amnésie, le sort mineur qui permet d’effacer quelques heures de la mémoire de la victime, et le sort noir qui permet d’effacer toute la mémoire de la personne, c’est le second que je suis en train de te jeter. »

Dès que la dernière gorgée eut disparue Soren entama l’incantation. Il fallait être vigilant, s’il ne prononçait pas les mots dans le bon ordre et sur le bon ton alors il mourrait. Cela était d’autant plus dur que le mage utilisait très peu ce sortilège, le prix à payer était trop élevé, beaucoup trop élevé. Cependant il diminuait si la victime était consentante. Lorsqu’il eut fini sa prise resta immobile, hagarde. Il demeurait ainsi pendant plusieurs heures, après ce n’était plus son l’affaire. Décidément il ne regretterait jamais sa soirée avec le Sage Ilame, songea-t-il en se replongeant dans ses souvenirs. Ce soir là il pleuvait, il se rappelait encore du bruit de ses pas sur le sol dallé alors que les gouttes s’écrasaient sur les vitres du palais. Il avait été convoqué pour rédiger une lettre à la demande d’un des sept Sages. Soren détestait ce travail de larbin, les sages, rendus insomniaques par leur éternité, l’appelaient à toute heure sans se soucier de sa vie privée, non qu’il en ait une mais cela ne faisait pas, c‘était une question de principe. Comme toujours il trouva l’homme assit derrière son lourd bureau en train d’étudier des documents divers et connus de lui seul.

«Soren, parfait, c’est vous que j’attendais. Prenez place et écrivez.»

Les mots s’envolèrent de la bouche du sage pour se poser sur le papier du mage. Ils écrivaient au roi du royaume du ciel, celui-ci avait encore fait des siennes apparemment. A la fin de la missive le sage sortit une bouteille de Vino, un alcool aussi rare que traître.

«Ce précieux liquide est le compagnon idéal des confidences, fit le sage. Alors Soren aimez vous votre métier de Clerc ?

- Beaucoup Monseigneur.

- Certes Clerc des Sages est déjà une situation enviable, mais il faut avoir plus d’ambition mon enfant. Le métier d’intendant ne vous conviendrait-il pas mieux ?

Soren n’avait pas osé répondre, intendant était la plus haute fonction de l’administration, juste en dessous des rois.

- Je suis de condition modeste, tenta enfin le jeune homme.

- Sornettes ! Moi aussi. Et de quelle condition voudriez vous être issu ? Des rois ? Regardez celui-ci fit-il en remuant la missive, il vient de faire construire 150 chars d’assaut alors que nous sommes en paix ! Il a ruiné la population qui nous lui avions confiée et intrigué son voisin qui me demande si un conflit se prépare. J’ai eu toutes les peines du monde à le convaincre de ne pas entrer en guerre. C’est de cela que vous voudriez être l’enfant ?

- Non, fit-il doucement.

- Alors c’est peut être de cette noblesse avilie qui encombre nos palais ? Cela me désole de voir ces meubles d’éternité errer comme des âmes en peine en quête d’une ultime frivolité. Les Ducs ne sont que les bouffons des rois qui en échange d’une éternité dégénérée amusent leur souverain.

- Le peuple les aime bien.

- Le peuple a besoin de rêver, vous l’apprendrez cher ami, et ces Hommes à l’immortalité imparfaite ont tous pour eux. Ce que la populace ignore c’est que le sang en se transmettant se pervertit. Les sages ont crée les rois pour gouverner, les rois ont engendré leur cour pour se divertir, mais ces nobles issus des veines de la royauté deviennent fous les uns après les autres, la source de leur pouvoir est trop affaiblie. Ne faites pas cette erreur compagnon de mes heures sombres, ne les enviez pas car en réalité leur sort est bien triste. Non, croyez moi vous n’auriez pas pu mieux naître, il ne faut jamais avoir honte de ses parents, les miens n’étaient que paysans et regardez où je suis.

- Mais vous vous êtes un héros.

- Balivernes et sornettes ! Mes faits d’armes se perdent dans les temps et dans les mémoires, qu’ai-je fait depuis ?

- Vous avez gouverné justement.

L’homme s’avachit dans son fauteuil, d’une voix pensive il répondit :

- Justement, ou du moins j’ai essayé c’est sur.

Une poignée de minutes silencieuses égrainèrent les souvenirs du sage. Soren allait le laisser méditer en paix quand l’immortel se redressa.

 

Les crocs de la justice 28

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 18:59

 

 

scene-60.jpgSoren balaya cette remarque d’un geste de la main et s’empara de son butin. Parfait, songea-t-il. Il ne prit pas le temps de s’attarder, il déposa les enregistrements dans sa chambre puis revêtit un masque de Lliamon afin de se rendre à l’auberge.



Pour la dernière fois Soren laissait son regard courir sur le lugubre établissement. Insensible à la douleur il préparait l’arrivée de son tueur. Comme d’habitude il avait choisi une table reculée et avait commandé une bière. Ce jour là l’assassin ne se fit pas attendre, il le rejoignit dans l’heure. Comme leur rituel l’exigeait il s’assit en silence en face de Soren, guettant ses ordres.

«La mission d’hier s’est elle bien passée ?

L’homme hocha la tête.

- Je veux des détails, c’était personnel.

Un sourire mauvais éclaira la face de son interlocuteur. Le tueur se lança dans des explications sans prêter attention aux mouvements esquissés par l’intendant.

- Je l’ai coincé dans la ruelle du Goblin alors qu’il revenait d’un bar. Lorsque je l’ai attaqué il a vaillamment essayé de se défendre mais il était ivre, ses coups manquaient de précision. Il mourut dans la dignité, sans un cri. Ce fut un adversaire valeureux, une grande âme. Je lui ai ensuite volé sa bourse.

Parfait se dit à nouveau Soren en arrêtant son enregistrement.

- C’était mon dernier service. Tu t’es loyalement acquitté de ta dette, je te rends ta liberté comme promis.

Un sourire sincère éclaira le visage de l’homme incrédule.

- Cependant, reprit l’intendant, tu comprends que je ne peux pas te laisser partir ainsi, tu sais qui je suis… Tu es un témoin gênant.

Le visage de l’homme se durcit, passant de la joie à la méfiance, Soren pouvait facilement lire le chemin des ses sentiments : il flairait le piège.

- Deux choix s’imposent à moi. Soit je te supprime. L’homme se renfrogna, prêt à bondir sur la première menace qu’il percevrait. Soit j’efface ta mémoire, tu perdras tous tes souvenirs et te réveilleras totalement amnésique dans la ruelle de derrière. Je te laisse le temps d’aller commander de nouvelles bières au bar.»

Lentement Soren se dirigea vers le bar, comme toujours son plan se déroulait à merveille, il commanda et revint les deux mains chargées d’une mauvaise boisson.

«Je choisis l’amnésie.

- Parfait c’est le choix le plus raisonnable, fit l’intendant en versant une potion dans le verre de l’assassin. Bois jusqu’à la dernière goutte.

Mais méfiant l’homme hésita.

- Qui me dit que ce n’est pas du poison ? Je suis pas un débutant, un sortilège d’amnésie ça doit être compliqué à lancer, plus qu’un poison.

- Crois-tu être le seul assassin que j’ai à ma botte ? Si je souhaitais te tuer alors je ne me serais pas sali les mains. Si tu refuses de boire je ne peux lancer mon sort, je serais donc obligé de te prouver mes propos. Choisis, la vie ou la mort ? Je m’impatiente.»

 

Les crocs de la justice 27

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 18:41

 

scene-33.jpgPuis la rage l’envahit, il détestait l’enfant qui avait pris la vie de sa femme, il haïssait le bébé ! Ce fut le moment que choisit le robot langeur pour déposer l’enfant dans ses bras. Soudain des images envahirent l’esprit du père : Il allait tuer l’enfant. Il allait le jeter contre les murs, il allait l’écraser, il allait…découvrir ses yeux, bleus comme ceux de sa femme. Sa bouche ronde, ses doigts potelés, sa mimique triste du drame qu’il avait provoqué. Cet enfant venait à peine de naître qu’il avait déjà vécu. Un amour plus fort que tout le submergea, il donnerait sa vie, son âme pour ce bébé, il serait son trésor, sa conscience.

- C’est une fille. Quel est son nom ?

- Sarah comme le souhaitait ma femme, Elise en deuxième prénom.

A ce moment là deux êtres naquirent, un enfant et son père. Soren qui n’avait jamais pris goût à la vie s’anima, il s’éloigna des affaires d’état pour se concentrer uniquement sur l’enfant. Pour qu’elle ne se sente pas seule il engagea une nurse, une vraie et non un robot sur qui il avait reporté la responsabilité de la mort de sa femme. Il se souvient encore de l’entretien d’embauche de la jeune femme. Elle était simplement entrée et avait affirmé :

« Je suis la meilleure et je suis exceptionnelle, ensemble nous ferons de votre fille la plus heureuse des princesses. Je prends 120 Ulics de l’heure, c’est cher mais c‘est le prix de l‘excellence. Je commence lundi.»

Puis elle était partie comme elle était venue. Soren l’avait laissée s’approcher et le temps passant il dut reconnaître qu’Anna était, en effet, la meilleure. Il l’augmenta et l’embaucha définitivement. Ensuite vinrent les années de bonheur et celles de deuil. Soren secoua la tête, il ne voulait plus penser, il reporta donc son attention sur l’écran. Apparemment Pam avait aidé Ric à tuer son père, maintenant ils étaient ensembles. Le mur montrait les deux acteurs en pleine déclaration, en bas défilait une bannière «Pour voir les scènes intimes entre Pam et Ric tapez votre code d’identification. 15 Ulic la minute ». Le vieil homme secoua à nouveau la tête dépité par son monde, il éteignit la télévision. Sa montre affichait 11 heures et quatre messages. Trois venaient du conseil et un de la famille d’Erwin, l’esprit empli de souvenirs tristes, il songea que l’heure était acceptable pour présenter ses condoléances. Que dire à des parents qui viennent de perdre leur enfant ? Se demandait-il. Il chercha dans sa mémoire si certains mots avaient su apaiser sa peine à l’époque, il n’en trouva aucun alors il se contenta d’enlacer la mère et soutenir silencieusement le père. Pendant plus d’une heure il resta à leur chevet, écoutant la peine, conscient de ses responsabilités. Ce ne fut que sur le seuil qu’il prononça son unique promesse :

«Jamais plus l’assassin de votre fils ne dormira en paix, je veillerais personnellement à ce qu’il soit trouvé et exécuté ».

Une promesse qu’il pouvait facilement tenir.



En entrant il convoqua à nouveau son assassin puis passa au QG de surveillance de la ville.

«Bonjour Monsieur l’Intendant, saluèrent les soldats à son apparition.

-Je veux les hologrammes de tous les quartiers de la ville pris hier soir»

Les trois hommes eurent l’air surpris, venant de n’importe qui d’autre cette demande aurait été illégale, mais cela faisait partie des privilèges de l’intendant. Après un instant d’hésitation les soldats s’exécutèrent.

«Vous avez de la chance Monsieur l’intendant, fit le plus jeune, nous allions justement les effacer. Puis-je savoir ce que vous comptez en faire ?

Décidément la curiosité de la jeunesse était parfois un atout considérable.

- Je compte trouver la vérité.

- La vérité dans ces disques ? Ils ne contiennent pas de trésors si précieux, fit le capitaine.

- Je cherche un meurtrier.

- Mais c’est illégal !»

Soren balaya cette remarque d’un geste de la main et s’empara de son butin. Parfait, songea-t-il. Il ne prit pas le temps de s’attarder, il déposa les cassettes dans sa chambre puis revêtit un masque de Lliamon afin de se rendre à l’auberge.

 

Les crocs de la justice 26

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 18:17

 

scene-18.jpgComme à chaque fois sa nuit fut agitée, Soren ne dormait jamais d’un sommeil tranquille.



Il était tôt lorsqu’il ouvrit les yeux, sa journée serait chargée. Il commença par emballer ses affaires. Il aurait pu, comme Anna, laisser cette tâche ingrate à un robot déménageur, mais l’intendant aimait faire les choses lui-même. Mécaniquement il entassait des morceaux de vie dans des cartons qu’il amassait dans le couloir. Pour éviter de penser, il avait mis la télévision en fond, maintenant entre les murs résonnaient « Les flammes de la passion » une série bas de gamme qui rassemblait pourtant des millions de spectateurs, sans que personne ne sache vraiment pourquoi. Sur un pan de la chambre s’agitaient de mauvais acteurs.

«Je n’y peux rien Pam, c’est le destin.

- Mais Ric, tu ne peux pas faire cela, le meurtre est interdit dans notre communauté !

- Inutile d’insister, ma décision est prise. Ma voyante m’avait averti. Elle m’avait dit que je tuerais ton père aujourd’hui. Quand la fatalité s’acharne, il est vain de lutter. La seule question qui reste posée est : Est-ce que tu m’aideras ?

L’image se figea sur cette question tandis que la voix off s’élevait.

- Si vous désirez que Pam aide Ric tapez 1. Si vous souhaitez que Pam parte de la pièce tapez 2. Si vous voulez que Pam dénonce Ric tapez 3. Si vous préférez consulter la voyante de Ric tapez 4. Le résultat du vote juste après la publicité.

Aussitôt une lumière criarde emplit la pièce.

- Vous êtes seul et vous en avez assez de rentrer dans un appartement vide. Tous vos amis sont en couple et personne ne vous comprend. Si la solitude vous pèse alors venez vous marier ! Chez Entrelec tout est simple. Vous serez accueilli par notre personnel très souriant qui vous proposera alors un large éventail de choix. Elisez votre partenaire et priez pour que le destin vous accorde celle ou celui que vous avez choisi. Venez découvrir le compagnon que le hasard vous destine. Venez chez Entrelec ! Entrelec pour un mariage réussi !

Une voix plus basse ajouta discrètement sur l’enthousiasme du présentateur.

- Entrelec n’est pas responsable en cas de divorce, un avocat pourra cependant vous être fournis dans le cadre du service après vente.»

Soren n’écoutait plus, il était plongé dans ces souvenirs. C’était ainsi qu’il avait rencontré sa femme : Elise. Pas par Entrelec bien sûr, mais par une agence proposant les mêmes services. À l’époque il ne cherchait pas vraiment de la compagnie mais simplement une présence et un semblant de vie banale. Il voulait entrevoir le bonheur auquel les autres avaient le droit. Quand il vit celle qu’il avait piochée il songea immédiatement au divorce, puis elle avait souri et il avait renoncé. Il ne tomba pas amoureux d’elle mais la traita bien, et finalement il trouva dans cette union ce qu’il cherchait, la stabilité. Quelques années plus tard elle était tombée enceinte. Intéressant, avait-il pensé en regardant de loin une nouvelle vie prendre corps. Elise était aux anges, elle passait ses journées à préparer la venue de cet enfant et pour ne pas en entendre parler il lui passait tous ses caprices. Sa femme resta pourtant attentive à ses désires, essayant de faire naître son intérêt pour cet héritier elle lui racontait tout de sa grossesse, de ses émotions puis s’enquérait des siennes, de ses nouvelles et l’entourait de cette tendresse qu’elle savait si bien prodiguer. D’un certain coté Soren était heureux, sa femme était comblée et cet enfant l’occuperait, tout allait pour le mieux. Puis vint le jour de la naissance, ce fut horrible. Dix robots docteurs furent dépêchés, des litres de sang bioniques furent administrés à la patiente qui hurlait de douleur. Aucun anti-douleur ne fit effet et sa femme mourut. La peine surprit l‘intendant, il ne pensait pas être autant attaché à cet être qui partageait sa vie, et pourtant il était effondré devant le cadavre de son épouse. Puis la rage l’envahit, il détestait l’enfant qui avait pris la vie de sa femme, il haïssait le bébé !

 

Les crocs de la justice 25

 

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16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 18:37

 

manga-5.jpg

Mais toi tu l’es encore plus, tu es la première femme que je rencontre qui possède la magie des êtres, cela fait des siècles qu’un créature féminine n’a pas parcouru ces terres.

 

S’ils découvraient votre existence ils feraient de vous des objets d’étude, tu comprends Kiera ?

L’homme appuyait d’un regard la gravité de ses propos.

- Oui.

- Jamais tu ne devras dévoiler ta nature, une part de toi devra toujours être cachée !

Kiera se contenta de baisser la tête.

- Ça fait beaucoup en une seule fois, fit plus joyeusement l’adolescente, l’explication sur les Ninph pourra attendre. Ne t’en fais pas, nous allons nous occuper de toi. Aller il est l’heure de dormir.

Ils quittèrent la pièce après avoir ordonné le remplacement des draps à un robot ménager.

- Cela ne change rien, tu restes consignée pour le moment, cela te donnera le temps de réfléchir à nos propos. Avant de te coucher tu n’oublieras pas de t’enduire de crème et de prendre tes médicaments, arrives-tu à lire les prescriptions ?

- Non.

- Tu dois te passer de la crème sur tout le corps trois fois par jour et avaler cette pilule tous les soirs de la semaine, je compte sur toi.

- Bien.

-Bonne nuit Kiera.»

L’enfant ne releva pas, elle avait en effet besoin de temps pour peser les conséquences de ces informations.

«Tu es dur fit Anna.

- J’ai moi aussi besoin de temps pour régler mes affaires. Ma décision est prise, je ne l’élèverai pas ici, elle est trop exposée. Je pense me retirer à Arlac-Eich.

- Autrement dit en pleine campagne.

- Me suivras-tu ?

Un instant de silence se répandit autour des complices.

- Vieux filou, tu m’appâtes avec une merveille et me demande ensuite de m’expatrier ! Tu me connais trop bien, ma curiosité l‘emporte malheureusement toujours. Je te suivrais, mais tu me payeras très cher cet exil forcé !»

Soren en était sur.

Anna n’avait pas grand-chose à régler avant son départ, il fut donc décidé que c’est elle qui préparerait le voyage et le château pour les accueillir.



En pénétrant dans sa chambre l’intendant trouva un ruban bleu noué à la poignée, demain il devra en plus présenter ses condoléances à la famille d’Erwin. Calmement, presque distraitement, l’homme sortit le couteau qui pendait à sa ceinture et fit une nouvelle encoche à la poignée. « Pour ne pas oublier » murmura-t-il au silence. L’arme était déjà pleine de ces entailles, il allait bientôt devoir la changer, encore. Comme à chaque fois sa nuit fut agitée, Soren ne dormait jamais d’un sommeil tranquille.*

 

Les crocs de la justice 24

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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 21:01

 

magicienne-4-genzoman.jpgLe regard colérique de la louve stoppa net les propos du vieil homme, elle ne lui avait pas encore pardonné.

- C’est ce qui nous obligera à brûler les draps, finit l’adolescente.»

Distraite Kiera ne s’aperçut pas que le robot avait sorti une seringue, à la piqûre elle réagit violement et essaya en vain d’attaquer son agresseur mécanique. Elle se mit debout pour s’en emparer et le détruire mais plus elle sautait pour l’attraper, plus le robot prenait de la hauteur, comme s’il devinait ses mouvements à l’avance.

«C’est inutile, il est conçu pour affronter les gamins capricieux, rassied toi.

L’enfant s’escrima encore quelques minutes avant d’obéir. Du ciel maintenant tombait une liste de virus.

- Anina : négatif

- Escarfe : négatif

- Rescq : négatif

- Varrc : positif

…»

Il se révéla que l’enfant n’avait rien de grave, une cure d’antibiotique lui fut ordonnée puis le robot partit laissant les trois êtres dans la chambre. Soren prit place aux cotés de la fillette encore furibonde.

«Sais-tu que tu es exceptionnelle ?

- Bien sur !»

Un sourire naquit sur les lèvres de l’intendant, quelle prétention ! Ce fut Anna qui prit le relais, entre égo démesurés on se comprend mieux, songea le vieil homme, mais pour rien au monde il n’aurait prononcé ces mots à haute voix.

«Mais sais-tu pourquoi ?

- Car c’est ainsi, répondit l’enfant.

Un sourire bienveillant se déposa sur le visage de l’adolescente qui entama son récit.

- Il y a bien longtemps existaient trois sortes de magie. La plus puissante était sans aucun doute la magie blanche qui s’opposait à la magie noire. L’une tirait son pouvoir de la vie, l’autre de la mort, ainsi les deux se complétaient quand l’une déclinait l’autre prospérait. En raison de leur nature antagoniste il était impossible de posséder les deux, il existait donc des mages blancs et des mages noirs. Chacun d’entre eux utilisaient la magie de la terre et celle des êtres. La magie de la terre permet de lancer des sorts, elle est accessible à tout le monde, par contre celle des êtres n’appartient qu’aux créatures, ce sont les capacités propres à chaque espèce. Par exemple quand tu te transformes en loup tu fais appel à la magie des êtres, alors que quand tu lances un charme tu utilises celle de la terre. Tu comprends ?

Kiera hocha la tête.

- Il existait, à l’époque, une troisième catégorie mais nul ne le savait, ce ne fut qu’avec sa disparition que nous apprîmes son existence, mais là je brûle les étapes. Donc chaque mage utilisait les deux sortes d’enchantement selon sa conception de la magie. Cependant avec l’arrivée de l’âge d’or la puissance des mages noirs commença à décliner, alors dans le plus grand secret ils déclanchèrent une guerre, en créant une nouvelle espèce, les night, ainsi naquis celle que l’on nomme aujourd’hui la grande guerre. Elle fit des millions de morts, ce fut un carnage. Les mages noirs arrivèrent enfin à leur apogée et en profitèrent pour tenter de prendre le pouvoir, heureusement ils échouèrent. Après leur défaite le conseil fut créé, il réunit tous les héros de la guerre, sept hommes et femmes en tout. Aujourd’hui ce sont encore eux qui nous gouvernent car par ironie ils sont devenus immortels grâce à un envoûtement issu de la magie noire. Beaucoup prétendent que ça a détruit leur âme, mais cela est un autre débat. Les sept sages décidèrent à l’unanimité de bannir la magie noire en l’enfermant dans un lieu secret. Les sorts les plus puissants furent dispersés à travers le monde et gardés par des dragons, goules, cerbères et autres créatures immortelles. Ainsi peu à peu le monde retrouvait son équilibre. Mais alors que tout le monde pensait être en paix un nouveau drame se produisit, la disparition de la magie féminine. Tu te souviens je t’avais dit qu’il existait une troisième sorte de magie dont personne n’avait conscience, c’était celle là, la magie féminine et la magie masculine. Les hommes de cette époque avaient bien remarqué quelque différence entre les magiciens et les magiciennes, mais ils n’y avaient pas prêté attention, persuadés que tous utilisaient la même magie. Lorsqu’ils s’aperçurent de leur erreur c’était trop tard, rien ne put stopper la déchéance de cette magie. Aujourd’hui elle est éteinte, il ne reste donc plus que la magie blanche mâle où se forme la magie de la terre et celle des êtres, cependant il arrive de temps en temps qu’une femme, comme moi, naisse avec un accès limité à la magie de la terre. Dans ces cas cette femme est déjà exceptionnelle. Mais toi tu l’es encore plus, tu es la première femme que je rencontre qui possède la magie des êtres, cela fait des siècles qu’un créature féminine n’a pas parcouru ces terres.

 

Les crocs de la justice 23



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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 15:53

 

soucieuse.pngIl se leva et imita son interlocuteur.



Il était plus de 21 heures quand il arriva au château, les soldats mangeaient bruyamment au mess situé dans les sous sols du palais. Leur animation résonnait sur les murs de la battisse lui donnant ainsi un semblant de vie. Ses pas le portèrent directement vers Kiera, et quand il poussa la porte de sa chambre il la trouva boudeuse sur le lit. Elle leva des yeux pleins de haine vers l’Intendant qui n’en eut cure.

«Voila, jeune fille ce que l’on appelle une punition, et plus particulièrement être consignée dans sa chambre. Penses-tu l’avoir mérité ?

- Non ! Je n’ai fait que me battre pour ma liberté. C’est injuste, lui jeta-t-elle au visage.

- Je t’ai recueillie, nourrie, vêtue et sauvée d’un procès éprouvant, pour me récompenser de mes bienfaits tu m’as blessé. Ne penses-tu pas que j’ai le droit de t’infliger un châtiment ?

Kiera ne répondit pas, mais le regard qu’elle posait sur l’homme restait buté. Ce sera long soupira Soren.

- En attendant que tu comprennes tu resteras dans ta chambre.

- Mais j’ai compris !

- Pas encore mais ça viendra. Pour l’instant je vais te faire un bilan de santé.

« Médecin » appela-t-il, aussitôt un robot apparut. Soren se mit alors à débiter des phrases qui semblaient bien étranges aux oreilles de la jeune louve :

« Examen : bilan total.

Estimation de l’âge.

Soin.

Nom du patient : inconnu.

Compte de paiement : 00222XXX.

Effacement du dossier après examen, mot de passe 541 8956 DEB.»

Le robot mit quelques minutes à enregistrer ces ordres puis passa à l’action, il vola jusqu’au lit et commença par ensevelir l’enfant sous un rai de lumière bleu, mécaniquement il annonça.

«Etat de la structure osseuse : excellente.

Sexe : femme.

Age : entre neuf et dix ans.

Nature : loup garou»

Sur ces paroles la porte s’ouvrir, Kiera sursauta mais pas Soren, il reconnaissait la présence d’Anna. Une adolescente boutonneuse franchit la porte.

«Ainsi c’était vrai, murmura-t-elle.

- T’ai-je déjà menti ?

Un silence accueilli cette question. Imperturbable le robot continua son énumération.

- Présence de nombreuses plaies :

Origine : diverses

Nature principale : plaies de défense sur les bras et jambes, plaies d’attaque sur les mains et pieds, brûlures sur tout le corps. Souhaitez vous le détail ?

- Non, répondit Soren.

- Traitement.

Un nouveau bras métallique surgit de la structure métallique, au bout de ce bras se trouvait un pot dont Soren s’empara. D’un œil distrait il parcourut les instructions, le docteur continuait son diagnostique.

-Présence de corps étrangers : Ninph, Cloportes et Ask.

Traitement.

Aussitôt un jet de produit recouvra l’enfant qui s’agita essayant de chasser les vapeurs nauséabondes.

- Reste tranquille, je sais que ce n’est pas agréable mais c’est nécessaire. Sais-tu ce que sont les Ninph ?

Le regard colérique de la louve stoppa net les propos du vieil homme, elle ne lui avait pas encore pardonné.

- C’est ce qui nous obligera à brûler les draps, finit l’adolescente.»

 

Les crocs de la justice 22

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13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 12:04

 

démon 1Puis elle sortit laissant l’homme à terre.



Soren entendit les derniers mots d’Anna mais ne put y répondre, son corps engourdi refusait encore de lui obéir. Quand il se releva il était seul dans la pièce, l’enfant dormait à point fermé sur le lit. Parfait, il avait du travail. Il ferma la chambre et se rendit directement à la ville pour effacer la mémoire des habitants. Le travail serait simple, aucun humain ne pouvait contrecarrer son maléfice d’amnésie. Il pourrait certes rencontrer quelques créatures, mais pas aucune ne sera suffisante pour lui résister. Comme prévu la tâche fut simple mais longue et fatigante, l’après midi était bien entamée, quand il se rendit dans une taverne de la basse ville. Il choisit la plus sombre, celle emplie d‘ombre couvrant les visages et âmes. Sans un mot il s’assit à la table du fond, personne ne lui prêta attention, et même si quelqu’un le vit il aurait perçu un autre visage, un envoûtement de Lliamon recouvrait sa face. Contrairement à un maléfice de métamorphite mineure, le sort de Lliamon était indétectable et ne laissait aucune imperfection dans l’illusion. Soren avait appris ce sortilège obscure dès le début de ses fonctions d‘intendant. Beaucoup de sacrifices furent nécessaires pour pouvoir le maîtriser, ce sort réclamait une quantité non négligeable d’énergie et volait à chaque fois un peu de sa vie. Pour accéder à ce savoir il avait du vaincre le dragon blanc qui le protégeait, et il gardait de ce combat les stigmates encrés à jamais dans sa chair. Chacune de ces blessures lui faisait vivre un supplice quand il portait cet envoûtement, le laissant à chaque fois à la limite de l’évanouissement. Lliamon était un des charmes les plus méconnus de l’ancienne magie, cependant le conseil ne s’était pas mépris, il avait veillé lui même à sa protection. Aujourd’hui seuls quelques élus pouvaient l’invoquer, pour beaucoup de mages il passait pour un mythe. Jamais Soren n’avait jamais regretté ses efforts, certes ce sort lui avait beaucoup coûté, mais il lui avait sauvé la vie plus d’une fois. Il le jugeait indispensable pour tout homme qui occupait de hautes fonctions. Il commanda un ragoût de mouton sans illusion, la viande serait du rat transgénique, et une bière. Les heures passèrent ainsi emmenant le va et vient des clients, Soren s’en moquait, il se contentait de boire ses bières. Ce ne fut que bien plus tard, alors que la nuit était tombée depuis longtemps qu’un homme s’approcha. Lugubre il paressait être ce qu’il était : un tueur. Nul dans le bar ne releva la tête sur son passage, il est des hommes dont on n’a pas envie de connaître le visage. Sans hésitation il prit place aux cotés de l’intendant. Soren le connaissait bien, c’était un assassin qu’il avait sauvé d’une mort certaine en l‘achetant dans le plus grand secret. S’emparant de sa vie il ne la lui avait pas pour autant rendue, il avait fait de cet homme son esclave. Il le convoquait dès qu’il avait besoin de ses services et lui avait interdit de devenir le mercenaire d’un autre, ce meurtrier lui appartenait. À deux ou trois écarts prés l’homme s’était tenu au pacte.

«Qui ?

- Erwin Aallof, fantassin du cinquième régiment, classe dragon, c‘est un esprit renard. Il faut que ça ait l’air d’un vol.»

L’homme n’ajouta aucune parole, il ne demanda pas la raison de cet assassina, ni la somme qu’il estimait juste pour cette triste besogne, il se contenta de se lever et sortir. Dommage de m’en débarrasser, pensa Soren, il m’a rendu bien des services mais il est temps de reprendre ce que j’ai donné. Il descendit sa dernière bière en songeant qu’il était trop vieux pour ça, trop vieux et pas assez ivre. Il se leva et imita son interlocuteur.

 

Les crocs de la justice 21



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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 21:41

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Elle s’enroula sur elle-même et s’endormit apaisée.



Elle dormait encore profondément quand les paroles d’Anna la tirèrent de son sommeil. En cinq minutes Kiera jaugea les êtres qui se trouvaient en contre bas. Soren était un ennemi de taille, elle devait le neutraliser. L’autre par contre ne semblait pas être un problème. Elle observa quelques minutes cette femme d’une vingtaines d’années se plaindre de sa vieillesse, ses cheveux bruns coupés courts contrastaient avec sa tenue parfaitement assortie, très féminine. Ses mains avaient gardé la blancheur de l‘enfance. Le jugement de la louve fut sans pitié, ce n’était qu’une bourgeoise oisive entretenue par l’intendant. Ainsi Soren entendait l’exhiber comme un de ses bibelots, la colère de Kiera se déchaîna emportant le reste de remord qu’elle avait nourri. L’homme faisait les cents pas alors que son esprit cherchait une explication. Ses enjambées le faisaient valser en vain dans la pièce, mais jamais elles ne l’amenaient à la portée de l’enfant. Kiera prit son mal en patience, le temps n’était pas son ennemi dans cette traque. Soudain il passa sous l’armoire. Tel un fauve la louve détendit ses jambes engourdies et sauta sur l’homme. Alors qu’elle s’agrippait à son dos elle murmura un enchantement de sommeil, en une minute l’homme fut à terre. Puis elle fit face à la femme qui se tenait dans l’encadrement.

«Tu as eu Soren, pas mal, jugea-t-elle.»

Kiera se contenta de grogner et de foncer sur son ennemie, mais alors qu’elle aurait dû la toucher Kiera ne rencontra que du vide : où était-elle ? Elle perçut un mouvement dans son dos, comment était-ce possible ? Elle ne l’avait même pas vu bouger. Elle fut ceinturée par deux bras puissants, immobilisée elle essaya d’incanter à nouveau un sortilège de sommeil mais en vain, la femme derrière elle avait prévu cette action et l’avait neutralisé avant même qu’elle ne le tente.

«Pas mal, vraiment pas mal, mais un peu trop agitée. Aller fait dodo petit bébé.»

Comment petit bébé ! Kiera rugit mais son charme s’était déjà retourné contre elle.

Anna parcourra la pièce des yeux en bas de l’armoire Soren dormait, tout comme l’enfant dans ses bras. Hum, pensa-t-elle, j’ai peut être été un peu loin en la traitant de bébé, mais le défi semble intéressant. Elle déposa l’enfant dans le lit et alla secouer l’Intendant, elle ne savait pas lever un sort de sommeil.

«Allez vieux gâteux, on se lève.

Aucune réaction.

- Je tiens à te dire que j’accepte la mission.»

Puis elle sortit laissant l’homme à terre.

 

Les crocs de la justice 20

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